Radiotélévision publique, la voix de … De qui ?
Aujourd’hui, dans l'espace médiatique il n'y a presque plus de presse nationale libre à part un ou deux quotidiens, un hebdomadaire satirique et un média sur internet. La radiotélévision publique est réputée être restée objective et équilibrée.
Je n'en suis pas certain, mais voyons ça.
Sur France 2 pendant la campagne électorale pour l'élection présidentielle de 2017 Madame Salamé animait l'émission où un invité débattait avec plusieurs experts de la chaine puis avec un adversaire politique avant que soit révélée l'impression ressentie par les téléspectateurs au travers de sondages et que deux chroniqueurs tirent les leçons des débats. C'est dans cette émission qu'Alain Juppé avait versé une petite larme ému par le bon score obtenu.
Cet autre jour on en était à la partie traitant d'économie. François Lenglet malgré sa voix doucereuse d'expert confirmé, confirmé par lui-même seulement, n'avait pas pu faire la leçon à l'invité comme il en avait l’habitude. Le temps pressait, il fallait changer d'intervenant. Léa Salamé le relance approximativement ainsi : "allez, posez lui votre question !" Lui ne comprend pas. Elle : "oui, vous savez, la question..."
On n'a jamais su mais : Léa Salamé venait de révéler que pendant la préparation de l'émission, au moins ces deux journalistes s'étaient concertés pour tacler l'invité. Il n'y pas de raison de penser que tous les autres n'étaient pas dans le coup, le mauvais coup à la déontologie de la profession.
Monsieur Thomas Legrand, journaliste sur France-Inter, a déclaré que le président Macron est un modéré ! Il a répliqué à Francois Ruffin que si « lui le jugeait radical, d'autres le trouvent modéré », sans préciser qui. (04/05/2018)
Comment un journaliste peut qualifier le président Macron de modéré sauf à nier la réalité des faits ? Le président Macron est le président le plus libéral jamais élu en France. Même dans sa communication il est arrogant, insultant, anti démocratique.
L'amour rend aveugle en l'occurrence c'est plutôt l'incompétence, la bêtise ou le parti pris borné d'un journaliste modéré.
Léa Salamé, désolé mais c'est elle qui se signale par sa pugnacité éclairée, le 3 octobre 2019 dans la matinale de France Inter interviewe, ou débat, avec un responsable syndical.
Je reproduis le verbatim d'une partie de ses interventions.
« Mais le sens de l'histoire c'est pas aussi de financer une réforme des retraites et s'il y a de plus en plus de gens qui sont à la retraite, il faut trouver l'argent donc oui on trouve comment l'argent ; vous vous êtes opposé à toutes les réformes des retraites qui sont passées mais si elles avaient pas eu lieu, on en serait où aujourd'hui, les cotisations auraient explosé, le déficit aurait explosé ; est-ce que vous ne pensez pas que peut-être même les retraites ne seraient plus payées. » !!!
Extraits seulement : « Vous expliquez que ce système à points (...) la CFDT dit (...) sur le fond de la philosophie ils ne sont pas contre. »
Je cite de mémoire, je n'ai plus le verbatim. Elle donne l'exemple des conducteurs de la RATP tellement avantagés par rapport à ceux de Nantes", ou d'une autre ville, je ne sais plus, et interpelle l'invité : « et ça, vous ne le trouvez pas injuste, ça ? »
Réponse de celui-ci : « oui, très injuste ! »
On sent l'étonnement : « ah, alors ? »
Réponse prévisible : « Il faut donner les mêmes avantage à ceux de Nantes qu'à ceux de la RATP ! »
Le fait même d'avoir posé cette question avec l'objectif cette fois de bien faire apparaitre la mauvaise foi ou l'incompétence de l'invité démontre qu'elle n'avait jamais envisagé la réponse reçue. Elle n'a jamais pensé qu'au lieu de dénoncer que certains en ont trop on pouvait s'affliger que beaucoup n'en ont pas assez. Elle n'a jamais pensé qu'au lieu d'enlever on pouvait au contraire donner plus. Au lieu de parler de privilèges on peut parler de désavantages injustes, déficits inéquitables.
La suite.
Pour expliquer la perte de certains apports en cotisation pour les retraites, l'invité évoque l'importance du chômage. Elle lui coupe la parole : « Le chômage baisse ! » (Bravo Macron !) Elle ne se rend même pas compte que ça n'invalide en rien l'explication de l'invité. 30 000 chômeurs en moins passés dans des emplois précaires (80% des embauches en CDD) et payés au niveau du SMIC, niveau où il n'y a plus de cotisations (et même jusqu'à 1,6 fois le SMIC, de mémoire) donc forcément pas plus d'apport de cotisation, ce que l'invité exposera ensuite, étonnamment pas agacé. Elle ne le surprend plus, Léa Salamé ?
