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Accueil du site > Tribune Libre > Récapituler pour ne pas capituler

Récapituler pour ne pas capituler

Bombardé du matin au soir par des médias dociles, par une classe politique sans envergure, ni volonté particulière d’affronter quoi que ce soit et encore moins les mécanismes fondamentaux qui régissent l’économie mondiale, le citoyen est systématiquement jeté vers des problématiques et des choix qui n’ont comme but que d’obstruer son entendement, son libre arbitre et, en fin de compte, son statut de citoyen.

Il est temps, six ans après la crise des subprimes et le crash financier de faire le point, d’identifier les nouvelles stratégies qui en découlèrent et qui formatent désormais notre monde. Il est temps aussi de décrire exactement, mais simplement, les mécanismes de cette « crise permanente », de lui donner un vrai sens politique et d’énumérer tous les sujets choisis pour faire écran, pour désorienter et perturber à l‘extrême l’entendement. 

La « crise permanente » et ses objectifs

La crise des subprimes n’est pas tombée du ciel. Elle est la conséquence de deux éléments fondamentaux qui régissaient la finance. La première, incontestablement, réside dans le fait qu’il y avait une déconnection évidente entre l’économie réelle et le fonctionnement intrinsèque de la finance et des centres boursiers. Les indices, dématérialisés, ne représentaient plus que des courbes et des calculs mathématiques. Les variables ne sont plus que des jeux informatiques automatisées et gérées par des jeunes diplômés qui n’ont aucune idée du monde réel et encore moins de la vie réelle. Dans ce tandem exécutant, l’analyse des effets n’avait aucun contact avec l’éthique, la notion du bien et du mal, et encore moins de la macro-économie, c’est-à-dire de l’anticipation. Il s’agissait, tout simplement, de garantir des gains au jour le jour, puis d’heure en heure, et enfin de minute en minute. L’impréparation de l’élément humain dans sa relation avec l’ordinateur, le fait qu’il soit à l’affut des bonnes ou des mauvaises courbes tendancielles ont précipité cette machine infernale dans la débâcle justement parce que l’analyse du monde réel et des variables non informatisées, mais pourtant essentielles, ont fait défaut. Le « pourquoi » d’une action, ses fondements philosophiques, sociologiques ou simplement historiques ayant quasiment disparu de l’apprentissage au sein des filières suivies par les futurs opérateurs, au profit du formatage d’esprits vifs et pragmatiques, n’est pas étranger à ce désert de la pensée et de la disparition quasi totale des hiérarchies, du sens et des proportions. Sans aller jusqu’à Aristote ou Platon, force est de constater (et ici je parle d’expérience, du vécu) que les pères de la pensée contemporaine, même quand ils sont intimement liés au fait économique comme Tocqueville, Keynes, Polanyi, Arendt, etc., sont pour les opérateurs financiers terra incognita.

Au-dessus des opérateurs et autres killers « intégrés » à leurs machines, démunis aussi bien de pensée anticipatrice que de regard politique, agit la superstructure financière ayant, elle, un regard sur le monde et un projet : faire de la dette et des produits financiers qui en découlent des outils se soustrayant des règles et des lois ; affaiblir le plus possible le rôle des Etats ; renforcer une symbiose entre le monde politique et celui de la finance sous leur « hégémonie éclairée ». Cette hiérarchie, imbue de certitudes inébranlables (et largement explicitées) sur le bien fondé d’une économie tributaire du marché s’auto-extrait du monde réel, de ses règles et de ses lois, mais pas seulement. Cette élite financière autoproclamée, ses porte-parole politiques et ceux la presse qu’elle contrôle majoritairement, essaient de remplacer la pensée politique et l’analyse critique par un manichéisme binaire quasi religieux entre le bien et le mal, le bien étant ce qu’ils font et ce qu’ils exigent et le mal étant tout ce qui n’intègre pas leur vision des choses ou essaie tout simplement de souligner les lacunes et les contradictions de leur projet. Ainsi, toute contestation devient « dangereuse » (d’où la phrase du candidat Hollande we are not dangerous) par ce que elle est « révolutionnaire » et/ou « irresponsable », et/ou « naïve », et/ou « réactionnaire », et/ou « populiste », « archaïque », etc. 

En plein crash, Paulson, alors secrétaire au Trésor américain et ancien patron d’un géant financier à la dérive déclarait : je ne croyais pas que ce qui arrive pourrait arriver, mais, je dois l’avouer, c’est arrivé. Il parlait de l’effondrement des plus grandes institutions financières comme d’un phénomène surnaturel, une sorte de déluge biblique pour lequel chercher les causes n’aurait aucun sens.

La crise des subprimes et la chute des géants de la finance aurait pu, si elle n’était restée qu’une crise financière, remettre en cause la manière dont les opérateurs et leurs patrons géraient la rente. Mais, la symbiose précitée - si bien définie par le mot anglais incorporated -, joua à fond. Les Etats, phagocytés à leur plus haut niveau par l’élite financière décidèrent de « sauver » les grandes institutions financières et de faire payer la note à leurs propres populations. Pour ce faire, ils utilisèrent le concept de l’urgence : on sauve maintenant, on chercha le pourquoi (et les responsabilités qui en découlent) après. Or, cet après n’est jamais arrivé. Trois ans après la débâcle, l’exécutif américain était incapable de chiffrer les sommes octroyées au secteur financier. Pour cause (et à titre d’exemple) : durant les six premiers mois de la crise le secrétaire au Trésor avait envoyé des chèques en blanc aux institutions en difficulté leur demandant d’y inscrire le montant qu’elles pensaient nécessaire pour s’en sortir. Encore aujourd’hui, personne ne connaît le montant exact des sommes distribuées entre 2007 et fin 2008. Ce qu’on sait par contre, c’est qu’entre la réunion du G20 sensée lutter contre les offshore et la déclaration du président Sarkozy comme quoi « les paradis fiscaux, c’est fini », trente mille milliards d’argent sale ont « intégré » le système financier très souvent dans le cadre du marché obligataire. Celui qui, justement, sera largement utilisé pour « répondre » aux dettes souveraines. A la même époque (2009), la dette globale grecque fraîchement « découverte », ne dépassait pas les cent quatre-vingt milliards.

La contradiction principale ou le non sens systémique

Hannah Arendt disait, en se référant aux impasses de la société moderne, que la notion de progrès est désormais liée aux capacités de destruction et non de production. En termes de macro-économie, c’est exactement ce qui se passe : tandis que tout le monde parle de « croissance », en fait, la concentration financière détruit l’économie réelle : elle détruit l’emploi, la production, détruit les investissements productifs, les services de l’Etat. Elle détruit en conséquence le tissu social, le « vivre ensemble » et empêche les investissements à long terme, c’est-à-dire toute prospection anticipative. Prenant en considération que la demande est saturée au sein des espaces dits « développés » (Europe, Etats-Unis, Japon), le marché déduit et impose aux Etats que le système mis en place sur la base d’un contrat social péniblement élaboré depuis la révolution industrielle est l’obstacle principal. A regarder de près la courbe des investissements depuis la fin des années 1980, il est facile d’en déduire que le « marché » s’implique de manière inversement proportionnelle par rapport aux acquis de la société civile, aux retards historiques de l’Etat de droit et à l’aplanissement des inégalités : la Chine et l’Inde, le Brésil, les Etats-Unis et le Japon, et enfin l’Europe. Cela indique indiscutablement quelles sont les préférences du marché. L’idéal c’est un pouvoir fort et hyper autoritaire brimant toute velléité de justice sociale, une séparation programmée entre des secteurs performants entourés d’une population vivant dans le dénuement le plus total, des espaces où le droit du travail et son prix sont flexibles à souhait etc… Ces « préférences » prennent ainsi l’allure d’un modèle à suivre et surtout un cahier de charges obligatoire à mettre en place… en urgence. Ainsi, le capitalisme « moderne » envoie un signal fort : le fordisme, qui lui-même n’est que la suite logique des mécanismes capitalistes britanniques qui firent entrer les esclaves dans le monde merveilleux de la consommation, est irrémédiablement périmé. On n’attend plus des ouvriers de devenir des consommateurs, on fait tout pour paupériser les classes moyennes, la croissance est un leurre, la peur de perdre ses acquis le moteur principal, qui contribue justement à les perdre les uns après les autres, transformant toute contestation en guerre d’arrière-garde. Plus aucun investissement au sein des pays de l’Etat de droit n’est comparable aux bénéfices que procurent les dettes, et les pays « endettés » sont ceux qui les premiers accepteront ce modèle, abandonnant en …urgence les acquis sociaux des cent dernières années. Le remboursement de la dette est un leurre supplémentaire. Transformer la Grèce, puis l’Espagne ou l’Italie en Chine ou en Inde est bien plus intéressant pour le marché que les dividendes de quelques centaines de milliards d’euros. Voilà sans doute pourquoi le marché ne semble pas particulièrement inquiet des indicateurs calamiteux de l’économie formelle : que le commerce se meurt, que le chômage atteigne des taux comparables à ceux de l’Inde (non comptabilisés, la notion même de chômage étant inexistant), que le PIB recule de plusieurs unités chaque année, et le modèle désiré basé sur la destruction est de plus en plus proche de l’idéal.

Pour revenir aux proportions : entre 2007 et 2009, près de quarante-deux mille milliards sont partis en fumée. S’ils avaient été investis dans l’économie réelle, pour des infrastructures à long terme, la modernisation des Etats et la recherche, ils auraient alors augmenté le PIB européen de 2,8 à 3,2. C’est-à-dire que la fameuse crise de la dette n’aurait pas existé. Le marché lui même, c’est-à-dire la rente se serait enrichie de manière raisonnable ce qui aurait à son tour rendu compétitifs de manière pérenne les investissements au sein de l’économie réelle. Mais, bien entendu, là n’était pas l’objectif.

Celui-ci serait plutôt de ghettoïser à grande échelle les « populations inutiles », les marginaliser au possible, les nier en tant que variante de la demande et de rendre leur environnement anxiogène, dangereux, traversé de peurs et de craintes les paralysant, leur offrant en contre-partie des raisons futiles mais « clivantes » de s’insurger et de s’opposer les uns aux autres. Si dans son ouvrage Parias urbains, Ghetto, banlieues, Loïc Wacquant avait bien décrit un processus de gestion spatiale d’une marginalité sociale, il était loin de penser qu’il deviendrait bientôt un projet politique œcuménique et que la Grèce en deviendrait le premier laboratoire-paradigme.

Guerres asymétriques, immigrations, nationalismes, identités, terrorisme…

Tandis que de manière systématique se met en place une gestion des hommes et de l’économie qui ne supporte aucune critique, qui se considère comme « unique solution » et balaie à l’aide de qualificatifs déplaisants toute alternative, la société civile est travaillée, bombardée même, par des débats dits de société portant sur des « valeurs », le mot lui-même, galvaudé à souhait, ayant perdu son sens, ne gardant à la longue que celui que lui donne le marché : une fluctuation attirante ou répulsive que l’on découvre ou que l’on oublie à souhait et selon les circonstances.

Comme l’exprimait à merveille le poète alexandrin Costantin Kavafy, les notables de la Cité espèrent les barbares, qui, « après tout, étaient une solution ». On les invente donc, on les crée de toute pièce, on les pointe du doigt, on les oublie puis on les exhibe à nouveau. Ce sont des personnages de théâtre d’une scène mondiale, que l’on pare de costumes sortis d’une garde-robe du moyen âge : On force le trait en insistant sur le côté irrationnel et ubuesque de leur personnage : fous de dieu, fous des armes, barons de la drogue, rois des quartiers, princes des cités, justiciers farfelus et rocambolesques, sensés symboliser le contraire de ce que croit être notre société post moderne : ils sont intolérants, bornés, anti - démocrates, nazillons fanatiques, bouffons professionnels, irréductibles nationalistes de l’entre-deux-guerres, émirs tout droit sortis des croisades, roitelets du pétrole ou vachers analphabètes de la pampa. Le rôle de ces caricatures ? Faire diversion, multiplier les conflits et les enjeux, noyer sous cette pluie de menaces d’un autre âge la seule qui agit vraiment globalement comme un rouleau compresseur, la seule qui mérite notre indignation et notre colère, la seule qui vaille la peine que l’on se mobilise et que l’on résiste.

Cependant, s’indigner ne rime pas avec une répétition à l’infini du - certes réconfortant -, vous voyez, chers concitoyens combien j’ai raison. S’indigner ce n’est plus chercher les uns après les autres des exemples disparates et souvent scandaleux soulignant l’injustice, la violence des applications de cette politique, le non sens systémique de ce hold up contre l’humanité. Quoi de plus logique dans cet illogisme global que la gestion des mines en Grèce ? Quoi de plus évident que les déclarations du monde politique allemand concernant les élections en Italie ? Quoi de plus banal que les apophtegmes européens - quasi quotidiens - sur la sortie de la crise ? 


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26 réactions à cet article    


  • ZEN ZEN 4 mars 2013 10:44

    Faire diversion, multiplier les conflits et les enjeux, noyer sous cette pluie de menaces d’un autre âge la seule qui agit vraiment globalement comme un rouleau compresseur, la seule qui mérite notre indignation et notre colère, la seule qui vaille la peine que l’on se mobilise et que l’on résiste.

    Vraiment très bien vu
    On a connu ce stratagème sous le mandat de Sarko, créateur de tensions
    Cela continue d’une autre manière...
    Détourner l’attention en créant tension et sidération
    Même l’indignation peut servir à ça...


    • Gabriel Gabriel 4 mars 2013 10:47

      Aux larmes citoyens !

      La rigueur s’impose disent-ils donc, la rigueur s’expose tel une prostitué sur les trottoirs de l’Europe. Fabriquée de toute pièce par la finance et les spéculateurs et rançonnée par les souteneurs parlementaires Européens et états membres, ils nous l’étalent sans honte. Papa Schulz exige que ceux-ci soldent le déficit estimé à environ 17 milliards d’euros dans le budget européen 2013 avant toutes renégociation. La Grèce agonise, l’Italie comme l’Espagne et le Portugal sont au bord du gouffre. La France, quant à elle se met sur les rangs afin d’être elle aussi pressée à son tour par les mafiosi du FMI et des banques. La société 2020 sera celle des esclaves sous payés et d’une poignée de nabab captant à elle seule 90% des richesses planétaire. Les banques usurières dirigées par les mêmes salopards qui ont ruiné la planète prêtent de l’argent aux états à des taux assassins afin de maintenir ceux-ci la tête sous l’eau. A appauvrir les peuples ont les contrôles plus facilement. La dépendance financière par le travail de plus en plus rare ou l’aide social de plus en plus malmenée, calme toute velléité de révolte. Cette attaque en règle de la finance contre les peuples a et aura pour conséquence l’appauvrissement global de l’Europe et des millions de chômeur, de sans abris et de crève la fin iront gonfler les rangs des futurs combattants dans le conflit qu’ils nous préparent. Ne nous leurrons pas, aujourd’hui nous sommes déjà en guerre. Celle-ci est larvée à l’intérieur des territoires et exportée dans les pays à fort potentiel énergétique. Bien sur que tout cela est préparé, travaillé et mijoté depuis des années. Leur pouvoir médiatique est à l’œuvre depuis des décennies en culpabilisant le citoyen par le biais des télés, radios et journaux... Combien de fois ne vous a-t-on pas répéter ces vingt dernières années que vous viviez au dessus de vos moyens, que la sécurité sociale était en déficit, qu’il n’y avait plus d’argent pour les retraites etc.… Pendant ce temps ils dépensaient 1000 fois plus pour s’armer, renflouer les banques afin qu’elles puissent continuer à affamer la planète en spéculant. 


      • Yvance77 4 mars 2013 12:02

        Salut,

        Mais le pire est que l’on a laissé aux manettes les mêmes ordures qui nous ont conduits au bord du précipice.

        Rien que cela vaut une révolution contre ces oligarques !!!


        • julius 1ER 4 mars 2013 12:57

          merci Mr Koutouzis pour cet excellent article, instructif à souhait et remettant bien en perspectives de nombreuses données de cette crise à rallonge, je partage la vision de cette occasion manquée de faire progresser le pib de la planète et à la place de çà on a maintenant la misère à tous les étages qui s’installe « durablement » (encore un terme galvaudé qu’on aimerait voir employé d’une autre manière)...............

          il est clair que l’indignation n’est pas la réponse et aujourdhui encore moins qu’hier, ce qui est révoltant et extrèmement grave et préoccupant c’est que le tir ( en ref aux déclarations de Paulson) n’a pas été corrigé, ce qui est la porte ouverte à la prochaine crise d’une ampleur encore plus mortifère, je dois dire que tel Brecht proclamant « le ventre de la bête encore fécond »
          je suis encore plus que révolté par les réponses ou plutôt l’absence de réponse politique à tous les niveaux du millefeuille qui nous gouverne...........je dois dire que même l’exaspération n’est plus le mot, et que je ne trouve pas de mots assez forts pour exprimer ma révolte et mon mécontentement, je pense que nous sommes vraiment quelques millions à penser comme 
          cela ce qui laisse augurer d’un avenir très très chaud quand l’étincelle va mettre le feu aux poudres..................... 

          • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 6 mars 2013 02:46

            @ Julius 1er


            OUI. Koutouzis a raison et vous avez aussi raison de dire qu’une étincelle mettra le feu aux poudres. Voyez Lisbonne, bientôt Madrid, et Buenos Aires ne tardera pas.... mais c’est quand la mèche atteindra les USA que tout sautera.

            PJCA


          • julius 1ER 4 mars 2013 13:22

            en résonnance à votre article, la votation qui a eu lieu en Suisse hier est intéressante à plus d’un titre et montre bien l’exaspération des peuples ou qu’ils soient, confrontés au chômage de masse et aux difficultés de la vie et quelques privilégiés au niveau de la « Canopé » qui continuent à s’arroger des privilèges exhorbitants( retraites chapeaux, golden parachutes etc.....)

            ce qui est intéressant et révélateur à plus d’un titre, c’est le score, presque 70% des votants pour la limitation de ces avantages, dans un pays conservateur c’est quand même édifiant, mais ce qui est remarquable, c’est que ce projet venait d’un type(Mr Minder) venant de l’UDC( extrème-droite Suisse) mais en plus désavoué par son propre parti sur ce projet de référendum ce qui ne manque pas de piquant quand aux volontés révolutionnaires de l’extrème-droite....un peu comme si le numéro 10 du FN proposait de sortir de l’Europe et que son parti dise non à son initiative alors que çà figure dans le programme du parti, démagogie quand tu nous tiens ?????????????????????
            mais ce que je trouve révélateur c’est l’absence de contre- projet de la gauche suisse notamment du PS, qui finalement n’est porteur d’aucun projet égalitaire, dans une société ou l’inégalité de revenus n’a jamais été aussi criante, cela en dit long sur l’état de l’idéal socialiste au niveau européen !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


            • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 4 mars 2013 22:05

              Pour être précis c’est la droite conservatrice « entrepreneuriale » et la gauche de la gauche « travailliste » qui sont les porteurs du référendum en Suisse. Dans un curieux, mais intéressant, concours de circonstance les « productivistes » des deux bords se sont retrouvés alliés contre les tenants du « nuage financier » incarné, là-bas comme ici, par la droite de l’argent et la gauche libérale.

              Il faut prendre ce référendum, et son résultat, comme une victoire de l’économie réelle sur le système financier virtuel.


            • Spip Spip 4 mars 2013 19:33

              La votation des Suisses est à regarder d’un peu plus près. Outre la suppression des parachutes dorés, il y a autre chose : la rémunération des dirigeants devra être approuvée par les actionnaires, une population pas franchement gauchiste... Donc une révolution assez bourgeoise quand même. http://www.entreprises.ouest-france.fr/article/suisse-bannit-parachute-dore-04-03-2013-87816


              • julius 1ER 5 mars 2013 08:14

                un tiens vaut mieux que deux tu l’auras, il ne s’agit pas de faire la fine bouche mais de constater que même si cette initiative ne règle rien sur le fond( les inégalités n’ont jamais été aussi criantes) cela donne un coup d’arrêt quand même à cette clique de prédateurs, et que presque 70% des votants aient voté pour cette mesure montre bien le décalage qu’il y a entre la classe des nantis et les autres ! 

                et chez -nous me direz -vous dans notre paradis socialiste, eh bien rien les 75% de prélèvements retoqués aux calandes grecques, une refonte de l’echelle des salaires et des revenus , rien .....néant partout................

              • dom y loulou dom y loulou 6 mars 2013 15:49

                il faudra quand même que vous compreniez Julius un jour que les romains ont toujours été des esclavagistes au détriment des celtes que nous sommes, celtes qui poussaient les individus à être de vrais individus et pas des parodies 


                et que nos racines sont les beaux piliers des sept qualités sur lesquels l’UDC a chié durant toutes ces années tandis qu’on portait le pays et qu’on le hissait aux sommets porté par les mêmes piliers que sont les sept qualités harmoniques

                l’UDC n’a eu de cesse de les agresser, vous nous dites que cela change ? Vraiment ? On devrait vous croire ? On ne demande pas mieux 

                donc on vous souhaite, maintenant que le sac est vidé et que vous allez continuer SANS MOI, bonne chance 

              • herbe herbe 4 mars 2013 19:51

                Article remarquable comme d’habitude...


                Je reprends ceci du texte :
                « Transformer la Grèce, puis l’Espagne ou l’Italie en Chine ou en Inde est bien plus intéressant pour le marché que les dividendes de quelques centaines de milliards d’euros. Voilà sans doute pourquoi le marché ne semble pas particulièrement inquiet des indicateurs calamiteux de l’économie formelle : que le commerce se meurt, que le chômage atteigne des taux comparables à ceux de l’Inde (non comptabilisés, la notion même de chômage étant inexistant), que le PIB recule de plusieurs unités chaque année, et le modèle désiré basé sur la destruction est de plus en plus proche de l’idéal. »

                Vous donnez une sacrée piste d’autant plus que supprimer le chômage est non seulement possible mais a déjà été exposé par beaucoup dont par exemple un auteur que certain suspectent (masi sr certains sujet, il pense juste amha) :

                extrait :
                « Cette réforme, qui va bien au-delà de la création d’un nouveau contrat, entraînerait un changement en profondeur de nos politiques sociales, permettant de supprimer le chômage en cinq ans. Son coût ne dépasserait pas celui des programmes récents de baisses d’impôts, avec un effet nettement plus dynamique sur le pouvoir d’achat, la croissance, le niveau de qualification, d’innovation et de cohésion sociale. »


                • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 4 mars 2013 21:28

                  Depuis des années je répète que Michel Koutouzis est l’auteur le plus pertinent, le plus brillant, qui soit publié sur Agoravox... ou sur Internet, tout court. Et pourtant, à la lecture de cet article, il trouve encore le moyen de me surprendre.

                  Merci pour ce bain de lucidité.


                  • alinea Alinea 4 mars 2013 22:06

                    Je pense qu’il y avait très peu de juifs qui savaient où ils allaient, entassés dans leur wagon.
                    Je crois que les peuples aujourd’hui ont cette ignorance aussi. Il est psychologiquement très difficile d’admettre être dans un tel pétrin. Tout ce qui est neuf demande du temps avant d’être intégré.
                    Cependant nous avons des exemples de tentatives de sortie réussies, en Amérique du Sud, en Islande. Quel est le frein qui empêche les européens de réagir ?
                    Les européens ont tâté de la richesse, à crédit certes, mais pour elle, ils ont accepté de faire des horreurs ( au niveau écologique principalement) ; ils l’attendent à nouveau, même leurs enfants, sous l’habit de l’indignation l’attendent.
                    La décroissance est vitale pour l’espèce humaine et pour son environnement : l’occasion nous est offerte de faire un monde à côté du monde, couper l’herbe sous les pieds de ceux qui ne seront pas puissants bien longtemps si l’on y parvient ; pour ma part, je ne vois aucune autre solution... récapituler : c’est tirer les leçons du passé, en faire le tour, ne pas capituler, c’est tourner le dos au monde qu’on nous impose ; dans nos démocraties, nous en avons encore la liberté ; n’attendons pas une dictature qui ose dire son nom et qui prendrait d’autres armes que publicitaires.


                    • Irina leroyer Irina leroyer 4 mars 2013 22:50

                      crise ? quelle crise ?


                      Irina

                      • paul 5 mars 2013 00:27

                        La fin de l’article se termine par : « quoi de plus logique dans cet illogisme global que la gestion des mines en Grèce ? quoi de plus évident que les déclarations du monde politique allemand concernant les élections en Italie ? quoi de plus banal que les apophtegmes européens - quasi quotidiens - sur la sortie de la crise ? » .

                        Il parait surprenant de trouver logique, évident, banal, l’enchainement des gesticulations politiques qui nous conduisent au désastre .
                        Mais une vidéo ce jour sur ce site, d’une conférence de Frédéric Lordon et Fabien Danesi, semble confirmer ce constat ( à 18 ’ ) par le « conatus » de Spinoza : nous sommes entièrement sous le coup de la détermination par les causes et les choses extérieures ( pas de libre arbitre en réalité ). La servitude est notre condition humaine inexpiable ... Pas rassurant !


                        • Jean-Louis CHARPAL 5 mars 2013 01:17

                          Tout ce qui est dit dans cet article sur l’économie virtuelle, le capitalisme de casino et la dictature des marchés est à mon sens, tout à fait pertinent.

                          Il est même d’utilité publique de le dire et même de le crier sur les toits !

                          Par contre, je ne dirais pas que l’ignominie du système est apparue il y a seulement quelques années.

                          Ce système, ultra libéral et sauvage, s’est mis en place dès le début des années 80. Certes, au fil des années, sa nocivité a augmenté sans cesse. Mais cette arme de destruction massive a été très rapidement opérationnelle. 

                          Cela fait plus de 30 ans que les médias enfoncent dans le crâne des gens qu’il n’ y pas d’autre politique possible.


                          • rhea 1481971 5 mars 2013 08:29

                            Sans l’utilisation à outrance de l’outil informatique cet état de crise larvée n’aurait pas eu lieu. Un ordinateur n’a pas de bon sens.


                            • subliminette subliminette 5 mars 2013 08:50

                              S’il faut une note d’optimisme, je dirais que nous étions assez peu nombreux, il y a quelques années, à comprendre que cette « crise » était voulue, organisée.

                              Je me souviens d’avoir lu ici un article sur la directive de l’OCDE expliquant aux états comment supprimer leurs services publics sans faire de vagues. Il me semble qu’alors il y avait des sceptiques.

                              Aujourd’hui, il est évident que beaucoup de gens ont compris qu’il ne s’agissait pas de fatalité. Et ceci malgré les exactions de la presse servile.

                              Pour moi c’est un très net signe d’espoir.


                              • tesla_droid84 6 mars 2013 13:21

                                Et meme avant les accord de DOHA ce sont les accord de GATTT (AGCS) accord généraux sur les services qui sont à l’origine de cette privatisation du bien commun et vont à l’encontre du bon sens. Regardez cette video du 1er mars 2013 ou Pascal Lamy dit qu’il ne connait pas les arrangements qui meneront au Traité transatlantique :  www.youtube.com/watch ?v=4uurwJMz0vI&nbsp ;


                                Voici ce que l’on peut lire à propos de l’éducation publique dans un document de l’OCDE, l’organisationdes Maîtres du Monde qui est également à l’origine de l’AMI :

                                « Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles et aux universités, mais il serait dangeureux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement.
                                Cela se fait au coup par coup, dans une école et non dans un établissement voisin, de telle sorte qu’on évite un mécontentement général de la population. »

                                Cahier de politique économique" n°13 de l’OCDE




                              • C.C. C.C. 5 mars 2013 15:16

                                Excellent article !! Merci à l’auteur !


                                • goc goc 5 mars 2013 15:48

                                  Comme d’habitude, excellent article

                                  mais il me reste toujours cette question de fond, à savoir, une fois que ces mafieux nous auront réduit à la misère et à l’esclavage, ils feront quoi ?

                                  comment gagneront-ils de l’argent, puisqu’il n’y aura plus personne pour acheter.

                                  Prenez l’exemple des voitures : le marché s’effondre justement parce qu’on n’a plus assez d’argent pour changer de voiture tous les ans, même avec des crédits faibles.
                                  alors imaginez quand on sera taxé de partout, ruiné par notre banquier et réduit au silence par nos gouvernants, ils feront quoi les riches ??


                                  • Ruut Ruut 5 mars 2013 17:44

                                    Le virtuel est infini le réel est fini.


                                    • dom y loulou dom y loulou 6 mars 2013 14:09

                                      on ne peut vivre dans le virtuel 


                                      le virtuel est empli des affabulations qui n’aident personne 

                                      et oui, l’esprit peut s’y perdre à l’infini


                                      le réel par contre est VIVANT et sensible et les créatures à observer qui le composent innombrables

                                      l’ordre sur lequel il est bâti est merveilleux, la gamme n’est pas limitée, seule l’imagination, la sensibilité et la profondeur des compositeurs peut l’être

                                      ...

                                      car il pourrait aussi n’y avoir RIEN à la place du cosmos, des soleils et de la terre

                                      on devrait s’en souvenir tous les jours 


                                      bonne vie

                                    • TSS 5 mars 2013 19:16

                                      @l’auteur 

                                      +10  ! Merci de mettre le doigt là où ça fait mal pour que les gens comprennent enfin ! que

                                      la crise n’a surpris que les naïfs ,elle etait programmée,preparée depuis 30 bonnes années

                                      par petites touches(principe de la grenouille) .Maintenant les pourris qui nous dirigent n’ont

                                      plus besoin de se cacher,le mal est fait... !!


                                      • dom y loulou dom y loulou 6 mars 2013 14:27

                                        oui TSS, mais aujourd’hui nous les voyons et nous comprenons


                                        ce qui est un fait entièrement nouveau pour eux


                                        et ce fait les vide fatalement de tout esprit

                                        • Claude Courty Claudec 11 mars 2013 09:48

                                          Toute l’élite, presse en tête, contribue au grand mensonge par peur de la vérité.

                                          A l’origine des maux de la société : la pauvreté.

                                          Or, la pauvreté – comme la richesse – est une composante de la société, structurelle et mécanique, aussi relative qu’incontournable ; et les inégalités sociales en résultent.

                                          En prendre conscience serait le premier pas à faire pour atténuer cette pauvreté et ces inégalités, voire les maîtriser, à défaut de pouvoir les éradiquer.

                                          La preuve a en effet été largement administrée, depuis plus 20 siècles, que les méthodes appliquées pour les combattre n’ont fait que les augmenter et les exacerber.


                                          Visiter attentivement à ce sujet :

                                          http://claudec-abominablepyramidesociale.blogspot.com

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