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Accueil du site > Tribune Libre > Quelques réflexions sur les blocages de lycées

Quelques réflexions sur les blocages de lycées

Les enseignements que l’on peut tirer des blocages de lycées complaisamment relayés par les médias.

Depuis plusieurs semaines, les médias relayent complaisamment les blocages de lycées, au point même de paraître parfois, dans certains reportages, donner un mode d’emploi aux lycéens en mal d’idées. On n’avait encore jamais vu à ce jour ce genre d’action (qui s’apparente au piquet de grève) menée essentiellement par des mineurs. Je suis moi-même professeur dans un lycée bloqué, situation que je juge particulièrement grave, et je me suis demandé, en tant que professeur, ce que des élèves peuvent bien apprendre, lorsqu’ils réussissent à interdire aux autres (élèves et enseignants) l’accès à leur lieu de travail.

Nul doute que bon nombre des élèves qui se déclarent favorables au blocage se mettent en vacances. De la sorte, se trouve confirmé le discrédit jeté sur le travail, scolaire en l’occurrence. Si l’on ne va pas en cours, cela ne présente pas beaucoup de risques, le système scolaire s’adaptera, les cours seront plus ou moins rattrapés, les modalités des examens seront revues. De plus, puisqu’il s’agit de mineurs, ils peuvent empêcher les autres de travailler en toute impunité. Et, les professeurs étant des fonctionnaires, ils ne travaillent pas, mais sont quand même payés. Ne pas travailler n’a finalement pas de conséquence bien grave -sauf pour ceux qui veulent travailler. Le premier enseignement qu’on peut tirer de la situation, c’est qu’aller ou ne pas aller à l’école, pour un certain nombre de lycéens ou d’étudiants, ne sert finalement pas à grand-chose.

Le deuxième aspect du blocage, c’est la pratique du vote. Voter semble aller de soi et donner une caution "démocratique" au blocage et au droit de grève, pourtant parfaitement illégitime pour les élèves qui ne sont pas des salariés. Or bloquer l’accès à un établissement scolaire est illégal, tous les élèves ont le droit d’accéder librement à l’école, qui est un service public. Et ce sont les adultes (chefs d’établissement et professeurs) qui doivent garantir ce droit. Bloquer un lycée est un coup de force, le faire cautionner par un vote n’a rien de démocratique, c’est une méthode fasciste, le pourcentage majoritaire d’élèves favorables au blocage n’ayant en soi rien de démocratique, puisque ce sont les élèves minoritaires qui sont dans leur droit . De plus, là encore, on donne à des mineurs, par un vote en dehors de toute structure légale, un pouvoir de décision sur les autres qu’ils n’ont pas à avoir ; on légitime le fait qu’ils puissent ne pas respecter les droits des autres, ici au travail et à l’instruction. Ce qui, bien évidemment, est la porte ouverte à n’importe quelle autre usurpation de pouvoir. On mesure bien, dans cette situation nouvelle, le rapport très problématique des mineurs à la loi et à l’autorité, et la difficulté pour les adultes de faire face à une telle situation.

Le troisième aspect du blocage, c’est sa motivation : le retrait du CPE. Là encore, ce qui est frappant, c’est l’illusion d’un pouvoir donné aux mineurs : le pouvoir de juger et de décider de quelque chose devant quoi ils sonts ignorants, incompétents -ils ne connaissant rien du monde du travail (quel crédit apporter à la contestation de lycéens de quinze ans, parfois même de collégiens ?) ; et aussi le pouvoir de discuter une loi (quoi qu’on en pense par ailleurs) votée par le Parlement. Et, sur ce point aussi, le rapport des mineurs à la loi semble perverti - ce qui est d’autant plus alarmant qu’un certain nombre d’adultes les ont poussés à cette contestation.

Toute expérience est formatrice, l’expérience que sont en train de faire ces lycéens pourrait avoir des conséquences plus graves que ce contre quoi ils protestent. La fin (le retrait du CPE) ne justifie pas les moyens. En bloquant un lycée, on apprend à ne pas respecter la valeur du travail. On apprend à ne pas respecter les autres, leurs droits et leur liberté, et on court donc le risque d’être traité de même par la suite. On grandit avec des illusions de droits et de toute-puissance, et on oublie les devoirs que l’on a envers la communauté. Et finalement, on est plutôt mal préparé pour affronter la dure réalité du monde du travail.


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34 réactions à cet article    


  • G MARTIN (---.---.17.100) 3 avril 2006 11:32

    A quand la politique de la france sera t elle décidée par les enfants des crèches qui bloquerons celle ci. Vous avez parfaitement raison. Ces jeunes n’ont pas le droit de vote, ne paie pas d’impôts et voudraient décider à ma place. A mon avis, CPE ou pas CPE, si vous êtes bon on vous garde. Rapprochons ces manifestations du fait que 80% des jeunes souhaitent être fonctionnaire. Travial garanti à vie où quoi que l’on fasse on ne risque rien. Ou alors il y a beaucoup moins de revendications que l’on pourrait le croire et ceci est un grand carnaval où on s’amuse au lieu d’aller à l’école. Il semble en effet que les lycéens soient mieux représentés en semaine que le week end, surtout le samedi matin.


    • Neuromancer (---.---.59.70) 3 avril 2006 15:16

      Quand on voit les formidables garanties sociales qu’on les fonctionnaires, pas étonnant qu’une majorité de la jeunesse veuille accéder à ce statut. Ce n’est pas avec des CPE, et en créant de la précarité, que les entreprises vont attirer les jeunes talent.


    • Raz le Bol (---.---.178.150) 10 avril 2006 13:43

      Permettez moi de citer à le peintre Ingres :

      Avec le talent, on fait ce qu’on veut. Avec le génie, on fait ce qu’on peut.

      Je suis d’accord avec M. MARTIN de dire que quand on est bon, CPE ou pas, il n’y aucun de problème pour travailler, parce qu’on vous garde, que ce soit dans le privé ou le public (on a des opportunités immenses dans le public quand on a du talent avec les concours, à moins qu’on se contente de l’ ancienneté).

      Que les enfants en apprentissage manifestent leur inquiétude, je le conçois encore, mais que les lycéens qui sont pour la plupart des privilégiés bloquent une démocratie, contre le CPE, c’est tout simplement ahurissant. Ils ne se rendent même pas compte qu’ils vont droit à un suicide intellectuel collectif comme des moutons de Panurge !

      Qui sont leurs bergers déjà ? SVP, Rappelez moi leurs noms !


    • fabopoulos (---.---.201.205) 3 avril 2006 12:02

      « Bloquer un lycée est un coup de force, le faire cautionner par un vote n’a rien de démocratique, c’est une méthode fasciste »

      Tout de suite les grands mots... Par pitié, cessez de galvauder ce genre d’expression ! Vous êtes prof de lettres, vous devriez savoir que le choix des mots est important. Tout usage de la force n’est pas assimilable à du « fascisme », combien même on peut le considérer comme illégitime.

      D’autre part, vous jugez trop rapidement que les élèves en grêve sont des incapables et des incompétents, parce qu’ils ignorent tout du travail. Les membres de leur famille travaillent dans des conditions plus ou moins bonnes, sont parfois au chômage... On pourra accuser la jeunesse actuelle de tous les défauts, mais pas d’être soucieux de leur futur travail. C’est même ce qui anime avant tout leur mobilisation.

      Enfin, si vous voulez que des individus deviennent des citoyens, ce n’est pas en les maintenant en l’état de mineurs. Que les jeunes se soucient de politique est une bonne chose. La « compétence » politique s’apprend aussi et surtout par la pratique. Mais visiblement, vous préférez des citoyens bien sages, travailleurs, qui font ce qu’on attend d’eux, en d’autres termes qui se soumettent sans sourciller. C’est exactement ce vers quoi les dirige un CPE, où ils doivent baisser la tête devant l’employeur par peur d’être licenciés. C’est contre cela qu’ils se révoltent et ils ont raison.


      • ifelhim (---.---.112.214) 3 avril 2006 12:23

        Que les jeunes s’interessent à la politique est louable mais leur attitude (faire « grève » alors qu’ils n’ont pas le statut de salarié) n’est pas une preuve de responsabilité.

        De plus il me semble que les jeunes, à dix-huit ans, sont loins d’être tous matures et responsables, alors ceux qui sont plus jeunes le sont probablement encore moins.

        Enfin, s’ils voient les galères de leurs parents, cela revient à voir au travers d’un prisme, ils manquent totalement de recul et d’experience. Tous ce qu’ils savent ou croient savoir est au travers des « on dit ». Les « on dit » ne sont pas un argument suffisant pour juger du bien fondé d’une décision quelqu’elle soit. Ils peuvent se faire manipuler beaucoup trop facilement par les rumeurs (Vous savez autant que moi comment fonctionne ce mecanisme que l’on appelle communement « téléphone arabe »).

        Je considère, même si cela n’engage que moi, que les lycéens ont tort de faire « grêve ». Ils ne font pas grêve, ils sechent les cours (vous qui accordez de l’importance aux mots)... Leur statut n’est pas juridiquement compatible avec le droit de grêve.


