Qui était Hitler ? Pourquoi la naissance du Mal ? Hitler, Instrument de l’histoire ou instrument de l’Amérique et la Grande-Bretagne pour endiguer le communisme ?
- Qui était Hitler ? Une énigme ?
Pour comprendre l’avènement d’Hitler non seulement dans son irruption dans les grandes affaires mondiales, et, par son « aura » qu’il a eu sur le peuple allemand et sa volonté de « fer » dans sa politique suicidaire, il a été, force de le dire, l’impulsion qui a changé le cours du monde. Mais pour comprendre cette impulsion, il faut connaître qui a été Hitler. Il est évident qu’on ne peut le connaître que par ce qui a été rapporté sur son sujet, et ce qui a été écrit a probablement constitué des milliers et des milliers d’ouvrages, d’articles et de films sur sa vie et son histoire. Et surtout par son livre « Mein Kampf » qui nous livre largement ce qu’il a été, parce qu'il est écrit de sa main. Et quand on écrit sur soi, il est très difficile de cacher son être, d’envelopper son être de ce qui n’est pas son être. Aussi pourrait-on mieux le connaître.
Et cette question qui revient et se pose toujours. Comment un homme né en 1889, anonyme comme tout homme dans l’anonymat des foules, que rien ne le prédestinait à devenir le führer qui allait faire trembler le monde, s’était-il haussé de simple soldat au début de la guerre en 1914, puis chargé de la propagande anti-communiste, en 1919, et passant à « l’orateur charismatique qu’il se découvre », se trouve à tenter à l’âge de 34 ans, avec le maréchal Erich Ludendorff, un putsch, le 8 novembre 1923 contre le gouvernement de Bavière ? Ce putsch, s’il n’avait pas avorté, aurait conduit Hitler à marcher sur Berlin pour chasser le jeune gouvernement élu de la république de Weimar. Comment comprendre cette ascension foudroyante d’un homme, qui n’a pas dépassé le grade de caporal durant la guerre, et se trouve à aspirer à gouverner l’Allemagne ? Est-ce imaginable ? Aussi posons-nous la question : « Qui était Hitler ? ».
Ce que rapportent les historiens, Hitler était un raté scolaire et un marginal, un simple soldat dont le courage lui a valu la croix de fer de première classe et ne s’est élevé dans l’armée qu’au grade de caporal. De simple agent chargé de faire la propagande anticommuniste et d’infiltrer les groupes ultra-nationalistes en 1919, il devient, en l’espace de cinq ans, un homme politique qui négociera d’égal à égal avec des hauts cadres de l’armée, dont le maréchal Erich Ludendorff ? Comment pouvait-on définir Hitler et sa destinée pratiquement unique dans l’histoire contemporaine ? Comme on l’avait décrit dans notre analyse passée, est-ce cette « voix métallique » capable de subjuguer les foules, qu’une conviction tout autant métallique – il parle comme s’il détenait, comme s’il était inspiré de la « vérité du monde » –, qu’une « volonté d’acier » qui l’a amené à cette destinée de devenir le führer de la nation la plus puissante de l’Europe, l’Allemagne ? Est-ce suffisant pour dire que ce sont ces qualités qui l’ont propulsé sur le devant de la scène ? Il est évident que non. Qu’il y a d’autres facteurs essentiels dans son irruption dans le destin de l’Allemagne et du monde. Cependant ses qualités humaines ont été pour ainsi dire ce que nécessitait cette période trouble de l’Allemagne et du monde. Dès lors, peut-on dire c’est la période trouble qui a donné Hitler. Est-ce cependant suffisant de dire que c’est la période de trouble après le Premier Conflit mondial qui a donné Hitler ? Cela l’a été, assurément, mais il manque certains facteurs que l’on pourrait dire « herméneutiques » et que l’on aura à développer ensuite qui ont beaucoup compté dans l’avènement d’Hitler dans l’histoire. Sans eux, et combien même la période de trouble après la guerre internationale, l’homme anonyme qu’était Hitler aurait passé son bonhomme de chemin dans son existence sans inquiéter ni peuples ni puissances. Plongé dans ses aquarelles bon marché, il serait devenu si la Providence l’aurait servi un grand peintre, vu sa persévérance artistique et le type d’homme qu’il était.
Pour être entiché de peinture, il devait être un intellectuel épris de son « être », et l’« être mystique » qui vivait en lui. Tout peintre qui peint la nature ne peint que lui-même, la nature qu’il exprime est son propre message qu’il reçoit d’elle. Et puisqu’il a peint même durant la guerre, en tant qu’estafette de l’armée, force de dire que cette passion ne l’avait pas quitté, ce qui nous dit que cela allait au-delà de son soi.
N’a-t-on pas écrit « il ne fume pas, il ne boit pas, il ne fréquente pas le bordel. Le soldat Hitler s'isole pour réfléchir ou lire. Les quelques photographies connues de cette période présentent un homme pâle, moustachu, maigre souvent à l'écart du groupe. Son véritable compagnon est son chien Foxl et un jour il s'angoisse à l'idée de ne pas le retrouver : « Le salaud qui me l'a enlevé ne sait pas ce qu'il m'a fait. » Hitler est un véritable guerrier fanatique, aucune fraternité, aucun défaitisme ne doit être toléré. »
Malgré cette sensibilité que l’on voit en lui, Hitler par son histoire reste ce type d’hommes « très rares » que l’on rencontre dans certaines natures humaines complexes. Un type d’hommes qui tout paraissant sociables en réalité ne sont pas sociables. Ces types d’hommes sont d’ailleurs très craints, et on peut même dire qu’en vérité, ils sont malheureux par l’image qu’il véhicule d’eux-mêmes. C’est dans leur nature, ce qui les rend très agressifs, très violents mais « une violence mesurée », i.e. une nature de violence rentrée qu’expriment les traits d’un homme qui est à la fois rêveur, isolé et incompris. Cet homme est anticonformiste, dissident, en veut à la société. Généralement ces hommes ont un teint émacié, un visage osseux, qui reflète la dureté, la tristesse. Tout en nerfs, ils sont capables des pires actions, capables de toutes les ruses pour arriver à leur but. Evidemment, il y a des degrés dans ces traits négatifs. Mais pour Hitler, on peut dire comme d'ailleurs pour certains hommes, ces traits peuvent être extrêmes et ne s’expriment généralement que dans des situations particulières. Qui ne sont pas forcément du domaine politique, dans les carrières professionnelles, dans la volonté de réussir de réussir dans leurs projets, etc.
Evidemment, l’homme ordinaire, l’homme pacifique sent cette expression, cette violence rentrée, et évite ce type d’homme autant que possible, comme d’ailleurs ce type d’hommes évite eux-mêmes de se lier, s’isolent, connaissant leurs pulsions maladives. N'écrit-il pas Hitler dans « Mein Kampf », page 12 : « mais plein d'une orgueilleuse confiance dans le succès de mon examen d'admission. J'étais si persuadé du succès que l'annonce de mon échec me frappa comme un coup de foudre dans un ciel clair. Il fallut pourtant bien y croire. Lorsque je me fis présenter au recteur et que je sollicitai l'explication de ma non-admission à la section de peinture de l'Académie […] Je quittai tout abattu le Palais Hansen sur la Schiller Platz, doutant de moi-même pour la première fois de ma vie. Car ce que je venais d'entendre dire de mes dispositions me révélait d'un seul coup, comme un éclair subit, une discordance dont je souffrais déjà depuis longtemps sans pouvoir me rendre compte exactement de sa nature et de ses causes. » Une discordance de son être comme l’écrit Hitler et qui n’est pas sa faute, car constitué ainsi. Evidemment, cela se traduit par une mésentente ce qui arrive généralement dans les cohabitations forcés avec ce type d’hommes (l’école, le travail, vie en proximité, voisinage).
Il faut cependant resouligner que ce type d’hommes extrêmes est extrêmement rare. Hitler était ce type d’hommes en dissidence avec la société et avec lui-même, et souvent imbus de leur personne, refusant d’être commandé, refusant d’être contredit. Ne l’écrit-il pas avec son père : « « Peintre ? Artiste-peintre ? » Il (son père) douta de mon bon sens, crut avoir mal entendu ou mal compris. Mais lorsque mes explications complètes à ce sujet lui eurent montré le caractère sérieux de mon projet, il s'y opposa aussi résolument qu'il pouvait le faire. Sa décision fut excessivement simple et ne fit place à aucune considération touchant mes dispositions réelles. « Artiste-peintre, non, jamais de la vie. » Mais comme son fils avait hérité en même temps que de ses autres qualités, d'une opiniâtreté semblable à la sienne, ma réponse en sens contraire fut aussi énergique. Des deux côtés on en resta là. Le père n'abandonna pas son « jamais » et je confirmai mon « quand même ». » (Mein Kampf, Mon Combat, page 7).
L’isolement en fait pour ce type d’hommes est « cette assurance intérieure mais aussi cette crainte rentrée d’eux-mêmes provoquée par l’autre (dusse-t-il être son père), qui peut se manifester par une violence inouïe sur les autres », puisque « le mal pensé ne provient pas d’eux-mêmes mais des autres qui deviennent mécaniquement étrangers à leur moi ». Pour cela, ils doivent changer ce qui n’est pas « eux-mêmes », i.e. les « autres » pour qu’ils regagnent leur moi. Et cela dit absolument sans psychologie, si ce n’est ce qu’exprime l’école de ce que nous voyons tous les jours, ce que donne l’histoire humaine. Et généralement, dans des conditions particulières, très difficiles, ce sont ces hommes qui donnent le plus d’« eux-mêmes », qui sont les plus engagés dans l’action et souvent « le mal engendre le mal ». Dans ces situations, ils libèrent par leurs actions ce qui est « nocif en eux ». Diderot n’a-t-il pas écrit : « Ces dissidents persécutés deviendront persécuteurs, lorsqu'ils seront les plus forts ».
- Hitler, un mystique ? Un orateur né ?
Une question se pose. Si les qualités humaines extrêmement complexes d’Hitler ne peuvent expliquer son ascension fulgurante et combien même Hitler affirme dans Mein Kampf y avoir eu une « vision patriotique », et d’« avoir décidé de faire de la politique », peut-on penser sérieusement qu’il était de bonne foi ? Il est évident que peut-être il y croyait ou voulait le croire, mais il demeure cependant qu’Hitler, à la fin de la guerre, sans domicile, sans travail sans famille, comme il était décrit à l’époque, l’armée pour lui constituait une bouée de sauvetage puisqu’elle lui assurait les lendemains et offrait un but à son existence, alors que s’il était démobilisé, il aurait galéré et probablement intégré les mouvements paramilitaires qui foisonnaient à cette époque. Une période, après la défaite allemande, qui était extrêmement difficile pour les démobilisés qui avaient perdus leurs emplois et se trouvaient au chômage forcé, donc confronté au problème de subsistance. D’autant plus que la situation était chaotique avec les mouvements révolutionnaires, où assassinats et répression contre les insurgés étaient monnaie courante.
De plus dire que c’est la « cécité hystérique » suite au gazage d’Hitler par le gaz ypérite et l’hypnothérapie entreprise sur Hitler qui ont suscité une paranoïa, une psychose et la vision patriotique d’Hitler relève certainement de la propagande nazie du mythe pour dorer l’aura du führer. Cependant il y a une part de vérité. Si on reprend ce qu’il a écrit dans « Mein Kampf » à la page 13, on comprendrait mieux sa position. « Lorsque, après la mort de ma mère, je revins à Vienne pour la troisième fois - cette fois pour plusieurs années j'avais retrouvé du calme et de la décision. Ma fierté m'était revenue et je m'étais désigné définitivement le but à atteindre. Je voulais devenir architecte et les difficultés rencontrées étaient de celles que l'on brise et non pas de celles devant lesquelles on capitule. Et je voulais les briser, ayant toujours devant mes yeux l'image de mon père, modeste ouvrier cordonnier de village, devenu fonctionnaire. Ma base de départ était meilleure et le combat d'autant plus aisé ; dans ce qui me parut alors une dureté du destin, je vois aujourd'hui la sagesse de la Providence. La déesse de la nécessité me prit dans ses bras et menaça souvent de me briser : ma volonté grandit ainsi avec l'obstacle et finalement triompha.
