Reconquête de Bayrou par l’Europe ?
Dimanche dernier à la Maison de la chimie le Mouvement démocrate avait sa convention européenne un an jour pour jour avant les élections européennes de 2009. On peut se poser la question de savoir si cette campagne pourra donner une nouvelle consistance forte au MoDem ou si cela ne suffira pas à le lancer définitivement. Cependant les obstacles sont nombreux et ardus à sauter et même si le MoDem est le parti européen en France.

En effet le combat de François Bayrou, et avec lui le Mouvement démocrate, est extraordinairement difficile. En effet, ce mouvement doit lutter sans cesse contre des ennemis de l’extérieur et de l’intérieur.
Ceux de l’intérieur sont de diverses chapelles. Il y a ceux de l’ancienne UDF, notamment les élus, qui fonctionnent au carburant de leur élection et oublient la conviction sur l’autel des colifichets. Mais ceux-là s’en vont petit à petit, et j’espère bien que nous donnerons quelques bons coups de pied au cul des autres pour qu’ils les rejoignent. Tous ne sont pas à mettre dans le même panier, certes, il faut être assez indulgent car il n’est pas facile de rester droit dans ses bottes quand tout dépend dans sa vie de son élection et de tout perdre pour les beaux yeux d’un idéal qui ne met pas de sans-plomb 95 dans sa Volvo. Il y a donc une partie tangente à qui il faut laisser du temps et qu’il faut aider à passer des caps difficiles. Les autres ennemis de l’intérieur sont une frange de furieux, une espèce de valkyries de la démocratie participative à l’orgueil incommensurable et à la susceptibilité à fleur de peau qui pensent que parce qu’ils sont là, et qu’ils ont des idées, il faudrait que leur parole et leurs voix valent autant que celle d’un dirigeant. Ils sont prêts à sacrifier tout le MoDem sur l’autel de leur petite personne, et de traîner son corps dans leur Walhalla. Ils parlent de démocratie alors qu’ils n’en comprennent strictement pas le fondement. Pour eux, la démocratie se résume à leur voix et cette voix doit s’appliquer pour tout et en tout temps, et en plus cette voix doit être absolument entendue. Pour eux, peu importe qu’un leader ait été élu. Ils remettent en cause cette élection et sa légitimité, considérant qu’ils doivent avoir le même poids que le leader. Ce qui est évidemment absurde et n’est pas du tout un mode de fonctionnement démocratique. Dans un parti, il y a des structures, des assemblées, des lieux de pouvoir et d’action, des lieux de délibération. Lorsqu’une équipe est élue pour trois ans, elle l’est pour mettre en application ce pour quoi elle a été élue. Il n’y a rien de plus faux et d’odieux que de contester ce fait sous prétexte d’une pseudo-démocratie qui en fait n’est que le révélateur de l’orgueil. En effet ces "démocrates"-là finissent par considérer que, s’ils ne sont pas écoutés, ils se trouveraient dans une dictature. Ils ruent, jettent des anathèmes, font beaucoup de bruit et beaucoup de mal. On sait bien que certaines minorités s’y entendent pour faire beaucoup plus de fureur que ce qu’ils représentent. Ces deux catégories-là agissent de façon diverse : la première par leur pesanteur et leurs, pour certains, petites combines électorales locales, les autres en brassant beaucoup d’air avec une indignation volcanique.
Ceux de l’extérieur sont redoutables. Il y a les deux grands partis majeurs en tant qu’institutionnel. La bipolarisation leur convient parfaitement. Il y a bien sûr la cellule sarkozyaque d’objectif destructif du MoDem avec Alain Marlex conseiller élyséen tout en étant le responsable des élections à l’UMP et Dominique Paillé le recalé des élections et des tribunaux. Il s’agit-là d’une travail de sape structurel, de fond et circonstancié. Le rôle circonstancié étant réservé à la cellule pirate rémunérée par nos impôts pour un acte profondément antidémocratique. Car ce combat-là ne se fonde nullement sur les idées, mais sur toutes les magouilles électorales possibles pour détruire Bayrou. Et il y a surtout la presse. Je vais vous en donner quelques preuves toutes fraîches. Comme je vous l’ai indiqué en début d’article, dimanche dernier, il y a eu la convention sur l’Europe du Mouvement démocrate. Ce n’est pas un événement anodin : six des huit députés européens du MoDem étaient présents, des députés italiens et anglais étaient présents, Eva Joly était présente, et c’est un événement suffisamment peu fréquent pour que cela ait un intérêt. C’est un événement où il fut débattu de sujets de fond ce qui a aussi son importance. Des sujets graves ont été abordés ce qui devrait relever de commentaires et développements appuyés. Tenez-vous bien pour Le Figosky cet événement n’existe tout simplement pas. Pas un mot, pas un article. Je parle du site internet et à l’heure où j’écris ce texte. Alors qu’en première page, avec photo un long article pour nous dire que Delanoë sera candidat à la direction du PS si cela est utile. Une information primordiale vous en conviendrez. Il est vrai que Le Figosky a donné en deux semaines 4 ou 5 fois la parole à ce Delanoë, et aussi à Royal, Holande, Charasse, etc. De toute façon, c’est simple sur 27 articles politiques relevés ce jour sur le site il y en a : 9 pour le PS, 12 pour la clique Sarkozy, 6 divers et 0 (zéro) pour le MoDem. Le Monde.fr quant à lui ne met même pas son information en première page et croyez-moi il faut chercher pour la trouver et cela donne pour 30 articles : 4 pour le PS, 9 pour la clique sarkozyaque, 16 divers et 1 pour le MoDem. Pour les socialistes, c’est la sempiternelle série des déclarations de candidatures à 5 mois de leur congrès, ce qui si loin n’a qu’un intérêt assez modéré, sinon celui de prouver que c’est une belle pétaudière. Libération est le plus équilibré : PS 4, Sarko et sa clique 5, autres 4 et MoDem 2. Enfin Le Nouvel Obs sur 80 articles visibles dans la rubrique politique c’est : 33 pour le PS, 24 pour Sarko et sa clique, 20 divers et seulement 3 pour le MoDem. Vous voyez clairement que ce fait de la presse qui pousse à fond pour la bipolarisation et chacun pour ses favoris sera un obstacle majeur pour le MoDem. Comment lutter facilement quand sur 152 articles au total il y en a 46 pour Sarko et sa clique, 55 pour le PS et 6 pour le moDem ! Alors qu’il y a un événement majeur, le lancement de la campagne des européennes débattant de sujets de fond (désamour des Européens, crise durable du pétrole, invitation d’El Assad en France, Liban, lutte interconfessionelle, pauvreté, etc.) de grande importance avec des intervenants de valeurs comme Eva Joly qui a décidé de s’engager, et peut-être au MoDem, et a eu droit à une standing ovation ce qui prouve la profonde communauté de pensée des adhérents du MoDem qui veulent faire une politique autrement. Ce serait parfait : au MoDem Eva Joly (l’icône sinon mondiale au moins européenne de la lutte contre la corruption), chez Sarko Santini renvoyé en correctionnelle et Richard directeur de cabinet de Lagarde condamné à payer 660 000 euros pour fraude fiscale avec pénalité pour mauvaise foi. Pour enfoncer le clou de cette difficulté, personne n’a oublié les élections chez nos cousins bretons qui a vu la défaite de New Labor et la victoire des conservateurs. Tous les articles ont été consacrés soit à la première information (ex. Le Figosky), soit à la seconde. Il n’y a eu aucun article de fond concernant pourtant un autre événement majeur : les libéraux démocrates avec 25 % des voix (25 % !) sont devenus le second parti au Royaume-Uni en matière de voix. C’est une révolution. Mais cela n’intéresse pas les journaux car cela contredit de façon, sinon définitive, du moins magistrale, leur belle théorie de bipolarisation. Il y a 3 partis de force majeure de l’autre côté de la Manche. Cela veut dire que c’est donc possible et c’est une bonne nouvelle pour le MoDem.
Alors cette campagne européenne peut-elle être une chance pour le Mouvement démocrate ? Voici un débat qui a eu lieu à France Info entre Laurent Joffrin de Libération et Sylvie Pierre Brossolette du Point. Ce débat est fort intéressant car tous deux de sensibilité fort différente reconnaissent que non seulement Bayrou n’a pas disparu de la scène politique - Joffrin dit même que lorsque le président du MoDem parle on l’écoute car il a des choses à dire et qu’il a un matelas électoral qui n’a pas disparu - mais que ces élections peuvent lui apporter un nouvel élan. Ils relèvent les faiblesses inhérentes à l’existence de ses ennemis qui sont de véritables rouleau-compresseurs et aussi - car selon Sylvie Pierre Brossolette le MoDem voudrait prendre la place de la gauche, ce qui est fondamentalement faux, mais passons - cela dépendra du futur secrétaire national du PS qui selon son positionnement pompera plus ou moins d’air au Mouvement démocrate.
En fait la chance, qui n’en est pas une car c’est l’héritage du MoDem, c’est que, s’il y a un parti philosophiquement et factuellement européen, c’est bien le Mouvement démocrate. Il est bon de rappeler quelques faits car l’Histoire étant écrite par les vainqueurs on oublie parfois des vérités. Marc Sangnier qui sera avec d’autres à l’origine du MRP a été un fervent défenseur de l’amitié franco-allemande entre les deux guerres. Ce pacifiste engagé a, pendant la guerre, mis à la disposition de la Résistance son imprimerie ce qui lui vaudra d’être arrêté. Lors de cette guerre mondiale, Georges Bidault, un autre fondateur du MRP fut non seulement résistant, mais également le second président du Conseil national de la Résistance après Jean Moulin (on l’oublie un peu on ne se souvient que sa dérive vers l’Algérie française) et c’est ce fameux CNR qui a donné la liberté de la presse entre autres. Du reste Lecanuet, futur président du CDS et de l’UDF, a lui aussi été résistant tout comme Giscard a été engagé volontaire. La ligne directe si l’on peut dire part de Marc Sangnier pour finir (pour l’instant) à Bayrou. On y trouve le MRP, le CDS, Force démocrate, la Nouvelle UDF et enfin le Mouvement démocrate. Dans l’histoire de la construction européenne, on peut sans forfanterie dire qu’en France ce courant de pensée a été celui qui a le plus fait pour l’Europe. Schuman (MRP) et sa déclaration de 1950 (en fin d’article) est l’artisan avec Adenauer en RFA, de la construction européenne par la formation de la CECA, il fut aussi le premier président du Parlement européen, à l’occasion on lui décerne le titre de, excusez du peu, Père de l’Europe. Il faut noter dans cette construction de l’Europe les faits suivants : élection du Parlement européen au suffrage universel sous l’impulsion de Giscard en 1979 avec pour 1er président, une présidente française et UDF, Simone Weil (même si par la suite elle a violemment critiqué Bayrou, nous parlons là de courant de pensée). La monnaie unique européenne initié par VGE (UDF qui a également choisi l’UMP au détriment de l’UDF, Giscard est parfaitement dans ce courant de pensée européen même si son choix après 2002 a été autre) qui devait s’appeler ECU (European Currency Unit) sabordée par Chirac et enfin le raté, car trop complexe, Traité constitutionnel européen fruit d’une commission dirigée par Giscard. On peut dire sans fausse modestie et avec fierté que l’Europe doit beaucoup à notre mouvement de pensée. C’est même plus que beaucoup, c’est essentiel. Alors dans ce combat électoral pour les européennes, il y a des conceptions qui s’opposent. Structurellement, le parti le plus européen est le MoDem. L’UMP est un assemblage hétéroclite de souverainistes, de gaullistes, d’Européens convaincus, une sorte de noria sans queue ni tête. Du côté socialiste, il y a deux aspects : l’aspect des fondements structurels qui opposent chez eux les tenants du oui et les tenants du non et ensuite le PS veut une Europe des socialistes. Ce qui est une position dogmatique et non fonctionnelle. Au milieu de cela, il y a le Mouvement démocrate dont les pères inspirés sont les pères fondateurs de l’Europe. Et ce mouvement a des idées et une réflexion pour cette Europe, raison pour laquelle je vous mets plus bas la vidéo du discours de clôture de François Bayrou, après le lien de son intervention à Europe 1, qui montre le fossé qu’il peut exister entre un discours réfléchi et exprimé avec foi et le discours lu que peut nous débiter le locataire de la Lanterne avec des slogans et aucune réflexion de fond. Ce n’est évidemment pas les journaux qui vous en parleront.
Et, pour terminer, juste un mot. On nous dit que ce mouvement voit fuir beaucoup d’adhérents, d’élus. Une sorte de fable. Si un tel mouvement est capable lors d’une réunion de réunir une salle pleine avec des invités d’Italie et du Royaume-Uni, avec 6 de ses 8 députés européens et avec des personnalités internationales comme Eva Joly c’est que ce parti a des attraits qui pour eux sont assez visibles pour venir y faire un tour et peut-être y rester (Joly, candidate MoDem ?) attraits qui paraissent invisibles aux observateurs patentés et officiels. Oui, le Mouvement démocrate a quelque chance d’enfin sortir la tête de l’eau et de belle façon.
- Intervention de François bayrou à Europe 1 dimanche 8 juin
La Déclaration du 9 mai 1950 de Robert Schuman
Voici le texte intégral de la proposition, lancée par Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères, et considéré comme l’acte de naissance de l’Union européenne.
La paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la menacent.
La contribution qu’une Europe organisée et vivante peut apporter à la civilisation est indispensable au maintien des relations pacifiques. En se faisant depuis plus de vingt ans le champion d’une Europe unie, la France a toujours eu pour objet essentiel de servir la paix. L’Europe n’a pas été faite, nous avons eu la guerre.
L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d’abord une solidarité de fait. Le rassemblement des nations européennes exige que l’opposition séculaire de la France et de l’Allemagne soit éliminée. L’action entreprise doit toucher au premier chef la France et l’Allemagne.
