Quand Nicolas Sarkozy utilise un joujou à 180 m€ pour faire 331 km
En réalité ce titre est faux car Nicolas Sarkozy n’a pas usé seulement de son Air Sarko One, il lui a adjoint un Falcon 7X et pour faire selon Google Maps du Palais de l’Elysée au parlement de Bruxelles exactement 331 km avec une coût en essence estimé à 39,50 €. En regard le coût d’une heure de l’air Sarko One est de 20 000 €, celle du Falcon 7X qui l’accompagnait 7 700 €, soit un aller retour à quelques 50 000 € pour 662 km. On comprend pourquoi on a privatisé les autoroutes et que les sociétés ont augmenté les péages, il y a encore de la marge !

On se demande où sont situées les limites de l'indécence et de la bêtise, de l'amoralité. Cette morgue inimaginable, ce dédain de sa parole, des Français et de leur intelligence, de leur confiance, contredisent le proverbe des boursicoteurs qui disent que les arbres ne montent pas jusqu'au ciel, or si l'univers est en expansion et que ses limites se repoussent jour après jour, celles de ce pouvoir sont en expansion et au cube. On va atteindre l'état final de l'entropie, le désordre maximal.
Commençons par ceci qui nous disent que bien des claques se perdent (Le Monde) : Nicolas Sarkozy avait par ailleurs fait valider par Matignon, à l'été 2010, une note demandant aux ministres d'éviter autant que possible les déplacements en avion s'ils pouvaient les remplacer par le train. Note qui ne concernait visiblement pas l'Elysée. Le voyage entre Paris et Bruxelles en TGV Thalys dure en moyenne une heure et vingt minutes.
Parodiant Séguéla (l'idée n'est pas de moi et était adressée à une autre « jet sauteuse ») on peu dire si à 50 ans tu ne peux pas faire 300km en A380 t'as raté ta vie. Passons sur l'immense bêtise d'utiliser un tel avion pour faire 300 km étant données ses capacités et contraintes techniques, je suppose qu'il ne peut même pas atteindre ni sa vitesse ni son altitude de croisière, ne passons pas trop sur les reniements de la République irréprochable, de la réduction des dépenses (note de l'été 2010 citée plus haut, plus coût direct et indirect), du Grenelle de l'environnement (Le mensuel Terra Eco avait déjà épinglé la présidence, estimant, en novembre 2010, que Nicolas Sarkozy était le 6e plus grand émetteur de CO2 parmi les chefs d'Etat et de gouvernement. "S'il avait voyagé avec Air Sarko One dès cette année (2010), il aurait multiplié par 2,5 ses émissions de CO2. Ce qui l'aurait ramené en deuxième position de ce classement", jugeait le magazine.), de l'arrogance et du sans gêne inouïs d'une telle décision, rappelons-nous les arguments de cet avion par des nécessités d'image à la hauteur d'un pays comme la France, d'autonomie pour des voyages à très long cours et de consommation. Juste un mot, il suffisait de changer les moteurs du précédent avion, ajouter un réservoir supplémentaire et le tour était joué. Rappelons qu'Angela Merkel et que Cameron, dont leurs deux nations ont eu des empires, celle du dernier a encore un certain Commonwealth d'une vastitude non négligeable, et ont des puissances économiques et politiques qui n'ont rien à envier à notre monocratie, utilisent les lignes régulières et parfois le train comme le PM britannique par exemple entre Washington et New York sans que cela ne chatouille leur sens de la représentation, alors que du côté du décorum la perfide Albion pourrait en remontrer à cette Gaule décadente. Ces arguments ne tiennent donc pas la route une seconde mais de plus vont à l'encontre absolu d'un voyage de 331 km.
Bientôt je suppose qu'il faudra aménager la cour de l'Elysée afin que l'Air Sarko One puisse y décoller et atterrir pour que Nicolas Sarkozy puisse aller prendre sa collation pluri-hebdomadaire à 200 € au Bristol dont le toit aura été aménagé pour recevoir l'élégant volatile d'aluminium aux couleur de la France, malheureusement.
Nicolas Sarkozy aura réussi que les histoires belges ne soient que du passé à côté des histoires françaises racontées par les belges, car cette information nous vient du plat pays, bien que divisé, il ne nous rate pas.
Mais puisque nous sommes dans le jetgate, revenons un instant à la menteuse. Elle devient insupportable celle-là. Au passage n'oublions pas l'Ollier et ses parents qui ont tout autant profité de l'avion du clan Ben Ali.
Le NouvelObs nous a appris que ce n'est pas un mais deux voyages en jet que l'inoxydable a fait en Tunisie : "Arrivant à Noël à Tunis, un ami qui allait à Tabarka, lieu final de destination, avec son avion m’a effectivement proposé de voyager avec lui car il avait des places", avait ainsi déclaré la ministre des Affaires étrangères lors de la séance des questions, à l’Assemblée nationale, le 2 février. Et d’ajouter : "Il n’a, à aucun moment, mis son avion à ma disposition". A aucun moment ? Selon nos informations, Michèle Alliot-Marie, ses parents et son époux, Patrick Ollier, le ministre des Relations avec le Parlement, ne se sont pas contentés de passer des "vacances bien méritées" dans l’hôtel cinq étoiles de leur "ami", sur la côte méditerranéenne, alors que le reste du pays était en plein soulèvement. Ils ont repris son jet privé le 29 décembre, afin de se rendre à Tozeur, dans le grand sud tunisien. Un aller et retour, effectué dans la journée, le temps d’un déjeuner et d’une virée dans les oasis. Une agence locale, Nomade, a été chargée d’organiser la visite.
"TS-IBT"
Au moins, la ministre a-t-elle pu éviter ainsi un voyage encore plus long et plus éprouvant, au moins une dizaine d’heures par la route, à travers cette fois, non plus des montagnes, mais des villes en révolte, comme Sidi Bouzid ou Kasserine. L’appareil, un Challenger 600 de 9 places, appartient à la compagnie aérienne Nouvelair, qui a dû fusionner en 2008 avec la firme Kathago Airlines de Belhassen Trabelsi, le frère de Leïla Ben Ali, l’épouse de l’ancien dictateur tunisien. Jusqu’à sa fuite au Canada, Belhassen Trabelsi exerçait les fonctions de PDG à la tête de la société. C’est pour cette raison que l’avion emprunté par Michèle Alliot-Marie et ses proches, était immatriculé "TS-IBT". TS, pour Tunisie et BT, pour Belhassen Trabelsi. Un homme qui savait être généreux avec les dignitaires de la République française.
Mais l'inoxydable pousse le mépris de l'intelligence des Français, l'arrogance et le mensonge à leur paroxysme (France Info) : “Cette nouvelle polémique est totalement artificielle. J’ai dit dès mercredi dernier que avec monsieur Miled, j’avais à la fois rejoint Tunis à Tabarka et fait des excursions...je suis allée au port de Tabarka, dans un site archéologique et avec des amis nous sommes allés dans le désert... Quand je suis allée en Tunisie entre le 26 décembre et le 1er janvier il y avait des mouvements sociaux limités à deux provinces...au moment où j’y étais il n’y avait pas d’émeutes généralisées...”
Et elle insiste : “Quand je suis en vacances, je ne suis pas ministre des affaires étrangères, je suis Michèle Alliot-Marie, qui a des amis de longue date, qu’elle a l’habitude de recevoir en France, qui sont heureux de me faire découvrir leur pays. Je pensais qu’un ministre avait le droit d’avoir des amis... Alors ça maintenant je vais être très attentive...je ne quitterais pas la Dordogne...”
Tout est à vomir dans sa défense.
- Le mensonge, la tentative extrêmement bête comme dirait DCB, de nous faire croire qu'en disant qu'elle avait parlé d'excursion (et encore je ne suis pas allé vérifier si vraiment elle avait parlé d'excursion) elle avait avoué explicitement et même implicitement qu'elle avait à nouveau utilisé un jet. Que lui importe que c'est parfaitement contradictoire avec le fait que ce jet se trouvait par hasard sur le tarmac (peut-être à Tarnac aussi ?) de Tunis et qu'il allait par hasard à Tabarka. Allait-il aussi par hasard à Tozeur ? Ensuite qu'y a-t-il de plus futile, de plus snobissime de plus indécent dans un pays en révolte que de faire tant d'avion pour juste prendre un thé à la menthe en plein désert ? Ce n'est qu'une réaction de sale gosse de riche hyper gâtée. C'est indécent à un point, où malgré toutes mes longues et nombreuses phrases, je peux dire que les mots me manquent.
- Cette futilité des nouveaux riches qui osent parler de visite archéologique alors qu'elle de dispose que d'une demi-journée (ce qui en soit est misérablement peu) dont les 3/4 sont utilisés pour le voyage en avion. Comment parler d'archéologie et de culture dans ce contexte ?
