Primaires à gauche : la démonstration italienne
Chacun sait, depuis le 21 avril 2002, qu’avec la règle du jeu présidentiel de la Ve République, et le chacun pour soi au premier tour, il peut ne rester aucun candidat de gauche, ou écologiste, au second tour.
Le référendum a par ailleurs montré le profond décalage, tant au PS que chez Les Verts, entre politiques et électeurs, et une réappropriation du débat par les citoyens. Ceci est confirmé par un sondage récent, qui indique que seuls 22% des Français (contre 71%) ont une bonne opinion des hommes politiques Enfin, l’augmentation inéluctable du prix des matières premières (à commencer par le pétrole) nous fait passer d’une ère de crises -celles qu’a connues le XXe siècle- à une ère de mutations : alors qu’à la fin de la crise on peut espérer retrouver la situation précédente, dans une mutation c’est tout l’édifice économique, politique et social qu’il faut repenser, avec une vision planétaire solidaire. Remue-méninges citoyen, le Mouvement pour des assises citoyennes de la transformation écologique et sociale s’est constitué autour de l’idée que, face à cette déconnection entre des partis et des citoyens remobilisés, et face à la nécessité de redéfinir un nouveau PACTE social pour partager équitablement et durablement entre ses habitants les ressources de la planète, un vaste remue-méninges citoyen était nécessaire. Cette idée a pris la forme d’une cyber @ction, notamment transformée en pétition, pour réclamer la tenue d’assises citoyennes de la transformation écologique et sociale, qui puissent permettre de débattre pour accoucher d’un programme de gouvernement, pour une alternative majoritaire en 2007, et de définir les conditions d’un processus politique permettant la désignation de candidats uniques de la gauche et des écologistes au premier tour de la présidentielle et des législatives. Dimanche dernier, l’Italie a apporté un brillant démenti aux partisans de l’ordre établi, qui considéraient cette idée de primaires irréaliste.
A 19 h, trois heures avant la clôture du scrutin, près de deux millions de personnes avaient voté, selon Vannino Chiti, un des responsables de l’organisation de ces primaires. "La démocratie a gagné", s’était félicité Romano Prodi, plus tôt dans l’après-midi, à l’annonce de cette forte mobilisation.
Quelque 9 731 bureaux improvisés sur des places publiques, dans des gymnases, parfois dans des boutiques, ou chez de simples particuliers, sont restés ouverts jusqu’à 22 heures dans toute l’Italie. Plus 180 à l’étranger. Sept candidats s’affrontent, des marxistes aux Verts et jusqu’au centriste de gauche Clemente Mastella. Les électeurs signent une déclaration d’adhésion au « projet » politique de la gauche, et versent une obole symbolique d’au moins un euro à la caisse électorale, avant d’être admis à remplir le bulletin de vote.
Les Italiens montrent que quand il y a une volonté politique, on trouve le moyen de règler les problèmes d’intendance et de réussir une opération de démocratie participative à grande échelle. Pourquoi les Français, à qui rien n’est impossible, ne le feraient-ils pas ?
Ce n’est qu’un début, continuons le débat !
Alain Uguen Mouvement PACTES pour des assises citoyennes de la transformation écologique et sociale -
Voir la cyber @ction http://www.cyberacteurs.org/actions/action.php?id=58
2 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON