Qui nous protégera de nos protecteurs ?

La France, anciennement pays des droits de l’homme, est désormais le pays des droits de l’homme politique.
N’importe quel fonctionnaire surpris en train de piquer dans la caisse serait aussitôt révoqué de la fonction publique (avec raison d’ailleurs) mais lorsque l’on est un élu, on peut se permettre ce genre de chose et se représenter pour un autre mandat comme si rien ne s’était passé.

Ces individus nous assènent leurs couplets sur la nécessité de moraliser l’internet, se frappant la poitrine comme pour signifier une quelconque indignation ou leur compassion envers les artistes piratés. Mais pour s’indigner, il faudrait déjà posséder une conscience et c’est un manque récurrent en politique.

Ce que l’on demande au plus humble des fonctionnaires, il serait judicieux de l’appliquer pour ceux qui aspirent à siéger dans la chapelle de la démocratie qu’est le parlement. Ne nous y trompons pas, faire les lois est le plus grand pouvoir qu’un homme puisse avoir entre les mains car toutes les guerres prennent fin et la loi reprend le dessus au final. Et les lobbies l’ont bien compris d’ailleurs, ils sont de plus en plus nombreux à gratter aux portes des permanences des élus....

La loi est plus dure avec les policiers qui volent par exemple, ce qui peut se concevoir, mais pourquoi ne l’est-elle pas aussi envers les élus qui volent l’argent de nos impôts. C’est la pire des trahison et cela mériterait une sanction automatique d’inéligibilité au minimum. Mais pour l’instant ce n’est qu’une sanction prévue par le code pénal et rarement appliquée par la justice. Et il ne faut pas compter sur les députés et sénateurs pour faire évoluer la lois dans ce domaine, ils ont encore enterré un projet de loi dans ce domaine-là cet été, en catimini.
Qui nous protégera de nos protecteurs ?

Puisque nos élus se montrent incapables d’établir un équilibre entre pouvoir et responsabilité, c’est axu citoyens de sanctionner leurs errements. Mais comme je l’ai remarqué et comme l’a dit le général de Gaulle en son temps, les français sont des veaux.

Je n’ai jamais compris comment on pouvait voter pour un élus qui a été condamné dans le cadre de ses fonctions (pour des actes volontaires j’entends, pas dans le cadre de sa responsabilité en tant que maire par exemple si une falaise s’écroule. Il faut savoir qu’un maire est responsable de tous les problèmes, certains en ont fait l’amère expérience malgré leur honnêteté).

Autant je veux bien comprendre la volonté de protestation de ceux qui s’abstiennent ou qui votent blanc, mais voter pour un gars qui s’est servi de sa fonction pour s’enrichir, c’est vraiment de la stupidité. Ceux qui font ça ne méritent pas ma considération. Si le piratage c’est du vol comme disent si bien certains, la corruption c’est quoi à votre avis ?

Et le pire c’est qu’ils connaissent si bien les ficelles de la justice que les procès trainent en longueur (il faut dire qu’on est spécialiste dans les procès fleuve en matière financière). Jean Tiberi, est poursuivi depuis de nombreuses années pour avoir mis en place un système de trucage des élections municipales à la mairie de Paris (système mis en place entre 1989 et 1995).

Le jugement a été rendu en mai de cette année. Il a seulement écopé de quelques milliers d’euros d’amende et de 3 ans d’inéligibilité, mais bien sûr il a fait appel de la décision histoire de faire durer encore. Si le jugement est confirmé en appel en 2010, il pourra se présenter dès 2013 à des élections. Le crime ne paye pas, mais truquer le vote populaire ça ne coute pas grand chose apparemment.

Des gens comme ça devraient être fouettés en place publique à titre d’exemple et voir leur nom rayé à jamais des listes de personnes éligibles (bon le fouet c’est peut être un peu beaucoup mais ça défoulerait sûrement quelques électeurs floués).

Dans le courant du mois de janvier 2010, la ligue Odebi publiera une liste des condamnations et des casseroles qui entachent la vie de nos députés. Comme elle l’avait promis, ceux qui ont voté pour la loi hadopi brandissant la morale et la vertu comme bouclier verront leurs fautes étalées à la face du public. On verra bien alors de quel côté se trouve la morale.

Moi je suis droit dans mes bottes, fonctionnaire au casier judiciaire vierge comme l’exige la loi. C’est pourquoi je me sens en droit de demander des comptes à ceux qui ne le sont pas. La peine d’indignité nationale ne devrait pas être réservée aux cas comme celui de Pétain mais devrait aussi s’étendre à ceux qui ont trompé le peuple de France.

Nous sommes des millions, ils ne pourront tous nous faire taire...