Le 28 avril 2019 ayant trouvé l'attitude de l'animateur de C l'hebdo sur France5, Ali Badou, et des 3 journalistes qui l'accompagnaient, très partisane, je lui avais envoyé le mail suivant :
"Je regarde l'émission du jour pendant laquelle sont interrogés Monsieur Dupont-Aignan puis monsieur Jadot. Je ne suis pas du tout du bord de monsieur Dupont-Aignan et même complètement à l'opposé à gauche. Mais je trouve votre attitude et celle des journalistes arrogants, hargneux, moqueurs : une d'entre elle rit à gorge déployée, vous interrompez sans cesse l'interviewé, parlez en même temps que lui, faites des signes aux autres journalistes, vous moquez des réponses données, donnez des leçons (les 130 000 français qui travaillent à l'étranger), et, mais je n'en suis pas certain tellement c'est scandaleux, je crois avoir entendu une journaliste dire : « n'importe quoi ». On s'interroge pour savoir si on a à faire à des journalistes ou des militants ? Ensuite on accueille cordialement monsieur Jadot ce qui est la bonne attitude par ailleurs, comme monsieur Badou l'avait fait pour madame N'Diaye, lundi matin sur France Inter à 8h20, finissant même complaisamment ses phrases. Avant de nier et de donner des leçons, re-visionnez ou réécoutez ces deux émissions. Et pour confirmer, revoyez-en d'autres avec différents invités : vous retrouverez bien ces différences d'attitude."
J'avais noté la date, l'heure et le titre de l'émission mais j'ai égaré la note.
Dans une émission du soir sur FranceTV Infos ou France 5 autour des 25, 27 octobre 2019, Gilles Borstein participait à un débat avec trois autres intervenants dont une représentante syndicale. Le sujet portait à ce moment-là sur la réforme des retraites. La représentante syndicale expliquait l'opposition de son organisation au modèle proposé pour remplacer l'actuel et de manière inhabituelle son exposé durait sans interruption, chacun semblant attentif. Et tout à coup Gilles Borstein l'interrompt. De mémoire, voilà approximativement la suite.
Elle proteste et demande à terminer rapidement son explication. Il se rebiffe, lui dit qu'il n'y a qu'elle qui parle, qu'elle a parlé assez longtemps. Il explique que puisque le président avait été élu pour faire cette politique personne n'était légitime pour s'y opposer maintenant et finit par lui asséner l'argument qu'il croit définitif suivant, (verbatim) : « vous n'avez qu'à le battre dans les urnes ! » et se recule confortablement sur sa chaise, manifestement pas mécontent de lui.
Tous les participants se taisent, sans doute abasourdis par l'énormité de ce qu'ils viennent d'entendre mais dont seul Gilles Borstein ne semble pas avoir pris conscience. D'ailleurs il va persister.
Je ne me souviens plus de la chronologie de la suite.
Il me semble que la représentante syndicale n'ayant pas compris ce que voulait dire le journaliste celui-ci lui répète en s'approchant de nouveau d'elle : « vous n'avez qu'à le battre dans les urnes ! »
La représentante syndicale essaie de suggérer que – « la démocratie ne se limite pas à » - mais le présentateur lui retire la parole.
Donc, pour Gilles Borstein, quand un président est élu, tous les autres ont perdu toute légitimité pour s'opposer ou même infléchir la politique qu'il mène ! Et si un syndicat veut pouvoir empêcher des réformes réprouvées par la majorité des travailleurs de toute tendance, il n'a qu'à se présenter et remporter les élections présidentielles ! « Le battre dans les urnes », sacré spécialiste politique ! Je lui attribue la palme du "tellement plus visiblement macronien qu'il en est stupide."
Les informés tous les soirs sur FranceTV Infos invitent très majoritairement des intervenants souvent non politiciens, journalistes et autres philosophes, etc., mais pas trop marqués politiquement, de tendance molle centre droit, centre gauche, pas très éloignés de la république en marche. Leurs débats soporifiques interrompus toutes les dix minutes par le rappel de l'actualité, endorment plus qu'ils n'éclairent en tous cas n'agitent pas le cerveau des téléspectateurs. J'anticipe la réplique « si ça vous plait pas etc. » ; mais qui regarder ailleurs où c'est franchement tout à droite ?
Je n’ai pas gardé la trace de toutes les fois où j’ai été choqué. Il faudrait pour cela avoir un carnet en poche et noter les références pour retrouver tout ça sur le replay. On a autre chose à faire.
En revanche, chaque fois que j’ai eu le temps, j’ai transmis mes récriminations à l’émission concernée, pour Thomas Legrand, Ali Badou et Léa Salamé. Je n’ai jamais eu de réponse même pas un accusé de réception.
Alors la radiotélévision publique qui appartient à tous les français payant ou pas la redevance avec laquelle sont rémunérés en partie les journalistes, chroniqueurs, experts, est-elle restée objective et équilibrée comme ses journalistes le prétendent.
Si je le pensais, je n’aurais pas écrit cet article.
La Radiotélévision publique, honnêtement souvent
la voix du pouvoir quand même !
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