Quel va être le coût de la réforme des retraites complémentaires ?
Qu'en est-il aujourd'hui ?
Le 13 mars dernier a vu se dessiner un protocole d'accord. Ce dernier résulte des multiples négociations entre patronats et syndicats et a été mis au point afin d'éviter la faillite des régimes des retraites complémentaires du secteur privé.
Actuellement la règle de revalorisation annuelle des pensions de l'Agirc (pour les cadres) et de l'Arrco (pour les salariés du secteur privé), est la suivante : l'augmentation du salaire annuel moyen est diminuée de 1,5 point, car elle ne peut être inférieure à celle des prix hors tabac. Ces pensions sont donc indexées sur l'inflation.
Si le protocole d'accord n'aboutit pas ce sera donc encore une nouvelle fois cette règle qui s'appliquera au 1er avril 2013 et qui creusera donc encore un peu plus les déficits des régimes complémentaires.
Cet accord va-t-il aboutir ?
Pour le moment nous sommes sûrs que le MEDEF le signera et également des organisations représentatives de salariés comme le FO et la CFTC. Au contraire la CGT ne le signera pas, et la CFDT est en position stratégique car elle a annoncé que sa décision sera officielle le 21 mars. Nous pouvons nous attendre à ce qu'elle signe cet accord, car sinon une autre prise de décision cautionnerait une aggravation des déficits ce qui nuirait fortement à l'image « responsable » que ce syndicat affiche depuis longtemps.
Si la signature de l'accord a lieu, ce dernier sera en vigueur à partir du 1er avril 2013.
Le projet de réforme en lui-même
Dans ce projet toutes les parties sont concernées par l'effort, autant les employeurs, que les salariées et même les retraités.
Pour les entreprises
Augmentation des cotisations de près d' 1,5 milliard d'euros d'ici à 2017 avec 60%, soit 900 millions, à la charge des employeurs, et 40%, soit 600 millions, à la charge des salariés. Afin de rallier une majorité d'organisations syndicales au projet, cette augmentation de 0.1% des cotisations est soutenue par le patronat.
Pour les retraités
Ils doivent fournir le plus gros effort notamment avec la limitation de la revalorisation de leurs retraites complémentaires durant 3 ans. Cette mesure va davantage toucher les cadres, et notamment les cadres supérieurs car leurs retraites complémentaires constituent l’essentiel de leurs pensions de retraite.
- Pour 2013 les pensions n'augmenteraient que de 0,5% pour l'Agirc (cadres) et de 0,8% pour l'Arrco (ensemble des salariés du privé), soit nettement moins que le taux de l'inflation
- Pour 2014 et 2015 l'augmentation des pensions serait de 1 point de moins que l'inflation
A noter
Le projet stipule qu'il ne peut y avoir de baisse des pensions en valeur absolue, ceci pour le cas où l'inflation serait inférieure à 1%.
L'effort de participation des différentes parties se traduira par une économie qui est évaluée à 2,14 milliards d'euros.
Conclusion
Le coût total de cette réforme s’élèverait donc au total à 3,7 milliards d'euros dont la majeure partie est supportée par les retraités qui verront leur pouvoir d'achat réduire. Cette somme va permettre une amélioration de financière de ces régimes mais seulement à moyen terme, au mieux pour 2017.
En effet l'adoption de ces mesures ne permettrait qu'un assainissement partiel des caisses des deux régimes de retraites complémentaires du secteur privé. Il est donc impératif de mettre en place à la fois des réformes de structure et du régime général des retraites.
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