Quelques astuces pour faire face à la crise
Pas la financière, bien sûr.
Je ne suis pas économiste et me satisfais de gérer (plutôt bien, ma fois) mon modeste budget.

Non, je parle d’astuces destinées à l’élément masculin si vite, si facilement déstabilisé par les humeurs de leurs compagnes.
Un peu, aussi, pour rendre service à ces dernières que je n’ai pas habituées à tant de solidarité.
Je parle d’astuces pour faire face à un genre de crises tout aussi redoutables que la crise financière pour ceux qui s’y trouvent confrontés, les crises de jalousie, de rage, de nerfs.
Rappelez-vous, Messieurs, et le souvenir n’est peut-être pas si lointain pour certains, combien vous étiez fiers d’avoir su conquérir cette femme. L’unique, la perle rare, celle qui hantait vos jours et vos nuits, dont la silhouette de rêve vous faisait fantasmer. Une « bombe » avez-vous pensé. Parce que, ne vous en déplaise, Messieurs, même quand vos sentiments vous inclinent à la poésie, une trivialité toute masculine a une fâcheuse tendance à accaparer votre cerveau.
Erreur, Messieurs ! Ce n’est pas avec une « bombe » que vous vous êtes unis pour le meilleur et parfois pour le pire (ce dernier point valant pour les deux partenaires) mais avec une grenade dégoupillée. Et même les plus niais (un terme gentil pour remplacer le mot ‘abrutis’) savent comme peut être dangereuse une grenade dégoupillée et comme il convient de la manipuler avec d’extrêmes précautions.
Sachez-le, Messieurs, tôt ou tard, vous serez confrontés à ces questions pièges :
Question n° 1 -
- « Qu’est ce qui te plaît le plus chez moi ? »
Vous, balourds, allez répondre une bluette idiote du genre :
- À la romantique : « Tes yeux si bleus et ton teint de pêche, ma tendre. »
- À la coquette : « Ton élégance innée, ma chérie. Personne ne porte la toilette avec autant de classe que toi. »
- À la bas-bleue : « Ton intelligence et ta finesse de déduction, ma très aimée. »
Et aucun de vous ne comprendra pourquoi sa dulcinée lui fait la gueule.
Alors que si vous répondez :
-
« Que veux tu que je te dise, mon amour. Tu es absolument sublime et aucune femme ne t’égale. »
vous serez récompensés du sourire approbateur de celle dont on reconnaît les mérites et la beauté.
Question n° 2 -
-
« Je parie que tu ne te rappelles même plus la couleur de la robe que je portais le jour de notre première rencontre. »
Vous auriez bien envie, alors, de répondre que vous vous fichiez bien d’une robe que vous n’aviez que l’envie d’ôter pour goûter au corps de la belle. Vous n’êtes cependant pas suffisamment nigauds pour vous y risquer. Vous pestez d’avoir à répondre à une question aussi futile pour éviter une scène. Vous êtes quand même assez finauds pour deviner que vous êtes dans le pétrin parce que vous êtes bien incapables de vous rappeler la couleur de cette robe.
Allons un peu d’imagination que diable !
Tout d’abord, il vous faut afficher un air extasié. Ensuite ne pas craindre l’outrance. Enfin user sans modération de trémolos émus en répondant :
-
« Mon amour. Je suis désolé de n’avoir pas porté attention à une robe qui devait, j’en suis sûr t’aller merveilleusement. Mais quand je t’ai vue, ça a été comme une illumination. Tu étais si belle ! Je n’ai vu que tes yeux si lumineux, ton sourire si éclatant, ta silhouette de rêve ! J’ai cru voir un ange. J’étais ébloui. Et c’est le souvenir que je garderai toujours de notre première rencontre, ma chérie. »
Et c’est à ce moment précis où vous aurez obtenu la récompense d’un regard extasié qu’il vous faudra faire preuve de perfidie en demandant d’un ton innocent :
-
« Et toi, qu’est ce qui t’a plu chez moi ? Parce que je n’en reviens toujours pas que tu m’aies choisi. »
Voilà, croyez-moi, un discours qui vous garantira la paix pour quelques temps.
Les pièges ne résident pas seulement dans les questions mais aussi dans votre attitude parfois infantile et irréfléchie, Messieurs.
Ainsi, cet espèce d’automatisme primaire de primates en rut qui vous fait vous retourner ou, pour le moins vous dévisser le cou, quand vous croisez une de ces nanas sveltes et sexy.
Cessez donc vos faux-fuyants lamentables qui ne trompent certainement pas une compagne aux sens d’autant plus affutés qu’elle est alors habitée par des instincts meurtriers.
Au lieu de piteux
-
« Qu’est ce que tu vas chercher ! J’ai seulement cru m’entendre appelé. Je t’assure que je ne regardais pas cette pouffiasse. »
-
« La fille ? Quelle fille ? Oh, celle-là, je ne l’avais même pas vue ! Je me suis retourné parce que je croyais avoir marché sur une crotte de chien. »
qui exaspéreront encore plus votre compagne laquelle ne vous pardonnera pas de vouloir la prendre pour une idiote,
je vous recommande de ne surtout pas nier et, bien au contraire, de lancer négligemment avec le sourire franc et sincère du parfait faux-jeton à qui rien ne peut être reproché :
-
« Oui, bien sûr que je l’ai maté cette nana. Je ne pouvais pas m’empêcher de me dire que c’était le genre à bouffer de la salade assaisonnée au citron à chaque repas. Bravo l’ambiance ! En même temps ça me rappelait un dicton de ma grand’mère qui aimait à dire : Qui à table n’a pas d’appétit n’en a pas plus au lit. »
(Oui, bon, d’accord, je viens de l’inventer celui-là. Raison de plus pour vous l’approprier)
Enfin, Messieurs, si vous voulez vous garantir paix et harmonie dans votre ménage, abstenez-vous, je vous prie, d’user de ce genre de déclarations des plus exaspérantes :
• À table, et alors que votre compagne présente un plat de viande à vos invités : « Du rôti de veau, quelle bonne idée ! Ha ! le rôti de veau de maman ! Chaque fois que j’y pense, je m’en lèche les babines. »
• Avant de partir travailler, en ôtant de son cintre, pour l’enfiler, le pantalon repassé par votre compagne parmi toute une montagne de linge : « C’est marrant, ça, que tu n’arrives jamais à obtenir un pli parfait. Maman y arrivait parfaitement, elle. »
• En rentrant le soir pour retrouver une maison propre grâce à une compagne qui, après son retour du bureau, a consacré une bonne partie de sa soirée à faire le ménage en plus d’avoir préparé le repas et aidé les enfants à faire leurs devoirs : « Si tu savais la journée que j’ai passée ! Je suis crevé ! On passe quand à table ? »
Avec, pour les couples et ceux qui aimeraient bien adhérer au club, mes meilleurs vœux de paix et de sérénité en 2012
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