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Accueil du site > Tribune Libre > Quand on compte les morts, faut-il compter les milliards ?

Quand on compte les morts, faut-il compter les milliards ?

Un diplomate italien aurait dit « Quand on compte les morts, on ne compte pas les milliards. » La phrase est symptomatique des deux maladies qui nous submergent et qui s’entredéchirent ou s’allient suivant les moments depuis deux siècles au lieu de se laisser toutes les deux soigner.

La première est de compter les morts, de préserver la survie individuelle au détriment de la vie, de faire du principe de précaution, une infantilisation permanente et honorable, de rêver d’une vie collective utopique et assistée, uniquement fondée sur les droits de l’homme, et de faire croire aux individus qu’ils peuvent être responsables sans prendre de risques, avoir des droits sans avoir de devoirs, voter pour le plus malin sans avoir discerner derrière l’apparence. Bref, croire au pays de Cocagne, compter les morts car ils dérangent et les cacher tellement ils sont disgracieux dans un monde qui ne voudrait pas qu’ils existent. Cette maladie fait oublier que la mort fait partie de la vie et que survaloriser la survie c’est brider la vie pour de mauvaises raisons.

La seconde maladie est de confondre production et richesse et de ne plus voir la différence entre du lait et une bouse de vache. Dans cette maladie les machines produisent prétendument, continuellement et sans discernement des richesses. Les symptômes de cette maladie sont la croyance dans le profit sans dommage pour quiconque et dans la création de richesses par le seul travail, ce que les machines feraient en effet beaucoup mieux que l’homme si c’était vrai. Il se trouve que c’est faux, que le travail ne sait que produire, et que seul le client transforme la production en richesse par l’abandon de son argent. Alors que la vie n’est qu’échange, cette maladie fait croire à la génération spontanée, fait compter les milliards en pensant qu’ils résolvent tous les problèmes sans aucune exception puisque toute production devient richesse.

Ces deux maladies aux innombrables penseurs sont nées au siècle dit benoîtement des Lumières, ont prospéré au XIXe siècle, intellectuellement d’un côté, pratiquement de l’autre, sans avoir besoin de dépenser de l’énergie monétaire puisque ce siècle n’a dépensé sans compter que de l’énergie humaine et n’a pas dévalué la monnaie or. En revanche c’est en comptant sur les milliards grâce à une dévaluation de plus de 99% des monnaies due à la fausse monnaie légale, que ces maladies ont tenté de démontrer toutes les deux au XXe siècle qu’elles n’étaient pas des maladies mais des espérances.

Ces deux maladies, après avoir contaminé avec les résultats que l’on connait, l’une la droite, l’autre la gauche, se sont additionnées au XXIe siècle pour « ensemble » donner Macron et la phrase de ce diplomate italien qui sous couvert de « Quand on compte les morts on ne compte pas les milliards » dit en réalité qu’il faut compter les morts et les milliards, compter sur les milliards pour limiter les morts. Tout le monde compte sur les milliards. D’aucuns pensent les gagner, d’autres pensent les récupérer sur les méchants ou sur les imbéciles, d’autres encore, mieux placés, savent que les banques ne leur refusent rien. Tous attendent la fausse monnaie légale, tels des chiots attendant la pâtée. Tous n’ont d’espoir que dans l’énergie monétaire et tous ont besoin, pour surtout ne pas guérir, de croire et d’exprimer que la monnaie n’est pas une énergie.

Nous pouvons remercier le coronavirus d’éradiquer d’un coup ces deux maladies dont nous sommes malades depuis deux siècles. La convalescence va être rude et les dirigeants de demain seront ceux qui ont réussi à garder en eux-mêmes ce que le système éducatif, atteint des deux maladies, n’a pas réussi à détruire. Le monde des professeurs que l’on trouve aussi bien dans les gouvernements que dans la haute administration, les médias et les dirigeants du CAC 40, tous de plus en plus interchangeables, va très heureusement s’écrouler, malheureusement dans la douleur, au profit d’un monde d’entraîneurs confrontés au réel.

 


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8 réactions à cet article    


  • eddofr eddofr 1er avril 2020 16:16

    C’est marrant, je détecte une sémantique bien particulière dans cet article, mais je n’arrive pas à pointer du doigt le propos qu’il entend servir ....


    • Marc Dugois Marc Dugois 1er avril 2020 16:22

      @eddofr

      Je vous invite à vous servir surtout de vos yeux pour relire mon article.


    • Polybe 2 avril 2020 14:11

      Les milliards seront effectivement comptés. Il faudra bien payer l’addition et surtout que quelqu’un la paie. Bien évidemment, les responsables des délocalisations de nos outils de production afin d’augmenter leurs profits seront oubliés. BFM TV ce midi a indiqué une piste étudiée : celle de confisquer 10% de l’épargne des Français. Étude réelle ou préparation de l’opinion publique avant mise en place ?

      Pourtant :

      La France est le pays qui taxe le plus au monde.

      Elle est également la sixième puissance économique mondiale.

      Les entreprises du CAC40 ont versé 60,2 milliards d’euros de dividendes en 2019.

      Les banques ont encaissé 25 milliards d’euros en frais bancaires en 2019.

      Le CICE est passé de 20 à 40 milliards d’euros pour inciter les entreprises à embaucher.

      L’ISF aurait pu rapporter 4,2 milliards d’euros, on l’a remplacé par l’IFI qui rapportera 1,1 milliards d’euros.

      La fraude fiscale est estimée entre 80 et 100 milliards d’euros.

      Nos multinationales ont délocalisé la production dans d’autres pays pour augmenter leurs profits.

      Elles ont également placé leurs sièges sociaux dans des paradis fiscaux européens pour accroître l’optimisation fiscale. (1) (2) (3)

      Elles emploient des travailleurs détachés ou remplacent les travailleurs par des robots. Ce qui diminue le montant des charges et ainsi diminue le ratio actifs/retraités.

      Les salaires et les pensions de retraite n’ont pas été revalorisés depuis de nombreuses années. Ce qui diminue le pouvoir d’achat par rapport à l’inflation.

      Il faut également voir le nombre de Français installés en Suisse.

      Il faut regarder les dépenses des collectivités territoriales. A voir une liste non exhaustive sur un de mes précédents commentaires en cliquant sur mon pseudo. Liste réalisée sur quelques exemples locaux qui mérite d’être complétée par les dépenses du même type dans les autres régions.


      • microf 2 avril 2020 15:17

        Très bon article qui interpelle tout un chacun, et appele á la reflexion en ces douloureux moments oú le monde entier est plongé.

        « Á quelque chose, malheur est bon » dit un proverbe.

        Sans malheur ou douleur, on n´apprends pas.

        Après cette pandémie, car tout passe, ce monde ne sera ou ne devrait plus jamais être comme avant.

        Nous découvrons la réalité devant le monde factice dans lequel nous avons jusqu´á présent vécu.

        L´irruption du réel devant le monde factice dans lequel nous vivons.

        Nous avons compté sur les milliards ou comptés les milliards, oú sont-ils aujourd´hui ces milliards pour nous sauver ?

        Ne comptons nous pas aujourd´hui sur les ÊTRES HUMAINS pour trouver un remède qui va nous délivrer de cette pandémie.

        Alors, la seule et vraie richesse, c´est l´ÊTRE HUMAIN. Il faut remettre l´ÊTRE HUMAIN au centre et tout ira bien, et nous pourrons alors compter les milliards pour mettre l´ÊTRE HUMAIN au centre, pas compter sur les milliards qui sont aujourd´hui au centre aux détriment des ÊTRES HUMAINS.

        Ce que je dirais en ce qui concerne la phrase qu´a prononcé ce Sénateur serait ceci.

        Qu´ont fait les italiens jusqu´á présent ? Ils ont comptés sur les milliards au détriment des ÊTRES HUMAINS.

        Aujourd´hui en Italie ou dans plusieurs pays en Occident, les refugiés et migrants sont regardés comme des pestiférés.

        Il ya quelques jours dans ceratins pays en Europe, on tiraient á balles réelles sur les bateaux pleins de refugiés pour les empêcher d´accoster, de nombreux refugiés parmis lesquels les enfants sont morts...

        Voilá aujourd´hui Coronavirus est venu mettre de l´ordre, mettre les choses á égalité, refugiés, migrants et des de « Souches » aujourd´hui souffrent, tous dans le même bateau, le bataeu de la souffrance.

        Alors, il faut revenir au fondemental, á savoir, l´ÊTRE HUMAIN et non les MILLIARDS.


        • microf 2 avril 2020 19:38

          Vous êtes vraiment á plaindre.

          " Il ya quelques jours dans certains pays en Europe, on tiraient á balles réelles sur les bateaux pleins de refugiés pour les empêcher d´accoster, de nombreux refugiés parmis lesquels les enfants sont morts..."

          Ce n´est ni au Sénégal, ni en Mauritanie.


          • microf 2 avril 2020 20:02

            @Cadoudal

            Faites des recherches, vous trouverez oú.

            Pour votre information car je sais que vous êtes toujours en retard d´informations.

            Avec 471 décès supplémentaires en 24 heures, le bilan des morts en France a
            dépassé ce jeudi 2 avril les 4.500, a annoncé le directeur général de la Santé.

            La France réquisitionne des millions de masques d’une société suédoise destinés à l’Italie et l’Espagne
            © AFP 2020 FRED DUFOUR
            International

            Voilá votre pays.

          • foufouille foufouille 2 avril 2020 20:55

            @microf

            il faut les faire venir chez toi et pas en turquie tes migrants qui veulent tout gratuit.

            mais commence par juste nourrir tes lapins sans nous.


          • microf 3 avril 2020 02:02

            @foufouille

            Vous qui ?

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