Ras la Gasquette
Richard Gasquet a montré lors du dernier Wimbledon que au-delà de son talent et de sa technique il avait le mental et la volonté pour devenir un vrai champion. Une bonne nouvelle. En revanche du côté vestimentaire, il reste manifestement encore une étape à franchir pour faire partie des grands.

Pour une raison inconnue Richard Gasquet s’obstine à porter une casquette et, pour être très direct, c’est une erreur. En effet, le port de la casquette est délicat et ne réussit pas à tout le monde, moi le premier. Cela suppose une tête bien faite, en tout cas adaptée au port d’accessoire et, à moins d’aimer la prise de risques, en général, ce n’est pas terrible, traduisez cela ne donne pas un air particulièrement éveillé ni intelligent. Affublé de ce couvre-chef notre Richard ressemble à Bourvil - les puristes ne m’en voudront pas de ne pas faire le distinguo casquette/béret -, et dans ce contexte ce n’est pas un compliment. En effet, à notre connaissance l’acteur normand n’a jamais brillé sur les courts de tennis et le joueur de Béziers n’a jamais indiqué son intention de s’inscrire au cours Florent.
Quant à ceux qui voudraient utiliser l’argument de la casquette comme protection solaire, je me permettrai de faire remarquer que sur les courts londoniens au cours de la dernière quinzaine le parapluie a été d’un usage beaucoup plus adapté. Porter la casquette pour se protéger de la pluie là, je dis, c’est du vice.
Pour justifier le choix de Richard on pourrait aussi évoquer les habitudes de la corporation tennistique, une espèce d’uniforme que tous les joueurs se croiraient obligés de revêtir comme cette tradition de l’habit blanc sur l’herbe du All England Club. Mais en l’occurrence la casquette est surtout utilisée par les rappeurs et les joueurs de base-ball et, dans une moindre mesure, par les panneaux publicitaires que sont les coureurs de F1, qui en ont fait un outil de travail et de reconnaissance. Ainsi Tony Parker, le chanteur, a décidé de ne plus quitter la sienne, bien que personne ne sache encore s’il en portait une lors de son mariage avec la Desperate Housewife Eva Longoria. Ici donc rien n’oblige Richard à mettre quelque chose sur sa tête.
Enfin, last but not least comme disent les Brits, Richard porte sa casquette à l’envers. Et là c’est la faute de goût suprême, l’erreur de trop. Avec sa casquette pointée vers les bâches Richard ressemble à un adolescent boutonneux auquel ne manquent que le short baggy et son MP3 et pas à un champion, un type qu’on va admirer. Avec sa casquette en arrière Richard semble regarder vers le passé, le temps glorieux de ses heures de junior, l’âge d’or de ses 15 ans. Mais Richard, tu n’as plus 15 ans, c’est fini, là tu joues avec les grands, des types comme Federer ou Nadal. D’ailleurs à propos de Nadal, son pantacourt, c’est pas gégéne non plus, surtout qu’il devrait avoir les moyens de s’acheter la bonne taille, il faudrait vraiment lui dire, mais comme il gagne des grands tournois, on oublie... La casquette en arrière de Richard, c’est l’objet de celui qui ne veut pas grandir, de celui qui reste l’éternel espoir. Mais ça Richard c’est fini, là on t’attend pour de vrai pour de bon, tu entres dans le top 10, c’est du sérieux, les caprices d’adolescent doivent cesser.
Alors si j’étais ton coach, je procéderais en deux étapes pour ne pas de te brusquer : dès demain c’est casquette à l’endroit et à Flushing tu l’enlèves. La Gasquette sera alors un vilain souvenir.
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