Réforme territoriale, socle d’un renouveau français et européen
Alors qu'il tourne à l'eau de boudin par son absence d'ambition, le projet de réforme territoriale est un enjeu majeur, qui pourrait enfin engendrer un changement des mentalités dans notre pays.
Au delà d'un simple découpage administratif, l'organisation territoriale est le reflet du système intitutionnel d'un pays.
La France est un pays centralisé, avec un pouvoir jacobin, à forte connotation idéologique, qui, non satisfait des missions régaliennes qui lui sont attribuées s'introduit dans toutes les strates de la société, dans les relations sociales, le commerce, l'industrie, dans l'éducation, la morale, la religion etc... le fameux "modèle social".
Il édicte des règles, décide de ce qui est bien ou mal, et surtout promet des choses qu'il ne saura pas tenir, car incapable d'agir.
En réfléchissant à l'avenir de la France, il faut se poser la question du rôle de cet état jacobin conçu depuis le XIXème siècle comme une machine de guerre destinée à combattre le teuton, l'anglais, mais surtout à combattre les français eux-même et leur héritage.
Je ne rappellerai pas ici le contenu nocif de l'idéologie révolutionnaire et des conséquences désastreuses pour la France et l'Europe depuis 200 ans...
Je préfère regarder l'avenir, l'Europe et le monde en mouvement et suis attristé de voir à quel point ce qui sert d'élite à la France reste encroûté dans l'illusion et le mensonge, tout en s'érigeant en leader.
La victoire du FN à l'élection européenne du 25 mai 2014, est le résultat de cet aveuglement, de ce conservatisme, qui par certains côté, rappelle la Grande-Bretagne des années 1970.
Un renouveau est donc indispensable et doit tourner la France non pas vers ses illusions perdues mais vers le XXIème siècle.
En cela le projet de réforme territoriale, qui semble faire l'unanimité doit être le socle du renouveau.
La carte ci-dessous est largement inspiré du travail du groupe de réflexions Territoires en mouvement (*), qui est le seul à proposer un projet de réforme visionnaire.
Le périmètre des nouvelles provinces ne s'appuie pas sur celui des anciennes régions, ni sur une quelconque nostalgie historique mais sur l'attractivité d'une dizaine de centres économiques.
Des ajustements locaux sont sans doute à prévoir.
La question de la gouvernance de l'Ile de France reste à définir. Pour ma part, je pense que la création d'une région à statut spécial, qui couvrirait l'agglomération de Paris, serait judicieuse.
Chaque province dispose au moins d'un centre économique doté d'infrastructures (port, aéroport, universités, industries), mais aussi de terroirs et d'identités régionales fortes qui seront des atouts dans les échanges nationaux et internationaux.
Les conséquences d'un tel redécoupage
Très clairement, c'est la fin de l'état jacobin omnipotent. Donc une révolution institutionnelle, donc une révolution des mentalités.
La répartition des rôles entre l'Etat, les provinces est à définir. L'échelon départemental ne disparaîtrait pas totalement et les agglomérations, comme Paris et l'lle de France pourraient avoir également leur propre prérogatives, comme en Allemagne.
A condition d'en finir avec la clause de compétence générale, qui fait que tout le monde se mêle de tout.
Je pense que la commune reste le cadre primordial d'échange et de solidarité. Aussi je pense que cette entité doit être absoluement maintenue. C'est d'ailleurs à cet échelon que le suffrage universel reste à peu près légitime.
La structure étatique supérieure doit conserver les fonctions régaliennes à savoir l'administration du territoire, la défense, le code civil, la sécurité intérieure et les relations extérieures. Dans ces domaines je suis favorable à un pouvoir fort, qu'il soit démocratique ou non.
L'Europe
Le système institutionnel européen m'inspire beaucoup de dégoût, incarnation du néant, d'un démocratisme illégitime, de la conjugaison d'idéologies incompatibles. Pour autant l'histoire nous a montré les conséquences du nationalisme, et l'éclatement de l'Union Européenne serait un désastre que je n'ose envisager.
La France, l'un des principaux fondateurs de l'Union porte une responsablité majeure dans l'échec européen.
L'Union Européenne a un champ de compétence trop large qu'il conviendrait de réduire. Mais le chantier européen ne pourra se faire que lorsque la France - enfin - se sera transformée.
Une révolution mentale, et la fin du "modèle social"
Aussi cette transformation majeure de notre pays doit être également l'occasion d'une révolution mentale pour chaque individu, qu'il comprenne que son salut ne viendra pas d'en haut, d'un quelconque pouvoir, mais qu'il viendra de lui même, de ce qu'il fera autour de lui.
Cela oblige à en finir avec la dualité capitalo-marxiste, qui emprisonne la réflexion depuis tant d'années, et favorise l'immobilisme, le conservatisme et finalement le nivellement par le bas.
C'est la fin de notre "modèle social" économiquement et idéologiquement sclérosé.
De lourds sacrifices ont été consentis dans de nombeux pays : en Grande Bretagne, aux Etats-Unis dans les années 80, au Canada, en Nouvelle-Zélande dans les années 90, en Allemage dans les années 2000.
Aux sacrifices auxquels nous devons à notre tour consentir, nous aurions la contrepartie d'un nouvel élan économique, écologique et humaniste.
Et en se remettant profondément en cause, la France surprendrait et pourrait retrouver son rang en Europe et dans le monde.
Alors pourquoi ne pas essayer ? Vous avez peur ?
(*) Je n'ai aucun lien avec ce mouvement.
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