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Accueil du site > Tribune Libre > Quand le mépris se mêle à l’impéritie. Réponse à Alain Frachon, du (...)

Quand le mépris se mêle à l’impéritie. Réponse à Alain Frachon, du Monde

Dans un laborieux papier (grotesquement intitulé « L'euro, la France et les magiciens ») commis par Alain Franchon (dont la compétence économique m’avait échappé), celui-ci s’attache à démontrer les bienfaits de la monnaie unique. (ici : http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/02/20/l-euro-la-france-et-les-magiciens_4369624_3232.html).

Malheureusement pour lui, son article a l’avantage de fournir l’ensemble des contre-arguments à ses thèses erronées.


 
  • Tout d’abord, Il énonce tous les inconvénients de l’euro, pour en tirer la conclusion suivante : « non, ça n’est pas le problème ! ».

Il se trompe et trompe les gens. Oui, la balance courante déficitaire de la France est due au taux de change de l’euro. En dehors de la concomitance entre son déficit et la remontée de l’euro par rapport au dollar, on remarque que ce sont les biens sensibles au prix qui tirent la balance vers le bas. Autrement dit, les biens sensibles à la compétitivité-prix, et en premier lieu, au taux de change (cf graphique ci-dessous).

taux de change et perte de biens sensibles prix france

 

  • Ce triste sire du Monde n’avait pas l’intention de s’arrêter en si mauvais chemin. Il continue sa prose remplie de morgue et d’autosatisfaction replète, en agitant la balance courant excédentaire de la zone euro (3% du PIB) sans jamais se demander pourquoi. La raison est simple : la demande intérieur de la zone euro est faible et diminue encore.

 

balance courant ZE

De plus, cet excédent vient presque entièrement de l’Allemagne. Cette dernière a compensé la baisse de son excédent commercial avec la zone euro par une hausse de son excédent avec le Reste du Monde.

balance commerciale allemagne france

Il provient donc de la faiblesse de la demande intérieure Allemande alimentée par la trop timide augmentation du salaire réel (ce qui se voit dans l’atonie générale de la consommation des ménages) et l’absence de politique budgétaire expansionniste, visant à soutenir la demande adressée des pays sous le joug de l’austérité.

allemagne demande intérieure et conso

 

Certes, l’Espagne a augmenté ses exportations, mais au prix d’une potion austéritaire inouïe (demande intérieure en baisse de - 17% depuis 2008, chômage à 26%, baisse des salaires de 10%...). Est-ce bien cela que souhaite A.Frachon ?

Les conséquences du solde courant excédentaire de la zone euro sont inquiétantes : maintien du taux de change de l’euro à un niveau élevé, ce qui continue d’aggraver la situation, désinflation et risque déflationniste…

 

  • En phase avec la qualité médiocre des hiéroglyphes utilisés pour noircir les pages numériques du Monde, Frachon commet plusieurs erreurs factuelles, dont la plus grossière concerne la structure géographique du commerce extérieur français. En effet, il affirme que 68% de ce dernier est réalisé avec la zone euro, alors qu’en réalité, le chiffre est beaucoup plus faible : 47%[1] (un des pays les moins intégrés, avec la Grèce).

 

Il invoque par ailleurs le cas Airbus. Le problème, c’est que même ses dirigeants avouent que la surévaluation de l’euro les pénalise[2], et envisagent pour pallier à cela, de délocaliser une partie de leur production en zone dollar. Ainsi, M. Brégier souligne qu’ « une variation de 10 centimes sur un euro par rapport au dollar c'est largement plus d'un milliard qui s'évapore ».

compétitivité et taux de change

 

 

  • Il affirme ensuite, sans preuve (comme souvent avec les eurolâtres), que la perte de compétitive française n’aurait évidemment aucun lien ave
    c l’euro. Ce sont surement les faits et les chiffres qui mentent, pas lui.

Or, un rapide coup d’œil aux grands indicateurs démentent les assertions non vérifiées du sieur Frachon. On voit clairement sur la graphique ci-contre, un lien entre la dégradation des parts de marché à l’exportation et l’appréciation de l’euro.

 

 

Cependant, il ne faudrait pas appréhender l’euro en lui-même comme seule source des déséquilibres de notre balance extérieure. En effet, la politique d’exploitation du voisin (pour reprendre Adam Smith et son « beggar-thy-neighbour ») orchestrée par l’Allemagne dans les années 2000 (notamment à travers les réformes Hartz) en est grandement responsable (comme on le voit sur le graphique ci-dessous par la chute drastique de ses coûts salariaux unitaires à partir de 2003). L’existence de l’euro a empêché toute riposte par la dévaluation, ce que la France aurait fait il y a encore 30 ans (même P.Artus le dit !)[3].

variation du TEER et CSU

 

  • Le journaliste du Monde évoque également les 35 h (comme les patrons des grands groupes les plus libéraux, ce qui situe à peu près la sensibilité politique du quotidien vespéral), comme cause de nos maux économiques. Or, rien n’est moins évident. Durant la période succédant à la mise en place des 35h, les coûts salariaux unitaires ont baissé. En effet, les entreprises ont pratiqué une certaine modération salariale pour compenser les coûts d’organisation[4].

CSU France Allemagne

 

  • Par la suite, Alain Frachon porte la contradiction au rang d’art. Après nous avoir mollement expliqué pourquoi une dévaluation serait catastrophique, il évoque une estimation du CEPII reprise par le CAE, au terme de la laquelle une dépréciation de 10% de l’euro provoquerait un surcroit de croissance équivalent à 0.6 point de PIB soit 13 milliards d’euros.

 

Par ailleurs, si le contenu en imports dans les exports est de 26% ( et non 30), cela n’empêche que les effets bénéfiques d’une dévaluation élasticitésraisonnable de la monnaie nationale française seraient bien plus importants que ses effets négatifs. La théorie économique a l’habitude d’invoquer le théorème des élasticités critiques (appelé aussi condition de Marshal-Lerner-Robinson) pour estimer les bienfaits d’une dévaluation. D’après les évaluations économétriques des élasticités-prix de nos biens importés et exportés de Natixis (ci-contre), on voit que la somme des deux élasticités est supérieure à 1. La condition est donc remplie. Cependant, on sait que, suite à une dépréciation du change, les entreprises qui exportent vers ce pays préfèrent baisser leur marge en réduisant leur prix plutôt que de perdre un marché. Ainsi, la condition serait remplie si la somme des élasticités est supérieure à 0.7, voire moins.

 

  • Quant au coût de l’énergie, la plupart du prix à la pompe (60% environ) de l’essence est constituée de taxes en tout genre (TVA, TIPP…).

 

  • Et sur le service de la dette, M.Frachon oublie certaines choses. Grâce à la dissolution de l’euro, nous retrouveront la pleine souveraineté sur notre politique monétaire. Ce qui signifie que la France pourra monétiser une partie de sa dette (ce que la BCE ne fait pas, puisqu’elle ne détient que l’équivalent de 2% du PIB d’encours de dette publique, contre respectivement 12, 15 et 20% aux Etats-Unis, Japon, Royaume-Uni). La France pourra donc, soit desserrer les taux, soit permettre à la Banque de France de faire des avances directes au Trésor (qui sont aujourd’hui impossibles en raison de l’article 123 du Traité sur le fonctionnement de l’UE).

 

C’est la politique adoptée par les Etats-Unis, le Japon ou encore le Royaume-Uni (des apprentis sorciers surement …), avec un certain succès, puisque les taux à 10 ans, qui inquiètent tant M. Frachon ont fortement diminué (ce qui, de manière logique, signifie qu’ils étaient bien plus élevé auparavant, sans pour autant conduire les pays cités dans le torrent de boue décrit…).

monétisation dette

 

Par honnêteté intellectuelle, même si l’on raisonne à cadre monétaire constant (sans grande intervention de la banque centrale sur les marchés par exemple), et que l’on retrouve des taux d’intérêts à long terme de l’ordre de 7%, le surcoût pour la France serait de 3.8 points de PIB. Or, les estimations faites dans une note de la fondation Res Publica[5] font état d’un gain en cas de fin de l’euro de 9 à 14% de PIB en deux ans. La balance penche clairement en faveur d’une sortie !

 

  • Pour conclure son exposé, il affirme que la France doit faire « aussi bien que l’Italie ». Ce monsieur sait-il que la croissance potentielle de l’Italie à long terme est de 0% ? Sait-il que la chute de son PIB depuis la crise l’a fait revenir à un niveau antérieur aux années 2000 ? Que son taux de chômage est supérieur à la France ? Que son niveau d’endettement public l’est également ? Et surtout, que majoritairement, le peuple italien veut sortir de l’euro[6] ? Si cette monnaie avait les bénéfices évoqués par M.Frachon, le peuple y serait-il si hostile ?

 

Enfin, rappelons que ce que propose Frachon porte un nom : le fédéralisme. Or, un vrai fédéralisme a un coût (en dehors de son irréalisme politique) : 8 à 12 points de PIB par an que devrait supporter l’Allemagne en transferts budgétaires pour subventionner les économies du sud de l’Europe[7] ).

De quoi faire réfléchir sur le sérieux des articles publiés par des journalistes du Monde aveuglés par une religion européiste, et par sa monnaie qu’il faut sauver à tout prix, y compris par le sacrifice de son économie.

 


[2] "la profitabilité d'Airbus a beaucoup souffert car l'euro est trop fort par rapport au dollar" http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2014/01/16/97002-20140116FILWWW00378-le-pdg-d-airbus-contre-un-euro-trop-fort.php

 


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47 réactions à cet article    


  • claude-michel claude-michel 22 février 2014 12:55

    bof...il travaille pour le monde qui travaille pour Hollande qui travaille pour Merkel et son euro-mark... !


    • Lussac Lussac 22 février 2014 13:36

      La question n’est-elle pas ce que l’on a ou pas dans sa poche ? Que ça soit des euros, des kopecks ou des CFA ?

      Patrick Cheval disait : « Tant qu’il y aura de l’argent, il n’y en aura pas assez pour tout le monde. » Le problème n’est-il pas : jusqu’à quand ce système survivra-t-il ?

      En attendant, rappelons quand même que l’Europe achète des bons du Trésor américains dont ne veulent plus ni la Chine ni le Japon :

      http://www.zerohedge.com/news/2014-02-18/china-sells-second-largest-amount-us-treasurys-december-and-guess-who-comes-rescue

       


      • Antoine Diederick 22 février 2014 20:42

        je ne sais pas si les infos de zérohedge sont valables mais acheter de la dette US, c’est très très très risqué....


      • AlainV AlainV 22 février 2014 14:25

        Et pendant ce temps ...
        Les puissances de l’argent tentent de renverser le gouvernement légalement élu du Vénézuéla :
        "L’ancienne leader étudiante Chilienne, Camilla Vallejo, actuellement députée soutenant la majorité présidentielle de Bachelet (ce n’est donc pas une révolutionnaire acharnée), dénonce la tentative de coup d’état au Venezuela."
        Simple message à ceux qui voient dans l’opposition étudiante minoritaire venezuelienne un exemple à suivre de lutte pacifique et démocratique...
        Et nos « grands » médias soutiennent qui ???


        • VélociLactor 22 février 2014 17:53

          Pour ceux qui auraient été convaincus de l’urgence d’une sortie de l’euro pour la sauvegarde de notre économie, je vous invite à vous intéresser à l’UPR de François Asselineau, parti politique créé en 2007, prônant la sortie unilatérale de l’UE, de l’Euro et de l’OTAN et comptant actuellement plus de 4000 adhérents, bien que non médiatisé.


          • Captain Marlo Fifi Brind_acier 22 février 2014 18:28

            Les Français sont à plus de 60% contre la construction européenne.
            Et seulement à 30% pour la sortie de l’euro. Cherchez l’erreur...

            La différence s’explique par la campagne de désinformation des médias et des politiques, qui annonce un cataclysme, si nous sortons de l’euro.
            Comme si tous les autres pays de la planète n’avait pas tous leur propre monnaie...

            Il n’existe pas d’article dans les Traités qui permettent de sortir de l’euro.
            Il faut donc sortir de l’ UE par l’article 50, avec comme conséquence la sortie de l’ UE et de l’ OTAN.
            Seule la souveraineté retrouvée permet de dévaluer la monnaie.

            La comparaison avec la France il y a 40 ans. Journal La Tribune

            Le rôle néfaste de l’euro dans la compétitivité des entreprises françaises, expliqué en 5 minutes par François Asselineau.

            « L’extermination de l’industrie française 1968 -2008 » Cartes comparatives.

            L’UPR a pour but de rassembler les Français de tous bords pour sortir de l’ UE, de l’euro et de l’ OTAN, unilatéralement, définitivement, légalement, par l’article 50.
             Sa Charte.


            • izarn izarn 24 février 2014 13:12

              S’il n’y a rien dans les traités pour sortir de l’euro, alors la voie est facile non ?


            • Luc le Raz Luc le Raz 24 février 2014 15:49

              Bonjour Fifi,

              « Seule la souveraineté retrouvée permet de dévaluer la monnaie. » Soyez sans inquiétude les cartels de la finance internationale s’en chargeront. smiley


            • Captain Marlo Fifi Brind_acier 22 février 2014 18:30

              erreur : « avec comme conséquence la sortie de l’ euro & de l’ OTAN »


              • meyves 22 février 2014 19:10

                @altereconomie
                 Très bon article, bien documenté. Le souci est que le monde se lit davantage qu ’ AV. et surtout sert de source. Donc la propagande continue.


                • eau-du-robinet eau-du-robinet 22 février 2014 20:05

                  Bonjour alteréconomie,

                  Merci alteréconomie pour votre analyse et recadrage ...

                  Quand on se trompe d’analyse et d’interprétation des données économiques comme Alain Frachon il ne faut pas s’étonner que nous n’arrivons pas à surmonter les difficultés de cette crise volontairement maintenue par l’oligarchie, notamment par les institutions européennes !

                  Quand au journal Le Monde, il est contrôlé depuis 2010 par la société Le Monde Libre, elle même aux mains du groupe de presse espagno Prisa, de Mathieu Pigasse (patron de la banque Lazard en France), de Pierre Bergé, ex-compagnon d’Yves Saint-Laurent et de Xavier Niel, le patron de Free.

                  Programme de Libération Nationale - UPR


                  • alteréconomie alteréconomie 22 février 2014 21:26

                    Merci ;) 


                  • Bluezy Bluezy 22 février 2014 22:12

                    « Pierre Bergé, ex-compagnon d’Yves Saint-Laurent et de Xavier Niel »

                    Vous êtes sûr ??? smiley


                  • eau-du-robinet eau-du-robinet 23 février 2014 19:16

                    Bonjour Bluezy,

                    voici ma source


                  • eau-du-robinet eau-du-robinet 23 février 2014 19:17

                    Bonjour Bluezy,

                    voici ma source


                  • eau-du-robinet eau-du-robinet 23 février 2014 19:22

                    Il faut bien interpréter l’information ...

                    ’’ ...de Pierre Bergé, ex-compagnon d’Yves Saint-Laurent ’’ ..... évidemment Xavier Niel n’est pas l’ex-compagnon ni de Pierre Bergé ni d’Yves Saint-Laurent  smiley


                  • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 24 février 2014 05:37

                    @ Altereconomie


                    Bravo ! Remarquable effort réussi pour maintenir l’effet de choc de votre plaidoyer, lequel pourrait être affaibli par le fait tout simple que vous avez raison. smiley 

                    PJCA


                  • Antoine Diederick 22 février 2014 20:33

                    la perte de compétitivité française est en partie liée à l’euro, cela apparait bien...

                    mais il y a aussi un problème structurel de politique économique.


                    • Antoine Diederick 22 février 2014 20:35

                      a terme la BCE va devenir un problème pour toute la zone Euro....



                        • Emin Bernar Emin Bernar Paşa 22 février 2014 23:06

                          si je comprends bien vous partagez les thèses des extrêmes droites européennes sur l’euro !

                          moi je préfère écouter les économistes comme benassy-quéré ; en allant sur le site du cercle des économistes on comprend mieux les problèmes en cas de sortie de l’euro !

                          ça fait peur !


                          • alteréconomie alteréconomie 22 février 2014 23:16

                            1/ Cet amalgame honteux entre l’extrême-droite et tout partisan de la dissolution de l’euro a assez duré... Il s’avère que beaucoup d’économistes ou hommes politiques en dehors de l’ED sont pour la fin de l’euro. 


                            2/ Le directeur de thèse (Sterdyniak) de Bénassy-Quéré est pour une dissolution de l’euro, de même que celui d’Attali ! (A.Cotta). 

                            3/ Le cercle des économistes est un repère d’économistes mainstream et orthodoxes qui nous vantaient les bienfaits de l’euro et dont beaucoup travaillent pour le secteur bancaire (pour ne prendre qu’un exemple : JH Lorenzi, senior economist de la Compagnie financière Rothschild). 

                          • Captain Marlo Fifi Brind_acier 23 février 2014 07:38

                            Emin Bernar,
                            Une belle blague que la sortie de l’ UE et de l’ euro par l’extrême-droite !

                            Voilà la profession de foi de Marine Le Pen aux élections européennes de 2009, cherchez bien où il est écrit que le FN veut sortir de l’ UE et de l’euro...

                            Ce que demande le FN c’est de rester dans la construction européenne, avec des renégociations des Traités, rien de plus.

                            Ce sont les médias et les politiques qui leur attribuent cette volonté, pour faire ce que vous faites : dire aux électeurs que la souveraineté est une idée de fachos.

                            « La Nation est tout ce qui reste à ceux qui n’ont plus rien », Jaurès était donc d’extrême-droite.


                          • Antoine Diederick 23 février 2014 10:40

                            faut pas être de droite ou de gauche pour essayer d’objectiver l’impact de la monnaie unique ...

                            si on veut élever le débat et enfin sortir de la politisation de l’outil économétrique, je crois qu’objectiver est plus sain.

                            Eads-Airbus tente de racheter une banque , pourquoi ?
                            Volkswagen possède sa propre banque, pourquoi ?

                            Pourquoi un Etat n’aurait-il pas sa propre banque ?

                            l’euro apporte-t-il des distorsions dans la compétitivité, oui ou non ?


                          • marcdouziech 23 février 2014 15:33

                            Ça ne va pas cesser ces grosses ficelles ? 

                            Par déduction, anti-Euro, c est antisémite aussi. J ai bon ? J ai bien appris ma leçon ? 

                          • Emin Bernar Emin Bernar Paşa 24 février 2014 13:24

                            qu’est ce qui peut conduire à l’abandon de l’euro ?

                            une victoire des partis populo-fascistes aux élections européennes ?


                          • Mowgli 22 février 2014 23:09

                            C’est comme le saut à la perche aux JO. Si on mesurait en pieds et en pouces ça changerait tout.


                            • Paulo 23 février 2014 00:45

                              Merci pour cet excellent article.

                              J’ai eu l’occasion d’analyser les impacts de l’euro sur les balances commerciales respectives des pays de la zone euro, et c’est effarant sur comment 4 pays en ont excessivement profité au détriment des autres.

                              J’ai bien aimé votre petit guide sur l’euro (sur votre site) car désormais il faut convaincre plus largement. Il faudrait réussir à réaliser un recto-verso avec des éléments simples à la portée de tous ceux qui ne sont pas au fait de l’économie, et qui bien souvent prennent parfois quelques instants pour lire ou écouter, et se décider dans leur vote.

                              Le problème est que ceux qui défendent la sortie de l’euro sont systématiquement catalogués extrême-droite, alors que 1) ce n’est pas le cas car beaucoup ne sont mêmes pas politisés, et 2) au-delà du FN il s’agit d’un point de vue qui dépasse largement un parti politique puisqu’il s’agit de l’avenir de la France.

                              Ma conviction est qu’il faille tous s’unir et coordonner les actions de communications et les analyses au travers d’un blog commun (plutot que chacun de son coté).

                              J’aimerai être en contact avec vous. Si vous aviez un email anonymisé ?

                              Merci encore pour cet article.


                              • mario mario 23 février 2014 01:24

                                le voici !

                                [email protected]

                                je plaisante...cela dit le journaliste et moins a blâmer que Moscovici qui face a dame Le Pen a affirmé :

                                grâce a l’euro, nous pouvons ( ! ) voyager dans l’Europe sans changer de monnaies.....

                                ceux qui ne peuvent même plus voyager chez leur boulanger pour acheter du pain...apprécieront !


                              • marcdouziech 23 février 2014 17:27

                                Surtout ne pas oublier que l i-phone augmentera, si on le paye en francs ! Moscovici a oublié cet argument massue.


                              • Ruut Ruut 23 février 2014 05:56

                                C’est la gauche qui as affirmer que le passage a l’euro n’entraînerait pas de hausse de prix.
                                Ils sont fort quand même.


                                • dohc 23 février 2014 13:22

                                  Alain Frachon selon son CV n’a aucune formation ou expérience qui puisse le rendre un tant soit peu crédible dans le domaine de l’économie et de sa pratique, domaine qui dicte tous les autres...
                                  Qu’un quotidien qui bizarement continue d’être appelé « quotidien de référence » donne de crédit à ces journalistes ineptes et en dit long sur la qualité du journalisme en France...


                                  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 24 février 2014 09:42

                                    doch

                                    Pas davantage François Langlet, le Mr économie tous terrains des médias.
                                    Il est diplômé de lettres modernes et de philosophie...


                                  • dohc 23 février 2014 13:32

                                    Il serait d’ailleurs intéressant d’évaluer ce qu’il écrivait en 2007/2008 qui est la période qui a fait le tri entre ceux qui y comprenait quelque chose, qui ont vu venir le gros bug, et les autres...
                                    Mais je ne sais pas si vous avez remarqué, il n’est pas évident de retrouver les écrits de cette époque, de ces gens qui continuent à donner leur avis...
                                    Si quelqu’un les trouve un petit florilège serait assurément un bon moment de rigolade...


                                    • Antoine Diederick 23 février 2014 14:36

                                      je reprends ici le commentaire d’un intervenant sur le site du Monde suite à l’article incriminé (j’espère que cet intervenant ne m’en voudra pas ) :

                                      Marc BARLOT il y a 2 jours

                                      Pour qui à quelques notions d’économie cet article prête à sourire. La fonction même de la monnaie est de permettre l’équilibre de la balance de paiement. En clair, la monnaie doit donc varier pour que les exportations soient égales aux importations. C’est à ce prix que les échanges entre pays peuvent être mutuellement profitables. Tout déficit ou excédent structurel est à bannir et c’est notamment le cas actuel de l’Euro comme le pense 8 prix nobels d’économie qui ne sont pas encartés au FN.

                                      Cette remarque impose d’évoquer la question des taux de change flottant.


                                      • Antoine Diederick 23 février 2014 15:53

                                        un lien ICI pour refaire une partie de l’historique....1969 une crise - 2013-14 une autre crise qui montre que les mesures prise aux cours des années soixante-dix ont conduit la crise que nous connaissons incitant les ajustements structurels si chers au FMI.


                                        • Antoine Diederick 23 février 2014 15:56

                                          manifestement j’ai mal référencé le lien , BIS


                                        • BA 23 février 2014 16:10

                                          Vous vous rappelez toutes les belles promesses au moment du référendum sur le traité de Maastricht ?

                                           

                                          - « Si le traité était en application, finalement la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré. » (Valéry Giscard d’Estaing, 30 juillet 1992, RTL)

                                           

                                          - « L’Europe est la réponse d’avenir à la question du chômage. En s’appuyant sur un marché de 340 millions de consommateurs, le plus grand du monde ; sur une monnaie unique, la plus forte du monde ; sur un système de sécurité sociale, le plus protecteur du monde, les entreprises pourront se développer et créer des emplois. » (Michel Sapin, 2 août 1992, Le Journal du Dimanche)

                                           

                                          - « Maastricht constitue les trois clefs de l’avenir : la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie. » (Michel Rocard, 27 août 1992, Ouest-France)

                                           

                                          - « Les droits sociaux resteront les mêmes – on conservera la Sécurité sociale –, l’Europe va tirer le progrès vers le haut. » (Pierre Bérégovoy, 30 août 1992, Antenne 2)

                                           

                                          - « Pour la France, l’Union Economique et Monétaire, c’est la voie royale pour lutter contre le chômage. » (Michel Sapin, 11 septembre 1992, France Inter)

                                           

