Radio Courtoisie survivra-t-elle à de Lesquen ?
Après dix ans de règne chaotique, Henry de Lesquen a quitté Radio Courtoisie, ou plutôt en a été aimablement prié, laissant peu de gens éplorés derrière lui.
Revenons en arrière. 2006 : Jean Ferré, le fondateur, est mourant ; ses interventions à l’antenne sont désormais des borborygmes. Il meurt en octobre et, surgi de nul part, Henry de Lesquen – qui a été nommé vice-président en Juillet de la même année - se proclame successeur, en arguant que le défunt l’a désigné. Il semble que cela soit avéré, et sa nomination comme vice président peu avant le prouve. Néanmoins, si Lesquen a obtenu une émission après que Claude Reichman l’ait présenté à Ferré, il ne fait nullement parti des « historiques » de la radio. Certains nourrissent par conséquent des doutes sur sa légitimité. Très vite, plusieurs patrons d’émission contestent la véracité de cette transmission de sceptre, sur l’antenne. Ils sont dans l’heure congédiés (Claude Reichman justement, JG Malliarakis, Olivier Pichon). Ils formeront une association, Arcole, qui tentera en vain par voie de justice de défaire Lesquen. L’autre poids lourd de la radio, Serge de Beketch, ne bouge pas une oreille. Il est probable qu’il ne nourrit pas une affection débordante pour le versaillais, mais l’important pour lui est de continuer son émission. Qui ne dit mot consent, et Lesquen se targue abondamment de ce soutien.
Il faut rendre justice à Lesquen ; il trouvera en 2006 une radio endettée, bancale dans sa gestion, à la comptabilité mal ou pas tenue, et il va tout remettre d’aplomb. Sans lui et sa rigueur militaire, la radio eût périclité à coup sûr, d’autant qu’il n’hésitera pas, même, à la renflouer avec son propre argent – on parle de 180 000 euros.
Les premières années, Lesquen est relativement « sobre » dans ses propos. Certes il est de droite avéré, assez radical sur de nombreux sujets, mais dans des limites à peu près contenues, à l’époque. Cependant, ses émissions surréalistes sont déjà un immense monologue, où les invités interviennent sporadiquement sans jamais pouvoir arrêter la cascade de péroraisons de leur hôte.
Sa gestion comme DRH de Radio Courtoisie est assez rugueuse : toute personne qui contredit le Président sur un point ou un autre est congédié ; au fil des ans, Henry de Lesquen réussit l’exploit de concentrer sur sa personne un grand nombre de rancoeurs, et de multiplier les excommunications à un rythme soutenu. Il serait trop long de décrire les évictions successives, volontaires ou suscitées, de ses collaborateurs : Paul Marie Couteaûx, Bernard Antony, Jean-Yves le Gallou, et des dizaines d’autres. A chaque fois l’ancien ami de la veille est décrit comme un dangereux factieux par un Lesquen éructant.
Que va devenir Radio Courtoisie ? Elle va probablement se recentrer. Quant à son baroque président débarqué, il lui reste Twitter, Utube, pour délivrer ses fatwas, et… un livre à venir, annonce-t-il.
Quoiqu’il en soit, il subsiste deux nuages dans le ciel de la radio :
1 / Comment vont réagir les auditeurs cotisants, séparés en deux groupe pro et anti de Lesquen ?
2 / Qui va assurer un suivi administratif aussi précis que l’ingérable Henry ?
Voilà les prochains enjeux.
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