Réforme des retraites pour un futur naufrage électoral des partis présidentiels ?
Le Parti présidentiel « Renaissance » et ses alliés, tels « Horizon et le Modem », risquent fort de connaître un terrible naufrage électoral lors des prochaines élections ? La cause principale étant du à la réforme des retraites, sans oublier celle l’assurance chômage, faite dans une situation très inflationniste avec refus de taxation des très riches, alors que certains d’entre eux le réclame.
L’erreur fondamentale commise par Emmanuel Macron et le gouvernement, avec le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans est de le faire quand les français éprouvent de graves difficultés dans une période inflationniste, qui sera durable
Plutôt que d’engager une réforme des retraites avec un report de l’âge de départ à 64 ans qui initialement était prévu à 65 ans, vu la situation fortement inflationniste qui met en grande difficulté une partie très importante de la population Française, ne fallait-il pas dans l’immédiat rechercher des solutions pour alléger le déficit des retraites, via un un financement extérieur à l’État ?
Il faut que les dirigeants politiques, quel que soit leur bord politique et quelles que soient les réformes qu’ils souhaitent faire, aient à l’esprit qu’il sera impossible de réduire de façon très importante le déficit des retraites et encore moins de le supprimer. Sauf à remettre en cause le système de solidarité intergénérationnel, qu’il convient d’ailleurs de préserver, Il est évident que malgré l’allongement de la durée des cotisations, du report du départ de l’age à la retraite ou la baisse des indemnités de pension, voire les trois, le système sera durablement déficitaire du fait du déséquilibre entre la croissance démographique avec l’augmentation du nombre de retraités et la baisse du nombre de cotisant(e)s. Situation de déséquilibre qui va s’aggraver avec l’évolution de la révolution numérique, ayant pour effet des entreprises qui vont de plus en plus fonctionner avec peu, voire sans intervention humaine.
Comme l’indique le COR dans ses rapports successifs, l’importance du déficit et sa durée dépendent d'un certain nombre de paramètres, parmi lesquels la productivité et l'intervention financière de l'État. Mais quoi qu'il en soit, le système des retraites se trouvera déficitaire dans les prochaines années, que les règles restent en l'état ou soient modifiées…
Faut-il également rappeler que le COR indiquait que si le système des retraites était déficitaire de 13 milliards d’euros en 2020, il a été excédentaire de près de 900 Millions d’euros en 2021. Principales explications : le redémarrage de l’activité économique et les créations d’emplois après la période Covid. Et cette situation s’est prolongée en 2022 , avec un excédent de 3,2 milliards d’euros.
Mais, à court terme, les prévisions sont plus pessimistes, le COR table sur un déficit allant de 0,5 point de PIB à 0,8 point dès 2023 Résultat, en 2032, le trou sera de 20 milliards d’euros. Dès 2023, selon les prévisions gouvernementales, le déficit des retraites serait de 2,6 milliards d’euros pour la branche vieillesse des régimes obligatoires de base de la sécurité sociale et du fonds de solidarité vieillesse.
A propos de la réforme de l’assurance chômage peu évoquée dans les différentes manifestations, car masquer par la réforme des retraites
Adopté définitivement le 17 novembre 2022, le projet de loi « marché du travail » a été présenté lundi 21 novembre par le gouvernement. Il prévoit l’application de nouvelles mesures liées à l’assurance-chômage en 2023.
Selon le gouvernement, il s’agit de rendre l’assurance-chômage « plus stricte quand trop d’emplois sont non pourvus, plus généreuse quand le chômage est élevé ». Cela signifie que depuis le 1er Février 2023, la loi impacte la durée d’indemnisation, qui évoluera en fonction de la conjoncture économique.
Avec la nouvelle réforme, la durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi ouvrant des droits à partir du 1er février 2023 va diminuer de 25 % avec un plancher minimal de 6 mois.
Par exemple, un demandeur d’emploi inscrit au chômage en 2022 qui aurait eu droit de percevoir les allocations chômage pendant 12 mois ne pourra plus être indemnisé que pendant 9 mois s’il s’inscrit à Pôle emploi à partir du 1er février 2023. A lire également : https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A16334
Une mesure qui ne concerne que les nouvelles personnes inscrites à Pôle emploi, de plus la loi supprime désormais l'accès aux allocations à tous les salariés en mission d'intérim ou en CDD qui refusent à deux reprises de convertir leur contrat en CDI. Idem pour les employés qui abandonnent leur poste , ils ne pourront plus faire valoir leurs droits à l'assurance chômage.
