Qu’est-ce qu’un bobo ?
Aucune prétention a définir la chose totalement ici. Simplement un vécu de l'intérieur, dans un temps historique qu'est ma vie.
Il se trouve que j'en ai vu la naissance du dedans, par le hasard de ma vie. Sans doute pas les "plus jeunes". Ils reprennent cette expression sans en connaitre la teneur historique. Voici donc ce rappel d'après mon analyse personnelle.
Ils furent des porteurs de valise. Ils furent parmi l'"avant-garde" durant quelques années, avant et jusqu'année 68 ou plutôt mai 68, pas juin 68.
Je mis quelques temps avant de me rendre compte de ce qui leur arrivait. Je me souviens de mon sentiment de malaise à la rentrée de 1969. Malaise de côtoyer ces gens qui se disaient encore de gauche, mais ne l'étaient plus. Curieusement c'est eux qui m'avaient appris ce qu'est être de gauche et c'est eux qui ne faisaient plus la distinction entre un mot et son sens. Ce sens c'est dans le quotidien qu'il se doit d'être appliqué. Ce n'est pas un mot vide de contenu "être de gauche" c'est un comportement au plus profond de soi. Et le plus beau compliment que j'ai reçu récemment est "toi tu es de gauche". En cette rentrée 1969 ils se mirent à chercher comment s'occuper politiquement. Ils avaient lu et étudié le petit livre rouge, ils ne pensaient pas du tout se tourner vers les usines comme ils avaient semblé savoir le faire en mai et un peu juin 1968. Ils cherchèrent et ne trouvèrent jamais rien.
Ce sont eux les bobos. Parce qu'ils retrouvèrent naturellement le chemin de leur classe sociale d'origine. Ils avaient suivi des études, ils allaient occuper les postes idoines. L'un chef d'entreprise, l'autre directeur de banque, un autre directeur de journal… mais un peu plus tard. Et tous éclatèrent dans ces postes qui leur ouvrèrent grand les bras, ils y étaient attendu, car curieusement leur renommée de "savoir s'organiser" "savoir commander" "être des chefs" était recherché par les entreprises à l'époque.
Je ne sais pas dater l'emploi de ce mot. Il est la réduction de bourgeois-bohème. Car ils gardèrent cette décontraction qu'ils avaient mise à la mode dans la posture et l'habillement, ils ne s'habillaient plus comme leurs parents, ils avaient l'air plus "moderne".
Il faut maintenant l'étendre aux générations suivantes, et on peut le généraliser à toute la classe sociale qui s'est approprié les anciens quartiers populaires de Paris : La Bastille, Le Marais, Aligre qui sont devenus des quartiers infréquentables parce que regorgeant de fric.
Ils ont le pouvoir dans tous les médias. Ils tiennent le haut du pavé, ils sont les nouveaux chiens de garde. Ils sévissent aussi dans le parti socialiste malheureusement à tous ses niveaux. Je n'ai pas vu le film, mais je ne pense pas qu'il aille jusqu'à dire cela car le sujet en est surtout les médias, moi je l'étends à tous les niveaux de la politique et de la vie quotidienne.
Je les accuse d'avoir favoriser le tournant libéral de Mitterrand en 1982-1983. Je les accuse de continuer à nous inculquer partout que le libéralisme c'est le mieux. Pour eux peut-être, pour la France et son peuple certainement pas.
C'est ainsi qu'on peut voir des Edgar Morin, des Emmanuel Todd, appeler à voter Hollande qui sera leur grand garde chiourme. Ils sont d'une classe sociale qu'ils défendent âprement, même s'ils prêchent le contraire dans leurs études et recherches. Ils manquent de clairvoyance dans le quotidien et l'analyse politique actuelle.
20 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON