Quel tissu économique voulons nous ?
Les statistiques se suivent et se ressemblent. Chaque mois, le secteur auto-entrepreneurial se développe. Chaque mois, des entreprises licencient, se délocalisent, font faillite. Ce mois ci, la particularité vient de la nature des faillites. Toutes entreprises qui pouvaient délocaliser semblent l’avoir fait. Alors, celles qui se plantent sont des entreprises de proximité. Immobilier, restauration, hôtellerie.
Que sera notre tissu économique demain ?
Au 31 juillet 2010, les statistiques de l’Acoss (Agence centrale des organismes de Sécurité sociale) dénombraient 524 000 comptes auto-entrepreneurs actifs. Depuis 2009, le nombre moyen d’immatriculations par trimestre est de l’ordre de 80 000. Près de 160 400 auto-entrepreneurs ont déclaré avoir généré un chiffre d’affaires au 2e trimestre 2010. Le chiffre d’affaires déclaré à ce jour par les auto-entrepreneurs est de 969 millions d’euros pour l’année 2009 et de 1,1 milliard d’euros en 2010 dont près de 587 millions d’euros pour le seul 2e trimestre 2010.
De leur côté, les défaillances d’entreprises jugées au cours du mois de mars 2010 sont en hausse de 3,3 % par rapport au mois de février 2010. Le nombre de défaillances jugées au cours du premier trimestre 2010 est toutefois en baisse de 4,1 % par rapport au premier trimestre 2009. Pour le premier trimestre 2010, les hausses sont particulièrement significatives dans les secteurs de l’hôtellerie-restauration et des activités immobilières.
Certes, nous ne pouvons que nous féliciter de la réussite du dispositif auto-entrepreneur, même si celui-ci, nous le savons bien, est pervers à bien des titres. Il entérine la double activité, ne tirant pas de cette manière les salaires vers le haut. Il entérine le travail au noir. Il est extrêmement limitatif quant aux niveaux de revenus concernés. Mais, enfin, il permet aux "courageux" de travailler tout leur saoul et de percevoir ainsi en toute légalité les revenus de leur activité.
Voir conjointement, ce dispositif en pleine expansion et le nombre des défaillances d’entreprises augmenter m’amène à me poser cette question : Quel tissu économique aurons nous demain ?
Nous avons d’un côté des individuels qui s’activent de plus en plus, cumulant deux ou trois activités pour maintenir le niveau (à défaut de la qualité) de vie qu’ils avaient auparavant avec leur seul salaire, et des entreprises qui ne peuvent plus payer les charges et les taxes auxquelles elles sont soumises dans notre pays, où les prélèvements obligatoires sont les plus lourds au monde. Les entreprises qui le peuvent délocalisent. Il s’agit de celles qui produisent et emploient. Les autres, celles dites " de proximité", ferment. Ferment ou se transforment.
La main-d’oeuvre est trop onéreuse, les lois sociales trop contraignantes ? Alors on biaise. Bon nombre d’entreprises de commercialisation emploient des commerciaux sont contrat indépendants. Auto-entrepreneurs dans un premier temps, on verra ensuite. Bon nombre d’entreprises du bâtiment ou de l’artisanat embauchent des auto-entrepreneurs payés à l’acte. Combien de particuliers se lancent dans une activité de table d’hôtes ou de chambres d’hôtes, échappant ainsi à la draconienne réglementation de l’hôtellerie et de la restauration. Les sociétés de bâtiments "tous corps d’état" font place à des coordinateurs plus ou moins fiables qui eux mêmes font appel à des auto-entrepreneurs.
Nous sommes en train de créer une économie de survivance. Une économie de petite activité, tel un pays en voie de développement, ou, plus exactement en ce qui nous concerne, en voie de sous-développement.
Trop de régulation aura tué la régulation.
La petite jungle nous tend les bras, avec ses gagne petit qui bricoleront plus ou moins officiellement, sa fonction publique sur représentée (20% des salariés français sont fonctionnaires, le record mondial), son luppen prolétariat qui vivra au crochet de l’Etat, ses cerveaux (ou simplement ses instruits) partis travailler à l’étranger, ses détenteurs de patrimoine partis vivre à l’étranger (déjà le cas pour la majorité d’entre eux). Une perspective qui se rapproche chaque jour un petit peu plus, tellement les décisions stupides prise par nos dirigeants nous y conduisent à grands pas. Nous connaissons tous des pays qui survivent de cette manière. Certains s’en sont sortis (l’Italie, la Russie), d’autres ont plongé (la majorité des pays africains et du magreb).
Quelle voie choisirons nous ? Quel personnel politique est il aujourd’hui en mesure de prendre en main le destin de la France et de réaliser la révolution nécessaire ?
- Suppression totale des charges sur les salaires
- Augmentation substantielle de la TVA (de 1 à 2 points)
- Suppression totale de toutes les allocations
- Mise en place du revenu universel
- Suppression du statut de fonctionnaire
- Arrêt des privatisations d’entreprises nationales. La Poste, la SNCF, l’énergie nucléaire, l’électricité, l’armement, doivent rester domaine national, gérés en tant que sociétés embauchant du personnel sous statut général.
Voici quelques pistes à mettre en place urgemment.
8 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON