• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Quelques précisions sur le « deal »

Quelques précisions sur le « deal »

JPEG

Je peux maintenant affirmer avec certitude qu’avant le sommet du G7, c’est quelque chose, et qu’après le sommet, c’est quelque chose en ce qui concerne la crise iranienne. L’évolution rapide de ce sommet ne m’a pas surpris, ni moi, ni de nombreux spécialistes des affaires du Golfe.

Le scénario de l’accord est sur la table et l’option est inévitable pour toutes les parties. Ce qui se passe, comme je l’ai dit dans des articles précédents, c’est qu’il se traîne les pieds à la satisfaction de chaque partie.

Après l’échange de menaces et le rejet déclaré par l’Iran du dialogue avec l’administration Trump, les parties iranienne et américaine, avec l’aide du président français Macron, semblent s’être repliées. Le président américain est prêt à rencontrer le président Hassan Rouhani dans «  les bonnes circonstances.  »

La réponse iranienne a été très positive. Pour sa part, M. Rouhani s’est dit prêt à rencontrer n’importe qui s’il estimait que cela profiterait à l’Iran. «  Si je suis sûr qu’assister à une session ou avoir une réunion avec quelqu’un aidera à développer mon pays et à résoudre les problèmes des gens, je n’hésiterai pas à le faire.

Ses paroles sont claires et n’ont besoin d’aucune analyse ou explication. Nous nous souvenons du sommet du président Trump avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, au cours duquel les deux parties sont passées du commerce des barbes à la louange et à l’accueil d’une réunion bilatérale.

Pour un scénario similaire avec l’Iran, il reste à Téhéran à approuver la rencontre avec le président américain et à fixer l’heure et le lieu.

La réponse peut prendre un peu ou beaucoup de temps. Cela dépend du fait que les substituts du gouvernement du Guide suprême obtiennent le feu vert du sommet de la pyramide du pouvoir qui a le dernier mot dans les affaires supérieures du pays.

La différence entre la situation nord-coréenne et la situation iranienne est qu’à Pyongyang, il y a un homme qui menace, calme et parle. Il y a aussi un homme en Iran qui est responsable. Mais il n’apparaît pas toujours au premier plan, mais préfère diriger le jeu dans les coulisses.

Il distribue les rôles très soigneusement afin d’extraire le maximum de gains stratégiques de l’autre côté. Ainsi, il a la possibilité de manœuvrer, de contourner et de saper toute entente ou tout accord conclu avec le président iranien ou son ministre des Affaires étrangères.

Ce qui est important maintenant, c’est que nous avons de nouveaux développements dans la crise iranienne. Après les réunions du G7 et la visite surprise de M. Zarif à la réunion, le président Trump a maintenant ce qu’il appelle de « bons sentiments » au sujet d’un éventuel nouvel accord nucléaire avec l’Iran.

Plus important que ces  « sentiments » ,  « l’Iran n’est plus le même pays qu’il y a deux ans et demi lorsque je suis entré en fonction », a déclaré M. Trump lors d’une conférence de presse conjointe du G7 et du dirigeant français Emmanuel Macron.

Cela signifie certainement que l’on est parvenu à une certaine  »compréhension«  des grandes lignes de l’accord. La déclaration de Trump signifie qu’il a accompli sa mission, soumis le régime des mollahs et atteint l’objectif des sanctions économiques. Il est maintenant tout à fait prêt à signer un accord, maintenant qu’il a les arguments pour convaincre le peuple américain de l’accord prévu.

Il est également entendu qu’il y a eu accord sur le fond de l’accord. Ce qui va se passer ensuite, c’est un accord sur les détails après avoir obtenu l’avis final de l’Iran.

Bien entendu, l’approbation du ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif n’implique pas l’approbation du Guide suprême. La balle est maintenant dans le camp iranien. Khamenei n’a pas encore lancé les préparatifs de l’accord.

Alors, un scénario d’entente entre l’Occident et l’Iran dans l’accord de 2015 se répète-t-il sans que les États du Golfe aient un rôle à jouer ? Il est probable que la voix des pays du CCG a encore besoin d’une forte impulsion pour se faire entendre dans les grandes capitales occidentales.

 


Moyenne des avis sur cet article :  1.17/5   (23 votes)




Réagissez à l'article

12 réactions à cet article    


  • Ilan Tavor aka Massada 3 septembre 2019 13:33

    l’Iran exclut l’idée de « discussions bilatérales » avec Washington.
    Le président iranien Hassan Rohani a exclu ce mardi l’idée de « discussions bilatérales » avec les Etats-Unis, affirmant que son pays y était opposé « par principe », selon le site officiel du gouvernement iranien.
     

    https://www.lexpress.fr/actualite/monde/nucleaire-l-iran-exclut-l-idee-de-discussions-bilaterales-avec-washington_2096245.html?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&Echobox=1567503030&fbclid=IwAR3R3IfuHVg8234IIiqJJJ_x3LZPEbE3n5TTqDffozn2QuPjewpKjPeVxeg#xtor=CS3-5076


    • Samy Levrai samy Levrai 3 septembre 2019 13:55

      La position officielle de l’Iran est : pas de discussion avant la levée complète des sanctions illégales décrétées par les USA.

      Il n’y a aucune raison qu’ils acceptent de s’humilier... en s’assayant sur leur « ligne rouge »

      C’est Trump qui a besoin d’un accord pour ses élections, pas l’Iran et ce sont les USA qui ont commencé.

      On sent les USA très à l’aise, un peu comme Israel avec le Hezbollah...


      • Ilan Tavor aka Massada 3 septembre 2019 13:58

        L’idée que Washington s’assoit à la même table que les Iraniens au moment où l’Iran menace la sécurité de son plus proche allié au Moyen-Orient serait déraisonnable.

         

        La réalité est qu’aucun dialogue constructif sur le nucléaire iranien ne peut s’engager entre Washington et Téhéran tant que l’Iran reste fidèle à sa très ancienne stratégie de destruction totale de l’État juif.


        • Ilan Tavor aka Massada 3 septembre 2019 15:43

          L’Iran est une nation qui aspire au pouvoir et à la capacité d’imposer la peur.


          L’Amérique et ses alliés doivent combattre la capacité de l’Iran à y parvenir.

          Parce que lorsque le régime n’est pas maîtrisé, leurs intentions perverses sont plus proches de se réaliser pleinement et l’Amérique cède du terrain.


          Des alliés comme Bahreïn font tout ce qui est en leur pouvoir pour contrer les menaces iraniennes dans le Golfe en organisant une conférence mondiale sur la sécurité maritime cet automne, mais si nous attendons jusque-là pour agir, il sera peut-être trop tard. De même, le président Trump devrait collaborer avec le Royaume-Uni, qui a récemment rejoint la coalition, pour recruter de nouveaux membres européens. L’Iran ne devrait pas être en mesure d’utiliser le Plan d’action global commun (JCPOA) pour briser l’unité transatlantique.

          Nous sommes encouragés par les récents rapports selon lesquels le gouvernement Trump accélère les projets d’une coalition militaire pour la sauvegarde des eaux de l’Iran et du Yémen.


          • sls0 sls0 3 septembre 2019 18:22

            Je profite de cet article pour un sondage.

            Qui fait encore attention à ce qu’écrit Trump dans ses tweets ?

            Personnellement pour moi c’est une grande gueule insignifiante placée dans un poste important.


            • Zolko Zolko 4 septembre 2019 12:46

              @sls0 :

              Qui fait encore attention à ce qu’écrit Trump dans ses tweets ?

               

              tiens, bonne idée, moi aussi je lance un sondage : qui lit encore les articles de cet auteur ?

              (moi je ne viens ici que pour l’amusement de lire les commentaires)


            • Eric F Eric F 3 septembre 2019 23:38

              Trump veut manifestement améliorer les relations avec l’Iran, mais il reçoit des pressions de l’axe israélo-golfique hostile à toute détente avec l’Iran que souhaite le reste de la planète. De fait, il a eu tort de céder aux pressions de cet axe en dénonçant l’accord de Vienne, et il lui est difficile désormais de ramer à contre courant.


              • Ilan Tavor aka Massada 4 septembre 2019 07:43
                L’Iran s’oppose à une enquête des Nations Unies sur son stockage d’équipements nucléaires et de matières radioactives à Téhéran », rapporte le Wall Street Journal, citant des sources diplomatiques.
                 
                « L’Iran a refusé de fournir des réponses aux questions importantes soulevées par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) des Nations unies au sujet d’allégations selon lesquelles l’Iran aurait établi à Téhéran un site maintenant démantelé pour stocker l’équipement et le matériel utilisés lors de travaux antérieurs sur les armes nucléaires », déclarent les diplomates , selon le journal.

                Il est évident qu’aucun deal n’est possible avec le régimes des Mollah

                • Eric F Eric F 4 septembre 2019 20:59

                  @Ilan Tavor aka Massada
                  dès lors que l’accord de contrôle du nucléaire iranien a été stupidement jeté aux orties par l’actuel président étasunien sous la pression de lobbies, et que les sanctions ruinent de nouveau le pays, l’Iran va évidemment rechigner aux contrôles.


                • Ilan Tavor aka Massada 4 septembre 2019 08:04
                  Indispensable avant d’envisager l’idée de la possibilité d’un deal hypothétique.
                   
                  Selon le journaliste Amit Segal, chroniqueur politique de la chaîne Hadashot 12, un très important accord serait en train d’être préparé entre les Etats-Unis et Israël. Il pourrait être annoncé encore avant les élections, Donald Trump ayant du mal à cacher qu’il souhaite que le prochain Premier ministre soit Binyamin Netanyahou avec lequel il entretient d’excellentes relations personnelles et avec lequel il partage la même vision politique.
                   
                  Selon Amit Segal, il pourrait s’agit d’un accord de défense mutuelle en vertu duquel l’un des pays viendrait automatiquement à l’aide de l’autre s’il était menacé. Il s’agit évidemment d’un scénario à sens unique mais il aurait une signification importante pour Israël qui vit sous la menace iranienne et procurerait un nouveau succès au Premier ministre avant les élections dans lesquelles il joue le tout pour le tout.


                  • Samy Levrai samy Levrai 4 septembre 2019 12:27

                    @Ilan Tavor aka Massada
                    https://ejmagnier.com/2019/09/03/le-hezbollah-sapprete-a-abattre-un-drone-sapant-ainsi-la-strategie-de-dissuasion-disrael/

                    extrait :« Le président des USA Donald Trump ne peut pas faire grand-chose pour sauver son ami très proche et conseiller qu’est le premier ministre israélien. Les USA ne peuvent se lancer dans la guerre électorale à la place de Netanyahu ni empêcher Israël d’être ébranlé par les coups du Hezbollah. Netanyahu s’est promené au bord du gouffre pour redorer son blason, mais s’est gardé d’aller jusqu’au bout. Israël se souviendra non pas de ses frappes en Syrie et en Irak, mais de la façon dont sa stratégie de dissuasion a été mise à mal et sa réputation a été secouée à cause des actions et des réactions inconsidérées de Netanyahu. »


                  • Eric F Eric F 4 septembre 2019 21:03

                    @Cyrus (TRoll de DRame)
                    « Trump pourrait acheter israel »
                    avec toute l’aide militaire accordée à ce pays depuis des lustres, les USA auraient eu de quoi acheter la moitié de la région.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité