Qui pour remplacer les profs absents ?
"Qui pour remplacer les profs absents ?
C'est la question que se posent beaucoup de parents d'élèves face à la pénurie de suppléants..."
D'ailleurs, le métier est de moins en moins attractif : le ministère peine à recruter des enseignants. Dès lors, les suppléants eux aussi manquent à l'appel.
"C'est les enfants qui en pâtissent", déclare une mère d'élève. Comment en serait-il autrement ?
"Le ministre de l'Education Nationale Jean-Michel Blanquer a récemment promis des renforts.
Mais dans l'urgence, comment sont-ils recrutés ? A la va vite, au rabais !
Entre les matelas et les voitures d'occasion, des journalistes ont ainsi répondu à des offres d'emplois sur internet.
Un poste de professeur d'allemand, de français, de SVT : sur une plateforme de petites annonces, des dizaines d'établissements recherchent des suppléants.
Une journaliste a alors candidaté à 3 postes, et, chaque fois, son absence d'expérience n'a pas été un obstacle.
Sur son CV, elle précise ses diplômes : licence en sciences politiques, communication, avec une option en lettres modernes... Suffisant pour être immédiatement convoquée à Grenoble pour un poste de professeur de français...
Elle se présente : "J'ai rendez-vous avec le directeur de l'établissement"... le directeur de cette institution privée sous contrat a besoin d'un remplaçant en urgence pour ses sixièmes et cinquièmes.
-"Est-ce que vous avez déjà enseigné ?"
Réponse : "Non".
-"C'est bien ce que je pensais, mais je n'en étais pas certain."
Aucune question sur le cursus de la journaliste, et moins de 10 minutes après son arrivée, le directeur lui propose de commencer dès le surlendemain, sans aucune formation.
"Moi, je suis prêt à marcher avec vous. Je pense qu'il faut vous lancer.", dit le directeur.
-"Sauter dans le grand bain, carrément ?"
-"Oui. Qu'est ce que vous prenez comme risque ?"
-"Ben moi, aucun. Mais c'est plus vous qui en prenez un."
-"Moi je mesure le risque." répond le directeur.
Seul préalable à l'embauche : un entretien avec le CPE : il tente de rassurer la journaliste sur ses capacités à gérer une classe de 30 élèves pour la première fois.
-"ça arrive souvent qu'il y ait des profils comme le mien ?"
-"Ah oui, là on en a sept ou huit sur les quatre-vingt. On n'a plus de prof, ça n'attire plus personne."
-"Je comprends mieux pourquoi j'ai trouvé l'annonce sur le Bon Coin."
-"Ah ben oui, nous, on en est là..."
En sortant de l'entretien, la journaliste se désiste avant que le rectorat ne valide son recrutement.
Le salaire qu'on lui proposait : 600 euros net par mois pour un temps partiel, des salaires qui rebutent sans doute de nombreux candidats.
Lors de son second entretien d'embauche, même la directrice le reconnaît :
"Vous êtes à un tout petit peu plus que le SMIC. Et les déplacements ne sont pas du tout pris en charge, ça peut vite peser. A chaque fois que j'ai trouvé quelqu'un, et je le comprends complètement, la personne n'est pas restée, elle a trouvé un autre job derrière. On ne peut pas vivre avec ça."
Contactés, ni le rectorat de Grenoble, ni le Ministère de l'Education n'ont répondu aux questions des journalistes à ce sujet !"
Et pour cause ! Invité le mercredi 26 janvier de la matinale de RMC, Jean-Michel Blanquer a assuré que l’Éducation nationale avait "globalement" réussi à remplacer les enseignants absents en raison du Covid-19. Quel Tartuffe ! Ces propos ont été contredits par nombre de professeurs et de parents...
Le Syndicat unitaire de l’inspection (SUI-FSU) de Créteil a déploré que "les remplacements dans le secondaire sont dramatiquement insuffisants, non pas depuis un mois, non pas à cause du Covid, mais depuis plusieurs années à cause des choix budgétaires opérés."
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2022/01/qui-pour-remplacer-les-profs-absents.html
Sources :
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