• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Privé de propriété

Privé de propriété

La révolution populaire française a-t-elle été détournée au profit des bourgeois et autres commerçants ?

L'étude de l'évolution de la notion et de l'application légale de la "propriété" au cours des ages nous révèle quelques surprises. La dernière en date, et non des moindre, concerne la révolution française.

La révolution de 1789 apparaissant dans les livres d’histoire comme une révolution populaire ayant donné naissance a la démocratie (le pouvoir du peuple par le peuple pour le peuple) apparaît, au regard du changement effectif de pouvoir opéré (qui se reflète dans l'évolution de la propriété féodale vers la propriété dite privée), comme une révolution bourgeoise donnant naissance à une oligarchie financière qui s’est mondialisée progressivement pour devenir le principal centre de pouvoir de nos sociétés.

Sans forcément revenir a l'ancien paradigme et restaurer les chateau-forts, il est crucial de comprendre les enjeux sociétaux de la notion de la propriété, car elle est la base de tout notre édifice social. Cette plongée dans les forces tectoniques de l'histoire devrait nous aider à y voir plus clair.

Je suis tombé un peu par “hasard” sur un article un peu long mais passionnant sur l’évolution de la notion de propriété au cours des ages. Aujourd’hui on est tous tellement habitué à la propriété “privée” qu’on en oublie même que c’est une notion récente et… peut être un peu trompeuse aussi !

La notion de propriété a évoluée en fonction de la nécessité … le plus souvent, mais pas toujours. Dans le récit que j’ai lu j’ai été frappé par certains problèmes anciens qui sont toujours d’une actualité frappante. La “mécanique” humaine semble se reproduire inlassablement, comme la recherche de rentabilité qui est derrière de nombreux événements de nos vies quotidiennes.

Je vais essayer d’en retracer les étapes principales. C’est un texte communiste, parfois exagérément virulent à l’encontre du capitalisme, mais n’en étant pas moins très pertinent.

Pourquoi est-ce important ?

D’abord parce que la propriété privée actuelle finit par nous déposséder en permettant l’explosion des inégalités et la concentration dans une poignée de main d’une masse de plus en plus importante de biens et moyens. Ensuite, parce que, comme cela à été systématiquement le cas au cours de l’histoire, les progrès techniques ont toujours provoqués des bouleversements de la notion de propriété. Avec Internet et les logiciels libres, nous sommes probablement a l’aube d’un tel changement.

La propriété est actuellement le socle qui permet l’accumulation du “capital”, avec les intérêts et l’héritage. Ces 3 notions ne vont pas l’une sans l’autre :

  • propriété privée
  • intérêts sur prêt
  • héritage

C eux qui savent “jouer” avec ces “outils” mieux que les autres parviennent à accumuler plus du capital : du pouvoir. Par exemple, les familles qui décident que l’héritage ira au premier né peuvent accumuler et concentrer beaucoup plus de bien que les autres. Le communisme a été une tentative de niveler la propriété (en la noyant dans le collectivisme) tellement désastreuse dans la pratique qu’on en vient à soupçonner si elle n’aurait pas été instrumentalisée à son époque, comme l’Islam de nos jours.

Histoire de la propriété

Propriété commune, la tribu

Au départ (néolithique – avant l’agriculture et la domestication) les humains vivent en tribus. Seule la tribu à du sens, seul, c’est la mort assurée. L’exil était d’ailleurs la pire punition à l’époque, synonyme de mort. En toute logique la propriété n’existe que via la tribu. C’est la tribu qui possède, et en son sein, tout est partagé, maison, nourriture, ustensiles. Pas de propriété = pas de monnaie, ni de vol, ni de crime, au sein de la tribu. Les territoires des tribus sont séparés par de vastes étendues n’appartenant à personne. Par contre entre tribus la violence existe. Ce système a pu être généralisé au Pérou avant l’arrivée des conquistadors qui ont découvert un peuple qui ignorait le chômage, la mendicité, le vol, la prostitution.

Propriété d’usage

Afin d’éviter la consanguinité les tribus séparent les hommes et les femmes, qui s’occupent désormais de tâches différentes. L’homme est guerrier et chasseur, pêcheur, et pour le reste, il glande. Les autres tâches sont au mains des femmes. C’est la qu’apparaît l’embryon de la propriété personnelle à travers la consécration de l’usage. On possède ses armes. Avec le développement de l’agriculture, la terre devient aussi une propriété d’usage (avant l’invention de l’écriture c’est difficile de faire autrement), au nom de la femme.

Avec le développement et l’accumulation de bien qu’introduit l’agriculture se développe le brigandage (du fait de ceux qui en sont resté à la chasse/pèche) et… de l’esclavage ! Le vaincu est l’esclave du vainqueur, car il est alors plus utile de le garder pour travailler aux champs que de le tuer. Mais les butins sont partagés équitablement entre tous, ils restent propriété commune.

Propriété familiale

Le père étant d’une autre tribu (parfois de passage), c’est autour de la mère que s’organise les famille, et c’est la mère qui en est la chef. Alors que la terre reste propriété commune de la tribu, la maison devient progressivement propriété foncière de la mère et de ses héritière. Avec l’accroissement démographique et la sédentarisation et l’appropriation de la maison, la famille matriarcale commence à se séparer de la tribu. Propriété qui fini par être disputée puis confisquée par le père. On passe du matriarcat au patriarcat.

Propriété qui s’étend ensuite, non pas à la terre cultivé, mais aux récoltes. L’usage de la terre devient privé. La propriété reste à la tribu qui en organise l’usage. Une fois les récoltes terminées, la propriété redevient commune, notamment pour le pâturage des bestiaux ! L’enclos n’existe pas. Par contre la maison est la limite ultime de la justice commune. Une fois réfugié chez soi, un criminel en est hors d’atteinte (reste la justice du père) ! Mais petit à petit la terre finit par être associé à la maison, par habitude et répétition. On en arrive à la propriété privée. La justice n’apparaît d’ailleurs que pour faire “respecter” par la force la propriété privée !

La monnaie n’existe pas au sein de ces villages autonomes et auto suffisants. Mais un chef de village est désigné (élu pour son habileté) et est seul habilité à faire commerce du superflu avec d’autres village.

Au sein de la propriété commune de famille, le trésor de guerre fut le premier bien à appartenir individuellement. Provoquant déséquilibre au sein des familles, et des villages.

Les métiers tendent à se spécialiser et à se transmettre de père en fils, créant ainsi des artisans et des castes.

Propriété féodale

Les villages grandissent, formant des villes au lieu d’intersection des cours d’eau et voies de transport. On voit apparaître avec la spécialisation des métiers, la sédentarisation, et la croissance démographique différentes couches sociales.

  • les villages deviennent des villes. Les premier résidents et leurs héritiers sont les seuls a pouvoir jouir des terres. Les nouveaux (artisans) étant assimilés difficilement. Les anciens deviennent une aristocratie grâce à ces privilèges séculier.
  • les artisans s’organisent alors en corporations afin d’être moins défavorisés
  • les villages, soumis au pillages incessants des barbares demandent à l’un des leurs d’organiser la défense. Ils lui versent un impôt afin que ce dernier puisse se consacrer uniquement à la guerre. A la longue et par héritage successif de cette lourde tâche, la personne désignée pour la corvée devient le seigneur, garant de la sécurité des terres, aux prix de privilèges de plus en plus nombreux, mais décidés collectivement, démocratiquement.

