Prix Nobel : le Covid-19 est bien plus dangereux et les conséquences sont moins prévisibles

Au moins trois vaccins élaborés actuellement contre le coronavirus Covid-19 ont de grandes chances de réussir. Si leur efficacité était prouvée lors des essais cliniques, la vaccination de la population pourrait commencer d'ici un an, voire plus tôt. C'est ce qu'a déclaré le virologue australien Peter Doherty, lauréat du prix Nobel de physiologie ou médecine en 1996.
Les perspectives du vaccin
"Il existe au moins trois produits qui ont passé la première phase d'essais, la vérification qu'ils sont sans danger pour l'homme. Je pense qu'au moins un de ces vaccins est déjà entré dans la deuxième phase pour être testé sur 600 volontaires avec un contrôle par placébo à 50%", a déclaré Peter Doherty.
Et d'ajouter que si tout se déroulait avec succès après la troisième phase d'essais, c'est-à-dire un test sur au moins 6.000 individus, il serait possible de parler d'une vaccination massive. Dans ce cas, elle pourrait commencer en été 2021, voire plus tôt. "Il existe également certains médicaments prometteurs qui se trouvent encore au niveau d'essais précliniques, c'est-à-dire sur animaux", a ajouté le lauréat du prix Nobel.
Quand le monde redeviendra comme avant
Le retour du monde à la vie comme avant, selon le chercheur, sera possible seulement après la mise au point d'un vaccin efficace. "Le nombre de nouveaux cas d'infection devrait également diminuer quand près de 60% des habitants de la planète guériront de la maladie et assureront ce qu'on appelle l'immunité collective, estime Peter Doherty.
En l'absence d'un vaccin sûr et efficace, a-t-il ajouté, l'humanité devrait compter sur des médicaments antiviraux spécifiques ou des anticorps monoclonaux. C'est ainsi que les scientifiques appellent les protéines spécifiques secrétées par les cellules immunitaires appartenant au même clone cellulaire, c'est-à-dire provenant d'une même cellule plasmatique précurseur. "Ces médicaments n'existent pas encore, mais les recherches sont menées activement dans les deux sens", a précisé Peter Doherty.
Le danger du virus
"Le virus s'est avéré bien plus dangereux (que nous ne pensions), et les conséquences de l'infection sont moins prévisibles, notamment chez les patients de plus de 60 ans. Cela pourrait s'expliquer par des changements avec l'âge dans le système immunitaire et des particularités individuelles de l'organisme. Dans ce cas il faut également tenir compte des conséquences retardées de la maladie, de l'endommagement du tissu pulmonaire, du système cardio-vasculaire ou des reins. Mais c'est encore trop tôt pour dire comment tout se déroulera au final", ajoute le lauréat du prix Nobel.
Peter Doherty a noté que le virus, qui s'est initialement développé dans l'organisme d'une chauve-souris, "a trouvé dans l'homme un nouvel hôte" et a commencé à s'adapter aux nouvelles conditions.
"L'interaction avec notre système immunitaire, notamment aux stades avancés de la maladie, pourrait entraîner de sérieuses complications. Nous n'avions pas d'immunité contre le coronavirus, c'est pourquoi nous faisons face à un terrain vierge."
Et d'ajouter que le virus ne mute pas fortement ni rapidement, par conséquent les chercheurs peuvent encore déterminer comment se répandaient les différentes souches. "Il n'y aucune information sur la hausse de la virulence ou d'autres changements susceptibles de limiter l'efficacité d'un vaccin, et les suppositions concernant l'apparition de souches plus agressives n'ont pas encore été confirmées", a conclu le virologue.
Peter Doherty est un chercheur, virologue et immunologue australien. En 1996, il a reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine pour ses découvertes sur l'identification par le système immunitaire des cellules touchées par un virus.
Source : http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=1617
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