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Accueil du site > Tribune Libre > Propos infamants : Collomb porte plainte contre Moix

Propos infamants : Collomb porte plainte contre Moix

Le ministre de l'Intérieur avait dénoncé dimanche les propos anti-policiers de l'écrivain polémiste, qui a accusé les policiers de « se victimiser » et de « chier dans leur froc » face à l'insécurité.

Yann Moix, qui avait déjà accusé la police de « violence » dans les camps de migrants à Calais au début de l’année, a rétro-pédalé sur LCI mardi 25 septembre, concédant qu'il y était « allé un peu fort » et regrettant ses « mots grossiers » : « J'en veux surtout à moi-même parce qu'on ne se sort pas de situations complexes par des insanités (…) Sur la forme je me donne tort à 100% ». « Je disais que la police n'a pas à venir dire sur les plateaux qu'elle a peur puisque le signal envoyé n'est pas le bon pour être respecté », s'est-il justifié. « Cette façon triviale de parler n'est pas la bonne. J'ai manqué d'intelligence sur cette manière de s'exprimer. Personne n'est anti-flic dans cette histoire, être anti-flic n'a aucun sens et aucun intérêt. J'étais en colère. On peut être en colère contre des gens qu'on aime bien et je n'ai absolument rien contre la police », a-t-il martelé.

Malgré les regrets de Yann Moix, Gérard Collomb, a annoncé jeudi 27 septembre qu'il portait plainte contre le chroniqueur dans un tweet : « Après avoir pris connaissance de l’analyse juridique réalisée par mes services, j’ai pris la décision de porter plainte contre M. Yann MOIX pour les propos injurieux et diffamatoires qu’il a tenu à l’encontre de nos policiers ». Le ministre de l'Intérieur avait annoncé plus tôt dans l'après-midi aux organisations syndicales son intention de porter plainte, en marge d'une réunion autour du projet de loi de finances 2019. Il avait déploré dimanche des propos « intolérables » dans un autre tweet : « Grossier sur la forme, indécent sur le fond : M. MOIX a, à nouveau, tenu des propos intolérables à l’encontre de nos policiers. Je les condamne sans réserve et réaffirme mon soutien à nos forces de l'ordre dont je veux rappeler l'action exemplaire, partout sur le territoire ».

Lors de l'émission de Thierry Ardisson « Les terrains du samedi », sur C8, face au journaliste Frédéric Ploquin, auteur d'un livre sur la « peur » des policiers au quotidien, et à deux fonctionnaires venus témoigner, l'écrivain avait lancé : « Si vous venez dire ici que les policiers ont peur, vous savez bien que la faiblesse attise la haine : dire que vous chiez dans votre froc, alors que vous faites un métier qui devrait prendre cette peur en compte… » Il avait également accusé les policiers de se « victimiser à longueur d'émission de télévision » alors que leurs « cibles préférées sont les pauvres et les milieux défavorisés ». « Je suis moi-même spectateur du harcèlement que vous pratiquez sur des gens inoffensifs parce que, effectivement, la peur au ventre, vous n'avez pas les couilles d'aller dans des endroits dangereux », avait-il déclaré.

« Si tous les policiers se doivent d'être irréprochables, une personnalité se doit de l'être tout autant. Ces propos inacceptables, inqualifiables devront être sanctionnés par la justice », a commenté Frédéric Lagache du syndicat Alliance, annonçant que son organisation se portait partie civile pour obtenir réparation du préjudice subi auprès de la juridiction civile saisie. Le secrétaire général d'Unité-SGP-FO, Yves Lefebvre, s'est dit lui « satisfait » de la décision du ministre : « une marque de reconnaissance vis-à-vis de ses fonctionnaires ». « C'était allé beaucoup trop loin. On ne peut pas tout dire pour faire son buzz personnel », a réagi David Le Bras, secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN-Unsa).

À la suite de ces propos, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) avait reçu plus de 2000 saisines de citoyens mais aussi de syndicats et d'une association de association de femmes de policiers, a précisé le Conseil. Interrogée sur BFMTV sur l'éventualité de sanctions contre C8, Mémona Hintermann, membre du CSA, a lancé : « ce n'est pas exclu du tout ». Alternative CFDT, par exemple, avait annoncé le 22 septembre avoir saisi le CSA : Yann Moix « profite de sa célébrité médiatique pour déverser tout son fiel de haine “anti-flic” », avait dénoncé dans un communiqué le syndicat, condamnant des propos « à vomir ». Le syndicat avait également appelé le ministre de l’Intérieur « à condamner avec fermeté ces propos ignominieux et à engager des poursuites ».


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5 réactions à cet article    


  • zygzornifle zygzornifle 29 septembre 2018 11:48

    La vérité fait sortir le caca du collomb ?


    • Loatse Loatse 29 septembre 2018 13:03

      Je suggère à Monsieur Collomb de faire en sorte que Yann Moix accompagne les policiers en intervention dans les quartiers histoire de lui remettre les idées en place...


      Pour ma part j’ai du respect pour ces hommes et ces femmes qui interviennent dorénavant à chaque fois au péril de leur vie... la peur au ventre, c’est humain dans ces conditions.

      Les quartiers dits sensibles c’était gentillets dans les années 70 comparé à aujourd’hui.. Les voyous (comme on les appelait) donnaient du « chef » aux policiers... Ces derniers étaient respectés, crains et respectés.. se connaissaient aussi les uns les autres (police de proximité).. Les rapports pouvaient donc etre quasi amicaux..(ce qui ne faisait pas obstacle non plus aux interpellations lorsque celles ci s’avèraient nécessaires).

      Il y avait aussi ce qu’on pourrait appeler un code d’honneur entre voyous : on ne piquait pas l’autoradio d’un « collègue »... auquel cas le fautif rendait l’objet du délit en s’excusant.. (oui, oui, vu et entendu)

      Aujourd’hui avec les réductions d’effectif, la disparition de la police de proximité, c’est depuis sarkozy un fonctionnement en mode répressif only que l’on constate sur fond de haine et de bunkerisation des quartiers..ou certains tentent d’imposer aux habitants leurs propres lois..

      Impression au quotidien d’être livrés à nous mêmes..(15 minutes d’attente quand ca tire au dehors et qu’on est barricadée, terrorisée dans son appartement, c’est long, très long)





      • Martin de Wallon MartindeWallon 29 septembre 2018 14:52

        @Loatse Un rapport intéressant fait toute la lumière sur la réalité de ces quartiers : https://www.cairn.info/revue-informations-sociales-2007-5-page-8.html


      • Loatse Loatse 29 septembre 2018 16:22

        @MartindeWallon


        Merci pour votre lien, que j’ai sauvegardé afin de le lire à tête reposée.. Je,ne doute pas que celui ci me permettra de mieux exprimer ce que je vis, afin peut être, de parvenir à sensibiliser certains idéalistes pas encore impactés par les conséquences du mal être des quartiers..

      • Loatse Loatse 29 septembre 2018 13:03

        Je suggère à Monsieur Collomb de faire en sorte que Yann Moix accompagne les policiers en intervention dans les quartiers histoire de lui remettre les idées en place...


        Pour ma part j’ai du respect pour ces hommes et ces femmes qui interviennent dorénavant à chaque fois au péril de leur vie... la peur au ventre, c’est humain dans ces conditions.

        Les quartiers dits sensibles c’était gentillets dans les années 70 comparé à aujourd’hui.. Les voyous (comme on les appelait) donnaient du « chef » aux policiers... Ces derniers étaient respectés, crains et respectés.. se connaissaient aussi les uns les autres (police de proximité).. Les rapports pouvaient donc etre quasi amicaux..(ce qui ne faisait pas obstacle non plus aux interpellations lorsque celles ci s’avèraient nécessaires).

        Il y avait aussi ce qu’on pourrait appeler un code d’honneur entre voyous : on ne piquait pas l’autoradio d’un « collègue »... auquel cas le fautif rendait l’objet du délit en s’excusant.. (oui, oui, vu et entendu)

        Aujourd’hui avec les réductions d’effectif, la disparition de la police de proximité, c’est depuis sarkozy un fonctionnement en mode répressif only que l’on constate sur fond de haine et de bunkerisation des quartiers..ou certains tentent d’imposer aux habitants leurs propres lois..

        Impression au quotidien d’être livrés à nous mêmes..(15 minutes d’attente quand ca tire au dehors et qu’on est barricadée, terrorisée dans son appartement, c’est long, très long)




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