Prochaine Étape : Portion Congrue ?
Fin d'un cycle astral : celui du mouton.
Le mouton qui plébiscitait l'abattoir s'est réfugié dans l'enclos où il pleut, il pleut, bergère. Marqué, piqué, il broute, psychote et radote, toujours aussi inquiet pour sa laine et sa santé. Il a bien raison de se faire du souci ; espérons qu'il n'ait reçu qu'un placebo.
Saga du mouton, bref historique
Cet être craintif et normomaniaque s'est montré patient, c'est le moins qu'on puisse dire. Privé dès mars 2020 de liberté de mouvement, de sport et de sorties par des égarés d'un autre Siècle cachés derrière leurs édouards, tocards, véreux, vérans, variants et macreux, il a dit et bêlé tout au long : OK boomer.
Face au spectacle lamentable de ses enfants ou élèves bâillonnes et interdits de récré, de souffler, de moufter, de plage et de parcs, notre patient a susurré désolé ou complice : OK boomer.
Interdit d'aborder mère-grand, prisonnière du gros méchant loup – lequel chaperonne depuis longtemps les pauvres petits chaperons rouges – il commettait en guise d'adieu derrière une vitre d'inintelligibles borborygmes. Et mère-grand qui l'a bien connu, a répondu : OK boomer !
Privé de soins, privé de lits d'hôpital, sidéré, même pas malade, il abusait de la testaille gratuite et grinçait entre ses dents : OK boomer !
Ablutions au gel, bâillon, rallongis et pérégrinations sans objet, images saintes de seringues partout, objurgations menaçantes, idoles en carton sur plateau... je bigote, tu bigotes, ou excommunication et pilori. Le mouton s'est trouvé une religion, car il n'en avait plus.
Enfin, poussé au « vaccin » par de grossiers chantages, le patient modèle qui applaudissait les infirmières leur a tendu son bras pour qu'elles le scarifient ou le sacrifient, lui (les avis sont partagés).
Zorglub a ordonné : piquouze dangereuse voire létale ; ou no life de chez no life : tu choisis ! Et répète après moi bien haut : OK BOOMER !
- OK mon guide, mon grand sorcier, mon guérisseur d'écrouelles disparues ! Me foutras-tu enfin la paix, après tous ces coups de garcette ? Vois ma souffrance, vois ma patience, et lâche-moi un peu !
- Jamais ! Mais peut-être un chouia, si tu fais ci et pas ça, ni ça, et que tu distrais mon ennui avec un numéro de ballet synchrone, c'est moi qui allume tes petites lucioles intégrées...
Zorglub le berger
L'exécutif, tout surpris, s'est gavé un an et demi durant d'une telle sainte résilience, et le ton est devenu de plus en plus autoritaire, les caprices ont grimpé. Sa chambre d'enregistrement, que sont les députés et sénateurs dans l'ensemble, a flemmardé comme jamais, collaboré sans voile ni pass, hurlé à la mort, consulté ses mails perso pendant les sessions, caressé ses chats en pensée, tout en gardant le slip facial pour l'exemple – et parce qu'il n'y a pas de quoi être fier – avec la gueule en dessous bouffie de gavage et de suffisance. Pourvou qué ça doure ! La bonne paie vaut bien une muselière.
Vous voulez la vôtre de paie, et la paix, en plus ?!! Nan mais je rêve.
- OK boomer, OK. OK... Laisse-moi souffler un peu ! Je vais tomber malaaaade !
- Tombe et outre-tombe, donc, cobaye ! Ça m'arrange ! fut la réponse des milliardaires de la morne plaine planétaire durant deux longs hivers de trouvailles Waterloo. Je te serre la vis, je desserre la vis. Ah que c'est divertissant. T'en as marre ? Je me marre.
Tirant la corde du gibier de potence qu'il agaçait depuis si longtemps de ses pointes émoussées, l'exécutif, sorte de bourreau qui exécute les ordres de milliardaires, lui souleva les pieds (ferrés) du sol. Il s'amusait beaucoup. Le patient tirait une langue bleue.
Pas vraiment bleue en fait, plutôt bien aiguisée, constata soudain son minutieux étrangleur.
Scandalisé, l'exécutif prit conscience que le patient, qui certes tirait la langue, LUI tirait la langue. Outrage à fonctionnaire, sacrilège. Et qu'à force de gigoter, il récupérait ses deux pieds au sol.