- Se dédouaner en disant q'elle a droit à des vacances, outre le fait que leur chef à tous, Nicolas Sarkozy avait intimé l'ordre qu'ils devaient, en tant que ministre, se tenir prêts à toute éventualité, non seulement un ministre des Affaires Etrangères ne peut en aucun cas se considérer dégagé de ses obligations d'Etat, même en vacances, mais en plus la période était troublée, en Tunisie-même, l'Histoire se bâtissait pendant que, elle, ministre qui nous représente, allait prendre un bol d'air dans le désert et jouer au Lawrence d'Arabie de pacotille. Nous apprenons aussi cette information qu'elle y était du 26 décembre (immolation le 17 et suicide le 23, premier mort le 24, ce que semblait ignorer la belle touriste). ses paroles d'une inconséquence et d'une légèreté extrêmes quand elle ose dire : Quand je suis allée en Tunisie entre le 26 décembre et le 1er janvier il y avait des mouvements sociaux limités à deux provinces...au moment où j’y étais il n’y avait pas d’émeutes généralisées. On rêve les yeux ouverts, ahuris. N'oublions pas non plus que Fillon le lâche , qui avait affirmé le contraire lors d'une question à l'Assemblée nationale, qui a bien été obligé de répondre sur la vente des grenades lacrymogènes s'est défaussé en déclarant que les autorisations avaient bien été données l'avant veille de la fuite à Varennes du doux ben Ali, mais que celles-ci dépendaient des ministères de l'intérieur, de la défense et des Affaires Etrangères. Passons sur cette défense sarkozyaque qui leur fait dire à tous que chaque affaire n'est qu'attaque artificielle, montée de toute pièce par une gauche en mal d'idées, qu'ils sont comme les autres, qu'ils sont, si ce n'est pas plus, mais comme les autres droit au bonheur, à avoir des amis. Mais oui, ma petite dame, les autres ont des amis, sans doute pas les mêmes, mais pas de jet à leur service. Et les autres - pour répondre à ces lassants arguments des UMP (Union des Méga Profiteurs) qui nous disent qu'à sa place nous ferions pareil - hé bien la majorité des autres ont un autre sens des conflits d'intérêt et savent mettre l'usage des biens matériels de leur amis entre parenthèse quand la nation le commande. Dans d'autres pays pour cette extravagante histoire qui enflent comme une outre au vent, mais celle-ci est pleine d'odeur nauséabonde, celle de Vespasien, l'argent qui a de l'odeur, l'argent des clinquants, des superficiels sans honneur et sans âme, surtout son usage, c'est dehors, le goudron et les plumes.
- Enfin cette dernière phrase sur la Dordogne est digne de la défense d'un enfant de six ans.Et aurait dû ajouter, Na !
Terminons par détruire définitivement sa défense. Médiapart nous apprend qui est en réalité Miled, le martyr des inoxydo-trasparents MAM et Ollier (message à Pujadas pour ses interviews) : 05 Février 2011 Par Fabrice Arfi Lénaïg Bredoux
Loin d'être une « victime » du régime Ben Ali, comme Michèle Alliot-Marie ne cesse de le marteler, son généreux « ami » Aziz Miled a en réalité été un pion central du système économique du régime déchu. En vingt-quatre années de dictature, il a réussi à être associé en affaires avec rien de moins que trois gendres et un beau-frère de l'ancien despote Ben Ali, qui l'a par ailleurs nommé personnellement à un haut poste politique en 2008.
Il faudra bien que ceux qui arriveront au pouvoir nettoient ces écuries d'Augias, mettent au point un code déontologie draconien, un contrôle associé sans perméabilité, un office qui gère les déplacements en regard des intérêts de la France et non des porteurs de Rolex, un autre qui surveille l'utilisation des locaux et des services de l'Etat de façon des les interdire à des factions, à des usages politiciens et électoralistes.
15 mois à tenir ! Y arriverons-nous ?
- La première année de Sarkozy
- La biographie de Sarkozy apocryphe
- La Biographie de Lefebvre
- L’affaire Tapie
- Les petites affaires de l’Immaculé Eric
- l’affaire Karachi
- l’affaire GDF
- l’affaire Tapie
- l’affaire Clearstream
- l’affaire Bettencourt
- l’affaire Wildenstein
- l’affaire de Compiègne
- l’affaire Peugeot
- l’affaire de la Jatte
- l’affaire Pérol
- l’affaire de l’Epad
- la proposition de loi sur la déchéance de la nationalité française et son extension
- l’affaire de la rémunération illégale de septembre au 31 décembre 2007
- la circulaire Hortefeux
- la position d'Hortefeux dans la condamnation des 7 policiers, et ses deux condamnations à lui
- l’affaire des sondages
- les classements du parquet
- l’affaire de l’espionnage des journalistes par le contrespionnage
- l’affaire de la validation des comptes de campagne de Balladur et de Chirac
- l'affaire Servier
- l'affaire Bongo
- la proposition de MAM d'aide à Ben Ali et son pouvoir pendant la révolte tunisienne et son voyage entre Noël et le jour de l'an
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