Hier, le tribunal correctionnel relaxait Dominique de Villepin de tous les chefs d’accusation dans l’affaire Clearstream.
Immédiatement après, l’Elysée, par la voie d’un communiqué, annonçait que la partie civile Nicolas Sarkozy ne ferait pas appel de ce jugement.
Ce matin, on apprend par le procureur de la République de Paris que le parquet fait appel de la relaxe de Villepin (et uniquement de cette relaxe).
Ces deux faits, mis en perspective, sont intéressants :
M. Sarkozy, avocat de profession et par conséquent au moins "un peu initié" au monde du droit, déclare ne pas faire appel alors qu’il sait parfaitement qu’en tant que partie civile l’appel est impossible au pénal ; seul le parquet en a la possibilité.
Ainsi, M. Sarkozy pense se ’racheter une virginité’ et paraître magnanime, ce qui est une manipulation grossière dans la mesure où quelques heures plus tard, des instructions seront données au parquet pour qu’il fasse appel.
Il est intéressant de constater que dans le communiqué de l’Elysée, M. Sarkozy souligne, je cite "la sévérité de certains attendus."
Ceci est très surprenant car ce communiqué est émis moins d’une heure après le jugement, jugement qui comporte 326 pages...
Or aucun juriste au monde n’est capable d’analyser sérieusement un texte juridique de plus de 300 pages en moins d’une heure...
La vérité, c’est que Nicolas Sarkozy, par manque de courage, préfère se cacher derrière le parquet qu’il contrôle, dans le but de dissimuler au peuple français ses véritables motivations (qui relèvent de la vengeance et non pas de la justice).
Ce comportement est totalement caractéristique de la méthode Sarkozy : celui-ci essaie depuis 2002 de donner l’image d’un homme courageux et volontariste, avec pour cela la complicité de nombreux titres de presse, en témoignent ses nombreuses déclarations fracassantes.
Or, cette image est l’exact contraire de la réalité : Sarkozy donne très régulièrement des preuves de sa lâcheté :
- par exemple, il prétend lors d’une visite en banlieue, qu’il y retournera très rapidement : seulement, conscient de l’accueil qui lui serait réservé et des images défavorables que ça entraînerait, son courage disparaît aussi vite que les recettes fiscales de l’Etat...
- Autre exemple : Le match de football France-Eire : conscient qu’il va être conspué par les 80.000 spectateurs du Stade de France, il préfère arriver en retard pour se faire ’discret’.
Là encore, quel courage !
-Souvenez-vous du pêcheur du Guilvinec : "Descend, si t’es un homme !" grommelle-t-il, bien entouré par des dizaines de gardes du corps, et des centaines de militaires de gendarmerie...
Il est certain que menacer un homme sans arme avec plusieurs centaines d’hommes armés et entraînés, ça relève difficilement du courage...
On voit donc bien que derrière les grandes déclarations incendiaires de circonstance parfaitement calibrées pour les JT, se cache un être foncièrement lâche, qui fait exécuter les basses manoeuvres par des pions sous son autorité hiérarchique, le tout en prenant des grands airs de vierge effarouchée et scandalisée qu’on puisse ne serait-ce que douter de sa bonne foi...