Dans ce but, le gouvernement français propose immédiatement l’action sur un point limité, mais décisif.
Le gouvernement français propose de placer l’ensemble de la production franco-allemande de charbon et d’acier sous une Haute Autorité commune, dans une organisation ouverte à la participation des autres pays d’Europe.
La mise en commun des productions de charbon et d’acier assurera immédiatement l’établissement de bases communes de développement économique, première étape de la Fédération européenne, et changera le destin de ces régions longtemps vouées à la fabrication des armes de guerre dont elles ont été les plus constantes victimes.
La solidarité de production qui sera ainsi nouée manifestera que toute guerre entre la France et l’Allemagne devient non seulement impensable, mais matériellement impossible. L’établissement de cette unité puissante de production ouverte à tous les pays qui voudront y participer, aboutissant à fournir à tous les pays qu’elle rassemblera les éléments fondamentaux de la production industrielle aux mêmes conditions, jettera les fondements réels de leur unification économique.
Cette production sera offerte à l’ensemble du monde sans distinction ni exclusion, pour contribuer au relèvement du niveau de vie et au développement des œuvres de paix. L’Europe pourra, avec des moyens accrus, poursuivre la réalisation de l’une de ses tâches essentielles : le développement du continent africain.
Ainsi sera réalisée simplement et rapidement la fusion d’intérêts indispensable à l’établissement d’une communauté économique qui introduit le ferment d’une communauté plus large et plus profonde entre des pays longtemps opposés par des divisions sanglantes.
Par la mise en commun de productions de base et l’institution d’une Haute Autorité nouvelle, dont les décisions lieront la France, l’Allemagne et les pays qui y adhéreront, cette proposition réalisera les premières assises concrètes d’une Fédération européenne indispensable à la préservation de la paix.
Pour poursuivre la réalisation des objectifs ainsi définis, le gouvernement français est prêt à ouvrir des négociations sur les bases suivantes.
La mission impartie à la Haute Autorité commune sera d’assurer dans les délais les plus rapides : la modernisation de la production et l’amélioration de sa qualité, la fourniture à des conditions identiques du charbon et de l’acier sur le marché français et sur le marché allemand, ainsi que sur ceux des pays adhérents, le développement de l’exportation commune vers les autres pays, l’égalisation dans le progrès des conditions de vie de la main-d’œuvre de ces industries.
Pour atteindre ces objectifs à partir des conditions très disparates dans lesquelles sont placées actuellement les productions des pays adhérents, à titre transitoire, certaines dispositions devront être mises en œuvre, comportant l’application d’un plan de production et d’investissements, l’institution de mécanismes de péréquation des prix, la création d’un fonds de reconversion facilitant la rationalisation de la production. La circulation du charbon et de l’acier entre les pays adhérents sera immédiatement affranchie de tout droit de douane et ne pourra être affectée par des tarifs de transport différentiels. Progressivement se dégageront les conditions assurant spontanément la répartition la plus rationnelle de la production au niveau de productivité le plus élevé.
A l’opposé d’un cartel international tendant à la répartition et à l’exploitation des marchés nationaux par des pratiques restrictives et le maintien de profits élevés, l’organisation projetée assurera la fusion des marchés et l’expansion de la production.
Les principes et les engagements essentiels ci-dessus définis feront l’objet d’un traité signé entre les Etats et soumis à la ratification des parlements. Les négociations indispensables pour préciser les mesures d’application seront poursuivies avec l’assistance d’un arbitre désigné d’un commun accord ; celui-ci aura charge de veiller à ce que les accords soient conformes aux principes et, en cas d’opposition irréductible, fixera la solution qui sera adoptée.
La Haute Autorité commune chargée du fonctionnement de tout le régime sera composée de personnalités indépendantes désignées sur une base paritaire par les gouvernements ; un président sera choisi d’un commun accord par les gouvernements ; ses décisions seront exécutoires en France, en Allemagne et dans les autres pays adhérents. Des dispositions appropriées assureront les voies de recours nécessaires contre les décisions de la Haute Autorité.
Un représentant des Nations unies auprès de cette autorité sera chargé de faire deux fois par an un rapport public à l’ONU, rendant compte du fonctionnement de l’organisme nouveau, notamment en ce qui concerne la sauvegarde de ses fins pacifiques.
L’institution de la Haute Autorité ne préjuge en rien du régime de propriété des entreprises. Dans l’exercice de sa mission, la Haute Autorité commune tiendra compte des pouvoirs conférés à l’Autorité internationale de la Ruhr et des obligations de toute nature imposées à l’Allemagne, tant que celles-ci subsisteront.
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