Primaire : quand la droite dure veut se faire passer pour la gauche !
des soi-disant verts mais vrais soutiens des politiques de droites de Hollande Medef qui veulent se faire passer pour des écolos, un vieux cacique de la vielle droite qui fait du pied aux électeurs de droite, décidément la mode des primaires permet toute les embrouilles. Démêlons le vrai du faux avec Floreal !
VERTEMENT SUR LES « VERTS ». Par Floréal
Ils sont quatre à se disputer la première place aux « primaires » d’Europe-Ecologie.
Tous diabolisent la Russie, l’Etat syrien, Cuba socialiste – pourtant classé premier pays écologique au monde par l’ONU ! – et le Venezuela bolivarien.
Tous aspirent à une « défense européenne » renforcée et déplorent que l’ « Europe » ne soit pas encore en état de suppléer les USA dans leur rôle de gendarme musclé du monde capitaliste.
Tous demandent qu’on aille plus loin dans le démontage de la République française une et indivisible, que l’on pousse à son terme l’euro-régionalisation, que l’on destitue la langue française de son rôle national et fédérateur en adoptant cette « charte européenne des langues » qui dynamiterait la citoyenneté française, désétablirait la langue de la République et donnerait des ailes à tous les séparatismes corse, breton, catalan, etc.
Tous veulent – disent-ils – améliorer le bilan-carbone de la France… tout en fermant sans alternative sérieuse les centrales nucléaires dont l’élimination en RFA, à l’instigation des « Grünen », s’est accompagnée d’une importation massive d’électricité nucléaire… française et d’un recours hyper-polluant à l’électricité thermique. EDF nationalisée, voilà l’ennemi alors que, bizarrement, ces étranges pacifistes n’ont jamais fustigé, quand ils étaient ministres, le nucléaire MILITAIRE…
Tous ont été fort discrets lors de la lutte contre la loi Travail, cette euro-directive parrainée par la CFDT pour laquelle les groupies de « Dany » Cohn-Bendit gardent les yeux de Chimène. Au fait, ça donne quelle couleur peu ragoûtante le vert et le jaune pâle quand on les mélange ?
Tous ont accompagné, comme Cécile Duflot, accompagnent ou accompagneront, comme la très arriviste Mme Cosse ou comme l’hyper-carriériste V. Placé, les efforts de la social-eurocratie pour aligner la France sur les normes sociales ultra-régressives de l’Europe supranationale.
Tous veulent en finir avec l’Etat-nation « jacobin », ce pelé, ce galeux d’où nous vient tout le mal, tous s’acharnent sur l’Education nationale « trop rigide » et trop… nationale ; et tous suivent Cohn-Bendit quand il étale sa germanolâtrie et qu’il s’acharne sur le pays de Mai 68 auquel ce douteux personnage doit l’essentiel de sa notoriété (bien à tort !).
Tous sont amis des « droits de l’homme » et du « droit d’ingérence »… des puissances occidentales ; de préférence quand il permet de dégommer les Etats arabes souverains, Libye et Syrie, d’idolâtrer le Dalaï-Lama médiéval, de semer partout la guerre civile sous influence occidentale. Mais le fait que les militants communistes soient persécutés dans toute l’Europe de l’Est et que les nostalgiques de Hitler hantent les gouvernements de Kiev ou des Pays baltes les laissent absolument froids : de vrais hommes et de vraies femmes de marbre dès lors que l’on tape sur les « Rouges » (sur les « crapules staliniennes », disait élégamment « Dany » au cœur des grèves de Mai-juin 68).
Normal car tous ces donneurs de leçons petits bourgeois sont anticommunistes et antisoviétiques. Comme si la contre-révolution à l’Est n’avait pas permis la victoire mondiale du tout-profit néolibéral, avec tout ce que cela comporte de prédations capitalistes à l’encontre de l’environnement.
Tous prétendent d’ailleurs avoir « dépassé » ce pauvre nullard de Marx perclus de « productivisme » primaire…
Sauf que, bien avant Dumont, Marx expliquait que « le capitalisme ne crée la richesse qu’en épuisant ses deux sources : la Terre et le travailleur » ; sauf qu’Engels, l’auteur trop peu lu de Dialectique de la nature, fut le premier à étudier sur des bases scientifiques l’interaction complexe entre l’évolution naturelle et l’histoire humaine.
Bref, la participation aux primaires « vertes » n’est pas un acte décent pour un progressiste, voire pour un républicain digne de ce nom si souvent usurpé.
Compromission pour compromission, autant soutenir Juppé aux primaires de la droite puisqu’au moins ce glacial personnage ne se dit pas de gauche et qu’il ne dissimule pas, lui, qu’il travaille pour le camp du capital !
Gens de gauche, votez donc Juppé aux primaires de la droite ! par Floreal
Que Sarkozy soit un très triste, très douteux et très dangereux personnage, ce ne sont pas les « révélations » (faut-il inventer le mot-valise « rédélations » ?) de son ex-conseiller Buisson, ni les notes opportunément parues sur Médiapart à propos du financement libyen de la campagne sarkozyste de 2007, qui vont nous l’apprendre. Ceux qui crient à la calomnie gauchiste quand la CGT dénoncent les provocs policières contre les manifestations ouvrières doivent pourtant bien lire, dans le bouquin de Buisson, que, pour briser la contestation étudiante et embarrasser son rival De Villepin, le ministre de l’intérieur Sarkozy a sciemment laissé des voyous frapper les lycéens en lutte contre le CPE… (encore une calomnie des bolcheviks !). Mais faut-il pour autant, comme nous y invite lourdement la gauche-caviar, France-Inter en tête (cf hier la chronique d’Alex Wiezorek), que les gens de gauche aillent voter Juppé aux primaires des LR ?
Juppé, c’est-à-dire l’homme du plan de casse de la Sécu et des retraites des cheminots (1995).
Juppé, l’homme qui siffla la « fin de la récré » (Chirac venait de se faire élire en 95 en prétendant réduire la « fracture sociale » creusée par Mitterrand) en faisant allégeance à Helmut Kohl et au plan d’austérité que celui-ci exigeait de la France pour autoriser le « franc fort » à s’arrimer au Mark en enfantant cette funeste monnaie unique qui, depuis 23 ans (le plan Delors de 83, qui mit fin à l’échelle mobile des salaires, visait déjà à mettre en place l’euro), qui plombe nos exportations et qui ruine notre protection sociale, nos revenus salariaux et nos services publics ?
Après tout, les mêmes « gens de gauche » soutenus par le PS et par le PCF ne nous ont-ils pas appelé lors des Régionales à voter Xavier Bertrand et Estrosi, les « antifascistes » bien connus, pour « faire barrage » au fascisme lepéniste que Valls et les LR, toutes tendances confondues, ne cessent de nourrir par leurs contre-réformes maastrichtiennes et par leurs lois liberticides ?
Juppé qui veut en finir avec l’Education « nationale » (autonomie absolue et mise en concurrence totale des établissements scolaires), qui veut aggraver sans limite la loi Travail, qui entend supprimer 300 000 postes dans les services publics, qui veut repousser la retraite à 64 ans et qui ne veut en rien sortir la France du mouroir maastrichtien ou de l’OTAN belliciste ?
Et par-dessus le marché, bons et sentimentaux Français, idéalisez Saint-Chirac et pleurez à l’unisson de Ste-Bernadette !
Certes, ce président encore vaguement gaulliste, eut le mérite de tenir une position pacifico-patriotique face à Bush lors de l’invasion US de l’Irak ; mais prière d’oublier que ce grand « ami de la culture et de la langue françaises », cet avocat sans pareil du « mieux-disant culturel », a privatisé TF1 (en tirant vers le bas et vers le tout-anglais l’ensemble du PAF !), qu’il a re-privatisé l’essentiel de l’industrie française livrée aux privatisations et aux délocalisations patronales, qu’il a tenté jusqu’au bout d’imposer le CPE surnommé « contrat patronal d’esclavage », qu’avec con acolyte De Villepin il a démantelé EDF-GDF en cédant Gaz de France à la transnationale Suez. Et que, cerise sur ce gâteau patronal, son gentil ministre Raffarin a, en 2003, plombé les retraites de la fonction publique en rejetant au-dessous du seuil de pauvreté des centaines de milliers de femmes fonctionnaires frappées par les « décotes ».
Sans parler du Traité de Maastricht que, de concert avec Mitterrand, Chirac nous fit avaler de justesse en 92 en monopolisant les médias pour la propagande du Oui. Mais après tout, l’amnésie politique n’est-elle pas la meilleure alliée de la servitude volontaire ?
Certes, Sarko et Hollande ont encore fait pire depuis, si bien que les Français sont portés à idéaliser leur ancien président, qu’ils maudissaient pourtant lors de sa fin de mandat. Et cela ne dit-il pas, plus que toute enquête statistique, vers quelle décrépitude socio-politique la crise du capitalisme et la « construction » européenne entraînent notre pays ?
Humeur, actu, prise de position, retrouvez les billets rouges de Floreal sur www.initiative-communiste.fr
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