Réforme du lycée : la dictature du changement permanent...
La nouvelle réforme du lycée sera appliquée dès la rentrée prochaine : la réforme va entraîner des changements de programme, plus ou moins profonds selon les matières. A la prochaine rentrée, certains collègues vont devoir préparer trois programmes (seconde – première générale – première technologique.) On imagine le travail colossal qui les attend, on imagine le stress, la fatigue que génèrent ces réformes perpétuelles : on commence à peine à maîtriser un programme qu'un autre s'annonce.
On vit dans une société du changement permanent, un monde en perpétuelle mutation : comment l'être humain pourrait-il s'adapter à ce rythme infernal ?
"Dans les entreprises aussi, les nouvelles méthodes de management se prétendent au service de l’épanouissement des salariés, de leur « savoir être » et de la « réalisation de soi » en entreprise. Danièle Linhart, spécialiste de l’évolution du travail et de l’emploi, démonte ces impostures et montre comment le management moderne s’inscrit dans la lignée du travail à la chaîne théorisé par Taylor et Ford pour toujours mieux asservir les salariés. Objectif : déposséder les travailleurs de leurs savoirs et de toute forme de pouvoir dans l’entreprise."
Les enseignants sont eux-mêmes entraînés dans un tourbillon de réformes qui se succèdent, le plus souvent, sans réelle concertation : on a déjà connu des réformes du baccalauréat, des réformes du collège...
Et chaque fois, ces réformes sont faites dans la précipitation, et l'urgence, alors que l'enseignement exige réflexions, maturation.
Ainsi, François-Xavier Bellamy dénonce dans son ouvrage intitulé Demeure, ce phénomène : "L'activité politique ne joue plus désormais qu'un simple rôle utilitaire, pour administrer aussi rapidement que possible la réforme universelle, la transition de l'ancien au nouveau... Il faut que tout change, voilà la seule devise."
"Ce qui compte, c'est de bouger. Le risque que "nos progrès" aboutissent à une catastrophe n'est jamais évoqué sérieusement, ce serait courir le danger de sombrer dans le pessimisme."
On vit dans la politique du mouvement perpétuel : or, l'être humain a besoin d'une certaine stabilité, d'un certain équilibre dans son travail.
Il est vrai que l'on vit dans un monde d'instantanéité : un clic suffit pour s'informer, un clic pour commander et être livré le jour même.
Mais face à cet univers de l'instant, nous avons besoin de nous ancrer dans le passé : à force de courir, nous sommes tous épuisés.
Ce n'est pas là un projet de société satisfaisant.
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2019/02/reforme-du-lycee-la-dictature-du-changement-permanent.html
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