                                          - « C’est principalement peut-être sur l’Europe sociale qu’on entend un certain nombre de contrevérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment les ouvriers et les employés, sont peut-être les plus inquiets sur ces contrevérités. Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion. » (Martine Aubry, 12 septembre 1992, discours à Béthune)

                                           

                                          - « Si aujourd’hui la banque centrale européenne existait, il est clair que les taux d’intérêt seraient moins élevés en Europe et donc que le chômage y serait moins grave. » (Jean Boissonnat, 15 septembre 1992, La Croix)


                                          • Antoine Diederick 23 février 2014 16:19

                                            à BA , toutes ces slogans politiques se sont révélés faux puisque la courbe du chômage persiste...

                                            Le taux de chômage chez les jeunes 22 - 28 % moyen en Europe ,ai -pu lire , et ce de long terme en prévisions. Cela veux dire qu’il n’y aurait même pas une amélioration même si l’économie et la croissance repartaient en hausse. Donc, il y aurait de la croissance sans assez d’emplois crées. J’espère que je me trompe.


                                          • Antoine Diederick 23 février 2014 16:26

                                            donc si la France garde l’euro, faudra faire des ajustements structurels ou bien mener une politique volontariste dans le domaine économique pour se mettre aux standards que suppose une monnaie forte... ?


                                            • Antoine Diederick 23 février 2014 16:28

                                              .....et dans ce cas, là que dire de l’Ukraine (ceci sans ironie, vu la tragédie qui s’y déroule).


                                            • Antoine Diederick 23 février 2014 20:28

                                              a l’auteur,

                                              Désolé de parasiter quelque le forum suite à votre article et de revenir sur la dérégulation.

                                              Le FMI et d’autres commencent à dire que les Etats doivent reprendre la main, lutter contre la dérégulation, entamer de vastes programmes sociaux etc....et même faire du contrôle sur la circulation des capitaux.

                                              A l’heure même ou la haine du social s’installe.

                                              Pour les étatistes, ceux qui pensent que l’intervention de l’Etat, état fort et démocrate, c’est du pain bénit.

                                              les purs libéraux vont en faire une jaunisse smiley

                                              nous avons l’impression d’avoir vécu 30 ans sous la houlette des apprentis sorciers....


                                              • Antoine Diederick 23 février 2014 20:29

                                                Merci pour votre article et bonne continuation.


                                              • alteréconomie alteréconomie 23 février 2014 22:03

                                                Vous avez totalement raison. Les économistes « vedettes » du FMI, Reinhardt et Rogoff proposent de revenir à ce qu’on a appelé « la répression financière », à savoir des taux d’intérêts plafonnés, taxation de la finance, obligation pour les banques d’avoir un « plancher d’effets publics » (un minimum de dette publique) etc... Le tout pour faire baisser les taux. Je l’explique en fin d’article dans ce pdf. http://altereconomie.unblog.fr/files/2014/02/taux-dinteret-et-sortie-de-leuro.pdf


                                              • Captain Marlo Fifi Brind_acier 24 février 2014 09:58

                                                Les Mamamouchis europhiles essayent de faire peur. L’ apocalypse !

                                                Mais s’avèrent incapables d’expliquer pourquoi des pays qui n’ont pas l’euro, s’en sortent bien mieux ! « C’est pas comparable ! » disent -ils.

                                                C’est jamais comparable ! L’Islande, c’est petit ! La Suisse, c’est petit aussi !
                                                La Suède,... c’est loin !

                                                Pourtant, il faut voir l’artillerie lourde qu’ils ont sorti aux Suédois pour leur faire avaler l’euro... Ils ont refusé, et la Suède tourne à plein régime !

                                                Quant à l’ Allemagne, mauvaise nouvelle pour les salariés, les salaires ont encore baissé, la consommation intérieure ne repartira pas...
                                                 


                                                • themadson themadson 24 février 2014 12:47

                                                  Qui peut encore croire en l’Europe et en l’Euro... Alain Frachon. Et le plus triste c’est qu’il ne fait pas exception dans ce monde dit des « élites ».


                                                  • izarn izarn 24 février 2014 13:16

                                                    Cela rejoint ce que dit Jacques Sapir...
                                                    http://russeurope.hypotheses.org/1966

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