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Accueil du site > Tribune Libre > Qu’est-ce que la diversité ? Rien. Que veut-elle ?

Qu’est-ce que la diversité ? Rien. Que veut-elle ?

La diversité est l’état de ce qui est divers, varié, différent, disent les dictionnaires ; qui ajoutent que c’est l’ensemble formé par les minorités visibles issues de l’immigration ou de l’Outre-mer. On y apprend également qu’au Moyen-Âge le terme désignait plutôt ce qui est « bizarre » ; emprunté au latin « diversitas » (divergence), il exprimait une notion de méchanceté…

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En janvier 2008, en France, il a été envisagé d’inscrire « le respect de la diversité » dans le Préambule de la Constitution. On en est toujours à ce vœu pieux. On comprendra mieux pourquoi par ce qui suit :

L'article premier de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 stipule que " les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune. " 

L’article premier de la Constitution du 4 octobre 1958 proclame que " La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. " Sans cependant considérer explicitement la distinction établie en fonction du sexe.

Le troisième alinéa du Préambule de la Constitution de 1946 ajoute que " la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l'homme ".

Il apparait donc que la valeur constitutionnelle du principe d’égalité entre les sexes est reconnue par le Conseil constitutionnel – en dépit du silence sur ce point de l’article premier de la Constitution de 1958.

L’indivisibilité de la République induit l’unicité du peuple français ; il est l’un des fondements du principe d’égalité qui interdit de distinguer les individus en fonction de leur origine, de leur race ou de leur religion, tel qu’il est aussi consacré par l’alinéa 1 de l’article premier de la Constitution.

Mais contrairement aux caractéristiques raciales, ethniques ou religieuses qui participent de la « diversité », la République fait une distinction entre les citoyens en fonction de leur sexe. C’est une dérogation aux principes républicains. Rappelons-le, la tradition constitutionnelle française est assimilationniste depuis la 3ème République et ne connaît que « le peuple français, composé de tous les citoyens français, sans distinction d'origine, de race ou de religion. » La différenciation sexuelle retirée ainsi du champ de la « diversité », le droit français admet l’existence de discriminations positives dans les domaines du sexe, quand l’universalisme républicain ne permettrait aucune discrimination même « positive ». En poussant à la limite ses principes, il ne permettrait même pas de reconnaitre juridiquement le sexe des citoyens. Mais tel est pourtant le cas.

Et voilà les femmes en possession du pouvoir de s’exprimer légitimement en tant que femmes ; au nom de leur identité sexuelle, elles peuvent réclamer des droits, « la parité », bénéficier des politiques de discriminations « positives », à l’image des minorités aux Etats-Unis qui peuvent s’affirmer pour obtenir un traitement tendant à l’égalité de fait. En République – et seule l’indifférenciation sexuelle peut y mettre un terme - les femmes ont droit de cité et droit à la parole en tant que femmes, au regard des textes constitutionnels ; aussi sont-elles audibles. Ce qui n’est que juste et normal, pour le moins. En revanche, les singularités raciales, ethniques ou religieuses qui constituent la « diversité » ne sont pas prises en compte et ne peuvent l’être en République ; n’ayant pas d’existence constitutionnelle, elles ne peuvent prétendre à rien, sinon à la cosmétique ; elles n’ont pas voix au chapitre et ne peuvent donc être entendues en tant que « diversité ».

On comprend donc que la « diversité » et ses minorités visibles auront beau s’agiter, manifester, réclamer, ils trouveront toujours porte close – sauf s’ils s’expriment au nom d’une identité autre que « raciale, ethnique ou religieuse » ; comme par exemple en tant que femme, homosexuel ou handicapé.

Pour que la « diversité » puisse être réellement entendue, il faudrait que la France cesse d’être universaliste et assimilationniste ; qu’elle rompe avec ses principes républicains et modifie sa Constitution.

« Diversité » ne rime pas avec République.

« Diversitas »

 

Marcel Zang


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7 réactions à cet article    


  • Al djamaal 9 avril 2016 11:29

    Cette diversité est juste une « diversion » (une de plus) de ces gens hauts fonctionnaires de la république...


    • César Castique César Castique 9 avril 2016 11:44

      La diversité n’est peur-être rien, elle n’en existe pas moins. Que cela plaise ou non, elle est composée d’une infinité de clivages « NOUS-EUX » intégrés au plus profond du subconscient des *NOUS* comme des *EUX* qui, en retour, composent tout pareillement une communauté de *NOUS* par rapport à ceux qui ne sont pas des leurs, les *EUX*.


      Une des particularités de ce clivage, c’est qu’il n’est pas possible d’être simultanément un *NOUS* et un *EUX*. 

      Pour éviter les sujets qui fâchent - races, ethnies, religions, cultures, civilisations -, on trouvera une illustration parfaite de cet insurmontable clivage avec les inconciliables habitudes alimentaires des végétariens et des omnivores. 

      Et s’agissant des « sujets qui fâchent », croire qu’on peut surmonter le clivage « NOUS-EUX », avec des valeurs de la République, des grandes théories, des démonstrations rationnalisantes, est une illusion en même temps qu’une imbécillité contre-productive dans la mesure où elle tend à ancrer les *NOUS* et les *EUX* sur leur position respective.

      Souvenons-nous que lorsque Sartre profère l’une de ses plus fameuses âneries - C’est l’antisémite qui fait le Juif -, ce ne sont pas les antisémites qui lui tombent dessus à bras raccourcis, ce sont les Juifs, qui rejettent la perspective d’être amputé de leur... diversité.



      • Jean Guillot meslier 9 avril 2016 11:53

        La diversité de toutes les diversités , c’est entre riches et pauvres au final .


        • Ben Schott 9 avril 2016 12:20

           

          La gauche sociale dans toute sa splendeur. Bordel, qui va nous sortir de cette torpeur ?...
           


          • Ben Schott 9 avril 2016 12:22

             
            La gauche sociétale, évidemment ! (Ce correcteur orthographique me les brise)
             


            • Jo.Di Jo.Di 9 avril 2016 14:54

              KAPITAL aime BURKINI
              +
              GOGO
              che aime KAPITAL
              =
              GOGO
              che importe BURKINI pour KAPITAL
               smiley


              • Alpo47 Alpo47 9 avril 2016 18:22

                La VRAIE question est : Voulons nous de cette diversité ou non ?
                Mais certains essaient avec persévérance (et manipulation) d’ignorer cette question, de détourner l’attention vers la question qui devrait seulement découler de la première.
                Et c’est là que l’on s’aperçoit que les « grandes déclarations » notamment « droitdel’hommistes » ne conviennent pas à toutes les situations.

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