Réflexion sur l’élection présidentielle
L'élection présidentielle vient de se terminer avec la victoire de François Hollande. Les mois que nous venons de passer nous donnent un terrain d'études favorable pour comprendre les différents mécanismes de cette élection et ouvrir la voie à une réflexion permettant d'améliorer le processus démocratique.
Commençons alors par le commencement, et tout se qui intervient avant l'officialisation des candidatures par le conseil constitutionnel.
Le nombre de signatures, dont le seuil limite est de 500, a permis, par exemple, la candidature de Jacques Cheminade, qui a récolté 0,25 % des voix, de se présenter sans aucune difficulté. Alors qu'au même moment, Marine Le Pen, peinait à obtenir ses 500 parrainages pour finalement obtenir 17,9 % des voix (link).
Pour renforcer la légitimité des candidats, je pense qu'il est nécessaire de proposer un double système de parrainage. Le candidat qui souhaiterait faire acte candidature devrait recueillir un certain nombre de signatures de la part d'élus -comme c'est déjà le cas - et de la part de citoyens, chaque parrainage apporté étant unique.
L'objectif serait simple : Valider le travail effectué par des candidats potentiels au niveau local, régional, national ou international.
D'une part, les signatures d'une parti de citoyens auraient pour but d'éviter les candidatures fantaisistes et de récompenser des hommes et des femmes faisant déjà partie de la vie publique et ayant oeuvré pour la collectivité.
D'autre part, le maintien d'un certain nombre de signatures de la part d'élus permettrait, de la même manière, de valider la présence au plan local d'un certain nombre d'élus, partageant les opinions politiques du candidat ou de la candidate.
Un autre point de recherche - présent pendant l'ensemble de la campagne présidentielle - concerne le financement des partis. Il n'est pas normal - même si certains partis sont plus représentés que d'autres - que tous ne bénéficient pas des mêmes capacités financières. Cela me semble alors comme représentatif d'un monde aristocratique où l'on cherche à préserver ses avantages.
L'actualité, avec les soupçons de financement sur les campagnes d'Edouard Balladur en 1995 et de Nicolas Sarkozy (link), et les propositions de modification évoqués par François Bayrou et François Hollande, apportent l'idée qu'une réflexion est en cours sur ce problème.
Ensuite, un autre problème qui est apparu au cours de la campagne concerne les sondages. L'objet n'est pas de critiquer leur fiabilité. Les derniers sondages estimaient les intentions de vote autour de 52 % et 48 %, le score final étant de 51,6 % et 48,4 % (link).
Ce qui me dérange plus, est la possibilité de donner des sondages du second tour avant même que le premier tour soit passé. On a alors tendance à priver les électeurs d'un véritable choix puisqu'on leur impose un second tour. Certes, un argument pour la publication de sondages du second tour réside dans le fait que les deux candidats retenus cumulent généralement, à eux deux, plus de la moitié des intentions de votes.
Cependant, je pense que le choix des électeurs est guidé par ces sondages du second tour, qui renforce la tentation du vote utile et empêche d'autres candidats, parfois plus crédibles et moins démagogiques, de bénéficier de toute l'écoute des citoyens.
Une solution permettant de rendre le choix du premier tour plus attractif, basé sur des programmes et des candidats, et non plus sur des intentions de vote, serait de ne pas permettre la diffusion de sondages de second tour avant les résultats du premier tour, ou bien de permettre la publication de sondages de second tour en prenant compte des duels de tout candidat réunissant plus de 10 % des intentions de vote.
Enfin, le dernier point sur lequel je souhaite démarrer une réflexion est la reconnaissance du vote blanc. Pour ces élections de 2012, le vote blanc comptabilise 5,8 % soit plus de deux millions des voix. Cela représente donc une part non négligeable de l'électorat. La principale question consiste à savoir comment prendre en considération le vote blanc, à partir de quelle part des suffrage. De même, il est intéressant de savoir quelles seraient les conséquences d'un vote blanc. Quoi qu'il en soit, il me semble nécessaire de démarrer la réflexion à ce sujet.
Ainsi, le résultat de l'élection présidentielle ne doit pas être une finalité mais le point de départ de nouveaux chantiers, dans le but d'améliorer notre système démocratique.
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