Prostitution : appel à l’insoumission
Ainsi le féminisme enterre le féminisme. Certains et certaines ont peut-être encore à l’oreille le slogan célèbre, selon quoi le corps des femmes leur appartient. Et bien c’est fini : il ne leur appartient plus. Après d’autres, le gouvernement inquisiteur socialo-féministe français en a décidé autrement.
Amour, sexe et argent
Les prostituées et les prostitués ne sont plus considérés comme des adultes responsables et libres d’eux-mêmes. L’Etat décide pour elles et eux de ce qui est bien ou mal. Cela est d’une extrême gravité. Car si l’on reconnaît à la loi le droit de fixer les limites de la liberté et de la contrainte dans des cas clairs, il y a ici un volontaire mélange entre ce qui est subi et ce qui est choisi.
Ce qui est subi doit être précisément défini : la contrainte de corps, la menace et la violence directe. La pression économique n’est pas un argument puisque nous y sommes toutes et tous astreintes et astreints. Sur la prostitution forcée, aucune preuve n’est administrée des chiffres avancés (90% des prostituées). Soit le gouvernement est incapable de le faire, alors qu’il le dise, soit il ment délibérément.
La criminalisation du client touche un autre aspect des relations humaines : la tarification des rapports humains. Il y a peu de rapports qui échappent à la notion d’échange d’avantages mutuels. Le couple est un lieu d’amour, de sexe et d’argent. Seuls l’amitié et les rares sentiments désintéressés échappent à la logique du profit mutuel. Et encore : l’altruisme nous gratifie d’une image positive de nous-mêmes ; l’estime de soi que procure une bonne action est une sorte de salaire moral.
Effacer cette différence gênante
Dans ce régime de fascisation rampante et de liberté bridée par le politiquement correct - dans lequel il faut constater que le féminisme joue un rôle déterminant, seuls les rapports sexuels ouvertement tarifés sont incriminés. Les mariages par intérêt ne sont pas visés.
Les rapports de travail non sexuels non plus, même si parfois certaines activités usantes brisent le corps et l’âme. C’est bien la sexualité qui dérange le pouvoir féministe, qui n’a plus rien à envier au puritanisme clérical.
Il faut remarquer que dans le discours officiel français sur la prohibition de la prostitution, le client est toujours un homme. Les facho-féministes voudraient-elles gommer la prostitution parce que celle-ci est essentiellement féminine, montrant en cela que la dissymétrie des sexes est une réalité bien plus profonde qu’elles ne le voudraient ? Dérange-t-elle leur idéologie de l’égalitarisme forcené qui implique similarité totale et indifférenciation ? Pourquoi ne posent-elles pas la question de cette disparité qualitative et quantitative historique de la prostitution ? Pourquoi rangent-elles la prostitution sous l’angle biaisé et insignifiant en l’occurrence de la « violence faite aux femmes » alors que la question se pose de savoir pourquoi ce sont principalement des hommes qui font appel aux services tarifés de femmes ?
Mais les hommes ne sont admis au débat que comme accusés. C’est cela le féminisme aujourd’hui.
Le fait que les femmes principalement se prostituent montre pourtant une différence essentielle entre les sexes, incompatible avec la doxa féministe du tout culturel. Voilà, entre autres, pourquoi elles veulent éliminer la prostitution.
Insoumission
En réponse à cette fascisation culturelle du pouvoir, il faut répondre par l’insoumission. Les clients et les prostituées volontaires doivent s’unir pour contourner la loi et ne lui reconnaître aucune autorité sur leur vie et leur sexualité.
Ainsi les travailleuses et travailleurs du sexe doivent opérer en couvrant leurs clients. Elles et ils ne doivent pas reconnaître d’échange d’argent si par hasard un inquisiteur les surprend. Ainsi il n’y a plus de rapport tarifé. Si par hasard une professionnelle ne joue pas le jeu, le client doit contester. Parole contre parole. Pour cela l’argent donné ne doit pas être touché avec les doigts pour éviter que des empreintes soient décelables.
Pour les occasionnelles, femmes seules ou mariées travaillant ponctuellement pour arrondir les fins de mois, dont il est dit qu’elles sont nombreuses, et pour les étudiantes qui paient leurs études ou des extras grâce à la prostitution par internet, la complicité avec le client est plus évidente. Elles ne sont pas déclarées et n’ont aucun intérêt à se faire repérer. Les clients devraient donc choisir plutôt ces femmes discrètes.
Quand il n'y a plus aucun projet politique et qu'un régisme n'a plus de pensée, il s'attaque à l'individu. Avec le mythe socialo-féministe d'une société pure. On sait où cela mène. L'abolitionisme, arme des régimes autoritaires impuissants à régler les problèmes fait partie de l'enfumage dont la finalité est le contrôle grandissant des individus. Il faut faire comprendre aux politiques qu’ils ne traiteront pas impunément les femmes comme des êtres inférieurs et les hommes comme des salauds.
La sexualité ne doit pas être laissée à l’appréciation du pouvoir, et encore moins du pouvoir féministe. C’est une dérive extrêmement dangereuse. La mainmise morale de l’Etat ou de cette idéologie sur les individus est digne des prémisses du totalitarisme. Les systèmes totalitaires ont commencé eux aussi par l’ostracisation d’une catégorie de la population servant de bouc émissaire. On peut être en désaccord avec la prostitution. Mais reconnaissons aux personnes consentantes le droit de décider elles-mêmes de leur vie.
Le débat dans cette affaire n'est pas la prostitution, c'est la liberté.
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