      • (---.---.74.32) 5 avril 2006 11:06

        n’oubliez pas que le blocage d’un lieu de travail est interdit par la loi ! et oui il s’agit d’une démarche anti-démocratique, avez-vous assisté à une de ces fameuses AG ? vote à main levée sous les quolibets des plus virulents, impossibilité d’exprimer une opinion contraire à la majorité des plus bruyants, pression physique quand on persiste


      • Raz le Bol (---.---.178.150) 10 avril 2006 13:59

        Les éléves ne sont ni des incapables, ni des incompétents, mais tout simplement des jeunes qui ont encore plein de choses à apprendre et qui sont à l’école pour apprendre. Quand on est soucieux du travail, on travaille d’abord et on fait des gesticulations après quand le boulot est fini !

        Ils peuvent très bien manifester le Samedi et Dimanche ! Je suis sur qu’on les regarderait avec plus d’intérêts.

        Que l’on veuille ou non proclamer par la loi qu’un adolescent de 16, 17, 18 ans, un adulte ou un citoyen ne changera pas la réalité physiologique, mentale et psychologique de cet adolescent. Un parent n’envoie pas ses enfants à l’école pour les maintenir en état de mineur, mais c’est pour qu’ils apprennent à devenir des citoyens adultes responsables et respectueux des droits et des devoirs de citoyens.

        D’autre part, il faut arrêter de diaboliser les employeurs, les entrepreneurs, les artisans.

        Sachez Monsieur que l’on ne rentre pas dans le monde du travail pour se baisser la tête devant un employeur.Il y a la diginité humaine et il y a des lois qui protègent cette dignité humaine à travers les Prud’hommes.

        Sachez aussi qu’un mauvais employeur ne vit pas longtemps car personne ne voudra travailler pour lui !


      • fabopoulos (---.---.201.205) 3 avril 2006 12:38

        Qui, selon vos critères, est compétent ? Qui est bon juge ? Ceux qui ont leur carte d’électeur ? Comment s’informent-ils et quels sont leurs critères de vote ? Au vu d’événements récents, je ne crois pas que les adultes « matures » et responsables aient beaucoup de leçons à donner à cette jeunesse. Est-ce que le fait de travailler et de payer soi-même ses impôts empêche de vivre avec un prisme déformant ? Vous en serez d’accord avec moi : non. Le pari d’une démocratie, quelle qu’elle soit, c’est de supposer que tout le monde est compétent pour juger.

        Bien sûr, il y a des limites, celles qui définissent l’état de mineur. Je veux juste insister sur le fait qu’il faut éviter les amalgames faciles. Il y a beaucoup de lycéens qui en profitent pour améliorer leurs scores à la playstation et il y a bien sûr un âge où on peut dire que c’est un peu tôt pour se politiser. Mais voyez la chance qu’un tel mouvement représente, nous qui nous plaignons tant de la dépolitisation de la société et notamment des jeunes. Les cours prodigués et la chaine parlementaire sont insuffisants à faire des citoyens. Il faut qu’ils « pratiquent » la politique. Rien de tel qu’un mouvement social pour cela, et ce - je le souligne - quel que soit le côté où l’on se place.


        • (---.---.74.32) 5 avril 2006 11:15

          mais oui bien-sûr !! la démocratie fait qu’il y a un temps pour s’exprimer— les élections— qq soit son niveau d’étude, son mode de vie etc.... je ne vois pas en quoi le vote de ces jeunes activistes seraient plus importants que ceux des retraités par exemple, interrogez les jeunes que vous cotoyer et demandez leur pourquoi ils pensent que le CPE est une mauvaise chose et bien vous verrez que l’extrème majorité répèteront ce qu’ils ont entendu ou lu, parce que ça va les PRECARISER et après demandez leur de définir ce qu’est la précarité et bien il vous définiront la pauvreté pas la précarité !! j’ai fait l’expérience et elle est particulièrement probante pour les lycéens je me demande pourquoi ces jeunes qui refusent le CPE n’ont pas conscience qu’il s’agit d’un contrat, i.e. un acte entre 2 personnes, s’ils le refusent, ils ne sont pas obligé d’en signer.


        • éric (---.---.166.26) 3 avril 2006 12:49

          Et le passage en force sans concertation et en utilisant le 49.3, est-ce un bel exemple pour les jeunes ?


          • ifelhim (---.---.117.59) 3 avril 2006 14:03

            Le gouvernement a bien des torts mais le problème, c’est que la gauche est aussi coupable. Elle s’en rend complice, par son comportement, comme lorsqu’elle dépose un nombre incalculable de projets amendements, juste pour empecher un vrai débat. Elle occulte ainsi, hypocritement, sa part de responsablité vis à vis la situation française actuelle. Elle ne fait que du populisme.

            Ce qui m’amène à répondre à fabopoulos. Effetivement, les adultes semblent être très loin de pouvoir se présenter comme des exemples (quelque soit leur couleur politique). Et les politiciens « professionnels » le sont encore moins que les autres... En matière de reformes, ils devraient (ce qui est loin d’être le cas) donner l’exemple.

            Alors, oui, c’est une chance, un espoir que les jeunes s’interessent aux décisons politiques, mais c’est aussi l’age où les études ont le plus d’impact sur leur avenir. Bloquer les lycées ou les universités ne semble pas très pertinent.

            Juste une idée : s’ils veulent manifester, pourquoi ne pas la faire par roulement ? Certains vont en cours, d’autres manifestent, alternativement et ils étudient ensembles pour rattraper. Ce serait un bel exemple de responsabilité ET de solidarité...


          • koz koz 3 avril 2006 18:32

            Quant au 49-3, vous devriez savoir, depuis le temps que c’est relayé sur les blogs, qu’il n’a pas été utilisé pour voter le CPE, qui a fait l’objet de près de 200 h de débats...


          • (---.---.74.32) 5 avril 2006 11:18

            les 35h sont passées avec beaucoup de concertations ! souvenez-vous que le patron du CNPF de l’époque était un « progressiste » qui appliquait déjà les 35h dans sa société et pourtant M Aubry n’a pas hésiter à passer en force le 49-3 est une procédure légale donc légitime et pas une sorte de coups d’état comme vous voulez nous le faire croire


          • simplet simplet 3 avril 2006 14:02

            pourquoi trouve t’on une majorité de jeunes dans ces mouvements de protestation... peut être tout simplement parce qu’ils sont les premiers concernés par cette loi !!! si eux ne descendent pas dans la rue pour manifester contre le CPE, qui le ferait à leur place ?? c’est leur mouvement, qui en s’emplifiant, à drainer tous les syndicats parents profs et autres directeurs de facultés derrière eux.

            J’ai maintenant 28 ans et était aussi dans la rue contre le CIP autre gadget gouvernemental qui permettait aux patrons de payer leur employés à 80% du SMIC à leur début... J’avoue que je n’ai pas participé à toutes les manifestations en manifestants, et que j’ai passé certaines manifs à jouer aux cartes ( çà vaut bien la play.. ) mais j’étais malgré mon jeune âge, bien content d’être payé décemment à ma première embauche...

            Tout celà pour dire que, venant d’une fonctionnaire que l’on ne fouttra jamais à la porte ( ou alors à la suite d’1 collection de boulettes... ) je trouve un peu facile de critiquer ce qui mettent ( maglré tout ) leur année universitaire ou scolaire en jeu pour ne pas être des salariés jettables...


            • Gio (---.---.162.36) 3 avril 2006 14:15

              Qui vous a dit « majorité de jeunes » ?

              La presse, la télé, la radio .... les « intellectuels » (de gauche, bien sûr) ?

              Et puis, ouvrez un peu vos yeux sur le monde et la façon dont celui ci estime notre « modèle à la française » qui fabrique 2 fois plus de chômeurs que presque partout ailleurs.

              Continuons, continuez et non gagnerons le bonnet d’ane de la croissance, des revenus, du bien être. Vive la fonction publique, l’étatisme, la sclérose.


            • koz koz 3 avril 2006 18:36

              « Bloquer un lycée est un coup de force, le faire cautionner par un vote n’a rien de démocratique, c’est une méthode fasciste, le pourcentage majoritaire d’élèves favorables au blocage n’ayant en soi rien de démocratique, puisque ce sont les élèves minoritaires qui sont dans leur droit »

              Aaaaaaah, ça fait du bien de lire ce genre de choses. On finirait par croire qu’il suffit qu’une « majorité » vote le non-respect des droits des autres pour que cela soit légitime.


              • Fabrice (---.---.197.218) 4 avril 2006 11:32

                [On finirait par croire qu’il suffit qu’une « majorité » vote le non-respect des droits des autres pour que cela soit légitime.]

                N’est-ce-pas là le principe même de la démocratie ? La majorité décide, la minorité a le droit de râler mais elle se doit d’obéir à la règle dictée ?

                A moins bien sûr que la démocrtie ne s’applique que lorsque vous êtes d’accord avec les décisions, mais je me demande si ce n’est pas là qu’il faut chercher le fascisme...


              • koz koz 4 avril 2006 14:00

                Ah. Si la majorité décide de mener une action illégale, elle devient légale, à vos yeux ?


              • Fabrice (---.---.197.218) 5 avril 2006 15:18

                En démocratie si la majorité du peuple exprime son approbation à une action, quelle qu’elle soit, il semble en effet logique que la loi soit modifiée afin de rencontrer l’aval du plus grand nombre.

                Les non-fumeurs ont ainsi, au nom de leur santé et c’est tout à fait respectable, exigé d’éloigner les fumeurs de certaines zones dans certains lieux. En tant que majorité exprimée ils ont donc acté une modification de la loi en vigueur, qui, par son absence d’interdiction, donnait droit aux fumeurs de fumer presque partout. Ainsi ils ont demandé qu’une action illégale (à ce moment) soit entreprise contre d’autres et ont obtenu gain de cause, par voie démocratique. Les étudiants et lycéens tentent de faire de même, avec les erreurs de leur jeunesse et malgré le peu de représentativité dont ils jouissent au parlement.


              • Gabriel Bendayan (---.---.67.59) 3 avril 2006 21:20

                Que dire après cet article ? Splendide. Magnifique. J’approuve. Enfin, je vois que je ne suis pas le seul à considérer que le blocus est du fascisme ! Ca fait du bien...


                • Steph (---.---.104.54) 3 avril 2006 22:19

                  Merci pour cette belle analyse de ce qu’implique en droit et en fait le blocage des lycées. Pour ma part, je suis convaincue que tous nos élèves grévistes et « pro-blocage » vont être les premiers à « exiger » qu’on fasse des heures sup pour ratrapper les cours, montrant une fois de plus la reconnaissance qu’ils ont de notre travail smiley


                  • renover maintenant (---.---.41.141) 3 avril 2006 22:40

                    Le problème que pose cet article c’est aussi l’exemplarité des adultes. Quel exemple ont les lycéens du fonctionnement de la démocratie dans l’affaire du CPE pour eux mêmes l’appliquer ? L’exemple qui leur est donné par le gouvernement actuel et Le président est à rebours d’un fonctionnement démocratique « normal ». Les votes sucessifs du 5 mai 2002 et du 29 mai 2005 ont été aussi éloquents sur la pratique de la démocratie dans le pays. Pourquoi devons nous exiger des lycéens qu’ils soient plus démocratiques que les autres ?


                    • Gabriel Bendayan (---.---.67.59) 4 avril 2006 21:43

                      Pas bète comme remarque. C’est à méditer...


                      • flop (---.---.55.106) 4 avril 2006 23:32

                        merci aux étudiants, lycéens d’avoir pris l’initiative d’une manifestation qui, grâce au manque de volonté démocratique de notre gouvernement actuel, a pu dans la temps, permettre d’élargir la réflexion aux quelques questions fondamentales que posent l’attitude de Nos (ir)responsables politiques concernant le respect qu’ils doivent à Nos institutions.

                        merci à tous ces jeunes de témoigner par leur présence active de leur désir de débattre loin de l’image bêbête que nous en donne le plus souvent les adultes qui s’expriment sur une jeunesse « egocentrique », « démotivé », et j’en passe et qui ne s’avère être que le reflet de leur propre incapacité à (ré)agir

                        merci à tous celles et ceux qui inventent les moyens de se faire entendre quand ceux la même qui doivent donner l’exemple se conduisent comme des voyous opportunistes et confondent les responsabilités qui leur ont été confiées avec des passe-droit, l’occasion d’abuser de leur position dans la croyance entretenue que tout cela est en leur pouvoir

                        merci à ceux qui ne savent pas bien de ne pas craindre de s’engager sur la voix publique pour témoigner de ce que tout le monde comprend sans oser le dire trop fort par peur de ne pas trouver les formes

                        merci aux adultes qui dans les facs, collèges, lycées ont compris l’enjeu réel qui se travesti sous l’apparence d’un simple amendement et l’importance symbolique de cette révolte dont le C.P.E. ne constitue que l’étincelle dans le foyer constitué des loies « pour l’égalité des chances », pour la dissémination des O.G.M., DADVSI,et plus anciennement sur le réforme des retraites, de la sécurité sociale, etc.. et par les projets de loi sur l’imigration, et autres propositions issues de cerveaux psychotiques qui sous prétexte rhéthorique d’évolution et de libéralité nous ramène des dizaines d’années en arrière, à une époque qui n’avait pas encore connu la Grande Guerre (la dernière), celle ou la bourgeoisie engageait jusqu’à plus soif les enfants des autres, d’abord, pour sauvegarder ses intérêts

                        merci donc et bon courage pour péréniser la prise de parole dans l’espace public

                        bon courage à vous tous qui nés dans un contexte économique et environnemental qui n’engageait pas les jeunes adultes à procréer devez témoigner d’une d’autant plus grande vitalité pour vous faire entendre et qui relevez ce défit

                        on nous fait entendre que l’avenir sera difficile, certes, mais demain comme hier, il sera celui que nous aurons mérité


                        • Fred (---.---.155.75) 5 avril 2006 09:23

                          De toutes les facons occuper un bien publique est illegal, on peut discuter des raisons du blocage mais le fait est que le gouvernement pourrait ordonner l’evacuation manu-militari des etablissements scolaires.


                          • (---.---.74.32) 5 avril 2006 11:22

                            non devrait !!


                          • GUY METZLER (---.---.212.10) 5 avril 2006 19:25

                            les pratiques détestables des gauchos qui, depuis bientôt QUARANTE ANS, empoisonnent par leur venin idéologique notre pauvre pays, et prétendent implanter sur notre territoire un « modèle » qui n’existe plus qu’à trois endroits sur la planète :
                            - En Biélorussie
                            - A Cuba
                            - En Corée du Nord. D’une génération d’agitateurs à l’autre, même processus d’« agit-prop », même fascisme intellectuel, même déploiement d’énergie dans la mise en place de « soviets » au sein des lycées et universités. Je pourrais ici fournir des noms de celles et ceux, qui, depuis I966 (oui, I966)ont passé le plus clair de leur temps à pousser devant eux maintes cohortes d’idiots utiles,très souvent mineurs, ce qui est le comble, et puis, une fois l’agitation passée et leurs buts atteints, ont tranquillement pantouflé dans une Administration quelconque ou un « bidule socialo-coco » très souvent taillé sur mesure pour eux. Quarante ans ont suffi pour dynamiter l’éducation nationale, le système universitaire dans sa presque totalité, laissant tout de même subsister des ilots de prospérité, épargnés, grace à

                            la sélection à l’entrée. Heureusement, les évènements actuels démontrent que le masque est en train de tomber. Et celà, pour deux raisons : Premièrement ,la grève générale et le grand soir dont révent ces docteurs Diafoirus ne sont plus à l’ordre du jour, la capacité de nuisance des syndicats marxistes étant réduite à NEANT dans le secteur privé. Restent les bastions subventionnés de la fonction publique et assimilée, mais là aussi, il n’y en a plus pour très longtemps. Deuxièmement, l’information circule beaucoup mieux, et elle n’est pas toujours tenue par les lecteurs de prompteurs et autres pisseurs d’encre formés par les écoles de journalisme bien pensantes. Et puis, il y a l’enseignement privé, primaire, secondaire, supérieur, honni villiependé,(vous savez, ces endroits ou les caciques socialistes envoient, en grande majorité, leurs rejetons.....)qui croule sous les demandes d’admission.... Il doit bien y avoir une raison. Alors ? Eh bien, tant pis pour les étudiants et étudiantes qui, en grande majorité, désirent travailler et obtenir leurs peaux d’ânes. Privés du droit d’expression par ceux qui font régner actuellement l’ordre gaucho-facho dans les facs,ils n’auront que la ressource de tendre le dos,en étant bien conscients que ce ne sont pas les « agit-prop » qui iront passer a leur place les examens et concours..... J’ai lu quelque part que l’Université de Poitiers était fermée depuis deux mois. Quelle importance ? L’économie de Poitou-Charente est elle menacée de s’effondrer ? Bien sur que non. C’est le contribuable, une fois de plus, qui paiera la note,et personne n’osera demander àu Président de l’Université, qui n’est rien d’autre à mes yeux qu’une couille molle,des comptes sur sa gestion, puisque tout le monde là dedans est payé par l’Etat..... Alors qui sifflera la fin de la récréation, toute proche ? La majorité silencieuse des lycéens et surtout des étudiants, qui voudraient bosser et passer leurs examens ? Les élections de 2007, qui vraisemblablement vont enregistrer un raz de marée lepeniste ? Où bien les idiots utiles actuels, une fois le rideau retombé et la fête finie, quand ils découvriront, faute de pouvoir passer les examens et concours, qu’ils auront été les VRAIS COCUS ? Patience, patience.... La France n’est plus isolée dans son sanctuaire « socialo-communiste » des années 60-70, elle est dans l’Europe, les frontières sont ouvertes, l’information circule librement. Les grands monopoles ont disparu, ou vont disparaitre. Plus de mineurs de fond, plus de métallos, ces métiers n’ont plus cours. EDF ? La poste ? la SNCF ? Renault, GDF ? quelle plaisanterie, la concurrence est partout. Et elle ne leur fera, et c’est heureux, aucun cadeau. Il en sera de même des imbéciles heureux qui défilent aujourd’hui. Ils s’adapteront, ou bien disparaîtront, noyés dans le monde du travail, une forte minorité d’entre eux réussissant tout de même à intégrer la fonction publique, cette citadelle imprenable,car il faudra bien renouveler le genre. La très grande majorité d’entre eux se fera une raison, et pourra contempler, qui sur les écrans, qui sur les journaux, les bobines satisfaites des Stoeckel, Julliard et autres leaders gauchistes autoproclamés,devenus députés, sénateurs, membres du conseil économique et social, comme l’ont été, en des temps pas si lointains, les Cambadelis, Dray, Isabelle Thomas, Harlem Désir.... Vous savez, tous ces gens qui font semblant d’avoir quelque chose à dire,mais qui seraient bien incapables de gérer la plus petite entreprise qui soit. Leurs fins de moi seront ainsi grassement assurées par tous ces cocus (ues), lesquels, avec l’insouciance de leur jeunesse, défilaient sans trop savoir pourquoi, quelques années auparavant,avant que l’implacable et dure réalité de la vie ne les rappelle a l’ordre. Décidément, l’histoire bégaie......


                            • F (---.---.100.24) 6 avril 2006 11:44

                              Voilà un compte-rendu des blocages écrit par une étudiante parisienne qui demande de faire passer, ce que je fais d’autant plus volontiers que cela correspond bien à ce que j’entends également dire par mes enfants lycéens et leurs camarades :

                              Je sais que pour la plupart vous n’en avez rien à faire et vous ne vous sentez pas concernés mais c’est important pour nous étudiants en fac... Je vous écris pour vous demander votre soutien aux étudiants qui se trouvent pris en otage par les manifestations actuelles mais aussi pour vous exposer la réalité de notre situation bien loin de celle que les médias comme à leur habitude déforme.

                              Je suis étudiante en master de droit des affaires à Paris Nanterre et je suis révoltée face au blocus des universités.

                              Premièrement il faut rétablir la vérité, la majorité des étudiants sont contre ce blocus sauf que nous subissons des menaces et des intimidations alors peu d’entre nous osent prendre la parole. De plus, les médias font preuve d’une véritable manipulation dans leurs reportages et oublient bien souvent de mentionner les moyens totalement anti-démocratiques utilisés par ces manifestants.

                              Tout d’abord, les assemblées générales qui ont été diffusées à la télévision ne sont qu’une mascarade : ainsi lorsque le résultat d’une première AG avait donné le non au blocus majoritaire, dès le lendemain une seconde AG était organisée par une minorité de manifestants pour revoter illégitimement le blocus, ne respectant pas la décision des étudiants. Enfin l’AG réunissant le plus grand nombre d’étudiants jeudi dernier était un véritable scandale : nous étions majoritaires contre le blocus alors ils nous ont d’abord imposé 3 heures de faux débats ( temps de parole inégal et les intervenants autorisés étaient à 90% leurs partisans).

                              Ils ont mené une véritable propagande anti-gouvernementale bien loin du problème du CPE et énoncé des abérrations telles que le CPE facilite le licenciement des femmes enceintes et permet de licencier pour une tenue vestimentaire non conforme en dehors des horaires de travail... Le problème c’est que la plupart des jeunes (non juristes) le prenne pour parole d’évangile !!!

                              D’autre part pendant cette assemblée la sécurité laisse des individus circuler avec des foulards cachant leurs visages et manifestement menaçants. Enfin le vote s’effectue à main levée avec des gens qui pour la plupart ne sont absolument pas étudiants mais des syndicalistes ou autres appelés en renfort : nous étions 2000, seulement 750 ont voté pour le blocus et ils ont quand même déclaré que nous avions perdu !!!

                              Mais le plus grave ce sont les intimidations et la violence de ces gens que les médias ne dénoncent pas : jeudi et vendredi lorsque des étudiants ont voulu entrer dans leur faculté des bagarres ont éclaté à coups de barres de fer, une jeune fille a été poussée dans les escaliers par des représentants de l’Unef et a été sérieusement blessée mais là encore personne ne dit rien ou ne se scandalise : non toute cette violence est légitimée par le droit de grève ?!!!

                              Enfin lorsque les manifestants étaient minoritaires face aux vrais étudiants qui voulaient accéder aux cours, ils ont fait appel à des lycéens de Nanterre arrivant en masse et criant. Ces jeunes n’étaient là que pour nous intimider et n’ont trouvé rien de mieux que de se prendre en photo avec leurs portables devant l’université en nous narguant et chahutant démontrant leurs réelles motivations !!!

                              C’est donc un appel à l’aide que je vous adresse pour les vrais étudiants qui veulent que leur droit à l’éducation et celui de ne pas faire grève soient respectés. Les dirigeants de notre université étant démissionnaires et les médias refusant de prendre en compte notre témoignage, je vous sollicite donc pour nous aider à rétablir la vérité et pour que l’Université française redevienne un lieu où les libertés individuelles peuvent s’exercer loin des propagandes et de la violence.


                              • (---.---.150.113) 6 avril 2006 17:10

                                Cette lettre circule donc beaucoup sur internet. Je ne sais pas qui est cette étudiante, mais étant moi aussi présent lors des faits dont elle parle, sans toutefois participer à la mobilisation, je peux vous dire qu’il s’agit en grande part d’extrapolation et de calomnie. Tous les moyens sont bons ! Il serait intelligent de vérifier ses sources avant de faire passer des témoignages de ce genre. Enfin, peu importe : le but de ce genre de message est avant tout de nourrir les fantasmes d’une partie de la population qui veut croire que les universités sont prises d’assaut par des barbares prets à violer et écorcher vif tout étudiant en désaccord avec eux.


                              • tagazok (---.---.241.9) 11 avril 2006 15:22

                                Que les violences décrites soient extrapolées, je veux bien, mais que des lycéens aient été invités a participer aux votes,c’est indéniable. Que des tentatives d’intimidation ait eu lieu, je l’ai vécu en direct. Les médias ont occulté une partie de la réalité concernant ces blocages.j’en ignore la raison si toutefois il y en a une.


                              • aluyetanet (---.---.121.27) 12 avril 2006 15:37

                                Bonjour

                                Il est surprenant d’entendre de quelqu’un a qui l’on confie la formation de nos enfants de tels propos. Les élèves seraient-ils devenus de la matière, à l’image de ce que nos politiques veulent faire du monde du travail. Non, un élève, d’ailleurs parfois majeur a le droit de s’exprimer. Ni vous ni personne ne peut lui retirer son droit à l’expression et son droit de vote.

                                Que sont les manifestations anti CPE, rien que l’expression du peuple auprés d’un président élu avec même pas 19 pour cent des voix. Un premier ministre était " droit dans ses bottes Un autre pour qui « le pouvoir n’est pas dans la rue » Un autre qui évite le parlement..

                                C’est quoi cette mascarade ?

                                Attention, à force d’opposer les citoyens entre eux vous risquez ni plus ni moins qu’une guerre civile prévue par les sociologues.

                                Et puisque vous trouvez que le monde du travail est si idéal pour vos élèves, je suggérerai que les mois de vacances des enseignants soient utilisés, comme l’avez prévu DE GAULLE, à la formation continue. Et là vous reprendrez le refrain connu, je n’ai pas fait d’études de psychologie, je ne connais rien au monde du travail....

                                Lorsque la France sera débarassée des nantis, nous pourrons enfin avancer

                                Bonne journée


                                • Josiane B. (---.---.189.14) 13 avril 2006 08:42

                                  1. Je ne conteste nullement le droit de chacun( surtout s’il est majeur) à s’exprimer et à manifester,il est inscrit dans la constitution. Mais je pense qu’il va de paire, si l’on veut qu’il soit respecté, avec le devoir de respecter les droits et libertés d’autrui : liberté de circuler, de travailler et d’étudier en paix.(Quant à moi, ce n’est pas de ma modeste place que j’ai eu l’idée inouïe d’opposer les élèves les uns aux autres, mais bien plutôt ceux qui leur ont suggéré ce mode d’action inédit à ma connaissance.) 2.Entièrement d’accord avec la mascarade. 3.Je ne trouve pas que le monde du travail soit idéal. L’a-t-il jamais été ? Mais c’est un principe de réalité. A moins qu’on ne rêve de je ne sais quelle société utopique du temps libre et des loisirs. Je considère, de ma place de professeur, qu’un nombre non négligeable de jeunes n’est pas correctement formé et armé pour affronter ce monde, et ceci depuis au moins 20 ans d’une politique éducative aberrante, de gauche (surtout) comme de droite.Et je pense aussi que les professeurs ne connaissent souvent rien du monde du travail et qu’ils feraient bien d’y aller voir (ou, au moins,d’ éviter de parler de ce qu’ils ne connaissent pas.) C’est facile et confortable de dénoncer la précarité quand on est fonctionnaire. Je précise que je suis professeur (et donc fonctionnaire) depuis 25 ans et que je crois encore à mon métier.


                                • MAESTRO (---.---.160.58) 18 avril 2006 18:57

                                  pour revenir sur les 80% de jeunes français à l’âge du bac qui souhaitent devenir fonctionnaires, en Italie la même proportion souhaite créer son entreprise, devinez lequel des deux pays sera le plus fort économiquement dans vingt ans ?


                                  • rachid (---.---.139.104) 8 février 2007 11:54

                                    slt , ca va ?

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