Réforme de la loi de 1905
Laïcité
Je souhaite ouvrir ici un débat sur un sujet délicat et qui n’a pas fini de nous préoccuper. Il s’agit de la laïcité et de l’intention du gouvernement Macron de réformer la loi de 1905.
Depuis que le quotidien L’Opinion a publié les pistes envisagées par le gouvernement pour cette réforme, les réactions ont fusé de toutes parts.
Tout d’abord, quelques précisions sur le projet. Comme l’explique Hadrien Mathoux (Marianne du 14 novembre 2018) : « Le volet le plus important de la réforme concerne le contrôle et le financement des associations religieuses. En effet, nombre d'associations musulmanes sont inscrites comme associations de loi de 1901, afin d'éviter les obligations de transparence imposées aux associations régies par la loi de 1905. Pour les inciter à s'inscrire comme associations cultuelles, le gouvernement prévoit de faciliter leur financement, en revenant sur la loi qui interdit aux groupes religieux d'investir dans l'immobilier pour en tirer des revenus… et également de recevoir des aides de l'Etat "pour réparations et rénovation énergétique". En échange de ces facilités, la puissance publique veut soumettre les associations cultuelles à un contrôle strict, et notamment limiter le financement des mosquées par des puissances étrangères. La rivalité entre l'Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie et les pays du Maghreb qui investissent dans les mosquées en France est fréquemment désignée comme l'une des causes principales de l'implantation du salafisme dans l'Hexagone. »
S’il s’agit d’éviter un développement dans notre pays d’un islam politique, il faut recourir à Article 26 de la loi 1905 qui stipule clairement : « Il est interdit de tenir des réunions politiques dans les locaux servant habituellement à l'exercice d'un culte. » Aussi, les États qui financent les cultes dans un pays étranger ont-ils, bien évidemment, des arrières pensés et instrumentalisent la religion ; cette pratique peut être combattue par les moyens légaux et politiques, dont dispose déjà notre pays.
Lutter contre l’intégrisme de tout bord relève de l’obligation de l’État, lutter contre l’ingérence des pays étrangers dans les affaires des cultes en France est également du domaine de l’État.
Cependant, les pistes envisagées renvoient à une régulation des cultes par la puissance publique, ce qui revient à dire que l’État devient l’ordonnateur des cultes. C’est une question très délicate et en cas d’adoption d’une telle mesure, l’État n’est plus neutre.
Personnellement, je pense que l’arsenal juridique français peut répondre de manière satisfaisante aux besoins de contrôle nécessaire, pour que le vivre ensemble devienne la règle.
Enfin, il me semble que c'est aux cultes de s'adapter aux règles républicaines, et pas le contraire. L’État laïc n'a pas à assumer le rôle d’« autorité théologique » pour décerner des labels à tel ou tel culte.
Le religieux doit strictement demeurer dans la sphère privée et cela commence par le respect des règles de la vie en communauté. Tout prosélytisme – à commencer par les tenues vestimentaires instrumentalisées – et toute prêche haineuse et antirépublicaine, doivent être interdits.
Et que l’on ne vienne pas me parler de libre arbitre et de liberté de penser : ceux qui mettent en avant ces arguments, qu’ils commencent par lire « Discours de la servitude volontaire » d’Etienne de La Boétie, paru il y a quelques siècles déjà (en 1576 plus précisément).
Aucun livre, aucun mythe, aucune histoire ne doit dépasser l’humain et l’enchainer dans la haine de l’autre…
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