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Accueil du site > Tribune Libre > Quand la vieille d’or (part 1) : Banier percé

Quand la vieille d’or (part 1) : Banier percé

Quand la vieille dort, moult faisans et autres oiseaux de proie tournent et tournoient autour du trésor du gros magot. Pensez, la fortune colossale de l’héritière de l’empire des cosmétiques s’évalue à vingt milliard de dollars. Ça fait des envieux. Pas étonnant qu’une myriade de courtisans s’évertue à séduire l’ancêtre pour grappiller quelques subsides. Plus si affinités…

Banier percé (au grand jour)
A tout saigneur, tout honneur, commençons par le plus cynique et osons le dire, le plus doué : son altesse si peu sérénissime François-Marie Banier. Photographe et acteur de second rôle, sa meilleure prestation reste celle d’avoir tant charmé la milliardaire qu’elle avait pour lui les attentions les plus dispendieuses. Et ce, grâce uniquement à sa gouaille de bouffon officiel auprès de la reine du maquillage. Car si l’on en croit les rumeurs, l’opportuniste dandy était plutôt l’amant de feu son mari que celui de Lili la parfumeuse…

Etoiles et toiles
A défaut d’avoir fait souvent monter au septième ciel la vieille dame, l’histrion l’aura fait rire aux larmes en lui narrant les potins du tout Paris avec une mauvaise langue affûtée à souhait. Pour le récompenser de ces si bons moments, elle l’a couvert de tout l’or du monde et lui a offert également un véritable petit musée. Anéfé (comme dirait l’Albanel), la généreuse personne lui a légué en nue-propriété une belle douzaine de tableaux de maître. La nue-propriété signifie que les toiles sont restés chez elle mais que le créateur de clichés les récupérera dès que la veuve d’André passera de vie à trépas. Elle a lâché du lourd en plus. De Matisse à Picasso en passant par Munch, Léger, Miro, Mondrian, Braque, Man ray ou de Chirico, excusez du peu.

Masques à fric, hein ?
A l’occasion, l’argent de la vieille a permis au néo-collectionneur d’acquérir en sus des manuscrits d’ Aragon, Genet, Sartre et autre Rimbaud puis dans la foulée de récupérer dans son escarcelle quelques masques africains. Selon les dires de la meilleure copine de la Bettencourt, Lucienne de Rozier - propos retranscrits sur le site mediapart -, une autre partie du butin récolté l’aurait autorisé en outre à « se goberger au frais de la vieille folle » au bras de son compagnon François d’Orgeval. A l’époque où la milliardaire venait d’être hospitalisée pour « manque d’ eau  » et « de matière blanche dans le cerveau »… Toujours d’après l’amie intime, « il (Banier) avait intérêt à la garder dans cet état-là » et « a interdit qu’on lui fasse une ponction ». On passera sur la façon dont, encore selon elle, il traitait Liliane de « grosse conne » en lui « pinçant les fesses » tandis qu’il lâchait pendant l’agonie d’André de sympathiques « pas encore crevé, le vieux  ». Elégance quand tu nous tiens…

Morgue pleine
En matière de provocation, Banier reste un maître étalon. Le sept septembre, lors de la grande manifestation contre la réforme des retraites où le MC de l’Elysée, son ministre des affaires (si peu sociales), la donatrice de l’UMP et François-Marie lui même se font conspuer par la foule en colère, on le retrouve au milieu des manifestants en train de « photographier la vie ». Sa présence incongrue au milieu des petites gens apparaît si déplacée que l’un des leurs le tance vertement. Le gigolo s’amuse incontestablement de cette échauffourée et joue l’indécence à fond. Vous avez dit morale à zéro ?


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2 réactions à cet article    


  • Daniel Roux Daniel Roux 15 septembre 2010 16:43

    La question est : S’agit il d’un système plus vaste ?

    On parle beaucoup de Bettancourt et l’on voit bien comme il est facile aux vautours en bandes organisées de dépecer une proie sans défense. Existe t-il d’autres affaires similaires moins politiques et médiatisées ?

    Comment sont protégés les riches fortunes isolées à la fin de leur vie ?

    Riches ou pas, certains vieux isolés minés par les maladies ne sont plus que l’ombre de ce qu’ils étaient. La tentation doit être bien grande pour des escrocs bien organisés et bien placés de les faire mettre sous calmants et sous tutelle, c’est si facile, à l’aide de comparse et de piller le magot en toute discrétion. Les juges des tutelles sont notoirement débordés et n’ont pas les moyens de leur mission.

    Imaginons un réseau composé d’un directeur de maison de retraite, d’un médecin, d’hommes de paille, quelques appuis judiciaires et politiques rémunérés qui leur évite les ennuis en cas d’héritier curieux imprévu. S’il y a du beurre à se faire et peu de risque, il est certain que des pourris « de confiance » sont sur le coup.

    D’autant qu’il ne s’agit pas que d’escroquerie. Un vieux dépendant, c’est fragile. Après l’avoir dépouillé, son existence représente un danger potentiel qu’il est inutile de courir pour des malfrats sans scrupule.

    L’état, qui n’est pas naïf, met-il en oeuvre des moyens spécifiques pour protéger les vieux dépendants contre ses vautours ?


    • asterix asterix 15 septembre 2010 17:59

      Un domaine délicat s’il en est. Bravo pour votre post, Mr Roux !
      Pilleur de petits vieux, c’est un métier discret et il rapporte. Familles, maisons de repos, aides à domicile, amis si prévenants, voisin de gauche ou du dessus.
      Il y a même des professionnels de la chose. Ce genre de vautours, j’en connais un. Il étudie ses approches, un vrai prédateur.
      Une solution ? L’inventaire obligatoire des biens à 75 ans, plus tôt sur avis médical. Preuve d’au moins cinq ans de contacts avant toute donation individuelle.

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