Réaction à la carte blanche pour l’obligation vaccinale de mr Muraille et al (le Vif du 24/11/2021)
En temps normal cette lettre aurait suscité l'indignation générale et une sanction immédiate de la part des recteurs universitaires. Mais nous ne vivons pas en temps normal.
Je voudrais répondre brièvement à votre lettre ouvert « Covid : l'accroissement des comportements égoïstes peut mener à l'effondrement de la société » (carte blanche) publié le 24/11/21 dans le Vif.
Votre lettre ne me semble ni plus ni moins qu'un manifeste pour un fascisme 'bienveillant' pour gérer des 'crises' récurrentes d'un futur proche. Et une incitation à la haine des personnes non-vaccinées. Le fait qu'un journal national donne une plate-forme à ce propos, et que vous trouvez un publique sympathique met en évidence la dérive social dans laquelle nous nous trouvons. Une dérive qui ne serait en rien améliorée par une multiplication de règles arbitraires, autoritaires et anti-constitutionnelles.
En temps normal cette lettre aurait suscité l'indignation générale et une sanction immédiate de la part de votre recteur universitaire. Mais nous ne vivons pas en temps normal. Merci d'avoir confirmé avec tant de lucidité les pires craintes de certains citoyen.nes plutôt bien-informés, à savoir : que la vaccination obligatoire fait partie d'une programme de dystopie technocratique pour remplacer nos démocraties actuelles. Vous parsemez votre lettre de quelques moments de bon sens pour mieux passer un message à mes yeux grotesque et profondément anti-social. Je me permets d'en prendre quelques exemples.
'On voit surtout s'affronter deux postures difficilement conciliables sur le fond : l'individualisme, refusant toute prise de risque et atteinte à la liberté de choix, et le collectivisme, faisant de l'intérêt général une priorité'.
Cette caricature pose un faux dilemme. Le devoir et le défi de la démocratie sont plutôt de réconcilier les libertés individuelles avec le l'intérêt général. Ce n'est jamais tâche facile. Mais il existe un cadre qui facilite cette tâche : la Constitution. La Constitution est notre contrat social de base, notre rempart fondamental contre les aberrations sociales. Mais malheureusement pour le moment la constitution est en arrêt maladie...
Je ne vois rien de réducteur dans un analyse technique, scientifique et juridique d'une proposition de loi quelconque. Bien au contraire. C'est simplement la bonne procédure. Il faudrait ajouter une analyse des implications sociales - y compris symboliques - pour en avoir une vision globale, pour pouvoir prendre une bonne décision. En écartant tout ces facettes pour des raisons de 'facilité', c'est plutôt vous qui esquivez la complexité de la question.
'Les crises sanitaires et environnementales rendent indispensable une rupture du mode de gouvernance'
Si vous voulez ajouter une crise sociale à une crise sanitaire, c'est une excellente stratégie ! Les crises nécessitent le renforcement de notre contrat social, pas son saccage. Elles nécessitent la confiance, la transparence et le respect mutuel. L'alternative est une spirale infernale de divisions et de coercition – au nom de quel 'civisme' ?
"Certains comportements ou activités, banals aujourd'hui, devront être interdits ou lourdement pénalisés. Notre futur dépendra donc de la capacité des décideurs politiques à faire appliquer des décisions impopulaires dans l'intérêt du plus grand nombre"
Vous avez raison. Sauf dans l'intérêt du plus grand nombre ces décisions devraient d'abord s'appliquer aux responsables du problème : c'est à dire -dans le cadre environnemental- les systèmes de gouvernance défaillants et les corporations abusives. Interdire l'essence dans les voitures personnelles mais permettre aux banques d'investir dans les énergies fossiles par exemple est un non-sens Total.
'Le retour de l'état régulateur dans un contexte de crise sanitaire et de changement climatique va s'accompagner d'une profonde rupture du mode de gouvernance'
Le rôle de prophète vous va mal. Il n'y a rien de traditionnel dans l'état d'exception actuelle. Ce n'est pas un 'retour'. Bien au contraire. C'est comme vous dites une rupture - j'espère temporaire – de notre mode de gouvernance. Une rupture qui laisse la porte ouverte à tout les diables. Une rupture à mes yeux complètement illégale qui sera vite réprimée par la cour constitutionnelle. Vous semblez soutenir une prolongation indéfinie de cette rupture. Permettez moi d'emprunter votre robe de prophète pour vous affirmez que l'histoire vous donnera tort. La démocratie remportera en Belgique, balayant tous les corrompu.es qui nous ont plongés dans cette mésaventure.
"Sur ces problématiques, la légitimité des décisions ne pourra reposer sur une simple compétition d'opinions. Car le processus démocratique mène généralement à privilégier les mesures les plus acceptables par le plus grand nombre...
Mais rappelons que, par nature, les mesures de santé publique font partie des premières missions de l'État : assurer la sécurité et la santé des citoyens. Ces missions, qui ont contribué à la prospérité de nos sociétés, sont nécessairement liberticides et normatives. Elles privent l'individu de certains choix et favorisent des comportements dont on estime, sur base des évidences scientifiques disponibles, qu'ils concourent au bien commun"
Si ceci est votre opinion, pourquoi rester en Belgique ? Il existe d'autres pays ou vous pouvez vivre
heureux sans les entraves et les complexités de la démocratie. En Corée du Nord pas exemple. Là- bas on ne se soucie pas de compétitions d'opinions. Cette société – tellement prospère – assume parfaitement la nécessité des mesures liberticides pour le bien commun.
