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Accueil du site > Tribune Libre > Quel statut pour les réfugiés de l’environnement ?

Quel statut pour les réfugiés de l’environnement ?

Les réfugiés écologiques, environnementaux et climatiques, dits aussi écoréfugiés, ne sont déjà plus une catégorie naissante puisque 20 millions de personnes selon l´ONU, et 163 millions selon l´organisation humanitaire britannique Christian Aid, ont déjà du se déplacer ou être déplacées pour des raisons environnementales.

L´effectif ne fera que croitre : ce sont au moins un milliard de personnes qui devraient migrer de par le monde pour des raisons environnementales d´ici 2050. Il s´agit de groupes d´agriculteurs, d´éleveurs ou de pêcheurs, voire des chasseurs-cueilleurs contraints à se déplacer définitivement à cause de la dégradation d´un environnement devenu hostile à la survie et impropre à fournir des ressources fondamentales. Ils sont victimes de la désertification, de l´érosion, de la baisse des nappes phréatiques, de la salinisation, de la déforestation et plus généralement du réchauffement climatique. D´ici la fin de ce siècle, certaines populations des littoraux et des basses vallées seront aussi victime de la montée des océans et des eaux.

 Ces orphelins des terres occises seront évidemment de plus en plus nombreux et des gesticulations à relent d´identité nationale telles que celles du sarkozysme nauséeux seront bientôt vaines et pathétiques face aux arrivées surnuméraires.

 Ces anciens cultivateurs vivriers et leurs familles, devenus réfugiés climatiques, sont tous originaires du tiers monde et ne portent aucune responsabilité dans ce qui leur arrive. Les dérèglements qu´ils subissent ont pour origine les émissions des pays du premier monde, ainsi que la gestion erronée et l´inconduite de l´agronomie néocoloniale quand il ne s´agit pas simplement d´expropriations forcées. Il faut aussi prendre en compte les incommensurables appropriations de ressources naturelles et minières commises par les colonisateurs depuis cinq siècles, lesquelles ont fragilisé et appauvri les pays du Sud.

 L´engagement d´une enveloppe annuelle de 100 milliards de dollars promise à Copenhague par les Nord-Américains en guise de fonds vert pour l´aide à la réduction d'émissions des pays en développement avant 2020 ne correspond qu´à un effet d´annonce puisqu´« il s'agira de fonds publics comme privés, avec des financements innovants, dont les mécanismes doivent être élaborés afin d'atteindre l'objectif de 100 milliards de dollars annuels », avait déclaré Mme Clinton. Même chose pour le contentieux climatique européen proposé à court terme et dont les pays du Sud ne sont pas prêts de voir venir les 30 milliards. L'essentiel des sommes faramineuses proclamées par les patrons du Monde au profit des pays défavorisés correspond à un argent qui physiquement n'existe jamais. Dans les cas rarissimes où quelques sommes sont versées, elles ne sont jamais redistribuées aux populations locales et restent dans les poches des gouvernants des dits pays, hyper corrompus pour la plupart. Et d'habiles transferts de technologies toujours favorables à des malversations souterraines soldent les comptes. Dans ce contexte, il appert pour le moins qu´on n´ose plus parler de l´inique dette extérieure de ces pays insolvables par faute de développement.

 Sans statut au royaume des sans-papiers

 Le terme de réfugié renvoie à une catégorie très particulière de migrants que le droit international a définis par la Convention de Genève de 1951. Ne sont concernés que les personnes victimes de violation des droits de l´homme (notion d´ailleurs assez vague et subjective), de violences politiques et d´exclusions ethniques ou religieuses, toutes catégories liées à l´appartenance d´une nationalité.

 Comme dans les années 1950 nous pensions pouvoir faire reverdir les déserts, les atteintes au bioclimat et à l´intégrité des sols et des écosystèmes ne pouvaient figurer. Maintenant que nous savons que nous allons désertifier la Terre entière, il convient donc de revoir ces notions juridiques, de les actualiser en les arrimant aux nouvelles et sombres réalités afin que ces centaines de milliers de gens puissent être accueillis chez ceux qui leur ont dérobé leur climat, leurs pluies, leurs rivières, leur végétation, leurs terres arables.

 La définition du statut de migrant écologique est facile à établir et à certifier. Elle devra permettre de trouver asile dans un pays nanti de la communauté internationale où les citoyens n´ont plus qu´à se pousser pour faire de la place, et si possible en faisant moins de petits, puisque nous sommes tous dans une merde noire.

 On imagine comment le monde occidental va redoubler de mauvaise foi pour limiter le champ d´application d´une telle extension d´hospitalité. « Vos anciens colons, voire génocidaires, ne peuvent accueillir toute la misère du Monde », proclamera un « socialiste » d´après-demain.

 En Belgique, en 2006, Philippe Mahoux a déposé au Sénat une Proposition de résolution visant à la reconnaissance dans les conventions internationales du statut de réfugié environnemental.

 Ce qui est pris n´est plus à prendre. La France refoule aux frontières mais Areva, Total & Co ne se gênent pas pour prospecter et extirper en terres malheureuses.

 

Candidats à l´exil climatique :

 


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12 réactions à cet article    


  • joletaxi 8 septembre 2011 09:48

    «  Maintenant que nous savons que nous allons désertifier la Terre entière,  »


    aux nouvelles et sombres réalités afin que ces centaines de milliers de gens puissent être accueillis chez ceux qui leur ont dérobé leur climat, leurs pluies, leurs rivières, leur végétation, leurs terres arables.

    Philippe Mahoux a déposé au Sénat une Proposition de résolution visant à la reconnaissance dans les conventions internationales du statut de réfugié environnemental.

    Mais comment une clique de « cintrés » pareils a pu s’immiscer dans le débat public ?.
    Si vous avez un tant soit peu de lucidité et de curiosité, vous ne pourrez pas nier que le débat sur l’éventuel réchauffement climatique est loin d’être clos, et d’une certaine façon il ne fait que commencer.
    Que sauf à faire preuve de dissonance cognitive,notre histoire est émaillée de catastrophes climatiques bien plus sévères que ce que nous connaissons.
    Pouvez-vous me citer un exemple de réfugié climatique qui serait du à nos émissions de CO2 ?
    Je vous signale que le désert subsaharien reverdit, cela se voit sur les photos satellites.
    Je vous signale que pour autant que l’on puisse faire confiance aux mesures d’évolution du niveau des océans, celui-ci ,après une période de stagnation, est en baisse.
    Que l’activité globale cyclonique est à son plus bas niveau depuis des décennies.
    Qu’il n’y a pas de tendance à une augmentation ou à une diminution de la pluviosité.
    que....

    mais tout cela vous le savez, votre unique but est de détruire la société d’abondance que nous connaissons, quitte à faire flèche de tout bois.

    • Ronald Thatcher rienafoutiste 8 septembre 2011 10:02

      faudrait que ces futurs réfugiés climatique fassent un procès au soleil et à ses sautes d’humeur, premier responsable des déréglements du climat, de l’inversement des pôles magnétiques, etc... peut-être que les avocats de dsk voudront bien s’occuper de cette affaire...

      encore un article avec le discours mainstream écolobobo, culpabiliser le consommateur glouton irresponsable et pollueur de planète que l’oligarchie americanosioniste voudrait que nous soyons !!!


      • BHL=MST 8 septembre 2011 10:18

        Vous avez un grand jardin ? 


        • Iren-Nao 8 septembre 2011 12:41

          Michel Tarrier

          Vous avez un CV interessant.

          Comme scientifique vous devriez savoir que comme toujours les ecorefugies (ca existe depuis toujours) tenteront de migrer vers des lieux moins defavorables, mais helas deja occupes et que comme toujours cela signifira la disparition d’un des deux groupe.
          Donc le temps des grandes invasions est revenu une fois de plus.
          On en a vu d’autres et la sale bete humaine est toujours la.
          Vous ne croyez tout de meme pas qu’un changement de status y changerait quoi que ce soit.
          Soyez neanmoins satisfait, beaucoup reviendront a l’etat de peuple bien primaire.
          Le denataliste aura raison.

          Bonjour chez vous

          Iren Nao


          • Roosevelt_vs_Keynes 8 septembre 2011 12:51

            « Réfugiés climatiques » ?!
            Personne n’a entendu parler de NAWAPA par ici ??


            • Catherine Segurane Catherine Segurane 8 septembre 2011 13:09

              Ah ! Non !

              Déjà qu’on doit accueillir tout un tas de pseudo-réfigiés politiques, voilà qu’on veut nous mettre en place une pompe aspirante supplémentaire avec cette nouvelle invention : les réfugiés environnementaux.


              • Marc Viot Marc Viot 8 septembre 2011 15:43

                Ne vous inquiétez pas si on vous a pompé un neurone, c justement pour éviter de mettre le type de pompe aspirante que vous décrivez


              • foufouille foufouille 8 septembre 2011 14:48

                " Ces anciens cultivateurs vivriers et leurs familles, devenus réfugiés climatiques, sont tous originaires du tiers monde et ne portent aucune responsabilité dans ce qui leur arrive."

                et un trou peau de chevre qui bouffent tout car comme ca on a rien a faire ?


                • foufouille foufouille 8 septembre 2011 14:49

                  comment onfait, pour avoir des vetements blancs et propre sans eau ?


                  • Marc Viot Marc Viot 8 septembre 2011 15:45

                    On recycle l’eau non potable qu’on a pour éviter d’extraire de l’eau de son cycle naturel ...


                  • Michel Tarrier Michel Tarrier 8 septembre 2011 21:03

                    ’’Créer un statut aux migrants environnementaux n’est pas une solution suffisante au problème’’
                    http://www.actu-environnement.com/ae/news/francois-gemenne-iddri-migrations-environnementales-staut-somalie-adaptation-climatique-13427.php4#xtor=EPR-1


                    • robin 8 septembre 2011 21:38

                      Quel statut pour les réfugiés de l’environnement ?

                      Prochain client a essayer les « installations spéciales » des camps de la FEMA par exemple ?

                       

                      Non je déconne.....quoique avec les dingues au pouvoir

                       

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