Quand certaines féministes finissent par nuire aux femmes !
« Ne nions pas les différences entre les êtres, mais devenons indifférents aux différences : nous ferons ainsi un grand pas en avant vers l'égalité. » écrit Caroline De Hass, féministe de la tendance « universaliste »
Promouvoir la dignité de la femme, l’égalité de ses droits et sa capacité à accéder à toutes les responsabilités dans la société, y compris les plus hautes, est une noble tâche. Veiller à détecter les discriminations qui perdurent année après année, malgré de nombreuses réformes en faveur de l’égalité, est une juste cause.
Pourtant, être obnubilé par une croisade en faveur de l’égalité réelle entre les hommes et les femmes, au mépris de la reconnaissance des différences et des souhaits variés que peuvent avoir les mères, conduit parfois à des réformes aussi absurdes que nocives, in fine, pour beaucoup de femmes.
En voici quelques exemples récents :
Pour lutter contre le travail précaire des femmes, la loi de sécurisation de l’emploi du 24 juin 2013 a interdit d’embaucher un salarié pour moins de 24h par semaine. Le résultat est que certaines mères dont l’organisation familiale ne permet pas d’envisager de travailler davantage qu’à mi-temps se retrouvent désormais confrontée à de graves complications pour réussir à être embauchées par une entreprise.
Au nom de la non-discrimination entre les hommes et les femmes, la loi sur l’égalité homme-femme, en cours de débat, prévoit que les administrations devront désormais écrire de façon systématique à toutes les femmes sous leur nom de jeune fille. On peut plaindre les pauvres facteurs qui vont chercher en vain sur des boites aux lettres des noms qu’ils ne trouveront pas. On imagine aussi la réaction de toutes les femmes qui ne recevront pas en temps et en heure des papiers importants, qui perdront le droit à une allocation, qui se retrouveront hors délai pour répondre à un service de l’Etat et qui devront faire des heures de queue pour être rétablies dans leurs droits.
Pour favoriser une meilleure insertion des femmes dans le monde professionnel, le même projet de loi d’égalité homme-femme prévoit que l’allocation de congé parental sera raccourcie de 6 mois pour les familles de deux enfants et plus dont les parents ne prendront pas chacun au moins 6 mois de congé parental. Cette mesure se retournera directement contre les femmes qui auront eu la mauvaise idée d’avoir des enfants avec un artisan, un commerçant, un chef d’entreprise, une profession libérale et tout autre conjoint qui ne pourra pas ou ne désirera pas prendre sa part du congé parental. Où est le progrès pour ces femmes-là ? Où est le progrès également pour les mères qui privilégient le fait de s’occuper elle-même de leur enfant jusqu’à son entrée en maternelle ?
Le sommet est atteint en ce qui concerne les assistantes maternelles en activité. Lorsqu’une assistante maternelle a l’autorisation de garder trois enfants à son domicile et qu’elle souhaite garder son propre enfant en bas âge, elle ne pouvait plus garder que deux autres enfants et bénéficiait de l’allocation de congé parental qui venait compenser son manque à gagner. Désormais, elle se verra privée de cette allocation aux deux ans et demi de son enfant, son conjoint devra prendre à son tour six mois de congé parental pour garder leur chérubin mais surtout, il devra garder ce petit à l’extérieur du domicile conjugal, sinon, l’assistante n’aura pas l’autorisation de garder un enfant supplémentaire. On marche tout simplement sur la tête !
Ces exemples illustrent l’absurdité d’être indifférent aux spécificités féminines. « A partir du moment où l’on pose qu’il est indifférent d’être homme ou femme au nom de la loi, les femmes ne peuvent plus s’exprimer en tant que telles, pour transformer leur statut social ou promouvoir des droits spécifiques » relève Sylviane Agacinsky qui y voit un piège « androcentriste » dans lequel tombent les « féministes universalistes ».
Alors oui au féminisme, mais comme beaucoup de bonnes choses, à consommer avec modération, écoute, bienveillance et soucis de toutes les femmes.
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