Quelle parade à la macronisation de la France ?
Macron, un Président contre la France
Comme cela était clair dans sa campagne, mais que les gens n'ont pas compris, l'objectif principal de Macron est de livrer la France aux grands financiers internationaux, et de la faire entrer dans le cercle des pays ultralibéraux du Turbocapitalisme1.
Pour cela, il lui faut détruire tout ce qui a été construit par les avancées de 1936, le CNR2, les avancées sociales de 1968, celles qui ont suivi 1981 et les lois Aubry. C'est-à-dire un retour vers une insécurité sociale, sanitaire, et laborale qui prévalait au début du vingtième siècle.
Tout est attaqué, tout ce qui constituait le fondement du pays, est soit directement détruit, comme le code du travail, la retraite ou la Sécurité Sociale, soit attaqué comme les services publics privatisés, qui n'auront plus comme fonction de répondre aux besoin du public, mais d'optimiser les profits.
Pour la SNCF, le partage des responsabilités entre RFF et la SNCF est déjà un facteur de chaos et de désorganisation, mais la privatisation complète mènera à la fermeture des petites lignes, des petites gares, et de la desserte des villes sans intérêt financier. Les correspondances ne seront bien entendu plus assurées, et le passager dépité pourra toujours s'adresser à une hot line dédiée client qui lui fera une réponse communicationnelle sans effet réel pour lui3.
Le travail de sape déjà entamé par Sarkozy et Hollande a par Macron trouvé son exécuteur final. Il s'attaque frontalement au monde du travail, qui est son véritable ennemi. L'effacement du code du travail, y compris la destruction des CHSCT qui étaient les garants de la sécurité au travail, le flicage des chômeurs, l'abandon des paysans, la taxation des retraités avec une CSG inique qui finance l'arrêt de l'ISF, la mise à mort des hôpitaux et du système de santé, qui était un des meilleurs au niveau mondial et rejoindra bientôt le chaos à l'anglaise (après Thatcher), la transformation de la justice en justice expéditive pour les plus démunis, la désorganisation systématique des institutions, par le retrait de tout moyen financier, au niveau local, tout est désorganisé, déstructuré, détruit.
Les grands services publics, comme la DDE, les PTT, les CHU, les grandes institutions qui faisaient la fierté de la France, comme le CNRS le CNET, le CNES ont soit disparu, soit se retrouvent sans vrais moyens, poussés à une logique libérale qui oublie la recherche fondamentale au profit de la course à l'applicabilité et la rentabilité immédiate.
On le voit, il ne reste déjà que des lambeaux qui vont bientôt tomber en ruine sous Macron. Nous nous trouverons dans un autre pays, dans une autre nation, plus proche du Brésil ou de la Grande Bretagne post-thatchérienne que de ce que fut la France.
Macron, c'est la France en marche arrière.
Les raisons de la destruction
Macron n'est ni venu tout seul, ni par hasard.
L'ultralibéralisme sous sa forme turbo a depuis une décennie, suite d'une part au 11/09 et à la crise de 2008, une stratégie claire de destruction de l'ensemble de ses obstacles.
Au niveau des pays du tiers monde, il s'agit de détruire tous les obstacles à la création d'un marché sans limite (rien ne doit échapper au marché), et de limiter les États à une portion congrue, faisant place au pouvoir des multinationales de la finance et du turbocapitalisme (comme les Gafas4). Il s'agit par ailleurs de détruire les populations considérées comme inutiles car n'entrant pas dans la sphère du marché ni comme consommateur ni comme producteur. Pour le système cette population génère un coût qu'il faut réduire, donc détruire.
Tous les pays qui s'apposent à cette politique systémique sont donc soit voués à être détruits, comme la Libye, soit être attaqués, économiquement comme le Venezuela, soit directement comme la Syrie.
La France, qui a eu une politique sociale et sociétale de relativement haut niveau, quoique toujours remise en cause, mais à laquelle tient fondamentalement sa population, est un obstacle majeur à la main-mise totalitaire d'un monde mondialisé anglo-saxon. Elle constitue un frein majeur à ce diktat des financiers pour l'anéantissement des peuples. Il fallait donc la transformer pour la faire entre dans la sphère de l'hyper-sytème libéral.
Macron est le vecteur de cette transformation
Les moyens d'une parade
Les cheminots l'ont bien compris, la lutte est celle de la France, comme sous l'occupation, la résistance des cheminots (la bataille du rail) à été un point essentiel de la résistance contre l'occupant.
On peut dire que Macron représente la force de l'occupant, qui n'est plus nazi, mais est turbocapitaliste, ou ultralibéral. Son ennemi, ce sont les "gens qui ne sont rien", c'est-à-dire l'ensemble de la population.
Il n'a que faire des travailleurs, des retraités, des chômeurs, des malades, des handicapés, des enseignants, des soignants, des paysans, des fonctionnaires, de toute la population (pour lui la populace) qui font fonctionner la nation dont il est censé être le Président.
Il ne s'occupe que des intérêts de la sphère financiaro-communicante, d'une petite oligarchie d'hyper-riches dont il est le souteneur. Le seul moyen de la faire plier est de toucher les intérêts de ses amis.
Les grèves classiques sont efficaces dans un monde classique, c'est-à-dire de la fabrication matérielle d'objets concrets nécessitant une main d'oeuvre importante. Ce n'est plus le cas aujourd'hui.
Dans un monde connecté où une entreprise peut délocaliser sa production en une semaine, une grève dans cette entreprise risque de n'avoir comme seule conséquence la précipitation de la délocalisation du peu qu'il reste en France. Si pour les cheminots, ou l'EDF, qui sont des réseaux à base locale, c'est efficace, pour nombre d'entreprise, ce serait fatal pour les travailleurs eux-mêmes. Nous ne sommes plus en 1968 !
Mais d'autres moyens d'action sont à notre disposition. qui ont dans d'autre contextes bien fonctionné.
La boycott des bus et des échoppes aux USA a été une des éléments de la progressive disparition de la ségrégation De même pour l'Afrique du Sud lorsque ses produits ont été boycottés dans le monde.
Une grève de la consommation, avec en parallèle une organisation direct des produits entre paysans et travailleurs, ou entre artisans et usagers via Internet par exemple (à condition que le média soit gratuit), pourrait avoir des conséquences plus efficaces. Par ailleurs, le refus de certaines plate-formes d'information, ou l'extinction des téléviseurs et de la radio, peuvent aussi avoir des conséquences importantes.
D'autres types de protestation, comme le 15M à Madrid (le mouvement des indignés) ou Nuit Debout, sont aussi à envisager, avec comme but de converger pour stopper cette destruction systémique d'une nation autrefois prête à exprimer sa révolte.
J'invite notamment les organisations syndicales, si frileuses devant des mouvement sociaux qu'elles ne contrôlent pas, de laisser exprimer le flux revendicationnel dans son sens imaginatif. Ou sinon d'envisager leur propre mort comme représentatives des travailleurs via la destruction organisée par le système.
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- Voir "L'Immatériel du Chaos"
- CNR : conseile National de la Résistance. Voir ici
- Avec une annonce du genre "Nous sommes très heureux de la confiance que vous nous accordez, et vous souhaitons une bonne journée" Et puis c'est tout !
- GAFA : Google, Amazon, Facebook, Apple. Voir ici
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