Je remercie cette époque de m'avoir rendu dur et capable d'être dur. Plus encore, je lui suis reconnaissant de m'avoir détaché du néant de la vie facile, d'avoir extrait d'un nid délicat un enfant trop choyé, de lui avoir donné le souci pour nouvelle mère, de l'avoir jeté malgré lui dans le monde de la misère et de l'indigence et de lui avoir ainsi fait connaître ceux pour lesquels il devait plus tard combattre. C'est à cette époque que mes yeux s'ouvrirent à deux dangers que je connaissais à peine de nom et dont je ne soupçonnais nullement l'effrayante portée pour l'existence du peuple allemand : le marxisme et le judaïsme. »
En réalité, Hitler se cherchait dans ce monde de misère. La question pour lui est que sera ce destin qui ne « ne vient pas et auquel il aspire tant, artiste-peintre », il n’a pas réussi, il a galéré des années durant, vendant des tableaux dans les rues, déblayant la neige ou portant des valises dans les gares. Et même durant la guerre, il n’a pas dépassé le rang d’hommes de troupes et le seul grade acquis caporal. La vie ne va lui sourire que lorsqu’il se découvrit son talent d’harangueur de foules, et il l’a eu de l’armée, grâce à l'armée, de ses années de services qui l’ont forgé, et du chaos issu de la défaite. Il l’écrit à la page 85, chapitre 5, La guerre mondiale : « Quelques jours après, je portais l'uniforme que je devais ne quitter que six ans plus tard. Ainsi commença pour moi, ainsi que pour tout Allemand, le temps le plus inoubliable et le plus sublime de toute mon existence terrestre. Devant les événements de cette lutte gigantesque, tout le passé se réduisit à un néant insipide. Avec une fière mélancolie je pense justement ces jours-ci, où pour la dixième fois revient l'anniversaire de ce prodigieux événement, aux premières semaines de la lutte de héros, à laquelle la faveur du sort me permit de participer. » Il y a un mysticisme dans les mots d'Hitler, le sort est prononcé 70 fois, la Providence 8 fois et Dieu 42 fois dans Mein Kampf.
Il y a beaucoup de mysticisme dans les élancées lyriques d’Hitler. En réalité, il n’exprimait que la chance qui s’offrait à lui, et il en parle toujours de la Providence qui l’a désigné et que lui-même commençait à prendre conscience lorsqu’il discourait face aux foules et qu’il arrivait à les « électriser ». Et il en dit (page 6) : « De cette époque datent mes premières idées personnelles. Les ébats en liberté, l'école buissonnière, la fréquentation de vigoureux garçons - qui souvent donnait à ma mère d'amers soucis me rendirent rien moins que casanier. Je m'interrogeais rarement sur ma vocation ; en tous cas, mes goûts ne m'entraînaient en rien vers une existence semblable à celle de mon père. Je crois que mon talent d'orateur commençait alors à se former dans les discours plus ou moins persuasifs que je tenais à mes camarades : j'étais devenu un petit meneur, difficile à mener lui-même, d'ailleurs bon écolier, ayant le travail facile. »
Précisément, cette qualité d’orateur et de meneur sera le déclic qui va le sortir de l'ombre, de l’anonymat, qui va le sortir de la misère sociale et le propulsait aux plus hautes sphères politiques et sociales. C'était écrit ? Hitler en fera de cette qualité une science personnelle, parce qu’elle lui permettra précisément d’opérer ce qu’on a dit au début de cette analyse « le mal pensé ne provient pas d’eux-mêmes mais des autres qui deviennent mécaniquement étrangers à leur moi ». Pour cela, ils doivent changer ce qui n’est pas « eux-mêmes », i.e. les « autres » pour qu’ils regagnent leur moi. Hitler aura donc à changer tout le peuple allemand, en lui assénant qu’il est de race aryenne, une race supérieure aux autres races, et doivent donc régner sur le monde. Et c’est cela qui est incroyable, quand il allie à son moi boursouflé, non naturel, à ses croyances boursoufflées, irréelles, les rendant réelles pour captiver les masses. La puissance du mot , de la parole pour celui qui harangue, et n'est pas donné à n'importe qui, et dans n'importe quel conteste. Et des mots-massue où il affirme que « L'esprit allemand ne pourrait plus apporter son tribut à la civilisation que par des individus isolés au sein de nations étrangères, sans qu'on en reconnaisse seulement la provenance. Il ne serait plus qu'un engrais de civilisation, jusqu'à ce qu'enfin le dernier reste de sang aryen nordique dépérisse et s'éteigne en nous. ». Que cette vérité soit accueilli par une population subjuguée par ces mots et qui, en réalité, ne cherche qu'à combler cette angoisse face à l’adversité, face à la défaite, face aux destructions, face aux sacrifices en vie et que traduit l’inanité de l’effort de guerre que l’ancienne élite a demandé à un peuple déjà effondré par le doute et les chimères. Voilà qu’un homme de nouveau cherche à les embarquer vers une nouvelle chimère. L'Histoire se répète ?
Hitler le dit savamment pour embrogader les masses : « Si la propagande renonce à une certaine naïveté d'expression, elle ne parviendra pas à toucher la sensibilité de la masse. Si elle introduit au contraire dans ses paroles et dans ses gestes toute la rudesse de sentiments de la masse, elle n'atteindra pas les milieux dits « intellectuels ».
Parmi cent personnages qui se disent orateurs, il n'y en a pas dix qui sauraient parler avec une égale efficacité, et naturellement sur le même sujet, aujourd'hui à un auditoire de balayeurs de rues, de serruriers et de nettoyeurs de canaux et demain à des professeurs de l'enseignement supérieur et à des étudiants. J'entends leur parler sous une forme qui réponde aux possibilités d'assimilation des uns et des autres, et, de plus, qui exerce sur eux la même influence et qui déchaîne chez les uns comme chez les autres la même tempête d'applaudissements. » (Mein Kampf, pages 178-179).
Hitler cultive donc de manière consciente le magnétisme des mots pour embrigader les masses, sans prendre conscience que cet « autre total » en réalité est étranger à lui mais qu'il l'incorpore à lui parce qu'il a trouvé sa vocation et son « être » en se projetant sur lui. Donc une attitude schizophrénique inconsciente.
- Hitler, a-t-il symbolisé la « naissance du mal » ?
Que peut-on dire dans cette analyse de l’avènement d’Hitler dans l’Histoire ? Il est évident que quelles que soient les qualités de Hitler d’habile harangueur de foules, de névrosé, et usant d’attitudes schizophréniques devant les foules pour emporter l’adhésion des masses, il demeure cependant que tout le stratagème hitlérien, et son idéologie nazie ne peut en aucun cas aboutir sans soutien logistique, en l’occurrence l’« argent ». Et qui détient l’« argent », quand l’Allemagne est défaite et doit rembourser conformément au traité de Versailles (28 juin 1919) 132 milliards de marks-or. D’autant plus que le pari nazi (parti national-socialiste des travailleurs allemand ou NSDAP) avait en face le SPD (parti socialiste allemand) et le KPD (parti communiste allemand) tout aussi structurés et dotés comme lui de formations paramilitaires.
Par conséquent, c’est le parti qui accèdera le plus aux moyens financiers qui emportera la mise, et qui détient ces moyens ? Ce sont, il est clair, les marchés financiers internationaux, et ceux-ci sont dépendants de deux grandes puissances du monde, les États-Unis et l’Angleterre. Deux grandes puissances qui détiennent les deux grandes monnaies du monde. Evidemment, le film des événements de l’histoire de l’humanité durant cette époque-charnière qui est l’entre-deux-guerres ne peut être décrit en un article. Donc l’analyse de l’histoire est à suivre.
Cependant, une question s’impose. Hitler a-t-il symbolisé la « naissance du mal » dans l’histoire de l’humanité ? Comme l’affublent nombre de littératures et de films sur Hitler ? Et si le Mal n’était pas seulement en Hitler mais dans l’époque même qui l’a accouché, et surtout dans les stratégies menées par les grandes puissances occidentales, en l’occurrence les États-Unis et l’Angleterre.
Aussi interrogeons-nous aussi sur un autre point de fond. Hitler, a-t-il été un instrument des grandes puissances ? Ou un instrument de l’Histoire ? Comme d’ailleurs les deux grandes puissances elles-mêmes, n'ont-elles pas été aussi, à leur insu, des instruments de l'Histoire ? « Et si ce mouvement de l’Histoire était nécessaire parce que cela devait être pour produire ce qu'on voit, ce qui existe aujourd’hui. » C’est à ces questions que l’homme doit tenter de comprendre s’il veut comprendre sa destinée. Et pourquoi une nouvelle histoire a pris cette envolée en ce début de troisième millénaire ? Où va le monde ? Que sera Demain ? Et que représente l’« argent » aujourd’hui et demain, puisque c’est de cette force capable d’emporter la sérénité des peuples qui conditionne ce « Demain », et l’avenir des peuples.
Medjdoub Hamed
Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale,
Relations internationales et Prospective.
Note :
Cet article est la partie X des articles qui ont paru antérieurement : « Les 144 années qui ont changé la face du monde ? », par Medjdoub Hamed. www.agoravox.fr
Parties parues : I, II, III, IV, V, VI, VII, VIII, IX par Medjdoub Hamed. www.agoravox.fr
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