Il faut par ailleurs savoir que les règles pourront à nouveau évoluer courant 2023. Le projet de loi « marché du travail » prévoit en effet une modulation de l’assurance-chômage au cours de l’année, rendue possible par décret. Ainsi, l’entrée en vigueur de nouvelles règles pour le 1er janvier 2024 est à prévoir.
Des perspectives inflationnistes peu réjouissantes
Au moment où, selon certains experts, l'inflation (Indice des prix à la consommation harmonisé, IPCH), devrait largement dépasser plus de 6% en France. Quant au chômage, il pourrait atteindre 7,5% de la population active en 2023, contre 7,3% en 2002, puis 8,2% en 2024, une courbe inverse à celle espérée par le gouvernement à l'issue du quinquennat. Bref, Entre la baisse des températures et les impacts de la guerre que fait la Russie à l’Ukraine avec la flambée des prix de l'énergie qui en découle, si en plus on y ajoute les effets de la révolution numérique, avec ses avantages, mais aussi se inconvénients en particulier sur l’emploi, par son impact démographique, l’économie Française entre dans un hiver qui sera long et glacial...
Vu la situation économique actuelle particulièrement inflationniste et ses effets sur la population n’y avait-il pas mieux à faire ?
Comme je le précisais dans un précédent billet, la France qui bat des records en Europe avec 42 régimes de retraites ne peut que les réduire. Par l’usage du numérique qui doit concourir à simplifier les procédures et permettre des économies de gestion, dès lors que c’est le régime général des retraites qui compense le déficit des régimes particuliers, en les intégrant dans le régime général, par le biais de mutualisation des services, il y aura des économies de gestion évidentes. Certains de ces régimes spéciaux vont être supprimés, c’est un début qui va dans le bon sens et plutôt que de se fixer sur l'âge de départ à 64 ans, c'est dans cette voie qu'aurait du se faire la réforme des retraites.
- Pour des recettes nouvelles, il serait indispensable de taxer les super profits des entreprises, dont certaines profitent de la guerre de la Russie à l’Ukraine par divers travers de spéculation, ce qui est totalement immoral quand des centaines de milliers de victimes, avec des destructions, tombent sous les bombes. Selon les organisations qui ont évalué ce que cela pourrait rapporter au budget de l’État, il est estimé que la taxation de ces super profits se situerait entre 5/6 et 10 milliards d’euros.
- En lieu et place de l’actuel impôt sur la fortune immobilière (IFI), qui a remplacé l’impôt sur la fortune (ISF), Ce qui est une aberration ! l’IFI rapporte moins de 2 milliards d’euros, contre 4 à 5 milliards pour l’ISF et ne concerne pas forcément les plus riches, qui eux, par des artifices juridiques peuvent toujours placer actuellement leurs biens immobiliers dans des paradis fiscaux. Il conviendrait donc de créer une contribution solidarité sur la richesse (CSR) pour les très riches (par exemple, au-delà de 7 millions d’euros en y intégrant les biens immobilier, les yachts, jets privés, berlines au delà de 70 000 euros…)
Faut-il rappeler que parmi les plus riches participant au dernier forum économique mondial de Davos, 200 d’entre eux, dont des Français n’hésitaient pas, par ailleurs, à affirmer qu’ils peuvent et veulent faire un effort de solidarité en payant plus d’impôts (https://www.capital.fr/economie-politique/a-davos-200-millionnaires-demandent-a-etre-davantage-taxes-pour-le-bien-commun-1457644 ). Et de « viser » La France, où Certains experts à ce forum économique mondial font observer que notre pays, comparativement à leurs ressources, c’est le pays où les plus riches payent moins d’impôts que les plus pauvres. La France a encore du chemin à faire explique Gabriel Zucman. professeur à l'École d'économie de Paris et à l'université de Berkeley :... »C'est particulièrement extrême en France, où si on regarde les 370 ménages avec les revenus les plus élevés, leur taux effectif d'imposition sur leurs revenus, quand on prend en compte tous leurs revenus économiques, est de l'ordre de 2 % ! »…
Dans ces conditions, cette disposition de mise en place d'une contribution solidarité richesse (CSR) devrait s’appliquer à tous les citoyens Français, que les gains de leur richesse se fasse en France ou à l’étranger (Dirigeants d’entreprises du CAC40, divers sportifs, dont des footballeurs, comédiens, animateurs télé…). Un accord international dans ce sens doit être trouvé lors d’une réunion du G20…
- Les encouragements à la natalité ne peuvent donc par définition que contribuer à accroître les besoins de consommation et de surconsommation, voire de gaspillages. Il convient également de repenser totalement le système des allocations et prestations familiales, ainsi que la suppression des divers avantages actuels à partir du 3eme enfant.
Faut-il rappeler encore et encore que les deux mesures suggérées concernant les recettes, ainsi que les économies de gestion par le transfert des régimes particuliers au régime général permettraient de réaliser incontestablement entre 8 et 12 milliards d’euros de recette pour le budget de l’État, dont une partie servirait en le finançant à réduire le budget de l’État consacré aux retraites et abroger le déficit à venir du régime général des retraites.
Les 8 à 10 milliards d’euros de recettes permettraient donc aux régimes de retraites de sortir de la spirale des déficits en 2023 et les années suivantes ,et contribuant ainsi à ne pas aggraver les finances de l’État. Mais le gouvernement et ses partenaires de droite préfèrent persister dans le report de l’âge de départ à 64 ans, dont certaines mesures d’accompagnement vont coûter 400 millions d’euros aux contribuables en 2023...
Nul doute que ces deux réformes et le refus de faire participer fiscalement les très riches à l’effort de solidarité aura un coût électoral pour les partis politiques présidentiels et leurs soutiens.
Il suffit d’accorder quelques attentions aux réactions populaires pour être fixer pour la suite politique sur le plan électoral. Si « Renaissance » ex LREM a été créé par Emmanuel Macron pour lui même et qui aurait éprouvé quelques difficultés lors des prochaines élections de 2027 en l’absence de son « leader charismatique » qui ne peut se représenter, une réforme avec des mesures prises qui prolongent l’âge de départ à 64 ans et la baisse de 25 % des indemnités chômage compte tenu de la situation actuelle économico - sociétale du pays risquent fort d’être un « requiem » électoral pour les partis politiques présidentiels actuels
A Gauche ou à la droite, les perspectives électorales ne semblent également être très réjouissantes
Vu la situation politique interne aussi bien à gauche où une candidature unique à la présidentielle de 2027 (ou avant) semble pour le moins très difficile. A gauche, une candidature autour de Jean-Luc Mélenchon, qui apparaît plus comme un repoussoir pour l’opinion publique ne semble guère faire l’unanimité. Une candidature socialiste, en égard à positionnement modéré, pourrait rassembler à gauche et peut-être au delà, mais encore faudrait-il que ce parti trouve « la perle rares » ce qui semble aujourd’hui au dessus de ses moyens...
Pour la droite et le centre, le marquage très à droite Laurent Wauquiez, actuel président de la région Auvergne-Rhône Alpes qui semble être le grand favori pour LR et les médias en vue de la future élection présidentielle, ne va pas encourager les centristes de l’UDF, mais aussi des plus modérés à LR à s’investir autour de cette personnalité.
Pour les partis de Gauche, qui fondent leur politique sur la social-démocratie ou ceux de la droite sur celle du libéralisme-social, il serait temps que les uns et les autres corrigent leur trajectoire idéologique au moment où le "national-économisme" teinté de populisme s'impose et masqué par le slogan un peu trop réducteur avec le "produire français", auquel il est de bon ton de rajouert "et local"...
A l’évidence, seul le RN avec Marine Le Pen tisse sa toile et, face à l'incurie des autres partis politiques, risque fort d’imiter son amie présidente du gouvernement Italien. Mais attention au-delà de l’image rassurante que donne ce parti politique Français et sa présidente, le « national - économisme » teinté de populisme qui se caractérise essentiellement par le « produisons Français, avec des Français » avec en filigrane des diatribes nocives contre les étrangers ne peut que très rapidement refaire surface, ne serait-ce que pour s’attirer les faveurs de son petit concurrent Eric Zemour, spécialiste des dérives révisionnistes en faveur de Pétain et son régime collaborationniste de triste mémoire
Pour conclure
Bien qu’il reste encore 4 ans avant la prochaine élection présidentielle, malgré les efforts sur le plan social qui pourrait être fait, si Elisabeth Borne et son gouvernement maintiennent l’âge de départ à la retraite à 64 ans, les Français ont peut être, comme le disait le général De Gaulle, la mémoire courte, sauf qu’aujourd’hui avec Internet et les réseaux sociaux la mémoire n’est plus aussi courte que cela, mais plutôt permanente. Avec en perspective un naufrage électoral pour les partis politiques présidentiels, mais pas seulement...
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