Les décisions du Dirigeant Suprême, Génie des Génies des Sciences Militaires, sont toujours prises sur base des évidences scientifiques, et toujours pour notre protection. Cela dit, la Corée du Nord est un peu trop loin. Vous pourriez facilement jouir d'un cadre aussi totalitaire avec des moyens de recherche et de persuasion aussi développés chez Pfizer. D'ailleurs je vois que vous recherchez un partenariat pour financer votre unité de recherche...
'Nul ne conteste aujourd'hui le bien-fondé de l'obligation de la ceinture de sécurité pour tous les passagers d'un véhicule...son bénéfice pour la collectivité est indéniable...'
Il s'agit d'une fausse analogie. Porter une ceinture n'est pas un acte médical. Je peux facilement défaire une ceinture. Je n'ai pas besoin de montrer ma ceinture pour prendre l'avion ou aller au restaurant. Refuser de porter ma ceinture ne fait de moi un 'ennemi du peuple'. Je ne risque pas d'effet secondaire en portant ma ceinture. Ma ceinture est une technologie simple, bien-établie et approuvé selon les normes européennes. Si ma ceinture ne fonctionne pas correctement son fabricant porte une responsabilité légale. L'efficacité de ma ceinture ne commence pas à baisser après 3 mois. Ma ceinture n'est pas un produit pharmaceutique en phase 3 d'essais clinique dont on ignore les effets à long terme.
L'étude des sociétés humaines et non humaines (animales et microbiennes) montrent que l'accroissement du nombre d'individus adoptant des comportements égoïstes, ceux que l'on nomme en économie les "passagers clandestins", qui bénéficient des biens communs d'une société sans y contribuer, mène à l'effondrement de celle-ci.
Même les diables non-vaccinées cotisent pour la sécurité sociale. Donc ils 'payent leur billet' comme tout le monde. Les vrais « passagers clandestins » dans cette histoire sont bel et bien les sociétés pharmaceutiques extra-étatiques, qui piratent des milliards d'euros de biens communs sans prendre aucune responsabilité légal de leur produits. Avec des contrats d'une opacité totale, truffés de conflits d'intérêt. Des sociétés qui corrompent toutes les instances politiques, jusqu'aux comités censés les contrôler. En effet c'est plutôt Big-Pharma qui menace les fondements de notre société.
"Sans un modus vivendi minimal sur ce qu'est le bien commun, l'action publique devient difficile,voire même impossible à légitimer."
Vous avez raison. Sauf que ce modus vivendi existe déjà. Ça s'appelle la Constitution Belge.
La même Constitution que vous êtes en train de saccager.
Ceci n'est que votre avis. Malgré la censure quasi universelle des voix contestataires, il n'existe pas de consensus scientifique quant à la vaccination universelle.
Vaccination : parmi les meilleurs
...et présente un tableau qui montre :
a) la Belgique (vaccinée à 86.9%) a le même taux de décès que la Slovaquie (vacciné à 54.1%)
b) Pousser la vaccination au-délà de 80% n'apporte pas de plus-value visible
c) Il faudrait plutôt suivre l'exemple de la Suède (pas de lockdown, peu de mesures coercitives, aucune vaccination obligatoire). Est-il concevable qu'un contrat social sain aille de paire avec un peuple sain ?
Là on est bien d'accord. Sauf votre raison n'est pas la mienne.
"La privatisation progressive des services de santé prônée par l'Europe a fragilisé ceux-ci et démotivé le personnel soignant. Il est urgent de faire sortir les services de santé de la logique de marché et de la gestion managériale qu'on leur impose aujourd'hui pour en revenir à un véritable service publique capable de faire face aux futures crises sanitaires."
Un moment de lucidité qui me fait douter de vos racines reptiliennes.
"Nous pouvons, pour des raisons très honorables, privilégier la liberté individuelle et le refus de toutes normes contraignantes et discriminantes. Mais dans ce cas nous devons accepter de progresser vers un système libéral à l'américaine où l'individu assume seul les coûts de la vie et de ses choix."
Ceci est un homme-de-paille suivi d'un non-sequitur. Personne ne plaide pour le refus de toutes normes contraignantes. Je plaide simplement pour le respect de la constitution et l'intégrité physique de toutes et de tous. Ceci est tout à fait compatible avec le système de soins mutualisé actuel.
Vous plaidez en faveur d'un style de gouvernance qui peut être qualifié de 'fascisme bienveillant'. Car le fascisme est toujours bienveillant. Il est toujours installé pour notre bien, par des gens bien, pour notre protection. Il arrive parfois avec le bruit de bottes, parfois avec un trait de plume. Et parfois avec la piqûre d'une seringue. Car cette piqûre symbolise beaucoup de choses. Elle symbolise, comme vous dites, un choix de société. Choisir la vaccination obligatoire c'est choisir de criminaliser les contestataires. C'est choisir la censure et la corruption. C'est choisir de renoncer à notre intégrité physique. Sacrifier nos droits, notre démocratie, notre constitution pour une sécurité douteuse c'est trahir nos ancêtres qui ont luttés pour nos libertés et nos enfants qui les perdraient à jamais.
Je ne cherche pas à vous vaincre. Je voudrais simplement qu'on apprenne à nouveau à vivre ensemble dans cet état imparfait qui est le nôtre. Il y a déjà assez de Gens Biens qui ont pris la Bonne Voie. Vous souhaitez 'renouer avec l'idéal des Lumières' ? Alors au lieu mener la Croisade de la Sainte-Seringue, si on laissait à chacun, à chacune, la liberté de se tromper ?
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