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Accueil du site > Tribune Libre > Quel secret se cache derrière l’accord PS / EELV ?

Quel secret se cache derrière l’accord PS / EELV ?

Où l'on découvre des réalités sonnantes et trébuchantes...

C’était de bonne guerre, mais force est de reconnaître que l’UMP s’en donne à coeur joie ces derniers jours : depuis le chaos apparent qui a suivi l’accord PS / Verts sur le nucléaire, les cadres du parti de Sarkozy dénoncent un Trafalgar médiatique et politique. Benoit Apparu a assez bien synthétisé les attaques UMP : : « 60 circonscriptions législatives contre la fermeture de 24 réacteurs ! Ça fait 2,5 députés par réacteur !  ».


Que s’est-il passé au juste ? On ne peut comprendre le mystérieux accord PS / EELV qu’à la lueur du financement des partis politiques.
Pour résumer, le PS réservera un minimum de 10 % des circonscriptions législatives aux Verts. Ils pourraient donc avoir une trentaine de députés en cas de victoire de la gauche. Les Verts s’engagent en échange à soutenir le futur gouvernement socialiste, sans forcément y participer.
Pour donner une idée, voici les frais de campagne officiels tels que rapporté par le Sénat concernant les quatre principaux candidats à la dernière élection présidentielle de 2007 : Nicolas Sarkozy 21 175 141 € Ségolène Royal 20 815 003 € François Bayrou 9 745 197 € Jean-Marie Le Pen 9 360 632 €. Ces frais sont du reste remboursés indépendament du financement réservé aux partis. Mais les dépenses occasionnées par les autres consultations nationales ou locales atteignent aussi des montants considérables : Élections cantonales : 23,87 millions d'euros. Élections régionales : 32,30 millions d'euros. Élections européennes : 25,51 millions d'euros remboursés par l'Etat aux différents partis (Chiffres 2004)


En France, comme d’ailleurs dans toutes les démocraties comparables, les partis politiques doivent faire face à des dépenses énormes, notamment la location de locaux et de permanences, les frais de matériel, de secrétariat et d'affranchissement, les frais de promotion et de communication, la rémunération de permanents, sans parler de la confection des tracts ou la maintenance des sites Internet. Hormis les cisconstances exceptionnelles liées aux élections, le financement public des partis politique est donc crucial pour chacun d'entre-eux et il se calcule au moment des législatives.
Pour faire simple, chaque voix obtenue aux législatives rapporte chaque année au Parti X ou Y environ 1,70 € ( et ceci chaque année, jusqu'aux législatives suivantes) ; on comprend mieux, dès lors, l'inflation de candidatures fantaisistes au premier tour des législatives !!! Attention : seuls les partis et groupements politiques ayant atteint 1 % des suffrages exprimés dans au moins 50 circonscriptions, obtiennent la manne publique.
Il est donc IMPERATIF pour les partis politiques d’engranger le maximum de suffrages aux élections législatives, ce qui assure la pitance pour les cinq années suivantes.


En engageant un contrat de soutien à EELV, le PS lui assure ici en réalité une manne publique garantie : la dérivation des voix PS sur au moins 10 % des circonscriptions ( le PS renonce à présenter un candidat, le candidat EELV devient le seul de la gauche non “Mélanchonienne”) constitue pour les verts une assurance tout risque de suffrages importants, et de députés.
Voici donc pourquoi, six mois avant même la Présidentielle, les petites affaires entres copains ont précédés les discussions de fond – l’avis du candidat “Babar” étant visiblement supplétif.


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9 réactions à cet article    


  • iris 25 novembre 2011 09:46

    A ton encore les moyens de payer de telles sommes ??
    je comprends pourquoi ces candidats !! sarko bayrou morin ils veulent garderleur train de vie !!
    grace à nos sous !!


    • Daniel Roux Daniel Roux 25 novembre 2011 10:40

      Encore un article éclairant le système avec une lumière polarisée.

      L’auteur admet que les partis politiques doivent se financer pour exister et influencer le débat. L’UMP et le PS en vivent très bien, merci pour eux mais ce n’est pas le sujet de l’article. Comme dans la vraie vie, les riches s’exemptent de l’examen de légitimité qu’ils pratiques en continu sur les plus pauvres.

      Non, l’auteur préfère évoquer le cas aigu d’un petit parti, pris au hasard, les Verts, qui doit organiser sa survie financière pour continuer à faire valoir les idées des citoyens qu’il représente, tout comme le PC, le Parti de Gauche et le F.N. d’ailleurs.

      Reste que la loi est la même pour tout le monde, c’est à dire qu’étant elle favorise les forts contre les faibles et que ces derniers doivent donc composer avec les premiers.

      Reste aussi que contrairement aux accords Sarkozy-Borloo, Sarkozy-Villepin, Sarkozy-Juppé, qui restent secrets parce que probablement inavouables, ceux passés entre les Verts et le PS, sont publiés et donc publics. Chacun peut donc en toute connaissance de cause critiquer, débattre et voter.

      C’est cela la démocratie et non pas les pratiques occultes et les nominations clientélistes de Sarkozy et de ses complices.


      • Fergus Fergus 25 novembre 2011 17:24

        Bonjour, Daniel.

        Entièrement d’accord. J’avais d’ailleurs déjà fait allusion à cette nécessité financière pour EELV d’être présent le plus largement possible aux législatives.

        Rien là de choquant dans la mesure où les partis doivent disposer de fonds pour faire campagne. Or il devient vital pour EELV, si ce parti veut continuer à grandir et à défendre ses idées, d’entrer à l’Assemblée nationale et d’y disposer d’un groupe parlementaire.

        Jeter l’anathème à EELV pour cet accord passé avec le PS, c’est ne rien comprendre au fonctionnement de la vie politique française.


      • Daniel Roux Daniel Roux 25 novembre 2011 18:45

        Bonjour Fergus.

        Eva Joly fait peur aux corrompus et ils sont nombreux, en politique et aux affaires. Alors, ils font tout pour la mettre hors jeu.

        Heureusement pour la candidate verte, elle est soutenue par tous ceux qui, au-delà des verts et peut-être malgré eux, souhaitent une vraie opération « main propre » en France aboutissant à de vraies condamnations à la prison pour les vraies crapules qui profitent du pouvoir et des privilèges extraordinaires qu’ils s’attribuent.

        Perso, je doute que Hollande est le courage politique nécessaire mais sait-on jamais, il pourrait me surprendre. Je ne demande que ça.


      • Deneb Deneb 25 novembre 2011 10:42

        une analyse qui sent bon un marché de campagne, ses maquignons et leurs troupeaux de bovins. Es-ce bien d’humains dont il s’agit dans votre article ?


        • Fergus Fergus 25 novembre 2011 17:31

          Bonjour, De la hauteur.

          Comparez donc avec un minimum d’objectivité la politique de Jospin avec celle de la droite avant lui et après lui, et vous verrez de très grosses différences. Cela ne veut pas dire que tout est parfait avec le PS, loin de là, et parfois on aurait envie de gifler ses dirigeants, mais continuer à asséner des « bonnets blancs blancs bonnets » est irresponsable car cela ne peut profiter qu’à Sarkozy, au risque d’enfoncer encore plus les classes populaires dans les difficultés, voire le dénuement !


        • tomatoketchup 25 novembre 2011 18:26

          gregoire =ump, c’est tout


          • raymond 25 novembre 2011 19:16

            Evidence ketchup, et l’article fait le meme score que son gourou


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