Proposition pour inscrire la Chambre des Citoyens dans la Constitution
De nombreuses associations ont réfléchi à la constitution d'une chambre de citoyens et l'dée semble faire son chemin. Ainsi, dès 2015, j'avais rédigé une proposition. ; https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-contre-pouvoir-citoyen-et-la-170501.
Le Président de la République et le gouvernement envisagent de procéder dans le courant de 2019 à des modifications constitutionnelles, qui feront certainement suite au grand débat national débutant au mois de Janvier. Il est donc temps de revitaliser la proposition et de montrer la pertinence de l'inscription d'un tel projet dans la constitution.
La proposition de Chambre citoyenne le projet détaillé ici (voir blog : Chambre Citoyenne ) est conçu aux fins de remplacement des Conseils Economique, Social et Environnemental, qui existent au niveau National et Régional.. L'autre solution, qui consistait en la transformation du Sénat en Chambre Citoyenne, présente des difficultés sans doute insurmontables ( réalité et intérêts du bicaméralisme dans le domaine législatif, intérêts d'une assemblée pour la représentation des territoires, et aussi et peut être surtout, capacité de blocage institutionnel du Sénat actuel pour sa suppression.).
En revanche pourquoi la suppression du CESE est légitime et envisageable.
(Synthèse d’articles du Monde, des échos et de la Tribune.)
L’organe de consultation a été remis en cause à plusieurs reprises dans son histoire. En 1969, le général de Gaulle a même voulu le supprimer en le fusionnant avec le Sénat, mais cette réforme a été rejetée par référendum. Les critiques sont de plusieurs ordres :
Une assemblée coûteuse : employant près de 150 employés en plus des 233 conseillers, le CESE représente 39,8 millions d’euros de dépenses de l’Etat en 2017 (en plus de 1,7 million d’euros de recettes liées à la location du palais d’Iéna). Par ailleurs, un rapport de la Cour des comptes avait pointé en 2010 un déficit structurel dans la caisse de retraite des anciens conseillers, qui n’avait été que partiellement résorbé cinq ans plus tard. Le CESE compte 233 membres nommés pour cinq ans renouvelables, auxquels s'ajoutent 72 personnalités associées. Les indemnités des conseillers s'élèvent à plus de 3 500 euros brut par mois. C'est très bien payé pour ne pas faire grand-chose. Le régime de retraite est si avantageux qu'il reçoit chaque année une subvention supérieure au montant des cotisations. À terme, il fait courir à l'État un risque budgétaire de 200 millions d'euros.
Un manque d’assiduité : la Cour des comptes a formulé d’autres critiques en 2015, visant cette fois le temps de travail insuffisant des fonctionnaires du CESE, qui n’atteint pas les 1 607 heures prévues par la loi. Quant aux conseillers, leur taux d’absentéisme est aussi un sujet de préoccupation : seuls deux tiers d’entre eux (65 %) étaient présents en section début 2016, selon un rapport du Sénat. Une enquête réalisée par Le Monde en 2006 déplorait déjà l’absentéisme au CESE et son utilisation comme « base de repli » pour d’anciens élus ou personnalités proches du pouvoir.
Peu de saisines : les saisines externes restent très rares. Le Sénat a décompté 2 saisines parlementaires et 2 gouvernementales en 2015, aucune saisine parlementaire et 5 gouvernementales en 2016. Le plus décrié est toutefois le système de pétition. Depuis 2010, une seule a dépassé les 500 000 signatures, pour demander l’abrogation du mariage homosexuel et le CESE a répondu qu’il était incompétent pour contester une décision politique. Une réflexion est en cours pour développer les signatures en ligne.
Un travail sous-utilisé : si l’instance assure produire « entre 25 et 30 avis par an », la moyenne se situe plutôt entre 15 et 20 dans les dernières années. Et les rapports ou avis parfois redondants avec ceux des députés et sénateurs ne sont pas toujours suivis d’effet.
Concrètement, le CESE n’éclaire gère le décideur. Sur les 134 avis et rapports du mandat écoulé, moins de 30 l’ont été sur saisie du Parlement ou du gouvernement. Et peu nombreux sont ceux qui ont été repris dans une loi. Peut-être parce que la tiédeur de ces avis, forcément consensuels, n’est guère encourageante. Le choix des sujets sur lesquels le CESE s’auto saisit, parfois obscurs, contribue à ce désintérêt. De même, la multiplication des hauts conseils, qui eux aussi sont censés éclairer les décideurs, dilue l’utilité du CESE.
PROPOSITION Nouveau Titre XI de la constitution.
Remplacement du TITRE XI relatif au CESE en un nouveau TITRE XI pour "La Chambre Citoyenne".
Nouvel art 69 ; la chambre citoyenne nationale est composée de tirés au sort, en nombre égal à celui des députés. Elle a pour mission de concourir à une politique de sensibilisation, de formation et d'information aux droit et devoirs du citoyen, aux libertés publiques, et aux contrôles démocratiques.
Nouvel art 70 : la Chambre des citoyens assure l'organisation, la gestion, et la responsabilité des référendums d'initiative citoyenne et le suivi des pétitions citoyennes. Elle concourt avec la Cour des comptes au contrôle des institutions, organismes et établissements publics. Elle diligente des enquêtes et établit des avis.
Nouvel art 71 : une loi organique fixe les règles de fonctionnement de la chambres des citoyens, le régime de désignation des tirés au sort, leurs incompatibilités, leurs indemnités, la durée des mandats et des missions, ainsi que la création d'une institution équivalente dans le cadre du TITRE XII de la constitution consacré aux collectivités territoriales.
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