Quand Takieddine implique publiquement Guéant et Sarkozy
L'un est impliqué directement (Guéant), l'autre par ricochet (Sarkozy) mais tous les deux nomément cités par Takieddine. Après Bourgi qui fait des révélations avec un air de dire : si on ne me fait pas des câlins je balance (comme dirait Hortefeux) grave, voilà que Takieddine se lâche lui aussi et demande des excuses de Guéant, d'être reçu par Sarkozy et la levée totale du secret défense concernant toute l'affaire Karachi

On a l'impression qu'il y a quelques mois quelqu'un a lancé un cocktail Molotov dans une poudrière, puis a refermé la porte. Le cocktail a roulé à terre et mis un peu de temps à atteindre un premier baril de TNT pour que de proche en proche (proche de Sarkozy) nous assistions à une véritable explosion en chaîne, ce qui tombe bien quand on parle de sortie du nucléaire (tiens la veuve dorée se dit, elle aussi, prête à une guerre nucléaire avec sa fille, mais vu son état il vaudrait mieux éviter de lui confier le bouton rouge sinon la planète sera réduite en fumée).
Par deux entretiens, un à BFM et un autre à Libération que Ziad Takieddine (qu'il me pardonne d'avoir confondu son prénom avec le diminutif de celui de Ben Ali) se fâche et dit des gros mots. Libération repris ici dans Le Figaro : L'intermédiaire Ziad Takieddine, mis en examen dans l'affaire Karachi, affirme dans Libération que chacune de ses interventions "correspondait à une mission officielle", précisant être allé en Libye et en Syrie sur "demande express" de Nicolas Sarkozy et Claude Guéant. "Je suis allé voir Kadhafi en Libye ou Assad en Syrie uniquement sur autorisation et demande express de la part du président de la République, relayée par Claude Guéant", alors secrétaire général de l'Elysée, assure l'homme d'affaires franco-libanais. "Tous mes actes depuis 1993, tous mes agissements avec la France ont toujours été dans l'intérêt de l’Etat. Je n’ai rien fait sans autorisation complète des décisionnaires", insiste Ziad Takieddine.
Evoquant son rôle d'intermédiaire dans le contrat Miksa de surveillance des frontières de l'Arabie saoudite, Ziad Takieddine répond : "Quand je parle des relations avec l’Arabie Saoudite, si je n’avais pas eu l’accord de M. Guéant d’intervenir sur le contrat Miksa, je n’aurais rien fait".
Mi-septembre, Claude Guéant avait expliqué dans Libération avoir rencontré M. Takieddine dans le cadre des négociations Miksa. "Il était mandaté par l'Arabie Saoudite", avait déclaré le ministre. "Concernant Takieddine, il apparaît aujourd'hui qu'il a fait des choses que la loi et la morale réprouvent", avait-il ajouté. "Ces déclarations m’affectent beaucoup", réagit dans le quotidien Ziad Takieddine. "J'exige des excuses".
Guéant est un habitué des mensonges. Déjà à propos des fadettes il avait apporté un démenti formel devant l'Assemblée Nationale (mentant officiellement dans l'exercice de ses fonctions devant l'assemblée du peuple censée contrôler l'exécutif ! - Ce n'est pas puni ça, le mensonge ?) pour ensuite se rétracter. On pourrait dire que c'est parole de menteur contre parole de menteur (Takieddine mis en examen une seconde fois pour faux témoignage), sauf que Médiapart a révélé des documents qui impliquent eux aussi cette relation entre Guéant et Takieddine. Ils jouent à la vérité si je mens.
Takieddine ne s'arrête pas au clan balladurien devenu le clan sarkoziste, il distribue aussi à la Chiraquie : Un affrontement qui semble d’ailleurs sans fin, car au moment où Edouard Balladur et ses hommes sont visés, Ziad Takieddine n’hésite pas à accuser Dominique de Villepin d’avoir empoché des commissions sur ces mêmes contrats.
Le NouvelObs : "Où sont allés les 55 millions de francs qui sont passés par la société Heine au Luxembourg et qui n'ont pas été distribués ? L'argent avait déjà été déboursé, je veux savoir où il est allé, je veux que Villepin réponde à cette question devant la justice", dit-il.
Pour cela il fait un chœur avec Bourgi, qui accuse de même les deux gus : Chirac et Villepin.
Mais Guéant semble être sa bête noire, le toxique de la République ne plaît plus au marchand d'armes qui s'est engraissé sur le dos de la France : Enfin, et ce n’est peut-être pas le moindre enseignement, Takieddine se permet d’interpeller directement Nicolas Sarkozy pour lui demander de se « débarrasser d’une équipe qui peut lui nuire ». Il parle de proches, qu’il refuse de nommer mais que le chef de l’Etat n’aura guère de peine à identifier.
Il est vrai que le Guéant, celui qui ne sait pas compter sauf pour additionner les retours à la frontière, est aussi courageux qu'une Rama Yade, - je sais il y en a ici qui la porte au pinacle, malgré une photo d'elle affligeante avec Kadhafi, tout sourire, la main dans la main dans un geste de retrouvailles de deux amis camionneurs - et qui se déleste de ses amitiés comme une montgolfière pris dans la tourmente aux abords du Puy-de-Dôme cher à Brice : Mardi, à l'Assemblée nationale, Claude Guéant avait également relativisé le rôle de Ziad Takieddine dans les négociations avec la Libye de Kadhafi ayant conduit à la libération des infirmières bulgares en juillet 2007. "J'ai eu parfois M. Takieddine au téléphone", "mais les négociations ont eu lieu directement avec M. Kadhafi et son premier ministre", a affirmé Guéant. "Je répète qu'il n'y a eu aucune négociation et aucune tractation commerciale avec la personne dont vous avez cité le nom", avait-il insisté.
Ne croyez pas que j'ai oublié le début. Avant, juste une remarque : Takieddine se permet d'interpeller le Président de la République sans qu'aucune réaction ne vienne du château, tout comme il demande des excuses à Guéant qui ne dit mot (consent ?). A-t-il un tel pouvoir que d'entraîner le mutisme de ces bavards agressifs ? Dans une demi-douzaine d'autres interviews en fin de semaine, il avait déjà appelé Nicolas Sarkozy à lever le secret-défense sur deux contrats d'armement des années 1990 au coeur de l'affaire de corruption où plusieurs proches de Nicolas Sarkozy sont poursuivis. Sur BFM TV, il avait même demandé à Nicolas Sarkozy de le recevoir, ajoutant : "Il y a intérêt et la France y a intérêt." L'Elysée a fait savoir vendredi qu'il ne faisait aucun commentaire sur ces déclarations.
Guéant est donc cité explicitement. Quant à Sarkozy : Dans Libération, Ziad Takieddine explique avoir rencontré deux fois Nicolas Sarkozy quand il était ministre de l'Intérieur. Et il ajoute par ailleurs que Guéant lui transmettait les ordres et consignes de Sarkozy. Rappelons que Guéant était le directeur de Cabinet de Sarkozy à l'intérieur et aux finances, son directeur de campagne, et secrétaire général de l'Elysée avant de devenir comme Sarkozy et Hortefeux, ministre de l'intérieur lui-même. Faire politiquement plus proche, difficile, non seulement politiquement mais fonctionnellement aussi.
Ce qui est atterrant dans ces révélations, si elles sont vraies, c'est que le pouvoir confie à un particulier à la double nationalité (ce que Fillon reprochait avec une honteuse véhémence à Eva Joly), qui se rémunère sur la vente d'arme, une diplomatie parallèle, une diplomatie à visée économique et peut-être illégale. Il faut aussi bien insister que cette diplomatie de l'euro parallèle concerne particulièrement deux hommes : Kadhafi et El Assad, deux tendres poulets qui ont du sang sur leurs mains et de père en fils si l'on peut dire. Ces négociations avec des dictateurs avaient en plus des enjeux de retours financiers politiques en France et pour la Libye de fournir des armes technologiques afin de surveiller la population et de se protéger contre nous autres, les occidentaux. Dire que Sarkozy a fait retourner la France dans le commandement intégré de l'Otan et que dans le même temps il faisait livrer par la France des armes pour se protéger de l'OTAN. N'est-ce pas ce que l'on appelait autrefois de l'intelligence avec l'ennemi ce qui se traduit par de la haute trahison et par un conseil de guerre pour le chef des armées ? C'est vrai que la guerre avec la Lbye ets venue plus tard. Copé peut bien nous proposer de jurer sur le drapeau, lui aussi le copain de Takieddine, lui qui a usé des services de l'état (et qui a financé ?) pour aller chercher le Ziad dans les Iles Moustiques et le ramener en France pour le faire opérer après un accident qui était peut-être une tentative de meurtre. On sait maintenant d'où vient le trou de la sécu et le déficit budgétaire. C'est la faute aux moustiques.
On rigole, mais en fait pas du tout. La diplomatie privée rémunérée est tout sauf la démocratie et la République française. C'est mettre la France au services des intérêts privés, pendant que les Français, pour la grande majorité d'entre eux, ont des salaires de misère et payent tous par la TVA des impôts dont une partie de retrouve dans les poches de Tapie et une autre dans celles d'intermédiaires privés qui négocient avec des tortionnaires au nom de la France.
Pas besoin de construire des prisons. On mettra les coupables dans des cellules pour 4, mais à 8.
- La première année de Sarkozy
- La biographie de Sarkozy apocryphe
- La Biographie de Lefebvre
- L’affaire Tapie
- Les petites affaires de l’Immaculé Eric
- l’affaire Karachi
- l'affaire Takieddine (patrimoine de 40 m€ non imposé, Karachigate, SAWARI II, MIKSA (350 millions d'euros), contrats avec la Libye et commissions occultes, tractations obscures avec la Syrie, la protection qu'il a ou a, eu selon Mediapart, de la DGSE
- l’affaire GDF
- l’affaire Tapie, enrichie d'évasion fiscale du magot vers la Belgique
- l’affaire Clearstream
- l’affaire Bettencourt
- les affaires Wildenstein
- l'affaire César
- l'affaire Pleyel
- l’affaire de Compiègne
- l’affaire Peugeot
- l'affaire Abdallah Senoussi, bras droit de Kadhafi, patron des services spéciaux libyens et beau-frère de Kadhafi, condamné à une peine de perpétuité en France dans l'affaire de l'attentat contre le DC10 d'UTA et visé depuis lors par un mandat d'arrêt international., que Guéant et Sarkozy ont tenté de protéger
- les affaires Djourhi, Takkiedine
- les micros partis de Copé, Wauquiez, Woerth, Sarkozy etc.
- l'affaire du Fetia Api
- les discours de Dakar, Riyad, Latran et du Puy en Velay, la lettre de Guy Môquet, le parrainage d'un enfant de la Shoa, sur la mort de Ben Laden
- l'invitation des dictateurs pour le 14 juillet, celle de Kadhafi avec les ors, le tapis rouge, les petits plats dans les grands, celle d'El Assad en décembre 2010, le copinage avec Dos Santos, les silences sur le Tibet, le Darfour, le prix Nobel de la paix, la présence l'ouverture des JO de Pékin et le fils Louis dans les bras de Poutine
- les fils Pierre et Jean invités dans les voyages officiels à l'étranger (Mexique, Maroc) alors qu'ils ne représentent aucun intérêt pour le bien de la nation.
- la gestion catastrophique de la crise Géorgienne (le Russes y sont encore et ont implanté des bases de missiles), celle de la crise financière, celle de l'Europe, celle des révolutions tunisienne et égyptienne, le fiasco libyen, l'inaction en Syrie
- l’affaire de la Jatte, du Fouquet's payé par Desmarais, du Paloma payé par Bolloré, de la villa mexicaine, de Wolfeboro payé par les dirigeants de Prada et Tiffany, des repas au Bristol 2 fois par semaine, du voyage en Egypte …
- l’affaire Pérol
- l’affaire de l’Epad (et du scooter)
- Gandrange
- les vaccins du virus H1N1
- les accords entre l'UMP et le Parti Communiste Chinois, l'UMP et la mairie de Paris pour payer les frasques de Chirac, l'envoi par l'UMP des bulletins d'adhésion aux restaurateurs dans la période de la baisse de la TVA à 5,5 %
- les affaires Yade, Boutin, Copé, Juppé, Joyandet, Bertrand, Blanc, Estrosi, Lefebvre, Santini, Proglio, Amara, Laporte, Péchenard, Mitterrand, Ouart, Solly, Soubie, Richard, Fillon, Squarcini, Marleix, Charon, Longuet, Bachelot, Mignon, Morano, Giacometti, Besson, Courroye,Tron, Laroque (Baroin), Guéant (contrats avec la Libye), Dupuydauby, Fontaine …
- l'utilisation du contre-espionnage pour des affaires privées
- l'utilisation de l'Elysée pour recevoir les caciques de l'UMP et les satellites jusqu'à plusieurs fois par semaine, l'utilisation des moyens de l'Etat pour la propagande et pour préparer et faire la campagne du candidat Sarkozy, la proposition de Sarkozy à Lauvergeon d'une prime de 2 ans de salaires comme si Aréva lui appartenait et qu'il sortait l'argent de sa poche
- les légions d'honneur (Servier, Widenstein, Desmarais, Frère, Maistre, Peugeot etc.)
- l'Air Sarko One (250 millions d'euros dont 50 % de dépassement selon René Dosière) et ses deux fours à plus de 131 000 € (TTC et avec l'étude), le cocktail de New York à 400 000 euros, le dîner pour l'UPM à 1 million d'euros, les 4 X 4 Nissan de Megève
- la proposition de loi sur la déchéance de la nationalité française et son extension, et le débat sur la nationalité, le fichier EDVIGE, Wauquiez et son cancer de la société, le RSA
- l’affaire de la rémunération illégale de septembre au 31 décembre 2007 (rémunération comme ministre de l'intérieur alors que Nicolas Sarkozy est président), l'augmentation stratosphérique, le divorce, le mariage, l'inscription hors délai sur les listes électorales, la déclaration des impôts en retard, le tout illégal ou non pénalisé
- la circulaire Hortefeux, ses amitiés avec Takieddine, ses déclarations d'Auvergnat, celles de Guéant dont celles répétées sur l'échec scolaire des enfants d'immigrés, l'autre récidiviste, celles de Guaino (béatification, prison, etc.)
- la nomination à la têtes des chaînes audio et vidéo publiques par le pouvoir
- la réforme constitutionnelle
- les ministres aussi maires ou élus, le mélange des genres, la non séparation de l'exécutif et du législatif avec le retour sans élection des députés virés du pouvoir
- l'irresponsabilité pénale du Président de la république
- la position d'Hortefeux dans la condamnation des 7 policiers, et ses deux condamnations à lui
- l’affaire des sondages
- les classements du parquet
- le site France.fr (des millions d'euros pour rien)
- les évictions des préfets pour crimes de lèse-pelouse ou de sifflets
- la paralysie des villes et les moyens de quasi guerre (2 000 CRS pour 600 habitants par exemple) au coût pharaonique pour les déplacements du président
- l’affaire de l’espionnage des journalistes par le contrespionnage
- l’affaire de la validation des comptes de campagne de Balladur et de Chirac
- la scientologie
- l'affaire Servier dont Nicolas Sarkozy a été l'avocat. Coût 1,2 milliards à la Sécurité Sociale en plus des morts.
- l'affaire Bongo
- la proposition de MAM d'aide à Ben Ali et son pouvoir pendant la révolte tunisienne, les lacrymos et son voyage entre Noël et le jour de l'an et ses quatre mensonges fondamentaux, les petites affaires des parents, et Ollier (ses amitiés libyennes en plus), l'utilisation de la Libye et du Japon par Nicolas Sarkozy pour raison électorale
- les vacances de Fillon payées par Moubarak dont la clique a détourné plus de 45 milliards de $ et dont 3 ministres ont été arrêtés pour corruption et détournement de fonds publics, et sa justification, celles Sarkozy au Maroc. Et la Ferrari prêtée en 2009 en pleine crise à Fillon, ses voyages à 27 000 € pour retourner en Sarthe alors que le train met 1h20
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