La noblesse ainsi constituée fini par stopper les attaques. Les nobles dont la seule occupation était la guerre finirent par s’attaquer entre eux. Au point de former des territoires de plus en vastes et de se regrouper de manière hiérarchiques jusqu’à l’apparition du Roi. Roi qui fini par stabiliser le royaume. Les seigneurs ne servant plus à rien devinrent des courtisans, des “nobles”, parasites de plus en plus agressifs envers ceux qu’ils étaient censés protéger. Créant ainsi les germes de leur propre destruction à venir (via la révolution de 1789). Je pense qu’on pourrait faire un parallèle tout à fait d’actualité si on se souvient que beaucoup des membres des services secrets se sont reconvertit dans la finance suite à la chute du mur de Berlin !

Propriété bourgeoise

Avec l’artisanat, la croissance de la population et la production, les progrès techniques, nais progressivement le commerce. Du commerce et de la nécessité d’avances pour les salaires ou les matières premières naissent les premières accumulations de “capital” (au sens marxiste). La manufacture spécialise non plus les métiers, mais les tâches, avilissant le travail lui même. Dans les corporations l’innovation est interdite pour ne pas donner d’avantage à un concurrent. Tout est très réglementé (ça ne vous rappelle rien ? HADOPI par exemple pour interdire l’innovation du partage sur le net).

La réforme du droit de propriété de la culture (aboutissement de la révolution de 1789), qui autorise l’enclos permet d’essors de l’innovation (impossible d’innover si les bestiaux viennent tout saccager une fois les récoltes faites). Mettant fin a des siècles d’immobilisme, permettant de nourrir plus de monde, qui se retrouvent a aller travailler dans les usines naissantes en ville, augmentant l’essor du commerce (notamment avec l’ouverture de nouvelles voies de navigation vers les indes ou l’Amérique). Du coup il faut aussi utiliser de plus en plus d’engrais (le guano) pour pallier à l’épuisement de la terre nourricière (la révolution verte des années 50 n’étant finalement qu’une continuation).

La machine prends progressivement le relais des hommes, permettant de mettre fin à l’esclavage. L’industrie se développe, et avec elle le commerce et la finance. Créant de fait une nouvelle aristocratie : la bourgeoisie.

La révolution met fin aux privilèges de l’aristocratie féodale, en principe au profit des paysans, qui se retrouvent finalement lésés : le droit de pâture leur est enlevé, et avec la financiarisation croissance, l’impôt qui leur est demandé devient une rente monétaire fixe, et non plus un pourcentage des récoltes. Ce qui les pousse inexorablement à s’endetter en cas mauvaises récoltes. L’endettement progressif permet l’appropriation par les bourgeois des terrains et au final leur concentration. Ce qui libère la “puissance de frappe” des commerçant, permettant aussi modernisation grâces aux moyens dont ne disposaient pas les paysans (mécanisation).

Conclusion : Les paysans se sont fait habilement spolier leur révolution par les bourgeois. Le démantèlement des états qui suivra plus tard avec la vague de libéralisme n’est finalement que l’aboutissement de cette logique commerciale.

Propriété industrielle

Avec le développement du commerce, de l’or, de la spéculation, de l’industrie et de la finance, nous parvenons à une nouvelle forme de propriété collective, un peu comme au début avec les tribus, mais d’une manière un peu plus complexe. Une société appartient collectivement (avec des droits et des devoirs différents selon chacun) aux employés, patrons, actionnaires. Ces sociétés peuvent (et sont) éclatés sur plusieurs territoires et regroupent plusieurs métiers/spécialités en leur sein, un peu à la manière d’une corporation communiste d’ailleurs.

La finance développe le prêt avec intérêt et les moyens de sécuriser l’investissement : ainsi est créé la dette publique (d’abord en 1522, par le chancelier Duprat, puis elle fût établie définitivement par la révolution de 1789) afin de minimiser le risque. L’état garantissant le remboursement perpétuel du prêt. Le prêt passe ainsi du métier hautement réprouvé et risqué à un statut de plus en plus honorable. Les croisades les ayant d’ailleurs déjà rendu indispensables. L’état à cause des guerres et des dettes se mit à rembourser en vendant les biens publics (ce n’est donc pas nouveau). C’est ainsi que naquit la dynastie Rothschild en 1815.

Avec l’élimination du risque, la finance elle même se réforme en créant la mutualisation du crédit : les disciples de Saint Simon créèrent le crédit mobilier qui s’opposât a la banque de France des Rothschild qui ne travaillait qu’avec ses propres capitaux. Nous avons la naissance, à la fois des banques centrales et des banques privées.

La concentration des moyens et des pouvoirs aidant, la presse à été mise sous coupe réglée, ainsi que les politiciens, et pour finir les états et les révolutions, selon la logique imparable consistant à financer les 2 partis d’une guerre : si le vaincu doit payer des charges de réparations, le vainqueur est d’autant plus redevable a ceux qui l’ont aider à gagner !

Le contrôle de l’information se traduit finalement par un contrôle des masses et donc du vote démocratique qui ne peut plus être la représentation de la volonté du peuple, mais seulement celle de l’oligarchie qui seule a les moyens de faire valoir sa vision. Imperceptiblement, sous couvert de liberté et d’équité on se retrouve avec un gouvernement censitaire (ce n’est plus une voie un vote, mais 1 € un vote). Et ce d’autant plus que les politiciens ont d’un coté de moins en moins de pouvoir effectif et de l’autre se cantonnent de plus en plus à un rôle de VRP pour des décisions qui sont prises en amont de la sphère publique.

Parenthèse personnelle : Cela explique pourquoi le capitalisme à financé a la fois les pays libéraux, et leurs ennemis fascistes ou communistes. Chaque révolution ou guerre étant l’occasion de s’accaparer de vastes territoires et/ou ressources, du moment que les banques restaient en place et sous contrôle (ce qui fût toujours le cas, tous ceux ayant tenté de s’extraire du système l’ayant chèrement payé). C’est ainsi que pendant la guerre contre les USA les nazis recevaient toujours des capitaux de Wall Street ainsi que du pétrole américain, ou que la révolution communiste fût elle aussi financée par Wall Street. Évidement, ce n’est pas écrit dans les livres d’histoire !

Révolution du privé ou privé de révolution ?

Jusque la, j’ai essayé de synthétiser le travail de Paul Lafargue sur l’évolution de la propriété :

  1. propriété tribale, sorte de communisme originel ou la propriété est exclusivement collective
  2. propriété familiale d’usage, la propriété étant commune le reste du temps
  3. propriété privée au sein de la propriété féodale
  4. propriété bourgeoise grâce a l’accumulation via l’héritage et la rente
  5. propriété industrielle, nouvelle forme de collectivisme

Chacune ayant donné naissance à la suivante par la force de l'habitude, devenant hérédité, et de la nécessité (soutenir la croissance démographique en limitant le risque et l'effort).

A partir de la, j’entame une réflexion plus personnelle.

La révolution de 1789 apparaissant dans les livres d’histoire comme une révolution populaire ayant donné naissance a la démocratie (le pouvoir du peuple par le peuple pour le peuple) apparaît, au regard du changement effectif de pouvoir opéré, comme une révolution bourgeoise donnant naissance à une oligarchie financière qui s’est mondialisée progressivement.

Finalement, le capitalisme à presque (ou est en train) mis fin totalement à la propriété individuelle dont l’age d’or était une partie du moyen age. Aujourd’hui les impôts et les dettes empêchent l’accession définitive à la propriété et sa transmission dans le temps. A moins de se lancer soi même dans la course effrénée à l’accumulation. Il ne reste quasiment plus qu’une sorte de propriété collective entre les mains d’une oligarchie qui dispose d’un pouvoir sans cesse grandissant de concentration. D’autant plus qu’avec l’avènement du travail mécanique automatisé le travail rapporte de moins en moins que le capital.

