Alors que les critiques fusent de toutes parts, des blogueurs de la toile démocrate en parlent. Ils s’efforcent de comprendre ce qui se passe. Pourquoi ce désamour du MoDem claironné dans les médias ? Certains analysent mais d’autres y vont de leur coup de gueule. La plume est libre. Nous reproduisons ici quelques opinions de blogueurs démocrates.
Dimanche sur Canal Plus, Corinne Lepage eut droit à la question très prévisible sur son départ possible du MoDem. Les journalistes sont décidément très prévisibles et leurs questions sont presque toujours des reprises de buzz ayant déjà couru dans tous les médias. Leur préférence va au buzz, aux querelles entre personnalités, aux petits "scandales". Le fond, ils s’en moquent un peu.
Sur son blog, Antoine Vielliard, Président du Mouvement Démocrate 74 Haute Savoie, lui, pose la question inverse : pourquoi tant d’écolos rejoignent-ils le MoDem ? Car, oui, les médias l’oublient : Corinne Lepage a d’abord rejoint le MoDem avant que l’on parle de son possible départ. Antoine Vielliard s’efforce d’analyser les raisons des ralliements de :
- Christian Curdy, brillant candidat des Verts aux cantonales à Annemasse en 2001 et 2008 devenu candidat sur les listes du Mouvement démocrate de Haute-Savoie.
- Bernadette Robert Wyss, conseillère régionale verte sortante est sur la liste du MODEM dans l’Ain.
- Yann Wehrling, ancien porte parole des Verts, qui conduit la liste du Mouvement Démocrate en Alsace.
- Jean-Luc Bennahmias, ancien secrétaire national des Verts élu député européen MODEM.
Il pleut comme à Gravelotte s’exclame le blog de la rédaction de "lesdemocrates.fr". Il paraît que l’expression date de 1870 quand les armées françaises recevaient sur la tête des pluies de feu prussiennes quelque part entre Metz et Verdun.
Aujourd’hui, disent ces blogueurs, c’est sur la tête de François Bayrou- assez voyante il est vrai pour faire une bonne cible -, que pleuvent les obus médiatiques et sondagiers. C’est à celui qui écrira le commentaire le plus violent et le plus définitif. Une sorte de nouveau sport national en somme. Peu d’éditorialistes, disent-ils, osent braver la pensée dominante. Et c’est en effet un bien curieux phénomène que cette pluie de Gravelotte qui s’acharne sur un seul homme jugé coupable d’on ne sait quel crime, celui de ne pas avoir choisi un camp contre l’autre peut-être, de n’être pas entré en guerre ? C’est que le patron des démocrates n’aurait pas saisi le prétexte d’un manifeste de Brunswick pour jeter ses troupes dans une guerre meurtrière. Pas de pluie sur Gravelotte en vue pour des adversaires que l’on se fait fort de respecter. La méthode du MoDem n’est pas la petite phrase assassine, ni le coup bas, la stigmatisation ou l’injure. Mais au contraire le dialogue, la réflexion, l’accord utile. Décidément un curieux homme ce Bayrou !
"Trop, c’est trop ! Je ne voulais pas intervenir pour ne pas alimenter la polémique, mais cela devient insupportable. Plusieurs cadres militants du MoDem en dissidence ou éconduits des listes ont récemment démissionné à grand bruit, avec lettres ouvertes sur place publique relayées sur la Toile. La presse, avide de querelles alimentant ses colonnes, ainsi que les partis politiques ravis de voir déstabilisé de l’intérieur un concurrent potentiel, se sont empressés de relayer ces polémiques, rendant inaudible tout autre discours, notamment de fond sur le projet du MoDem pour les élections régionales.
Un mauvais sondage, quelques défections ou quelques ralliements de cadres à une liste concurrente, d’une extrême banalité en période de bouclage de liste, auxquels s’ajoute une critique d’une personnalité représentative comme Corinne Lepage, suffisent à la presse pour conclure à la débâcle électorale et adopter un ton catastrophiste, attestant que l’optimisme orange est passé au blues (…)
"J’en ai marre du discours actuel autour de François Bayrou et du Modem. De tous les bords, ça flingue, ça raille, ça dénigre…
Que nos ennemis politiques le fassent avec des arguments de mauvaise foi, passe encore, c’est le jeu, hélas, du combat politique. Qu’au sein de nos rangs, de nombreuses personnes expriment une critique parfois facile en poussant des cris d’effroi, ça m’agace, plus que ça, ça me met en colère.
Il y a les “mauvais” joueurs qui quittent le navire Je comprends la déception de certains de ne pas être “à la place” qu’ils souhaitaient, je suis le premier, non à m’en plaindre mais à le regretter. Mais nos convictions ne peuvent s’arrêter à un rang sur une liste. Un peu de ténacité, un peu de courage et un peu de fidélité, que diable !
Il y a les peureux Les sondages sont mauvais ! Qui a dit que les bonnes idées étaient toujours majoritaires ? Elles le deviennent à force de travail, à force de pédagogie. La meilleure des terres a été labourée plus d’une saison.
Il y a les donneurs de leçons Ceux qui trouvent que le modem n’est pas organisé, que François Bayrou est autocrate… bla bla bla. Qu’avez-vous fait pour proposer des solutions ? François Bayrou écoute, il suffit juste de lui présenter des idées pertinentes et efficaces et François Bayrou ne décide pas tout dans ce parti, j’en suis, d’ailleurs, la preuve vivante.
Il y a les impatients Qui a dit que construire un nouveau parti à vocation majoritaire se ferait en 2 ans, trois mouvements (élections) ? (...)
Mêmes constats chez ces deux blogueurs de déceptions et d’impatiences transformées en petites lâchetés et coups bas dont la presse en mal de sensation s’empare avec délectation osant moins s’en prendre aux mastodontes PS et UMP où les scandales, bagarres, défections, sont autrement plus meurtriers. Mais après tout, si ce n’était que le signe que le MoDem a atteint la maturité d’un grand parti ? Il est trop tôt pour le dire mais ce qui est sûr, c’est que les gros partis n’avaient pas donné cher de la survie de ce mouvement qu’ils pensaient éphémère, les choses étant appelées selon eux à rentrer dans le rang, dans leurs rangs, pour poursuivre l’ancestral affrontement bipolaire qui, s’il est stérile en idées et nuisible à l’intérêt général, est au moins un redoutable moyen de reconduire les sortants dans leurs postes d’élus, à perpétuer le système.
Le MoDem, l’empêcheur de tourner en rond, agace jusqu’aux médias parce qu’il existe encore et qu’il poursuit son chemin, intransigeant et déterminé à poursuivre son projet, à continuer d’exister.