Que vive la rumeur sur internet : #carlabiolay
Guy Birenbaum , et Jean-Michel Aphatie , deux notables des médias venant respectivement du web et des médias classiques, s’en prennent aujourd’hui aux internautes sur le mode « vous ne nous méritez pas ». c’est en tout cas ce que l’on peut penser en lisant leurs deux tribunes sur leurs blogs.
Ces deux billets se font écho l’un l’autre, opposé qu’ils sont sur la forme mais convergeant sur le fond - Tout deux dictés par la rumeur qui fait se gondoler de rire le Twitter Francophone depuis deux à trois jours. A savoir, (Attention Ceci est une Alerte Rumeur !) Carla Sarkozy aurait une relation avec Benjamin Biolay. Du lourd donc ! pensez , une supposée histoire de fesse tracée par #carlabiolay sur l’outil de microblogage serait la marque d’incivilité ultime sur le net.
L’avènement de l’utilisation des réseaux sociaux par la classe politique
Jean-Michel Apathie, fidèle à lui-même, déterministe et définitif accuse : « un irresponsable a mis un tweet sur son Twitteur » tandis que Guy Birenbaum pérore plus sobrement « quelques pyromanes peu inspirés utilisent toutes les ressources du net (..) pour propager la rumeur ».
Ces deux là en sont peut-être à divaguer sur le débat suranné du « journaliste-blogueur-citoyen » nécessitant, cela va sans dire, quelques responsabilités de la part de ces derniers, ainsi qu’une bonne déontologie…. Allez ouste messieurs ! la communication politique, en France, vient d’investir massivement le Web au travers des réseaux sociaux lors de ces régionales, et cela devant vos yeux. Un train est passé !
Ces derniers ne sont pas venus sur Twitter ou sur facebook pour se faire plaisir à ce que je sache, puisque la majorité d’entre-eux n’ont quasi aucuns échanges avec leurs « followers ». Pas de trace de pionniers non plus chez la grande majorité d’entre eux mais seulement un intérêt bien compris. Les blogs, Twitter, Facebook sont donc désormais des médias comme les autres en France, et ceux-ci véhiculent tout autant de désinformation que les médias traditionnels. La classe politique a utilisé ces outils à des fins électorales, sans aucuns contre-pouvoirs ni aucune limites dans la propagande. Quoi de neuf sous le soleil ? les outils changent…les méthodes s’adaptent !
L’utilisation massive du web 2.0, lors de ces régionales, a été dévoyé par la classe politique elle-même, puisque chaque Twitt a été envoyé de façon unilatérale façon Top-Down ou Pop-corn, sans échange ni contradiction possible. Les réseaux sociaux politiques sont désormais en place sur le web. Et le premier constat que l’on peut tirer de cette invasion est qu’elle ressemble à une colonisation d’un milieu hostile façon far-west.
A média, média et demi
De la même façon, la classe politique s’est acoquinée avec les médias voilà une quinzaine d’années au sujet de la vie privée. Un fil s’est rompu, et il n’en sera plus jamais autrement, même si l’on peut le regretter. Contrairement à ce que dit Guy, les mœurs sont en avance sur la législation ce coup-ci. Cette rumeur aurait été seulement une rumeur voilà 15 ans, aujourd’hui c’est une information. La question de la vérification d’une telle rumeur ne se pose pas...puisque c’est une rumeur ! celle-ci a d’ailleurs été relayée à l’étranger par la presse comme ce qu’elle doit être.
Et alors, où est donc le problème ?
Y aurait-il une spécificité Française pour ne pas publier une telle rumeur ? à l’évidence oui et le JDD vient d’en faire les frais, puisqu’il vient de dé-publier cette information.
L’information des médias Français auraient donc la particularité d’être dans un état « vérifiée » ou « non vérifiée » comme peut le laisser pompeusement Le post. Permettez moi d’en rire messieurs. Excusez moi ! mais avec de telles balivernes, on ne pourrait commenter et raconter des réalités seulement 50 ans après les faits....une fois le travail des historiens accomplis. Et il ne me semble pas que l’actualité soit publiée à ce rythme là de nos jours.
Le moindre papier, le plus banal soit-il, est porteur d’une dialectique culturelle lourde de sens dans un contexte-matrice l’ayant rendu possible. Autrement dit, c’est l’omerta à tous les étages pour des avantages mutuels bien compris par ceux qui sont les courroies de transmissions de ces informations. Quelques contre pouvoirs isolés, ici et là facilitent d’ailleurs la pérennité de cette machine d’asservissement contrôlé.
Twitter n’est pas « le peuple » comme le prétend Dedalus , Twitter c’est davantage un peuple de cadre sup’ potentiels qu’autre chose, ceci dit celui-ci existe également et s’amuse en ce moment. Cela aussi c’est aussi l’évolution……le peuple Français…est devenu un peuple quantitativement plus cultivé que celui d’il y a 20 ans. Ceci dit, cela ne lui garantit plus un travail bien rémunéré comme par le passé.
Le web et l’information
Le web a la potentialité de contre-carrer efficacement les doctrine d’institutions politiques ou économiques nationales ou multi-nationale. Sa « réputation » n’est pas incarnée et n’a donc pas être défendue, puisque tout comme la mondialisation, le web est trans-national. Sa force est intrinsèque à sa façon de fonctionner, un peu comme le capitalisme d’ailleurs. Les blogueurs ne sont que les éphémères connecteurs d’idées colportées ici et là qui s’agrègent, se complètent et s’enrichissent. Les tentatives de reprise en main sont veines, puisque c’est le lieux de l’échange de tout un chacun. Sa malléabilité est exceptionnelle comme nous le montre, encore une fois, les contournements de l’Hadopi Français par les internautes avant même son lancement.
Alors quoi ! c’est bien parce que le web est protéiforme et en évolution permanente qu’il nous permet de considérer tous les points de vues. Les erreurs les plus grossières côtoient les théories la plus savantes. L’insulte la plus crasse sur un forum quelconque peut être suivie d’un débat d’experts de très haut vol, et la rumeur s’y répand comme le feu dans la paille...dans l’attente d’une rumeur contradictoire. La véracité, ou plutôt la vérité n’est qu’une quête et certaines informations ont davantage de poids que d’autres.
Une rumeur d’adultère au sein du couple Politique-Marketing présidentiel : quoi de neuf depuis les romains au juste ? Traitons donc cette information-rumeur comme il se doit : rigolons-en un bon coup, nous connaîtrons peut-être un jour le fin mot de l’histoire si l’on se souvient encore de cette brève d’ici à quelques années.
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