Démarrée en France, cette révolution à connu son aboutissement aussi en France, avec la loi de 1973, presque 2 siècles plus tard. Paradoxalement, cette révolution qui voyait la propriété privée comme le socle de la liberté individuelle à fini par produire son exact opposé, tandis que ces libertés sont justement en train de fondre comme neige au soleil.

Finalement l’évolution du capitalisme ressemble de plus en plus à la révolution internationale voulue par le communisme : L’un et l’autre détruisant l’individu, le choix, et la créativité pour les engloutir dans une technocratie robotisée parasitaire.

Contre-révolution

Paradoxalement, c’est au cœur même du capitalisme financier oligarchique, qu’est né l’outil permettant l’avènement de son inverse (le partage, la gratuité, la distribution au lieu de la concentration, le profit, et l’accaparation). Comme dans le symbole du Yin et du Yang : poussé à l’extrême une force engendre son contraire. C’est pour cela qu’il y a un petit point de Yin au coeur du Yang et inversement.

Une contre-révolution semble naître au même moment à travers Internet (naît officiellement en 1990, dont l’ancêtre militaire Arpanet est né en 1969) et les logiciels libres, révolutionnant les notions de commerce et de partage, et donc de propriété. Ne concernant à la base que des “données purement virtuelles” (programme informatique, musique, film, savoir), cette révolution s’étend progressivement à d’autres domaines (financier, monétaire, matériel, savoir faire, loisir, voyage, etc…) :

  • site de co-voiturage, d’auto partage
  • site de finance ou de production (pour des films) collective
  • site d’hébergement chez l’habitant et d’échange d’appartements
  • site de troc, de récupération, de bricolage/fabrication artisanale, recettes de cuisines
  • médecine “aidée”, auto diagnostique
  • etc…

Le tout se faisant hors des circuits commerciaux et monétaires traditionnels. L’humain retrouve le goût du partage, de la communauté, de l’innovation, de la créativité, et de la liberté d’échanger et de choisir sans la contrainte d’une force extérieure qui vient lui dicter quoi faire pour assurer la rente de quelques-uns.

Un combat titanesque s’est engagé entre l’ancien paradigme de propriété qui détient aujourd’hui dans des mains centralisées les clés de :

  • l’énergie,
  • l’alimentation,
  • l’habitation,
  • la fabrication,
  • l’information ;

et le nouveau paradigme du libre qui élimine la notion de propriété privée chère au communisme, sans pour autant éliminer le mérite personnel et sa rétribution, faisant ainsi la synthèse du meilleur du communisme et du capitalisme.

Beaucoup de Français sont contre le nucléaire mais continuent d’en acheter, alors qu’aujourd’hui on payer des producteurs de renouvelable (Enercoop par exemple). De la même manière, nous pouvons épargner nos sous dans des banques solidaires et “écolos” (NEF par exemple).

De la même manière, on peut utiliser des ordinateurs disposant exclusivement de logiciels libres, et même se faire rembourser Windows (sachant que Ubuntu par exemple est plus facile d’utilisation pour un néophyte que Windows), etc… Les solutions sont la, dans la mesure ou nous somme capable de nous sevrer des anciennes. L’état lui même est devenu une drogue dure pour certains (à travers les aides sociales ou les niches fiscales), comme la TV ou les anxiolytiques.

La manière dont nous dépensons nos sous devient plus importante que le vote que nous déposons dans l’urne.

Internet est notre chance. Les logiciels libres notre opportunité. Ils nous reste peu de temps avant que les lois et les états ne referment la fenêtre. Car Internet pourrait devenir la prison ultime.


Moyenne des avis sur cet article :  4.5/5   (16 votes)




Réagissez à l'article

14 réactions à cet article    


  • spartacus1 spartacus1 14 janvier 2012 08:44

    « Privé de propriété »

    ou :

    Yoananda découvre le marxisme grâce à Lafargue, gendre de Marx. Je lui suggère aussi de lire « Le Droit à la paresse » du même Lafargue.


    • tanguy 14 janvier 2012 15:53

      Et après avoir lu « Le droit à la paresse », lire « La religion du capital »... C’est court et rigolo


    • yoananda 14 janvier 2012 17:07

      Oui, en l’occurrence j’ai essayé de faire une synthèse, mais je t’invites à lire la conclusion qui s’éloigne radicalement de la pensée de Marx.


    • Gillesdd Gillesdd 14 janvier 2012 10:38

      Le droit de propriété existe et c’est aussi un sentiment humain, votre article le montre par son analyse historique.
      Il n’est pas question de le supprimer.
      Par contre posons nous effectivement la question de la concentration de la possession dans quelques mains ou quelques groupes de pouvoirs.
      Les ouvriers et employés qui travaillent dans une entreprise usine, bureau, atelier, connaissent parfaitement leurs métiers. Ils fournissent a leur direction tous les éléments permettant a ceux ci de prendre les décisions finales qui dans 99% des cas sont sous jacentes.
      A partir de ces documents ils définissent une starégie, des objectifs, quand ceux ci n’ont pas été suggérés par l’analyse fournie et mettre la pression pour obtenir des résultats.
      Ces dirigeants n’ont juste qu’a valider, décider, conclure avec le groupe, souvent en discussion participative, qui présente ces éléments. Une chance quand ils remercient.
      Les savoirs faire sont donc entre les mains de tous les acteurs de l’entreprise, si un savoir faire lanque l’entreprise ne peux faire face.
      Si un élément de la direction s’écroule, le groupe, l’entité peu et sait faire face.
      Qu’est ce qui empèche les acteurs d’une entreprise de s’approprier cette entreprise ?
      Très souvent la peur, peur de ne pas en être capable, peur de perdre sa sécurité alors que le travail est devenu bien précaire, peur de prendre des décisions alors qu’ils en prennent pour leur vie propre etc
      Ces peurs sont alimentées par le fonctionnement de notre société.
      L’infantilisation par les systèmes de récompense de l’acteur qui a bien travaillé,( le bon point de l’école), La soumission a une hiérarchie, d’ou une discussion adulte, représenté par le chef, et l’enfant, le subalterne.
      La définition d’objectifs qui, s’ils sont nécessaires au niveau du groupe sont très discutables au niveau personnel, mais c’est a débattre, et qui ne servent qu’a pressurer.
      Le sentiment que nous avons d’être sécurisé parce que quelqu’un décide pour nous et que si ça va mal on pourra se retourner contre le décideur etc.
      Et pourtant ces acteurs ont toutes les cartes en main pour prendre le pouvoir.
      A eux de le décider, un autre monde est possible.
      J’arrête car j’en aurais encore long sur ce sujet qui mérite qu’on s’y attarde.
      Mais le veux t’on ?


      • yoananda 14 janvier 2012 17:18

        Ca suppose que tout le monde est égal et remplaçable par n’importe qui ...
        Un chef d’entreprise (un vrai) doit avoir des compétences et une formation que les ouvrier n’ont pas, une vision stratégique de l’entreprise et du marché, des produits à vendre et de l’organisation du travail.
        Le fordisme en est l’exemple emblématique. N’’est pas Ford qui veut !

        Penser que le patron est interchangeable avec ses ouvriers est à mon avis une erreur. Ce n’est pas qu’une question de peur secrète, mais une question de capacité aussi et surtout.

        Sinon il existe déjà le statut de SCOP pour ceux qui s’en sentent capables ! pas besoin de révolution.


      • Gillesdd Gillesdd 15 janvier 2012 10:19

        Ou trouvez vous le mot révolution ?
        Besoin d’un chef, bien sur c’est rassurant. On peu se planquer derrière en disant lui il sait, il a la formation, il sait prendre les décisions.
        De plus, c’est bien si ça ne va pas on peu dire c’est de sa faute... je n’y suis pour rien puisque je n’ai pas voix au chapitre...
        Mais quand on regarde le fonctionnement d’une société le dirigeant ne fait qu’entériner ou refuser les propositions émises par les subalternes.
        Pensez vous que des ouvriers, employés, cadres ne sont pas capable de détecter et voter pour la personne qui sera a même de représenter leur entreprise sur les marchés ?
        Pensez vous qu’il soit de droit divin le seul capable au sein d’une entreprise a prendre les bonnes décisions ?
        Je ne suis pas contre le statut de scop.


      • Gillesdd Gillesdd 15 janvier 2012 10:32

        Ford n’a pas travaillé seul, il avait avec lui une armada d’ingénieurs et de techniciens qui ont émis l’idée qu’il s’est lui même approprié puisqu’il était le chef.
        Ila été celui qui a levé les blocages grace a son argent.
        Ses ingénieurs et techniciens ont ensuite mis en oeuvre ces technique de rationnalisation du travail.
        Fordisme et Taylorisme, avec les tables MTS et MTM1&2 on a créé un monde ou le travailleur est devenu l’esclave de sa machine, avec des gestes répétitifs entrainant des maladies.
        De plus avec cette dépersonnalisation du travail, la qualité en a souffert.
        D’ou la création de certifications pour remplacer la satisfaction du travail bien fait.
        C’est bein ca fait des jobs et du papier supplémentaire, mais rien ne vaut la responsabilité. Et on ne se responsabilise pas uniquement par le salaire et le contrat de travail.
        On se responsabilise aussi parce qu’on est directement impliqué dans les décisions et la vie de l’entreperise.
        Pas uniquement parce qu’on est informé par un five minute meeting journalier.


      • Gillesdd Gillesdd 14 janvier 2012 10:40

        J’oubliais
        Merci pour cet article trés intérressant qui synthétise bien l’évolution de la propriété
        Cordialement


        • non667 14 janvier 2012 12:29

          à yoananda
          ++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

          La révolution de 1789 apparaissant dans les livres d’histoire comme une révolution populaire ayant donné naissance a la démocratie (le pouvoir du peuple par le peuple pour le peuple) apparaît, au regard du changement effectif de pouvoir opéré (qui se reflète dans l’évolution de la propriété féodale vers la propriété dite privée), comme une révolution bourgeoise donnant naissance à une oligarchie financière qui s’est mondialisée progressivement pour devenir le principal centre de pouvoir de nos sociétés.

          j’ajoute

          votre récit laisse a penser que les évolutions se sont faites spontanément  ! hors il n’en est rien ils y a des penseurs derrière tout ça ! le darwinisme social aidant ce sont les plus rusés qui gagnent !

          avant machiavel -1789- comme les printemps arabes n’ont rien de spontané/ heuristique mais résultent de « complots » de la part du N.O.M. actuellement !



          • yoananda 14 janvier 2012 17:10

            Mon récit ne se prononce pas sur la « spontanéité », si ce n’est pour dire qu’on peut discerner une certaine logique de la « nécessité » a certaines étapes.
            Pour le reste et la partie machiavélique on ne peut avoir que des soupçons, pas de certitude. Enfin en partie, puisqu’on reconnaît un arbre a ses fruits, on peut raisonnablement supposer qu’en effet il y a eu de la récupération dans l’air. C’est bien l’idée que je défends si vous avez lu la conclusion. Je parle d’oligarchie, terme que je préfère de loin a NOM car c’est un terme ambigue, fourre-tout et trompatoire !


          •  C BARRATIER C BARRATIER 14 janvier 2012 17:36

            Très intéressant survol historique plein de vérité, mais non exhaustif (ce serait trop long). Dans cette période il y a aussi eu une évolution de la pensée, une libération vers la liberté de pensée. Ce n’est pas là un aspect bourgeois de la Révolution, très bien préparée par les Lumières. La Révolution française est devenue au plan mondial un symbole qui la transcende, qui a abouti à la déclaration universelle des droits de l’homme, qui a fait naître le concept d’égalité de l’homme et de la femme.


            Ces idées n’étaient pas forcément toutes nouvelles. Mais nous nous trouvions dans un rel carcan avec un roi dit en plus de droit divin, que l’explosion de l’ancien système a été un progrès extraordinaire. L’ assemblée constituante n’est elle pas de nouveau de nouveau une idée révolutionnaire ? Car depuis 30 ans la contre révolution a marqué des points.

            Nous sommes arrivés en France à une négation de l’intelligence des citoyens (Tu votes non au projet de constitution européenne, on te la fais avaler par le traité de Lisbonne ratifié par des gens qui de fait ne te demandent pas ton avis.)

            L’enjeu de 2012 me paraît être la République tout simplement, - la République et sa laïcité. Je crois utile de bien regarder ce que notre Révolution nous avait laissé malgré certains aspects dits un peu vite bourgeois. Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain ! La révolution, en idée, fut bien autre chose que le triomphe du libéralisme.

            Il est possible et urgent de démasquer les contre révolutionnaires. On trouvera dans la table des news :

            « République : Résister à la pieuvre libérale et intégriste »

             http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=204



            • ffi ffi 14 janvier 2012 23:46

              Mendiant : « Gueux ou vagabond de profession, qui demande l’aumône par oisiveté & par fainéantise, au lieu de gagner sa vie par le travail… Quant aux vagabonds de profession, on a des travaux utiles dans les colonies, où l’on peut employer leurs bras à bon marché. »

              Article de l’encyclopédie...

              « N’y a-t-il pas trop d’écrivains, trop d’académies, trop de collèges ? [...] le peuple même veut étudier : des laboureurs, des artisans envoient leurs enfant dans les collèges des petites villes… Le bien de la société demande que les connaissances du peuple ne s’étendent pas plus loin que ses occupations… »
              La Chalotais (dans « Essai d’éducation nationale et Plan d’études pour la jeunesse »), auquel Voltaire répond :
              « Je vous remercie de proscrire l’étude chez les laboureurs. Moi qui cultive la terre je vous présente requête pour avoir des manœuvres et non des clercs tonsurés »
              ...
              Voilà pour vos ... Lumières...

              Avec ce genre d’idéologie puante, le peuple ne pouvait pas être d’avantage méprisé.

              D’ailleurs, la période révolutionnaire, c’est 2 millions de gens assassinés dans le pays pour la cause, ce qui montre bien que l’aboutissement des « lumières » est dans la droite ligne de son mépris profond du peuple. Avec le capitalisme et tout ce qui s’en suit.


            • yoananda 15 janvier 2012 01:27

              Oui je suis assez d’accord dans l’ensemble, sauf pour diaboliser le libéralisme.


            • Richard Schneider Richard Schneider 14 janvier 2012 21:49

              Travail remarquable, très bien documenté et pédagogique - car assez facile à lire.

              D’abord, comme l’a écrit Barratier :« l’enjeu de 2012 est la République tout simplement ».
              Ensuite, il faut replacer la RF dans le contexte de l’époque. En effet, elle marque le couronnement de l’esprit des lumières et un tournant dans l’évolution politique de l’Europe - donc du Monde de l’époque.
              On ne peut évidemment pas parler de révolution « socialiste » à propos de la RF. Les « Révolutionnaires » ont, d’ailleurs, été dépassés par les événements. Parmi eux, seule une minorité a théorisé sur la « propriété » (cf. « la propriété c’est le vol »). Même Robespierre, dont les bolcheviks se sont pourtant inspirés, n’est pas un « socialiste » (il faudra attendre Babeuf pour qu’on puisse faire un rapprochement avec ce que nous appelons « socialistes »).
              Pour moi, la RF est d’abord et restera dans l’Histoire comme un immense événement politique, et non social.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON







Palmarès