Reconstruire l’antique territoire de L’ININI
Propositions pour le devenir des Amérindiens de Guyane française
Après la lecture du rapport parlementaire récemment rendu public (le 15 décembre 2015) sur le sujet des suicides des Amérindiens de Guyane française (voir mon billet à ce sujet ici : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/rapport-sur-les-suicides-des-175481) que le Premier Ministre avait commandé, il ressort une fois de plus que les solutions proposées par ces occidentaux ne correspondent pas vraiment à ce qu’auraient souhaité les Amérindiens.
C’est pourquoi, reprenant les récentes déclarations des militants de la FOAG lors de sa conférence « la révolte amérindienne » du 12 décembre 2015 à Sainte Rose de Lima : « la Foag exige du côté du foncier, la rétrocession des terres pour chaque village autochtone afin d'obtenir la totalité de l'espace occupé. Elle exige aussi la rétrocession des terres ancestrales choisies et déterminées géographiquement par les chefs coutumiers. Elle exige ensuite que l'État assure une présence sur le terrain plus adaptée et que des barrages soient mis en place sur les fleuves. Concernant la situation d'urgence dans le village Kayodé, elle exige une opération d'envergure afin de chasser les orpailleurs illégaux. Aussi, que les territoires de Wayana, Wayampi et Teko soient interdits de toute exploitation minière. Elle exige enfin, le renforcement des normes coutumières », Etc.
(Référence : Lire : Les Amérindiens entrent en résistance (sur Facebook la page de la FOAG).
Je pense que cela pourrait être réalisable pour peu que les responsables de l’État français veuillent vraiment prendre en considération la survie des 6 000 derniers Amérindiens de Guyane française (ce dont je me permets de fortement douter au vu que ce que je constate depuis toutes ces dernières années et que L’appel à l’aide du Gran Man et des chefs amérindiens de Guyane confirme dans sa lecture faite le mardi 15 décembre 2015 à l’hôtel préfectoral lors de la réunion bilan-Lutte contre l’orpaillage illégal.).
En effet, il est possible et même souhaitable de rendre tous les territoires spoliés par la France depuis 400 ans aux Amérindiens de Guyane.
1 - La première solution pratique et immédiate à prendre, consisterait à ce que ce pays reconnaisse la Convention 169 de l’OIT sur le droit des peuples autochtones à disposer de leur destin, sans supporter les pressions des nations prédatrices qui les gouvernent.
2 - La seconde solution plus audacieuse et nettement plus avantageuse pour le devenir des Amérindiens, serait comme ils le désirent, de leurs restituer les territoires que l’État français leur a spoliés depuis 400 ans d’invasion colonialiste et prédatrice.
3 - La troisième solution serait de prendre pour cette restitution, le cadre de l’ancien partage de la Guyane qui existait de 1930 à1946 à l’époque du territoire de l’ININI et de déclarer que cet espace est sous l’administration inaliénable des six peuples Amérindiens de Guyane. Ils créeraient alors leur propre nation et y accueilleraient ensuite ceux qui désireraient continuer à y résider en devenant des citoyens des six peuples Amérindiens. (L’ININI 1930-1946 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Territoire_de_l%27Inini)
Dans leur grande mansuétude les Amérindiens concéderaient en échange, à la France, la portion des 25 km le long des côtes de Guyane (où vivent actuellement les 240 000 citoyens de la République française) comme à l’époque de l’ININI, en ayant cependant un passage réservé vers la mer qui leur serait reconnu internationalement entre le Brésil et l’actuel Guyane française. Cela leur permettant alors de pouvoir éventuellement communiquer plus facilement par mer avec les autres nations.
Non, ne ricanez pas et ne riez pas. C’est très sérieux et réaliste comme propositions pour le devenir des Amérindiens.
Voilà les propositions dignes qui me semblent les plus réalistes pour les six peuples Amérindiens de l’actuelle Guyane française.
Et cela évitera que ces gardiens millénaires de cette forêt, ne disparaissent, en emportant sous d’autres cieux, toutes les richesses et connaissances spirituelles et morales acquises pendant dix mille ans dans cette forêt, alors que l’on constate, une fois de plus, la cupidité et la rapacité des tous ces prédateurs occidentaux qui ne pensent qu’à piller ce patrimoine mondial de l’humanité qu’est la forêt tropicale de ce petit coin de paradis d’Amérique du Sud.
Bien à vous,
votre serviteur Amérindeuropéen de service,
le 18 décembre 2015,
Pierre Sarramagnan-Souchier,
initiateur avec des associations amérindiennes et des députés européens de la pétition présidentielle de 2010, pour sauver les derniers Amérindiens Wayana et Teko de Guyane française.
Voir ici la pétition.
Le site dédié à cette pétition.
Illustrations : carte de L'ININI et autres cartes de la Guyane française.
- L’Infini
- Les deux parties de la Guyane française de 1930 à 1946.
- Guyane et Guyana
- La confusion reine encore dans le médias et chez plusieurs journalistes entre ces deux région d’Amérique du Sud comme nous avons pu encore le constater aux dernières élections régionales françaises…
- répartition des populations
- les villes de Guyane
- l’or et ses prospections
- la région des Wayana
9 réactions à cet article
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@Le p’tit Charles
Merci de votre remarque !En fait cela n’est absolument pas dans la même ligne que Madame Taubira pour la raison suivante :Dans une déclaration de mai 2013, Madame Taubira : (…) la garde des Sceaux évoque la « confiscation des terres » dans les territoires d’outremer qui « fait que, d’une façon générale, les descendants d’esclaves n’ont guère accès au foncier ». « Il faudrait donc envisager, sans ouvrir de guerre civile, des remembrements fonciers, des politiques foncières. Il y a des choses à mettre en place sans expropriation, en expliquant très clairement quel est le sens d’une action publique qui consisterait à acheter des terres », affirme Christiane Taubira.
« En Guyane, l’Etat avait accaparé le foncier, donc là, c’est plus facile. Aux Antilles, c’est surtout les descendants des »maîtres« qui ont conservé les terres, donc cela reste plus délicat à mettre en œuvre », reconnaît-elle. (…) (Source : http://www.lejdd.fr/Societe/Justice/Actualite/Taubira-Rendre-leurs-terres-aux-descendants-d-esclaves-606805)
L’actuelle ministre de la justice de France, Madame Taubira, née en Guyane française, a toujours eu en tête de faire donner aux descendants des familles d’esclaves noirs (venus d’Afrique il y a 400 ans) des terres en compensation de l’esclavage pour ceux qui sont dans les territoires d’Outre-mer. Si l’idée en soit part d’un bon sentiment compréhensible (puisqu’elle-même est concernée !), elle oublie volontairement ou ignore intentionnellement un élément de taille dans ses déclarations : C’est qu’il est malhonnête d’offrir à quelqu’un un bien qui ne vous appartient pas !
En effet, l’État français a confisqué (ce que la ministre reconnait !) les terres ayant appartenues à d’autres. En l’occurence elle oublie de dire que ces terres appartiennent de fait aux six Peuples Amérindiens qui y vivent depuis plus de dix mille ans !
C’est quand même énorme d’avoir le culot d’offrir des terres amérindiennes à des anciens esclaves pour que l’État français dédommage sur le dos des Amérindiens ces crimes de l’esclavage ! Une fois de plus l’État français se conduit comme un état irresponsable !
C’est une attitude vraiment irresponsable de l’État français que de prendre à l’un ce qui appartient à l’autre pour le donner à une troisième personne en compensation du comportement lamentable de la France et l’actuelle ministre de la justice trouve cela rendre justice ! On marche vraiment sur la tête dans ce pays !
Et bien moi je dit que : « Tout bien mal acquis ne profite jamais ! » comme dit la sagesse millénaire et que l’État français porte l’entière responsabilité de cette la situation à venir.
Et je déclare que les Amérindiens qui sont d’une stature spirituelle exceptionnelle sont bien au-dessus de ce mercantilisme de bas étage, car ils pardonnent à l’irresponsabilité de l’État et du peuple français : cf. : Relire à ce sujet le discours de Félix Tiouka du 9.12.1984 “à l’adresse du gouvernement et du peuple français”) dans l’espérance que ceux-ci s’interrogent sur leurs attitudes destructrices et prédatrices : http://pierre.souchier.free.fr/felix_tiouka_1984.pdf .
Et l’État et le peuple français aurait bien tort de croire que puisqu’on leurs pardonnent ils peuvent continuer le pillage de leurs terres…
Avec mes salutations citoyennes courtoises.
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@Le p’tit Charles
Merci de votre remarque !Personnellement je puis vous affirmer que nous ne somme spas éternels sur cette terre et donc ce qui compte c’est de pouvoir vivre avec dignité en de préférence en harmonie avec les autres vivants.Mais si cela n’est pas possible du fait de la rapacité et de la cupidité des seigneurs qui nous gouvernent, alors je puis vous assurer qu’un jour ou l’autre ces seigneurs auront le miroir de leurs démarches et que je n’aimerait pas être à leur place…Pour ce qui est es Amérindiens : s’ils préfère disparaître plutôt que de vivre en esclavage dans la servilité de la société de consommation que les puissants leurs proposent, je comprends très bien qu’ils refusent cela.Je vous mets ci-après une réaction lue sur un blog qui reflète bien ce que je pense de cette situation que subissent les amérindiens :
LE SUICIDE DES JEUNES AMÉRINDIENS DE GUYANE « FRANÇAISE » N’EST PAS DE FRAGILITÉ GÉNÉTIQUE MAIS DE RÉSISTANCE ANCESTRALE.À propos du suicide chez les jeunes amérindiens :« je vois dans cet acte, pour ma part, beaucoup plus, le signe d’une résistance extrême à refuser la soumission à l’ensemble des dépossessions acculturantes qui évacuent l’être humain de lui-même ; et ceci, en opposition à la présentation »socio-pathologique« qu’en font les médias qui diagnostiquent ces actes comme relevant d’une profonde dépression, d’un atavisme suicidaire par désarroi ou encore d’une génétique fragilité. N’oublions jamais que nos frères natifs originels ont ainsi tenu en échec l’entreprise esclavagiste, et ceci dès les premiers temps de la Conquête. Cela est évidemment d’une infinie tristesse à première vue, mais dans le même temps, il s’agit aussi d’un intime honneur où l’on décide par la violence de ne pas se soumettre. Croyez bien que je n’idéalise pas ce phénomène (historiquement tragique) de résistance au fait colonial, mais il est important, à mes yeux d’ainsi le comprendre et partant de le reconnaître ; une intuition ancestrale des moyens de se défendre chez des êtres aussi jeunes peut nous désemparer, mais, comme j’insiste à le répéter : la Conquête française de l’Amérique n’en finit pas ! ».Devant cette situation, il nous appartient à nous les citoyens responsables de s’opposer à ces désastres des la prédation et de proposer d’autres solutions pour le futur des Amérindiens.C’est le sens de cette proposition de la reconstitution de l’ININI.Courtoisement. -
quelque part un petit village d’irréductibles résiste encore et toujours
et ça fait du bien de le savoir
vive la guyane libre
vive le québec libre
vive la france libre
( a ben non ça on n’a pas droit .............dommage )-
@gaijin
Avec mes remerciements pour vos compliments et mes salutations anarchistes fraternelles ! -
Bonjour à tous,
Ayant vécu quelques années en Guyane, je connais un peu le problème. Un peu seulement car il est très complexe et je n’ai pas eu de contacts approfondis avec la communauté amérindienne.
Appelons les choses par leur nom, vous militez pour la reconstitution d’une « réserve ».
Aux États Unis le spectacle qu’offre ces espaces est affligeant.
Oui ces gens ont été spoliés, oui il faut leur rendre justice, mais on ne peut figer le temps. En Guyane on trouve beaucoup de Brésiliens, immigrants légaux ou illégaux. Une de leur caractéristique c’est qu’ils sont actifs, ils travaillent. Le développement économique de la Guyane leur doit beaucoup. Ces Brésiliens sont souvent des Amérindiens ou des métis d’Amérindiens avec des traits caractéristiques mais on ne ressent aucun mal être (là encore il s’agit d’un point de vue personnel).
Finalement je crois plus aux programmes éducatifs, à la formation professionnelle qui leur permettrait de devenir des acteurs économiques.-
@Abou Anton
Merci de votre réponse !Qui vous parle de réserve ? J’écris qu’il conviendrais de rendre tous les territoires aux Amérindiens et qu’ils soient libres de leurs destins et indépendants. Cela n’a rien à voir avec une réserve.C’est précisément le contraire.Courtoisement. -
Alors comme ça la CIA veut faire un « printemps guyanais » ?
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