Quand Poutine passe, la justice trépasse
En visite en Ukraine pour les célébrations du 1025e anniversaire de l’introduction du christianisme dans la Russie kiévienne, Vladimir Poutine n’a pas laissé un bon souvenir de sa courte visite. Quelques cérémonies religieuses, des coups de pressions sur l’exécutif ukrainien et 4 enlèvements plus tard, le président russe repartait. La colère des Ukrainiens, elle, reste.

Vladimir Poutine est l’indéboulonnable président de la Russie (pardon, il a seulement été Premier ministre entre 2008 et 2012) depuis 2000. Sa mainmise sur la Russie n’a d’égale que sa volonté de s’ingérer dans les affaires des anciens pays sous influence de l’ex-URSS. Les vues de Moscou doivent être partagées par tous ceux qui croisent le chemin de l’autocrate sous peine de vivre de très mauvaises expériences. Les 3 Femen et le photographe Dmitri Kostioukov savent de quoi il en retourne.
Les Femen ukrainiennes, à l’image des Pussy Riots russes n’ont pas la cote auprès du président Poutine. Et lorsque quelque chose déplaît à son cher dirigeant, l’élément perturbateur est écarté sans ménagement par les forces de sécurité. La preuve encore une fois avec la scandaleuse « interpellation » dont ont été victimes les trois militantes Femen et le photographe professionnel qui les suivait.
Pour ne pas déranger les festivités et ne pas déplaire à un Poutine en visite à Kiev, les services russes ont tout bonnement pris la peine d’enlever ces quatre gêneurs, de les molester avant de les remettre entre les mains de la police locale. Une belle leçon d’ingérence et de démocratie à la sauce Poutine.
L’Union européenne, elle, ne bronche pas. Il faut dire que face aux puissants elle prend peur et se couche au moindre ordre donné avec autorité. Les Américains nous espionnent ? Pas de quoi se fâcher… Quelques déclarations sibyllines dans la presse et le sujet est clos. Poutine terrorise les voisins de l’UE ? Pas une seule réaction pour dénoncer les méthodes inacceptables de Moscou.
Alors que l’Ukraine se rapproche petit à petit de l’Union européenne sous la direction du président Ianoukovitch, l’absence de réponse de l’Europe sur des sujets comme la démocratie et le respect des droits de l’homme est effarante. Kiev espère signer un accord d’association avec l’UE et doit remplir des critères drastiques notamment dans ces deux domaines. Cela est tout à fait normal, mais dès que c’est Poutine qui s’éloigne des normes démocratiques… plus rien. L’UE joue aux abonnés absents et se retranche derrière la non-ingérence.
Le temps du deux poids, deux mesures doit prendre fin. Il faut être ferme avec tout le monde et encore plus avec les puissants qui ont tendance à se croire tout permis une fois la première incartade non sanctionnée. Y aura-t-il quelque chose ou quelqu’un assez fort pour empêcher Poutine de jouer au maître du monde ? Rien n’est moins sûr. Pendant ce temps, certains nationalistes ukrainiens ont eu la gentillesse de rappeler à Poutine que Kiev existait avant Moscou… Un message qui n’a pas dû être apprécié par le Tsar moscovite.
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