Quand Adidas Nike Tapie
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Pendant que notre petit manie-tout allait se faire dorer au soleil du Brésil après avoir vendu à son « ami » Lula des jouets pour les enfants des favelas , la nouvelle ORTS (Office de Radio Télévision Sarkolâtre, d’après les députés socialistes) nous offrait pour le réveillon un mauvais remake d’Oscar, avec pour vedette l’hilarant Nanar. On savait que la crise serait dure mais nous imposer en cadeau de fin d’année la tronche de celui qui venait de se mettre plusieurs centaines de millions d’Euros dans la poche au détriment du contribuable, ça touche vraiment le sommet dans l’art du foutage de gueule.
Revenons sur l’affaire Adidas : en 1990 après le décès d’Adi , les sœurs Dassler ne s’entendent pas d’où querelle d’héritage et un requin d’affaires qui croisait dans les eaux troubles des matchs de foot truqués- après avoir aussi profité du naufrage de pas mal d’entreprises – rafle la mise pour une somme assez dérisoire. Au grand dam de la population allemande qui supporta mal qu’un aventurier s’empare d’une marque intimement liée à la réussite sportive de leur pays : Adi Dassler, fondateur de la marque Adidas, contribua grandement à la victoire de l’équipe d’Allemagne lors de la Coupe du Monde 1954. Comment ? Grâce à son invention des crampons dévissables : il les fit changer en deuxième mi-temps en tenant compte d’ une pelouse devenue glissante où les jusqu’alors invincibles Hongrois- ne pouvaient plus développer leur talent . Cet épisode de l’histoire du Foot est magnifiquement conté dans un non moins magnifique film intitulé : « Das Wunder von Bern » (le miracle de Berne) sorti en 2003. Fin de la parenthèse magique pour en revenir à la réalité crapoteuse.
Fin des années 80 Adidas se retrouve concurrencé par l’Américain Nike et perd sa place de leader mondial. La recette du succès de Nike ( que l’on prononce assez mal Nâeuque, à l’américaine, alors qu’à l’origine le nom provient d’Athena Niké déesse grecque « victorieuse » et devrait donc se prononcer niqué) est assez simple : on profite d’une petite invention, la semelle à bulle d’air, on chiade le design, on fait fabriquer dans des pays à main d’œuvre « peanuts » et surtout on met le paquet sur l’achat des plus grandes vedettes sportives du moment en ciblant les « jeunsses » conséquemment on engrange des bénéfices fabuleux car on a considérablement augmenté la marge ( c’est a peu près comme ça que fonctionne maintenant le commerce grâce aux « délocalisations »)
Avant l’arrivée de Nike, une paire d’Adidas se vendait environ 200 Francs en prix public. Le calcul du prix se composant grosso modo comme suit : coût de fabrication 50 F+ marge fabriquant 50 F= 100 F : marge détaillant 100 F (multiplicateur 2) soit prix de vente publique =200F ( je ne vous importune pas avec la TVA et les marges arrières, si prisées de la grande distribution, qui ont aussi leur importance mais qui n’apporteraient rien à la démo). Avec Nike : coût de fabrication 10 F , marge fabriquant 240F : marge détaillant ( multi 2) = 500F de prix de vente public. Oui, vous avez bien lu, en l’espace de quelques mois il a fallu plus que doubler la mise pour acheter la marque « in ». Tout le monde était gagnant sauf le pigeon de consommateur et l’ Adidas de Tapie qui n’avait rien compris au film : résultat une perte pour l’exercice 1992 de 150 millions de Deutsch-Marks ; du coup le Nanar se retrouva, de son propre aveu, très content après le désistement d’un acquéreur anglais, de se débarrasser pour le prix de 2 Milliards de Francs d’une affaire qui n’en était plus une. A l’époque le « bébête show » de Stéphane Collaro représentait Bernard Tapie en nouveau patron du Crédit Lyonnais pour montrer à quel point cette affaire déjà sentait le copinage politique et la magouille.
En 1993 Adidas, racheté par Louis Dreyfus (qui venait de redresser magistralement Satchi & Satchi ) va reprendre, à peu près, les mêmes méthodes que Nike pour regagner quelques années plus tard sa place de leader. Entre-temps l’entreprise, à nouveau en pleine forme, sera revendue avec une confortable plus-value…et notre Nanar tel Harpagon, criera au voleur, à l’assassin on m’a volé …bon je vous l’ai fait courte sans passer par la case malversation du consortium Dreyfus/Crédit Lyonnais, car même si ça crapaute pas mal du coté des Iles Caïman, cela n’ajoute rien la clarté de la démo.
Il aura donc fallu de longues années de procédure pour qu’on arrive enfin grâce à un comité d’arbitrage exceptionnel -à point nommé - et au soutien de son nouvel ami et de sa financière ministre, à donner raison au plaignant et à lui allouer une somme coquette frisant à la fois l’indécence et les 400 millions d’Euros.
Certains esprits peu chagrins vous diront qu’après tout ce n’est rien par rapport au cadeau « bouclier fiscal »de 231 millions d’Euros accordé aux quelques 600 foyers de contribuables aisés de notre belle France et que les pauvres ne seront pas oubliés puisqu’ils recevront en Avril prochain la coquette somme de …200 Euros.
Comme l’a dit récemment notre bien aimé Louis ( l’un des deux noms de ciné de De Funès en Allemagne*) : contrairement à Carla, je ne suis pas socialiste …
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