Radars-photos au Québec : là-bas comme en France…
Les radars automatisés – qui rapportent en France plus d’un demi milliard d’euros par an - sont la plus formidable machine à cash du système capitalisto-politique. Alors ils fascinent. Et progressent par métastases, choisissant de nouveaux territoires. C’est au tour de nos cousins québécois d’être cancérisés par la prolifération des flashes. Et leur pathologie rappelle étrangement la nôtre.
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L300xH150/radar2_headerphoto-c91b4.jpg)
Là-bas comme en France, la Maison Poulaga devient une annexe du Trésor Public. On impose la politique du Chiffre aux forces de l’ordre, la valse des billets d’infraction transforme doucement la « sécurité routière » en rigorisme salopard.
Là-bas comme en France, le système des photoradars s’incruste comme un fibrome malin sur le dos d’une courbe d’accidents en nette baisse. Ce qui permet au gouvernement d’attribuer à ses photomatons des « bons résultats » issus d’autres facteurs (chez nous : baisse du trafic routier, plus de sécurité passive, véhicules moins transgressifs, meilleur partage de la route entre 2 et 4-roues, retour à l’ordre moral depuis les années 90, etc.)
Là-bas comme en France, une partie de la presse promeut les mouchards de la route. Quantité de journalistes québécois (Jean-Marc Salvet, Jean-Simon Gagné, Patrick Lagacé, Bruno Bisson, Valérie Borde…) entre discours sécuritaire et posture bien-pensante, posent pour l’exemple les différents pays utilisant les radars sur un même plan. Un raccourci insensé. Les radars-photos sont utilisés comme outils de prévention routière en Angleterre, en France ils sont utilisés comme des pompes à fric. S’ils sauvèrent quelques vies en Angleterre, en France ce ne fut jamais le cas - en dépit des discours publicitaires de notre gouvernement. Pire, certains rédacteurs québécois relaient avec ferveur le catéchisme gouvernemental. Exemple avec Jean-Guy Ladouceur du Trait D’Union : « Toutes les sommes recueillies pendant la durée du projet pilote sont versées au Fonds de la sécurité routière, et serviront à financer des programmes et des mesures de sécurité routière et d’aide aux victimes de la route. » Du blabla pour enfants. Aucun de ces brillants reporters n’a eu la curiosité d’enquêter sur le « modèle » français ? Chez nous aussi le produit des contredanses devait revenir à la route. Ce ne fut jamais le cas. Les politiques et industriels – en clair : Nicolas Sarkozy et sa clique - ayant initié le système se sont jetés illico sur le pactole.
Là-bas comme en France, les « experts » de la route c’est Village People. Ce sont les idiots utiles des dirigeants. Jean-Marie De Koninck président du CNSR local (Comité national pour la sécurité routière), est… prof de maths. C’est le Claude Got canadien. Il ne connaît rien au goudron, mais semble fortiche pour manipuler les statistiques. Plus exactement, pour resservir des chiffres arrangés puisque ce sont ceux de l’Etat français.
Au Québec c’est Julie Boulet la grande ordonnatrice des photomatons routiers. Pharmacienne devenue ministre déléguée de la santé, celle-ci fut ensuite bombardée aux Transports. C’est un peu comme si chez nous Roselyne Bachelot – après sa trouble et chaotique gestion des vaccins grippaux – venait se mêler de bitume et répression routière. Mais, comme Roselyne, Julie rame pour obtenir la confiance de ses administrés. Outre ses frasques routières dans sa voiture avec chauffeur (le code de la route ne semble concerner que la plèbe) celle-ci est soupçonnée de trafic d’influence dans une affaire de marchés public.
Peu importe. D’après Jean Charest, chef du PLQ, le parti au pouvoir : « l’introduction des radars photo et surveillance fait partie d’un large consensus ».
7 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON