A l’heure où le président demande des efforts à tous − sauf à lui, naturellement −, on se pose la question de la légitimité de certains postes ministériels, comme ceux des secrétariats d’Etat par exemple. Celui de Rama YADE, en particulier, semble bien symbolique, pour ne pas dire fictif. En pleine crise des sports, quelle est sa tâche, que fait-elle vraiment ?

La crise qui secoue le secrétariat des sports semble effectivement hors de portée pour elle. Comment d’ailleurs une jeune fille d’une trentaine d’années pourrait-elle être crédible face aux vieux roublards de la FFF et de la FIFA ?
Pourtant, elle a un secrétariat d’Etat de plein exercice et gagne pour cela (?) quelques 13 000 euros pas mois, tous frais payés par le contribuable. Sans compter une dizaine de voitures pour l’ensemble de son cabinet.
Est-ce bien le moment de conserver de tels centres de coûts ? Faut-il aussi que le gouvernement soit un lieu de formation pour jeunes politiques, en devenir ou non ? Madame YADE semble bien sympathique, mais elle manque cruellement de crédibilité, de maturité et de charisme. Jeunesse oblige ! C’est d’ailleurs la raison pour laquelle c’est Roseline Bachelot qui va au charbon, prend la parole et assume dans les moments difficiles. Avec un peu d’honneur Madame YADE aurait démissionné. Mais, comment retrouver un boulot aussi bien payé ? Idem pour le haut fonctionnaire et ses fameux cigares à 12 000 euros. Qu’importe l’honneur. On semble tellement bien sous les lambris des palais de la République, payé par le contribuable, sans aucun contrôle du travail réellement fourni. Pourquoi en partir de son plein gré ?
Si Rama YADE n’est pas en stage ou en apprentissage, c’est qu’elle occupe à l’évidence un emploi qui ressemble, comme deux gouttes d’eau, à ce qu’on pourrait nommer : emploi fictif.
Dans le métier de la plomberie, que je connais bien, on nomme une telle personne : le grouillot. Le collaborateur, c’est-à-dire l’apprenti, qui passe les outils, qui porte les choses d’ici à là-bas, qui va faire les courses, etc., mais qui n’a aucune vraie responsabilité. Son salaire, n’est évident pas de 13 000 euros par mois, tous frais payés, comme celui de Madame YADE. Il reçoit, lui, à peine la moitié du SMIG.
En fait, quand on regarde certains secrétariats d’Etat, on ne peut s’empêcher de penser à Jean Sarkozy, qui aurait pu être président du plus grand quartier d’affaires d’Europe : La Défense. On imagine Jean, sans aucun diplôme, en train de rencontrer les plus grands patrons de France et d’Europe. Quelle crédibilité ? On l’entend d’ici, réciter quelques phrases de ses derniers cours d’économie ou de droit, face à des stratèges de l’industrie et de la finance mondiale, médusés. Ridicule direz-vous ! Tout comme l’est Rama quand Roseline monte au créneau sur tous ses dossiers difficiles, de crainte que le ridicule nous terrasse encore, après celui de la coupe du monde.
Néanmoins, les faits sont là et le secrétariat d’Etat aux sports nous coûte près
d’un milliard d’euros par an.
Un milliards cela n’est pas grand-chose pour l’Etat mais, ça représente quand même 83 333 années de SMIG. Soient quelques 2 000 smicards travaillant durant 42 années pour avoir leur retraite de misère à 62 ans.
Que fait Madame YADE pour mériter un tel statut ? Son poste est-il essentiel en temps de crise ? Madame Bachelot n’a-t-elle pas mieux à faire qu’à voir comment se forme sa secrétaire d’Etat à son futur métier de politique ? Quel retour sur investissement pour le pays ? Quand est-ce que Rama YADE sera prête à évoluer toute seule, comme une grande ?
Cela peut paraît démagogique mais, en ces temps de crise, il n’y a pas de petites économies. C’est par les symboles envoyés par le sommet de l’Etat que les choses avancent ou sont du moins mieux acceptées par ceux qui vont trinquer en payant de leur poche.
Combien de ministres, de secrétaires d’Etat, de hauts fonctionnaires, etc., méritent vraiment le statut exorbitant qui est leur ? Les ministres allemands, norvégiens, suédois, finlandais… ont des trains de vie considérablement inférieurs aux nôtres. Pourtant leur pays n’est pas moins bien géré. C’est même le contraire !
Crédit photo © Cécile Genest / L’Internaute