Quand la vérité sert à mentir
Les rapports internationaux sont accompagnés de chiffres qui donnent une impression de science. Mais souvent ces chiffres sont utilisés d’une manière qui convient à celui qui les avance. Et c’est pourquoi, souvent, on s’y perd.
Mentir n’est pas forcément affirmer quelque chose de faux. C’est surtout faire croire ce qui n’est pas vrai. Et souvent ce résultat s’obtient en disant la vérité. En l’affirmant d’une certaine façon qui la cache.
Ok, pour mieux comprendre, prenons un exemple : une fille après les cours se retrouve chez son petit ami, à des kilomètres plus bas de l’établissement scolaire. Eh bien, à ses parents lui demandant où elle était, elle affirmera avoir été chez un ami habitant plus bas que l’école.
Textuellement elle dit la vérité puisque l’ami en question n’habite pas plus haut que l’école. Mais il est clair que sa réponse a été formulée de manière à faire croire (sans le dire) qu’elle ne s’est pas trop éloignée de l’établissement. Ce qui est faux.
L’un des outils les plus intéressants pour la pratique de ce « jeu » sont les statistiques. Il est souvent possible de présenter les données chiffrées pour orienter l’interlocuteur dans le sens que l’on veut.
D’accord, allons-y pour un autre exemple : d’un côté un pays « A » comptant 10 habitants avec chacun une fortune de 100 gourdes. De l’autre un pays « B » avec également 10 habitants. Mais dans ce pays-là 8 habitants n’ont que 2 gourdes et chacun des 2 autres en possède 742.
Les rapports officiels et internationaux nous présenteront la comparaison entre ces revenus en utilisant la moyenne de la richesse par habitant. Ainsi, le pays « A » aura une moyenne de 100 gourdes par habitant alors que l’autre pays en affichera 150.
Bien qu’exactes, ces données nous éloignent de la vérité à savoir que dans le pays « B », 80% de la population ne vit qu’avec l/5e de l’avoir d’un habitant du pays « A ».
Et les statistiques peuvent être encore plus dangereuses lorsqu’elles se mêlent aux prédictions.
Eh oui, un troisième exemple. Mettons qu’un tirage se fasse chaque jour de la semaine. Pour cela on utilise 2 dés que l’on lance et on additionne les montants sur les deux faces donnant vers le ciel. Si sur une semaine on obtient 7 fois le nombre 2, donc « 1 + 1 » 7 jours sur 7 , statistiquement on devrait avoir 100% de chance de retrouver le même résultat le jour suivant. Vous conviendrez que ça ne peut pas tenir la route.
Le mensonge, vous l’aurez compris n’est pas forcément l’« anti-vérité ». Bien souvent il est le résultat d’une vérité que l’on présente sur un angle calculé à dessein.
Tilou
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