Privilégions le bonheur...
Ainsi, considérons le bonheur non pas telle une contumace crasse mais bien tel un boulevard prétentieux et tapageur de décharges d’adrénaline mythopoétique permettant une souveraineté écervelée auto-entrenue, communément des sensations fortes sans feux de signalisation initiant toute intention de se défendre en se voyant précédé de démons quelque peu habiles en l'exécution du devoir de se consoler la vie durant et qui se déroulent devant les pieds tout en étant interné à crédit afin que rien ne subsiste par après mis à part ce qui reste de rénové ici même et s’en réjouir sottement, tel un privilège sorti d’un laboratoire afin de ne surtout pas penser pendant que la vie trépasse malgré tout ; ici, parmi la faune brûlée et les sportifs suintants claquemurés et bétonnés, ici, ici parmi les fatigués en déperdition que la machine a périmés, où le temps visible est décédé pour voir en fin de compte une planète exténuée et fatiguée de toutes ces opérations, accusations et d’exceptions que les tempêtes emportent en dernière instance suivant les actualités.
Cela me semble alors quelconque de déceler des éléments de réponse en quoi consiste véritablement le bonheur tout en incluant spécifiquement une pertinence en sachant par ailleurs qu’il est désormais largué aux badauds à se flanquer ou à se débarrasser de tout ce qui ne correspond pas à la compréhension du « Moi Intérieur » ou à son éviction. Malgré tout, je le conçois ainsi : il me semble être précisément traduit par un état parfaitement indifférent de soi-même, blême en surcroît, provisoirement accusé de trahison anthropologique, en flottaison permanente, sans véritable perspective, « pourvu que ça dure, tout va bien », condition caractérisée par quelque autosuffisance pervertie et accompagnée d’un fléau nombriliste vicieux à souhait car il faut bien « vivre pour soi », excluant spécifiquement ses semblables dont on est malgré tout perpétuellement dépendant (parce qu’il est temps de vous chouchouter, prendre soin de soi et d’écouter son bonheur intérieur) ; circonstance toujours brève d’ailleurs, absurde et obscure.
Avec une telle conception de la jouissance individuelle qui n’a de véritable but mis à part le fléau à devoir se concentrer exclusivement sur sa propre vacuité et cela ad nauseam (se conjuger à l'éternelle tristesse d'avoir à être là et d'être associé à quelque chose d'éphémère, passager), il n’est dès lors point difficile de se concentrer sur les conseils avisés de l’ère marchande à devoir se chérir pour mieux y flétrir, se tâter ou se constater exceptionnel. Pourvu juste que ça dure plus longtemps que chez les autres. Le superflu n'a qu'un seul but, celui de la déintégration psychique mais surtout mentale. Les désaxés du cosmétique subissent de moins en moins la rancoeur de la culpabilité. D’esprit usager, nous avons à notre disposition l’impatience, des jouissances pulsionnelles controuvées de toutes pièces détachées, les accouplements récréatifs à répétition (qui sont des sévices recyclés à la procréation, au maintien de l’espèce, d’où l’usage conseillé de produits pétrochimiques), ou tout ce qui se décompose hors la compréhension, la conscience. Ce qui reste est concentré exclusivement à l’approbation de ce qui est proposé par le paracosme marchand et sa concluante hétérogénéité ; pouvoir pousser les portes d’un supermarché en toute accalmie et s’y « ressourcer » ; Acheter du sel de montagne pour son bain après s’être rendu « utile » la journée à se débarrasser de la nécessité de s’expliquer ; de méprendre donc ; S’équiper in extenso pour une promenade en famille sur un sentier piétonnier sur asphalte, etc. Je pense qu’il est là le bonheur, présent ici, exempt de postérité, artificiel et surtout immoral par défaut donc rendu légitime. Il est là, quelque part dans les bas-fonds de l’esprit carencé d’une peuplade en état hypnagogique permanent caractérisant si moelleusement l’air de notre époque. Qu’est ce le bonheur ? Maintenant, nous voyons nulle part à travers le verre sombre des deux cotés ; oui, je pense que l’absurde, qui ne confie de traces à quiconque (mais des traçabilités), est en réalité un taudis générant les dommages assez spontanément à l’esprit qu’il ne lui reste plus que l’Enfer à déguster, l’endurer donc avec « ténacité et flexibilité ». La déchéance, objective, nécessite le mensonge et donc l’insensibilité aux aléas de la sensibilité terrestre.
Le bonheur se trouve condensé en de millions de citations écrites jusqu’à nos jours et exemptées des véracités, ce qui fait de la réalité un état de faits, où le suicide ou ses tentatives, au choix, représentent la première cause de mortalité pour des êtres vivants ayant conscience de ses responsabilités face à n’être qu’une vétille du néant dans lequel il vivra avec les craintes qui l’accompagneront : devoir résister à s’assumer ou bien baguenauder avec un panier en plastique dans un rayon de supermarché.
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