Quand le peuple dit NON
LE PEUPLE A PARLÉ. En ce jour de grande victoire pour la démocratie, ne serait-il pas temps de se poser des questions sur la démocratie, notre mode de gouvernance... et notre avenir, qui est celui de l'Occident ? Car ne nous leurrons pas : le resultat des ces europeennes, abstention et protestation bien en tête, est SURTOUT de prendre acte que le peuple a perdu la foi.

Si le citoyen perd la foi en la démocratie, les jours de tyrannie seront lourds avant qu'une croissante complémentarité n'impose à tous le respect de chacun. Que pouvons-nous faire pour rendre notre démocratie plus crédible, tout en la gardant efficace ?
Répétons, d'abord, qu'il est exclus que quidam lambda puisse passer du droit de dire ce qu'il veut à un droit de décider de la façon de l'obtenir. Seuls les experts idoines peuvent le lui obtenir. Le citoyen ne peut avoir qu'un droit de regard sur les moyens utilisés pour ce faire, une regard qui lui permet de mieux voir et au besoin de réévaluer la pertinence des voeux qu'il a exprimés. De réfléchir surtout à l'intensité de ses désirs, et àleur importance relative au vu des conséquences des gestes qui devraient être posés pour les satisfaire.
De ce droit de regard sur les moyens à prendre doit découler un droit de veto sur les décisions elles-mêmes. Un droit de dire NON dès le départ à ce que le gouvernement propose - c'est ce droit qui a été bafoué lors du Traité de Lisbonne, péché originel dont la rédemption ne se fera pas sans grands sacrifices - mais le droit, aussi, de dire NON en cours de route, si et quand le peuple veut que s'éloigne de lui un calice dont il prend conscience qu'il n'avait pas imaginé toute l'amertume.
C'est ce droit de veto, imprescriptible, qui est l'essence même de la vraie démocratie. C"est ce droit de veto qui est le seul exercice possible et nécessaire du seul pouvoir qu'il est raisonnable que le DEMOS détienne. Et il faut expliquer clairement au peuple que si l'exercice de ce droit signifie un dédit ou un changement de parcours, il a toujours un coût qui n'est pas nul, mais qui souvent vaut son prix.
Ce pouvoir de veto - en fait, une responsabilité d'acquiescence formelle, car on ne devrait pas présumer ici que celui que ne dit mot consent ! - doit être la pierre angulaire d'une reconstruction de nos institutions qui redonnera sa valeur à notre démocratie. Il faut que le peuple puisse toujours dire OUI ou NON et, surtout, qu'il comprenne que le peuple ne doit jamais dire que "oui" ou "non" à quoi que ce soit.
Comme le démontre bien tout ordinateur, une séquence de 0 et de 1 peut décrire toute la complexité de l'univers... Mais c'est dans les détails de ces combinaisons et des amalgames qu'on peut en faire que "se cache le Diable", comme disent les Anglais. Toute la fourberie des futés et des élites autoproclamées se délecte de ces choses ambiguës qu'on ajoute au "oui ou non" et qui font qu'on peut toujours faire voter une population pour ou contre n'importe quoi.
N'IMPORTE QUOI, car les mots ont tous les sens que veut Humpty Dumpty, la majorité, c'est la moitié plusun... et la moitié d'une population normale, par définition, a une intelligence inférieure à la moyenne. La plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu'elle a.
Défendre la démocratie contre les manipulations de ceux qui en abusent, c'est refuser qu'on demande au peuple autre chose que OUI ou NON. Libre aux questionneurs de poser plus de questions ; mais toujours sous le même contrainte d'un choix sans ambiguité et qu'il soit toujours clair que "OUI, SI... " veut dire NON. Non, aussi longtemps que le "si" n'aura pas été défini. précisé et ne sera par devenu un élément inconditionnel du choix à faire.
Cela bien compris, on peut intercaler des choix démocratique à toutes les étapes et à tous les segments du processus décisionnel de la gouvernance, sous réserve de me pas chercher à extrapopler à un ensemble plus vaste les souhaits exprimés par une de ses composantes, et à ne surtout pas permettre que soit appliquée au palier d'une partie une politique donc certains aspects contrediraient celle globale convenue au palier de l'ensemble de référence.
La démocratie est optimale quand elle permet le maximum de dissidence que la société peut pratiquement accepter, mais refuse complètement toute incohérence. Démocratie aléatoire clérocratie, stochocratie, bien des vocables et des idées circulent, dont celle de Chouart qui a eveillé récement beaucoup d'intérêts. Voyons les toutes sans préjugés.
Ceux qui pensent que la démocratie a besoin de se refaire une beauté sont invité a lire ce bouquin maintenant en ligne et tout a fait gratuit. Facile ? Non... Utile ? A vous d'en juger.
http://nouvellesociete.wordpress.com/2014/05/26/tome-9-gouvernance-et-administration-de-letat/
PIerre JC Allard
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