Qu’avons nous fait pour mériter cela ?
Nous avons élu Nicolas Sarkozy.
De la notion de mérite et des ses différentes acceptions...
Il y a dans l’actualité et comme un fil rouge dans l’action de ce gouvernement une notion qui revient souvent :
Le mérite...
Voici quelques exemples dans l’actualité récente ou moins récente qui permettent de bien voir à quoi sert cette valeur :
M. Marchiani a été gracié car "il s’agit d’un détenu particulièrement méritant".
M. Coupat et sa compagne restent en prison car manifestement ils le méritent, et aussi pour que ce gouvernement ne perde pas la face.
Les professeurs "désobéisseurs" seront sanctionnés administrativement, et il y a de fortes chances que, quand le salaire au mérite sera institué, ils soient oubliés.
Les ministres issus de "la minorité visible" doivent selon Nadine Morano "en faire plus".
Etre dans le gouvernement Sarkozy cela se mérite quand on n’est pas Mme Nadine Morano qui considère surement y avoir un droit naturel...
Quand M. Sarkozy a augmenté son salaire, il a déclaré :
Elle s’accomplit dans le cadre plus général d’une "révolution intellectuelle et morale" de l’Etat, qui oblige "à la transparence" et induit "la récompense du mérite et du travail bien fait", a-t-il expliqué. "J’ai voulu que la présidence de la République donne l’exemple", a ajouté M. Sarkozy.
Dans le discours sur la RSA voici ce que signale M. Sarkozy :
Vous voyez bien la logique de tout cela. Nous, on va aider ceux qui veulent s’en sortir. Ceux qui ne veulent pas s’en sortir, personne ne peut les aider. Je ne parle naturellement pas des malades, des gens ayant un handicap très fort... Bref, il peut y avoir des problèmes dans la vie. Mais, je ne veux plus d’aide sociale automatique. Il faut la mériter.
Et tant d’autres exemples de la conception pour le moins particulière de cette notion, qui n’est pas en soi condamnable, mais pose problème quand celui qui définit ce mérite s’exonère de tout jugement sur son supposé mérite et celui qu’il prête aux autres.
Il y a dans cela la notion de droit qu’il faut mériter.
Et je ne suis pas sûr que M. Marchiani ou M. Sarkozy lui-même ne puisse apparaître comme des icônes incontestables de cette notion.
Le premier par le nombre impressionnant de "casseroles" judiciaires qui sont attachées à son action passée.
Et le second parce qu’il est un homme politique et donc, par définition, doit attendre d’être jugé par le corps électoral avant d’imaginer même s’auto-déclarer méritant. Et même alors, il se peut que nous ne méritions pas de tels dirigeants.
Il y a une telle évidence dans ces constats que ce billet ne "mérite" pas de plus amples développements.
Commentaires intégrés au billet :
N° 1 :
Au XIXeme siècle lors de l’instauration de la Troisième République, en pleine période des "hussards noirs de la République" il avait été créé la notion de méritocratie.
Qui signifiait que tout le monde pouvait accéder aux plus hautes fonctions, que si on voulait on pouvait...
Il s’agissait du "rêve républicain français", le pendant du rêve américain finalement.
Aujourd’hui, une seule personne veut et peut, c’est M. Sarkozy.
Toute autre personne est jugée selon son mérite rapporté à ce Monsieur, et non par rapport à sa volonté qui lui permettrait de "pouvoir".
Il n’est pas inutile de rappeler que le qualificatif de "méritant" était et est toujours accolé à un serviteur qui s’est acquitté avec dévouement de sa tache.
M. Marchiani pourrait être un serviteur de l’Etat, il semble être au vu de son histoire un serviteur en eaux troubles.
Si le mérite se trouve dans des eaux troubles, on peut penser que la volonté et le pouvoir aussi...
N° 2 :
Le mérite, il y a des maisons pour cela !
Aurait-on pu dire.
Il semble que la "maison" qui s’occupe du mérite soit l’Elysée.
Nous ne sommes pas dans une logique religieuse ou l’on promet 70 vierges au croyant fanatique méritant, mais dans une logique de captation du pouvoir ou l’on donne ce qui rend cette première promesse possible et au-dela si je puis dire, c’est à dire l’argent et la liberté à des personnes qui mériteraient qu’on la leur confisque.
Alors que dans le même temps on confisque cette liberté à des "anarcho-autonomes" sans aucune justification ou moindre élément de preuve.
La police se permet d’avancer qu’il y a une proximité entre le fait ( catenaire trafiquée ) et la présence de personnes.
Piteux argument retenu par un juge "méritant" au mépris de la présomption d’innocence et du droit dans son ensemble.
Même ceux qui étaient devant l’Inquisition avaient droit à un procés.
Il nous manque un "Job" pour mettre en cause ces puissants, mais méritent-ils que l’on fasse appel à leur condescendance...
N° 3 :
Eh oui, le bling-bling par sa "luminosité" génère des ombres d’autant plus épaisses qu’elles ne sont pas assumées.
Nous voila reparti dans le système Pasqua et celui qui doit sussurer : Qui t’a fait roi ?
Quand on a de tels amis, M. Sarkozy on n’a pas besoin d’ennemis.
Manifestement la conquête du pouvoir a demandé quelques aides inavouables et comme vous ne lachez rien sans rien, on ne peut qu’imaginer sans limites.
A qui ferez vous croire que ce détenu était particulièrement méritant ?
Essayez vous de vous en persuader vous-même en lui envoyant un message subliminal du style : Maintenant tiens-toi bien, regarde ce que j’ai fait pour toi.
N’ayez crainte, M. le Président, chez ces gens la on sait se tenir et pour peu que vous leur permettiez de "barouder" vous aurez une paix "royale".
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