Zorglub l'exécutif se précipita pour donner quelques tours de vis à la roue du supplice, mais le patient dépendu commençait tout juste à se libérer de cette roue et – surprise – se montrait même fâché le fâcheux, lui si douceâtre habituellement. Il avait ses raisons certes : mal au cou, mal aux chevilles, mal au moral, et n'avait rien fait pour mériter ça ; mais quand même !
L'exécutif crut revivre d'antiques moments insurrectionnels qu'il pensait avoir écrasés sous les LBD à jamais. Sous les pavés, la rage ! Et sur les pavés, le sang des mains et des yeux arrachés. Plus jamais ça ! pensa-t-il. La plage pour moi n'est pas sous le bitume, là où courent les égouts, mais pas très loin, au Touquet, bien agréable et sécurisée, ma foi. J'y vais muser quand je veux, moi. Devrai-je m'en passer ?
L'exécutif pensa un court instant émigrer au Japon. Que l'exécuté ressuscite et se manifeste avec une force inattendue dès la mi-juillet n'arrangeait pas ses affaires. Puis il s'imagina distancié social, bredouillant une langue impossible, sirotant du saké en kimono rose pâle, loin de ses ors élyséens, privé de sa bien-aimée Mimi Marchand, cette cas contact aux élégances si parisiennes et au babil si charmant, gélifiée dans les barbelés de la RF...
Il se reprit, tira le verrou, téléphona au préfet Lallement, qui n'était même pas aux Champs. Mais il dut raccrocher aussitôt, car le Conseil Scientifique l'appelait urgemment : le covid avait fait son temps, on allait passer à la phase deux du plan : l'organisation des pénuries !
Déjà en Grande-Bretagne, les rayons se vidaient. Des manutentionnaires de grandes surfaces, des livreurs, dits « K Kontakt » étaient renvoyés et enfermés chez eux toute une longue semaine, sous prétexte de positivité à on ne sait quel rhume, décrétée par des tests foireux ! Et donc personne pour garnir les rayons.
En France un entrepôt de nourriture achevait de flamber, après bien d'autres. Des grossistes en denrées périssables, faute de pouvoir les écouler dans le secteur semi-sinistré de la restauration, les voyaient s'accumuler et se détériorer. Les gilets jaunes dégottaient un routier menaçant de bloquer par la grève les livraisons de bien essentiels !
La plèbe allait manquer du nécessaire ! Les migrants incontrôlés, patiemment introduits en masse depuis 2020 fourniraient l'énergie émeutière nécessaire à l'attaque des grandes surfaces, voire des clients ! On allait bien rigoler, surtout si les BLM s'en mêlaient à la manière sudafricaine.
Cependant le lobby des supermarchés refusait de marcher dans la combine pro-famine attribuée aux milliardaires. Déjà qu'une partie des clients anti-masque avait tendance à s'embrouiller avec les plantons masqueurs zélés, et décidait de boycotter l'établissement ! Les profits baissaient, les produits finissaient à la poubelle. Assez de pertes !
Mais Zorglub risquait l'ire de ses maîtres tanceurs s'il n'exécutait pas leurs desiderata ou ne s'exécutait pas lui-même. Cette ire-là pouvait lui coûter la peau des fesses, et les fesses de l'exécutif, c'est fait pour être assis d'abord, à se faire du lard.
En même temps, les goualants réfractaires lui imposaient certaines limites d'exécution, depuis la mi-juillet. L'exercice du pouvoir policier devenait un vrai casse-tête, point si facile ! Il les entendait faire la fête les goualants, dehors, sans lui, aux mâles accents de l'hymne national ! La police, SA police, n'en semblait pas spécialement dérangée !
Où sont passés mes moutons ? s'affola Zorglub, qui comptait tant les compter, et comptait sur leur masse amorphe pour mener tout le reste à la mer. Je ne vois que des brebis galeuses ! Panuuuuurge ! Par ici !
Dehors juillet flambait dans sa splendeur solaire.
Le supplicié ouvrit la porte et sortit. La jeunesse qui battait le pavé, l'accueillit en chantant. Pas de moutons à l'horizon.
Ils ne perdent rien pour attendre ! ricana Zorglub, pas content du tout, sautant d'un pied sur l'autre, très indécis.
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